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Test du Zoom H2n - Mid/Side Story

8/10

L’heure de la relève a sonné pour le brave Zoom H2 ! Avec le H2n, Zoom entend bien proposer une évolution majeure de la star des enregistreurs de poche.

Testé par AF en décembre 2007, le Zoom H2 est sans conteste l’en­re­gis­treur portable qui a connu le plus grand succès au cours des 4 dernières années : compact, effi­cace, propo­sant des fonc­tion­na­li­tés inté­res­santes par le biais d’une ergo­no­mie simple, il a surtout battu la concur­rence sur le terrain du rapport pres­ta­tions/prix, et a su séduire une grande variété d’uti­li­sa­teurs :  du musi­cien dési­reux d’en­re­gis­trer sa répet au fan enre­gis­trant des pirates de concerts, en passant par le jour­na­liste ou le vidéaste amateur. Décliné dans une version plus puis­sante avec le modèle H4 puis H4n, le H2 n’avait connu aucune évolu­tion jusqu’à ce H2n, que Zoom vient tout juste de sortir.

New look

Zoom H2n

La première chose qui frappe à l’ou­ver­ture de la boîte, c’est le gros reloo­king opéré avec le H2n qui, s’il garde plus ou moins le même gaba­rit que son aîné (un tout petit peu plus haut et plus épais), change du tout au tout au niveau de la fini­tion et de l’agen­ce­ment des commandes. Le plas­tique gris de la première version cède ainsi la place à un plas­tique noir brillant, rela­ti­ve­ment élégant, tandis que la face avant de l’ap­pa­reil, rela­ti­ve­ment char­gée sur le H2, se partage désor­mais équi­ta­ble­ment entre la grille abri­tant les micro­phones et un écran LCD sensi­ble­ment plus grand que sur le modèle précé­dent, surplombé par une LED rouge qui s’al­lume lorsque l’ap­pa­reil enre­gistre. Seul bouton en face avant : Record, logé discrè­te­ment à la base du LCD, tandis que toutes les autres commandes  ont été remi­sées, avec les connec­tiques, sur les flancs et le dessus de l’ap­pa­reil.

Sur la droite, on trouve ainsi l’in­ter­rup­teur de mise sous tension de l’ap­pa­reil, avec une posi­tion Hold pour éviter tout allu­mage ou extinc­tion non dési­rés, une molette permet­tant de régler le gain des micros (proté­gée elle-aussi contre les mani­pu­la­tions non dési­rées), un bouton pour accé­der au menu de l’ap­pa­reil ou en sortir, et un curseur multi­fonc­tion qui, selon qu’on le pousse vers le haut, le bas ou qu’on clique dessus, permet­tra de contrô­ler la lecture des enre­gis­tre­ments (play/stop, suivant, précé­dent) ou de navi­guer dans les menus, d’édi­ter et de vali­der les réglages de l’ap­pa­reil. Si ce dernier permet de gagner de la place, il n’ins­pire pas une grande confiance en terme de soli­dité : nous n’avons rencon­tré aucun problème lors de la mani­pu­la­tion, mais il s’agira de voir comment cette commande, qu’on solli­cite souvent, vieilli­ra…

Zoom H2n

Sur la gauche, une seule commande par le biais de deux switches : le volume. Pour le reste, on dispose ici de toute la connec­tique néces­saire : la prise mini-USB pour relier l’en­re­gis­treur à votre ordi­na­teur, la sortie casque au format minijack, une entrée proprié­taire pour la télé­com­mande option­nelle et une entrée Ligne/Micro au format minijack, elle aussi. Préci­sons que par le truche­ment de cette dernière, le micro utilisé peut être alimenté en élec­tri­cité par l’ap­pa­reil : bien vu, Zoom.

Le dessus du H2n accueille quant à lui le para­mé­trage des micros, avec 4 possi­bi­li­tés dont la grande nouveauté, un mode MS (Mid/Side) sur lequel nous revien­drons. Via une molette plate et discrète, vous pour­rez ainsi vous mettre en confi­gu­ra­tion XY, MS, Surround 4 canaux (l’ap­pa­reil enre­gistre deux fichiers stéréo, un MS et un XY) ou Surround 2 canaux (l’ap­pa­reil combine les prises XY et MS dans un fichier stéréo). Chaque posi­tion est accom­pa­gnée d’un petit diagramme séri­gra­phié très parlant, et les modes MS ou XY disposent chacun d’une LED indiquant lequel est en fonc­tion et surtout, de quel côté se fait la capta­tion…

Zoom H2n

Finis­sons le tour du proprié­taire avec le dos de l’ap­pa­reil qui n’offre aucune fonc­tion en dehors de la trappe amovible pour loger les deux piles LR6 alimen­tant l’ap­pa­reil. Quant à la carte SDHC sur laquelle l’ap­pa­reil enre­gistre, elle se loge sur le dessous, en vis-à-vis d’un pas de vis permet­tant de monter le H2n sur un pied de micro, le tout étant cerné par 4 petits patins en caou­tchouc assu­rant la stabi­lité et l’im­mo­bi­lité de l’en­gin lorsque vous le pose­rez sur votre bureau. Dernier détail, le coin infé­rieur gauche propose un petit renfle­ment qui permet­tra de fixer une dragonne (non four­nie).

Le tout est livré avec deux piles, une carte SD de 2 Go, une version du Wave­lab LE 7 de Stein­berg, un manuel papier en trois versions (italien, anglais et français. C’est plus que chiche en vis-à-vis de ce qui était fourni avec le H2 en 2007 et si l’on comprend que Zoom ne four­nisse pas de pied ou de télé­com­mande, on peste un peu de devoir ache­ter le kit d’ac­ces­soires vendu sépa­ré­ment pour dispo­ser d’un étui, d’une bonnette et surtout d’un câble mini-USB… Bref, on sent que Zoom a écono­misé le moindre centime pour rester sous la barre des 200 €.

Voyons à présent si l’es­sen­tiel n’a pas souf­fert de cette volonté en allu­mant l’en­re­gis­treur.

Allu­ma­tion pour véri­fiage

Zoom H2n

Si la réso­lu­tion de l’écran LCD n’a pas changé (128 × 64 points), son gain en terme de taille est des plus appré­ciables : les infos sont parfai­te­ment lisibles, et comme le rétro-éclai­rage de l’écran est effi­cace, on garde ainsi faci­le­ment l’œil sur les vu-mètres en cours d’en­re­gis­tre­ment cepen­dant que l’on navigue avec aisance dans les diffé­rents menus de la machine. Certes, tout cela est moins confor­table que le large écran couleur du Zoom Q3HD et à l’heure où les smart­phones, iMachin et Pocket­Cams font la part belle aux écrans en haute défi­ni­tion tactiles, l’af­fi­cheur du H2n paraît un peu old school, mais gageons que cette écono­mie a sans doute un impact sur l’au­to­no­mie de l’ap­pa­reil, esti­mée à 20 h pour un enre­gis­tre­ment en 44/16.

Côté fonc­tion­na­li­tés, le moins que l’on puisse dire, c’est que Zoom a bien pensé son H2n. Toutes les fonc­tions essen­tielles et les outils sont là, que ce soit pour simpli­fier l’en­re­gis­tre­ment ou l’édi­tion puis l’ex­port du contenu.  On dispose ainsi d’un filtre coupe-bas, d’un compres­seur/limi­teur, d’un mode Auto Gain, d’une fonc­tion Pre-Rec permet­tant de ne pas bête­ment rater le début d’un enre­gis­tre­ment, d’une fonc­tion Auto-Rec qui déclenche l’en­re­gis­tre­ment à la voix, mais aussi d’un accor­deur et d’un métro­nome qui servira aux musi­ciens, ainsi que d’al­gos de pitch shif­ting et de time stret­ching permet­tant de jouer à plus ou moins 50 % sur la vitesse de lecture (ce qui sera utile pour les trans­crip­tions d’in­ter­view ou le travail d’un instru­ment) ou sur la hauteur tonale.

Zoom H2n

Si ces dernières fonc­tions ont le mérite d’exis­ter, préci­sons que leur qualité n’a rien de trans­cen­dant : le ralen­tis­se­ment se solde notam­ment par l’in­tro­duc­tion de hachures dans le son et d’un écho qui, selon les cas, pourra gêner l’in­tel­li­gi­bi­lité du contenu. On a certes vu large­ment pire ailleurs, mais on a vu large­ment mieux aussi… Côté édition et trai­te­ments, on dispose égale­ment de la possi­bi­lité de norma­li­ser un fichier, de placer des marqueurs, de le divi­ser en plusieurs morceaux et même de l’en­co­der a poste­riori car, il est bon de le préci­ser, le H2n gère 3 formats audio : le WAV (jusqu’en 24 bit / 96 kHz en stéréo ou jusqu’en 24 bits / 48 kHz en quadri­pho­nie), le MP3 jusqu’en 320 kbps, ou encore le BWF (Brod­cast Wave) qui a l’avan­tage de conser­ver des méta­don­nées : la date et l’heure de l’en­re­gis­tre­ment, mais aussi jusqu’à 99 marqueurs qui pour­ront simpli­fier la vie au moment de l’édi­tion…

Zoom H2n

Bref, en dehors d’une section multief­fets qui n’ap­por­te­rait pas grand-chose vu les appli­ca­tions de la bestiole (il s’agit d’un enre­gis­treur stéréo, et non d’un minis­tu­dio), il semble ne rien manquer à cette petite machine qui peut en outre, comme le H2, faire office d’in­ter­face audio USB pour le plus grand bonheur des podcas­ters.

La seule réserve qu’on pour­rait émettre se situe au niveau de l’er­go­no­mie qui n’a pas fonciè­re­ment évolué depuis le Zoom H2. On reste sur un système de menus et sous-menus qui date mécham­ment à l’heure des inter­faces couleurs et tactiles, cepen­dant que le curseur multi­fonc­tion n’ins­pire pas grande confiance sur sa durée de vie et qu’il faut désor­mais 2 mains pour déclen­cher l’en­re­gis­tre­ment là où il n’en fallait qu’une avec le H2 (le bouton est conçu de telle façon qu’il est diffi­cile d’en­clen­cher l’en­re­gis­tre­ment avec une seule main, ou bien je ne suis pas doué).

Voyons à présent ce qu’il en est du son.

Au milieu et sur les bords

La plus grosse nouveauté, comme nous l’avons dit, provient du fameux mode d’en­re­gis­tre­ment MS. Si vous ne savez pas de quoi il retourne, rappe­lons que c’est une méthode d’en­re­gis­tre­ment stéréo qui, en combi­nant un micro géné­ra­le­ment cardioïde (mais pas forcé­ment) et un micro à direc­ti­vité en 8, permet d’en­re­gis­trer la stéréo non pas sur une piste gauche et une piste droite, mais sur une piste centre et sur une piste côté (Mid et Side, d’où M/S). Pour plus d’in­fos là-dessus, je vous renvoie à ce bon vieux dossier.

Zoom H2n

Du coup, si le H2 était déjà une petite boîte à malices pour l’en­re­gis­tre­ment nomade, le H2n se montre encore plus poly­va­lent, l’usage du mode M/S ajou­tant une vraie nouvelle corde à son arc. Conseillé par Zoom pour l’en­re­gis­tre­ment d’images stéréo très larges (orchestres sympho­niques par exemple), le mode M/S permet surtout de travailler sur l’image stéréo sans s’an­gois­ser pour la compa­ti­bi­lité mono grâce au canal MID. Et comme les choses sont bien faites, le H2n permet d’en­re­gis­trer en mode RAW, ce qui permet de gérer les niveaux MID et SIDE après l’en­re­gis­tre­ment, soit sur l’ap­pa­reil même, soit dans votre séquen­ceur ou éditeur audio grâce au petit plug-in fourni par Zoom : MS Deco­der.

Histoire que vous vous fassiez une idée de ce que vous pour­rez obte­nir, voici quelques enre­gis­tre­ments de deux guitares acous­tiques (Gibson J200 et Garri­son G25), d’abord en mode XY, puis en mode XY+MS, en mode MS et enfin en mode MS RAW, ce qui m’a permis de sépa­rer jouer avec le niveau du MID et du SIDE. Notez que le compres­seur inté­gré a été coupé sur ces enre­gis­tre­ments réali­sés en 24 bit / 96 kHz, et que le Zoom H2n se trou­vait à 1m 50 de chaque guitare.

 

know­kinxy
00:0000:34
  • know­kinxy00:34
  • know­kin­xyms00:34
  • know­kinms00:35
  • know­kinm­sraw00:34

Comme on l’en­tend, les deux modes sont rela­ti­ve­ment complé­men­taires, et il faut bien l’avouer, le fait de pouvoir jouer avec l’image stéréo après coup grâce au mode RAW MS, en allant de l’ex­tra­large au mono, trou­vera son utilité dans bien des appli­ca­tions : inter­view, etc.

Conclu­sion

En dépit des quelques réserves qu’on pourra émettre sur l’er­go­no­mie de l’en­gin, le Zoom H2n s’af­firme donc comme une bonne évolu­tion du H2 : le genre de boîte à malice qui peut réali­ser des enre­gis­tre­ments bluf­fants de concerts, de répets, et qui, pour le prix d’un micro statique d’en­trée de gamme, permet­tra de béné­fi­cier d’une solu­tion toute-en-un inté­res­sante pour pas mal d’usages.

Toute­fois, person­nel­le­ment, j’at­ten­dais plus d’un leader de marché, notam­ment sur le plan des fonc­tions commu­ni­cantes. L’ap­pa­reil est certes nomade, mais comme tous les dicta­phones et enre­gis­treurs de poche, il est toujours tribu­taire d’un ordi­na­teur à un moment ou à un autre. Or, quand on a goûté à la joie d’uploa­der direc­te­ment ses enre­gis­tre­ments sur un FTP, un Sound Cloud ou un Drop­box grâce à son smart­phone, on a un peu l’im­pres­sion de régres­ser en terme de confort d’uti­li­sa­tion.  A l’heure où Inter­net est omni­pré­sent dans de nombreux métiers où la colla­bo­ra­tion en temps réel est impor­tante, le zéro réseau du H2n est fort dommage. On m’objec­tera certes qu’au­cun de ses concur­rents ne fait cela, que ce soit chez Olym­pus, Edirol, Tascam… Certes, certes, et disons-le clai­re­ment, pour cette raison, ce n’est pas un vrai point néga­tif à rete­nir contre le H2n qui, en terme de rapport qualité/prix comme de pres­ta­tions, demeure, dans cette gamme de prix très serré, le meilleur choix possible. Mais ça laisse le champ libre à des géné­ra­listes (Apple au hasard) pour grigno­ter des parts de marché à ce genre d’ap­pa­reil, d’au­tant qu’on trouve pour pas très cher des micros dotés de deux capsules en XY pour iPhone / iPod Touch qu’on utili­sera avec des logi­ciels au moins aussi puis­sants, et autre­ment plus ergo­no­miques et commu­ni­cants (mais sans mode M/S, soit, et avec une qualité audio moindre, soit, et pour un prix supé­rieur, soit).

A vous de voir en fonc­tion de votre utili­sa­tion ce qui vous semblera le plus perti­nent, vu que le point de vue d’un musi­cien ou d’un home studiste ne sera pas forcé­ment celui d’un jour­na­liste, d’un blog­ger ou encore d’un vidéaste, parmi toutes les cibles qu’est suscep­tible de toucher le H2n… Ce qu’il le fait, il le fait très bien, mais il y a encore suffi­sam­ment de choses à amélio­rer ou ajou­ter pour qu’on attende de pied ferme la troi­sième géné­ra­tion de l’en­re­gis­treur de Zoom.

Notre avis : 8/10

  • Look réussi
  • Le mode M/S, intéressant
  • Enregistrement en M/S RAW et plug-in pour gérer l’image stéréo après coup
  • Très complet au niveau des fonctionnalités
  • Polyvalence
  • Rapport qualité/prix
  • Un peu chiche côté accessoires de base
  • Bouton Record moins pratique que sur le H2
  • Ergonomie un tantinet old school

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