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Test de NUX NTK-61 - Le maître du jeu ?

8/10

Avec la série NTK, NUX frappe fort : un contrôleur MIDI complet, alliant clavier semi-lesté avec aftertouch, encodeurs, pads et un pavé tactile visant à remplacer la souris… le tout à un prix canon. Voyons ce qu’il en est.

Test de NUX NTK-61 : Le maître du jeu ?

NUX est une marque surtout connue dans le monde de la guitare pour ses pédales d’ef­fets abor­dables et ses amplis numé­riques astu­cieux. Pour­tant, le construc­teur chinois opère depuis quelque temps un virage inat­tendu vers la produc­tion musi­cale pure et dure. Avec la série NTK, la marque fait un pas auda­cieux dans un secteur qu’elle n’avait encore jamais exploré : celui des claviers maîtres MIDI. Un pari risqué, tant le marché est dominé par quelques acteurs incon­tour­nables, comme Artu­ria, Nova­tion, ou encore Native Instru­ments.

Trois modèles voient le jour : 37, 49 et 61 touches. La gamme se posi­tionne clai­re­ment dans le milieu de gamme, tout en propo­sant des fonc­tion­na­li­tés qui riva­lisent avec celles de claviers bien plus coûteux. Ainsi, la richesse fonc­tion­nelle du NTK-61 est impres­sion­nante, surtout au vu du prix demandé. Il propose un clavier semi-lesté avec vélo­cité réglable et after­touch, 8 pads sensibles, 9 faders et 8 enco­deurs rota­tifs assi­gnables, des boutons de trans­port permet­tant un contrôle direct du DAW, un arpé­gia­teur, des Smart Scales et jusqu’à 16 scènes sauve­gar­dables.

Dans ce registre, le NTK se rapproche de concur­rents comme l’Ar­tu­ria KeyLab Essen­tial, qui propose une pano­plie complète de commandes assi­gnables et de fonc­tion­na­li­tés, mais sans réelle prise de risque. Le NTK, lui, mise sur une approche plus auda­cieuse : d’un côté les contrôles clas­siques, de l’autre un pavé tactile inédit. Fonc­tion maîtresse de la série, ce pavé a été conçu pour rempla­cer la souris et offrir un contrôle direct du DAW depuis le clavier. Une fonc­tion­na­lité qui mérite qu’on s’y attarde, tant elle pour­rait trans­for­mer les habi­tudes de produc­tion.

C’est le plus grand modèle de la gamme, le NTK‑61, avec ses 61 grandes touches, qui est mis à l’épreuve dans ce banc d’es­sai.

NUX NTK-61 : construc­tion, prise en main et qualité perçue (poids, commandes, track­pad)

NTK-61 faceAu débal­lage, le NTK‑61 rassure par sa fini­tion. Construit avec un mélange de plas­tique renforcé et d’un alliage métal­lique, il reste rela­ti­ve­ment léger (5,5 kg). NUX a choisi un design tout en longueur avec une faible profon­deur. Avec les prin­ci­pales commandes sur la gauche et un track­pad sur la droite, le clavier est long, mais l’avan­tage de ce design est de déga­ger beau­coup d’es­pace derrière pour coha­bi­ter parfai­te­ment avec une confi­gu­ra­tion infor­ma­tique. 

La dispo­si­tion des commandes est claire, et chaque élément tombe natu­rel­le­ment sous la main. Le clavier semi-lesté béné­fi­cie d’un after­touch (mono), ce qui reste encore rare à ce niveau de prix. Sur le modèle NTK-61, on retrouve égale­ment des pads rétroé­clai­rés sensibles à la vélo­cité, absents des versions plus compactes. Ceux-ci permet­tront aux beat­ma­kers et aux adeptes du finger drum­ming de program­mer des rythmes direc­te­ment depuis l’ins­tru­ment.

Mais c’est le pavé tactile situé à droite du clavier qui fait toute l’ori­gi­na­lité de l’ap­pa­reil. Il permet de contrô­ler le poin­teur et de cliquer direc­te­ment depuis le clavier. L’idée est sédui­sante : limi­ter les allers-retours inces­sants entre l’or­di­na­teur et l’ins­tru­ment. Reste à voir si l’er­go­no­mie et la préci­sion répondent aux attentes en situa­tion réelle.

IMG 5685 2À l’ar­rière, la connec­tique se limite à une prise MIDI Out stan­dard, une prise USB et une entrée pour pédale de sustain. Rien de surpre­nant, et fina­le­ment assez clas­sique dans cette gamme de prix.

Côté construc­tion, le NTK donne une impres­sion de soli­dité, même si certaines parties en plas­tique, qui paraissent de moindre qualité, pour­raient lais­ser craindre une usure esthé­tique avec le temps. Les molettes de pitch et de modu­la­tion, par exemple, sont en plas­tique assez cheap. Les faders (au nombre de neuf, merci : toujours utiles pour contrô­ler les tirettes harmo­niques d’un orgue) et les boutons offrent une bonne résis­tance, tandis que les pads, bien que sensibles, méri­te­raient un test sur plusieurs mois pour juger de leur robus­tesse.

Sur le plan senso­riel, le toucher des maté­riaux inspire confiance : le plas­tique renforcé est mat, agréable au contact et ne retient pas trop les traces de doigts. Les faders glissent avec juste ce qu’il faut de résis­tance, offrant une préci­sion agréable sans raideur. Le jog-wheel cliquable se mani­pule avec flui­dité et se révèle parti­cu­liè­re­ment pratique, en combi­nai­son avec l’écran, qui reste parfai­te­ment lisible dans un home-studio. L’éclai­rage des pads, sobre, mais effi­cace, complète l’en­semble avec une touche moderne et fonc­tion­nelle.

En studio : toucher semi-lesté, after­touch, pads et work­flow avec le pavé tactile

NTK-61 controlsEn utili­sa­tion réelle, le NTK dévoile ses atouts… et ses limites. Le pavé tactile est sans doute l’élé­ment le plus pola­ri­sant. Certains utili­sa­teurs y verront un gain de temps consi­dé­rable, évitant les va-et-vient entre clavier et souris. D’autres, habi­tués à la préci­sion d’une souris ou d’un track­pad clas­sique, trou­ve­ront l’ex­pé­rience moins fluide. On peut dire que cette fonc­tion­na­lité est inté­res­sante, mais qu’elle ne rempla­cera pas tota­le­ment une souris dans toutes les situa­tions.

Pour­tant, après plusieurs heures de jeu, on remarque que l’ap­proche ergo­no­mique finit par s’im­po­ser natu­rel­le­ment. Le track­pad, même impar­fait, s’avère pratique pour les tâches rapides (sélec­tion­ner une piste, lancer un enre­gis­tre­ment, ajus­ter un para­mètre), mais pour dessi­ner une courbe d’au­to­ma­tion, par exemple, je suis moins convaincu. Le confort d’uti­li­sa­tion repose aussi sur le place­ment réflé­chi des commandes : les boutons de trans­port sous la main gauche, le pavé tactile sous la main droite, et le clavier au centre créent une logique d’en­semble qui fait qu’on s’y retrouve très vite.

NTK-61 trackpadLe toucher semi-lesté est convain­cant : il s’adapte aussi bien à des parties pianis­tiques qu’à la program­ma­tion de lignes de synthés ou de basses. Le compro­mis est bien trouvé, et devrait convaincre de nombreux utili­sa­teurs.

L’af­ter­touch, bien qu’ap­pré­ciable, manque un peu de finesse comparé aux modèles haut de gamme. Il reste néan­moins un ajout bien­venu à ce niveau tari­faire. Sur le NTK-61, les huit pads, utili­sables via deux banques, se révèlent agréables à jouer et réac­tifs, mais leur absence sur les versions 37 et 49 touches risque d’en limi­ter l’at­trait pour certains utili­sa­teurs.

NUX accom­pagne ses claviers NTK d’un logi­ciel éditeur permet­tant de person­na­li­ser en profon­deur l’ins­tru­ment. On peut y ajus­ter les courbes de vélo­cité, réas­si­gner les boutons et sauve­gar­der des confi­gu­ra­tions spéci­fiques. L’in­té­gra­tion avec les prin­ci­paux DAWs (Able­ton Live, Logic, Cubase, FL Studio, etc.) est annon­cée comme directe et intui­tive. En pratique, un petit temps d’adap­ta­tion sera néces­saire, surtout pour tirer plei­ne­ment parti du pavé tactile et des scènes.

La gestion de plusieurs présets est égale­ment possible. Pouvoir sauve­gar­der jusqu’à 16 confi­gu­ra­tions distinctes permet de passer rapi­de­ment d’un projet élec­tro à une session plus orien­tée piano ou orches­tral, sans avoir à repro­gram­mer son clavier à chaque fois. Cela en fait un outil parti­cu­liè­re­ment adapté à ceux qui travaillent dans des contextes variés.

À noter que les NTK sont livrés avec une licence de Cubase LE.

Face aux KeyLab/NKs & co : atouts (pavé tactile, after­touch) et limites rele­vées

Voici un tableau compa­ra­tif qui posi­tionne le NTK-61 face à ses concur­rents directs. Il met clai­re­ment en évidence les atouts du clavier de NUX, notam­ment son pavé tactile et son after­touch, par rapport à la concur­rence (prix indi­ca­tifs).

Comparaison NTK-61

FAQ

Le pavé tactile remplace-t-il vrai­ment une souris ?

Il accé­lère les actions courantes (sélec­tion de piste, lance­ment d’un enre­gis­tre­ment, petits ajus­te­ments). Pour les gestes de préci­sion, comme dessi­ner des auto­ma­tions, une souris reste plus confor­table. 

L’af­ter­touch est-il exploi­table sur des jeux expres­sifs ?

Oui, mais il manque un peu de finesse par rapport aux modèles haut de gamme. Pour des nuances très fines, vous senti­rez la diffé­rence. 

Les pads sont-ils présents sur tous les NTK ?

Non. Les pads rétroé­clai­rés sont présents sur le NTK-61 ; ils sont absents des versions 37 et 49 touches. 

Quelle connec­tique trouve-t-on à l’ar­rière ?

MIDI Out, USB et entrée pédale de sustain. Pas d’autres ports listés. 

Y a-t-il des présets pour les prin­ci­paux DAW ?

Oui, des présets de contrôle sont inté­grés (Able­ton Live, Logic Pro, Cubase, FL Studio), avec un court temps d’adap­ta­tion recom­mandé pour le pavé tactile et les scènes. 

Un logi­ciel est-il fourni ?

Une licence Cubase LE est incluse, ainsi qu’un éditeur pour person­na­li­ser courbes de vélo­cité, affec­ta­tions et sauve­gardes. 

Carac­té­ris­tiques tech­niques

  • 61 touches full-size, semi-lestées, vélo­cité réglable, after­touch mono. 
  • 8 pads rétroé­clai­rés sensibles à la vélo­cité (sur NTK-61). 
  • 9 faders, 8 enco­deurs rota­tifs assi­gnables, boutons de trans­port DAW, molette jog cliquable. 
  • Arpé­gia­teur, Smart Scales, 16 scènes sauve­gar­dables. 
  • Pavé tactile inté­gré pour contrôle du poin­teur/cliquer. 
  • Connec­tique : MIDI Out, USB, entrée pédale de sustain. 
  • Logi­ciels : éditeur dédié ; licence Cubase LE incluse. 
  • Inté­gra­tion annon­cée : Able­ton Live, Logic Pro, Cubase, FL Studio. 
  • Poids annoncé : env. 5,5 kg ; châs­sis plas­tique renforcé + alliage métal­lique.

Notre avis : 8/10

Le NUX NTK ne révo­lu­tionne pas l’uni­vers des claviers maîtres, mais il apporte une bouf­fée d’air frais avec une idée simple et origi­nale : rappro­cher encore davan­tage l’ins­tru­men­tiste de son DAW. En cela, il pour­rait bien inspi­rer d’autres construc­teurs. Pour un premier coup d’es­sai, NUX réus­sit son pari : ceux qui cherchent un clavier complet, abor­dable et diffé­rent ont tout inté­rêt à lui accor­der leur atten­tion. Son pavé tactile consti­tue un véri­table atout face à la concur­rence, on en prend très vite l’ha­bi­tude. Alors bien sûr, ce n’est pas le clavier le plus adapté pour contrô­ler une confi­gu­ra­tion maté­rielle, ce n’est pas la direc­tion choi­sie.

Les quelques réserves concernent la qualité de certains plas­tiques utili­sés (malgré une fini­tion flat­teuse et globa­le­ment rassu­rante), un after­touch manquant de subti­lité, ainsi qu’un pavé tactile parfois perfec­tible en préci­sion. On peut aussi regret­ter que les pads soient réser­vés à la version 61 touches, tandis que la version 37 touches fait égale­ment l’im­passe sur les 8 enco­deurs assi­gnables.
Le NTK-61 s’im­pose malgré tout comme un outsi­der crédible face aux leaders établis. Une entrée en matière promet­teuse, qui laisse espé­rer des modèles futurs encore plus ambi­tieux.

  • Clavier agréable
  • Pavé tactile
  • Aftertouch disponible sur un clavier milieu de gamme
  • arpégiateur, smart scales, 16 scènes
  • Presets de contrôle DAW intégrés
  • Prix / Fonctionnalités !
  • Présentation flatteuse...

  • ...Mais certains plastiques utilisés un peu cheap.
  • Pavé tactile précis mais moins qu’une souris
  • Aftertouch manquant de subtilité
Pays de fabrication : Chine
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