Fraîchement arrivé sur notre banc d’essai, voici le nouveau contrôleur de monitoring proposé par Audient : une interface format desktop dont la marque vante à la fois les options multiples et la qualité sonore. Nous l’avons donc mise à l’épreuve.
![Test du contrôleur de monitoring Audient Nero : Nero prend le contrôle](https://img.audiofanzine.com/img/fr/article/cover/3097.jpg?fm=pjpg&w=704&h=396&fit=fill&s=a53392efae7c00c7441a41eb0fe4bdaa)
Audient met particulièrement en avant, sur ce produit, le rapport entre une grande quantité d’options (paramétrables pour certaines) et une qualité sonore assurée par leur technologie d’atténuation ultra précise, déjà employée dans certaines de leurs consoles. On a donc, dans un premier temps, exploré les fonctions de l’appareil et, dans un second temps, nous l’avons passé au banc d’essai, pour voir si le Nero tenait ses promesses.
Première prise en main
Première chose à noter : au point de vue de la construction, c’est élégant et solide, pas trop gros, pas lourd. On a trouvé que la construction donnait confiance en la longévité du produit (en tout cas, pour ce qui est de sa carlingue tout métal). Pour ce qui est du design, le Nero ne dépare pas de la ligne d’ensemble chez Audient : sobriété, simplicité.
Du côté du numérique, deux entrées : une S/PDIF coaxiale et une optique (OPT). Une variété d’options qui permet à Audient de faire un peu mieux que Drawmer ou PreSonus dans une gamme de prix relativement similaire.
Pour sélectionner ces entrées, sur le panneau de contrôle, on trouve quatre boutons rétro-éclairés en orange « inputs » : SRC 1, SRC2, CUE et ALT. Presser le bouton ALT renvoie à un second sélecteur (en haut à gauche) qui permet de choisir l’entrée alternative : AUX, COAX ou OPT. Cette entrée ALT à un potentiomètre de volume d’entrée indépendant (bien pratique pour homogénéiser le volume d’un élément extérieur à votre set-up).
Maintenant, passons aux sorties : trois sorties stéréo pour enceintes : une sortie principale (MAIN) et deux sorties alternatives (ALT 1 et 2). Chacune de ces sorties se couple potentiellement à une sortie Sub assignable. On trouve aussi quatre sorties casques, réparties entre le panneau frontal (HP1) et arrière (HP2–4). Chaque sortie casque possède son propre potentiomètre de volume, ainsi qu’un bouton « SRC » qui permet de sélectionner l’entrée qui sera diffusée dans le casque (possibilité, par exemple, d’envoyer le mix Cue au casque d’un chanteur enregistrant sa partie vocale). Lorsqu’aucune source n’est sélectionnée sur la sortie HP1, celle-ci diffuse par défaut l’entrée sélectionnée pour les sorties enceintes.
Pour compléter l’ensemble, une fonction talkback est sélectionnable, soit depuis un micro intégré, soit depuis une entrée micro XLR située à l’arrière. Cette entrée dispose d’une alimentation fantôme en option, et d’un un réglage de gain dédié. Le Nero offre aussi la possibilité de router le micro de talkback vers un mix casque spécifique. On trouve également, dans la partie inférieure droite un bouton POL, qui permet d’inverser la polarité d’une des deux enceintes sélectionnées à ce moment-là, pour effectuer des contrôles de phase, et un bouton mono. La combinaison des deux permet de réaliser des contrôles par soustraction.
Maintenant qu’on a fait un tour à peu près exhaustif des possibilités de l’instrument, procédons aux tests pour voir les résultats en action.
Benchmark
Afin de tester l’interface, nous avons fait des benchmarks avec notre fidèle APx515 d’Audio Precision. Comme d’habitude, nous publions les résultats obtenus en THD, rapport signal-bruit, et déviation des voies.
Étant donné la fonction de l’appareil (qui est d’interconnecter) nous avons essayé de réaliser un nombre maximum de tests qui permettent de bien refléter différents usages du Nero. Voici pour commencer les résultats mesurés en envoyant un sweep (20 Hz – 20 kHz) dans l’entrée SRC1 et en mesurant à la sortie MAIN. Le potentiomètre de volume est réglé de façon à obtenir 0dB.
Si l’on change l’entrée, en envoyant le sweep dans CUE, on obtient des résultats similaires :
Je voulais vérifier la nervosité de la machine en régime impulsionnel :
Par exhaustivité j’ai ensuite testé différentes entrées avec différentes sorties : tous les résultats étaient les mêmes, pas besoin de les reproduire ici. L’entrée AUX présente une THD légèrement plus élevée :
Conclusion
On l’aura compris à la lecture de ce test, le contrôleur Nero est un appareil enthousiasmant. En premier lieu par ses fonctionnalités diverses, qui vont de la simple sélection d’enceintes de monitoring à la mise en mémoire (d’assignation de Sub ou de niveau d’atténuation par exemple) qui facilite fortement le travail en studio. Deuxièmement par ses qualités sonores irréprochables : on s’attend, à voir les mesures, à un appareil qu’on n’entend pas dans la chaîne sonore. La linéarité de l’atténuation est remarquable. Par rapport aux concurrents que nous avions testés, le Mackie Big Knob Passive et le PreSonus Monitor Station V2, le Nero s’en sort mieux lors des tests. De plus, ce contrôleur offre plus de fonctions et plus de sorties que la Big Knob Studio… mais il faut également prendre en considération le fait que son prix moyen neuf est presque le double de celui du Mackie. Il est également presque 50% plus élevé que celui du Monitor Station 2. Pour autant, dans les contrôleurs de monitoring sur le marché, on reste encore en milieu de gamme : on est donc face à un produit plus cher que les produits « vendeurs » du marché mais qui représente un vrai saut qualitatif, d’un point de vue sonore.