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Test de V-Horns Saxophones d'Acousticsamples - Sax machine

9/10
Award Valeur sûre 2022
2022
Valeur sûre
Award

Après nous avoir proposé des trompettes, des bugles et des trombones devenues de solides références, Acousticsamples complète sa série V-Horns en s’attaquant logiquement aux plus cuivrés des bois : les saxophones…

Test de V-Horns Saxophones d'Acousticsamples : Sax machine

La facture d’ins­tru­ments virtuels acous­tiques demeure un art déli­cat où s’af­frontent deux tech­no­lo­gies : d’un côté le sampling et de l’autre la modé­li­sa­tion. Le premier est la méthode la plus souvent rete­nue car il permet, pour peu qu’on aligne des Go de samples pour enre­gis­trer toutes les arti­cu­la­tions de l’ins­tru­ment dans le plus de vélo­ci­tés et de variantes possibles, d’ob­te­nir un résul­tat rela­ti­ve­ment authen­tique. En face de cela, tout en étant nette­ment plus compliquée à réali­ser, la modé­li­sa­tion physique offre quan­tité d’avan­tages tech­niques (légè­reté, vélo­ci­tés et variantes a priori infi­nies, capa­cité à modi­fier toute ou partie du son) abou­tis­sant à des instru­ments moins figés, moins raides, mais qui manquent de ces aspé­ri­tés qui font le réalisme du sampling… Et c’est en compre­nant cette problé­ma­tique qu’Acous­tic­samples en est venu à combi­ner le meilleur des deux mondes, faisant usage de la modé­li­sa­tion physique sur une base d’échan­tillons. La recette nous avait conquis sur l’orgue Hammond de l’édi­teur, comme sur son Rhodes et son Wurlit­zer, mais c’est vrai­ment avec sa V-Horns Brass Section que l’ha­bile mélange s’est avéré le plus probant car il propo­sait non seule­ment quelque chose de réel­le­ment convain­cant en termes de réalisme, mais surtout une program­ma­tion extrê­me­ment simple où il suffi­sait de jouer la mélo­die souhai­tée au clavier en gérant le souffle à la molette pour obte­nir des parties qui récla­me­raient bien plus d’ef­forts avec un instru­ment repo­sant exclu­siv­ment sur du sampling : pas de keys­witches poul­pesques à acti­ver, il suffit simple­ment de jouer ce qu’on a en tête pour obte­nir quelque chose de réel­le­ment crédi­ble…

Une prouesse que l’on doit à l’édi­teur évidem­ment mais qui, selon ses dires, serait bien plus complexe à tenir sous Kontakt dont le scrip­ting n’est pas aussi évolué que sur l’UVI Works­ta­tion utili­sée ici. Puisqu’on en parle, préci­sons donc que, comme la plupart des instru­ments utili­sants la plate­forme UVI, ces nouveaux venus sont proté­gés via iLok, en se basant sur un dongle USB, l’iLok Cloud ou un ordi­na­teur dans la limite de trois machines diffé­ren­tes… De quoi les utili­ser sans aucun problème donc.

Ces détails évoqués, on appré­ciera dès l’ins­tal­la­tion la légè­reté des quatre libraires qui tournent autour d’un poids de 200 Mo… Un peu plus de 800 Mo pour un quar­tet : c’est plutôt une bonne nouvelle pour nos SSD quand on consi­dère l’offre d’un 8Dio qui propose deux ténors et un bary­ton seule­ment pour 12 Go… Et c’est d’au­tant plus appré­ciable que comme pour la Brass Section, chaque librai­rie comprend en fait deux instru­ments bien diffé­rents : un à la person­na­lité clas­sique dans son approche droite du jeu et l’autre à la person­na­lité jazz, avec plus de grain, de souf­fle…

Vous avez ainsi de quoi faire une section sax au grand complet pour abor­der tous les genres, du clas­sique au Jazz donc, ce qui inclut le rock, la pop, la musique urbaine ou tout ce qui vous fera envie au-delà de ça, même si, comme nous le verrons, le registre plus extrême de l’ins­tru­ment n’est pas au program­me…

Cap Horns

mainscreenOn ne change pas une recette qui fonc­tionne et c’est tout natu­rel­le­ment qu’Acous­tic­samples reprend les mêmes prin­cipes et la même ergo­no­mie pour complé­ter sa série V-Horns. Les habi­tués de cette dernière ne seront donc pas dépay­sés par l’in­ter­face qui demeure la même avec un panneau d’ac­cueil donnant accès au prin­ci­pales fonc­tions de jeu : souffle, vibrato et réverbe.

microphonesTrois autres panneaux vous permettent de rentrer un peu plus dans les entrailles de la bête : Mix permet de gérer les diffé­rents micros réel ou virtuels utili­sés ainsi que l’éga­li­sa­tion ou la réverbe à convo­lu­tion, afin d’ob­te­nir quelque chose de plus ou moins distant. Rien à dire sur tout cela : les contrôles sont simples et effi­cients, même si l’on a suffi­sam­ment de choses à régler à ce niveau pour regret­ter de ne pas dispo­ser d’un gestion­naire de présets pour cette seule section.

virtualspaceL’on­glet Virtual Space permet pour sa part de posi­tion­ner l’ins­tru­ment dans une pièce pour créer des sections réalistes avec les autres V-Horns.

Là encore, c’est extrê­me­ment simple : il suffit de poin­ter un pupitre pour y placer le saxo­phone, et de choi­sir une méthode de prise de son. L’image stéréo obte­nue est alors plei­ne­ment convain­cante et permet d’ob­te­nir une section réaliste lorsqu’on répar­tit les diffé­rents V-Horns dans la pièce…

prefsPrefs vous donne enfin accès aux réglages avan­cés de l’ins­tru­ment, que ce soit du côté du MIDI (trans­po­si­tion et accor­dage, courbe de vélo­cité, contrainte à une gamme, usage d’un breath contro­ler), du côté du sampling (round robin, bruits méca­niques) et enfin surtout du côté du compor­te­ment de l’ins­tru­ment au travers de trois rubriques : pitch, legato et vibrato. Les para­mètres sont à peu de choses près les mêmes que ceux dont on dispo­sait sur les Brass, à cette seule diffé­rence qu’on dispose de la possi­bi­lité de régler la varia­tion de timbre pour le pitch bend et pour le legato.

editvibratoComme pour les Brass, ces nombreux réglages seront assez déter­mi­nants pour adap­ter le saxo­phone à vos désirs, bien entendu, mais aussi pour en créer des décli­nai­sons qui seront complé­men­taires en section… Voyons ce que cela donne main­te­nant en termes de son…

Let’s blow

Le vrai bonheur des V-Horns, c’est le côté intui­tif de la program­ma­tion qui ne s’em­bar­rasse pas de douzaines de keys­witches pour obte­nir un résul­tat réaliste : si l’on joue legato, les notes sortent en legato, si l’on joue stac­cato, elles sortent en stac­cato, tandis que les attaques sont gérées par la vélo­cité et que le souffle se règle à la molette de modu­la­tion. De fait, même en étant un clavié­riste moyen, on obtient sans trop de peine des résul­tats probants :

ALTO­le­gato(2)
00:0000:03
  • ALTO­le­gato(2)00:03
  • ALTOs­tac­cato00:03

En queue de phrase, on notera une des arti­cu­la­tions dispo­nibles et qui sont plus des orne­ments desti­nés à amener un plus de réalisme que de réelles arti­cu­la­tions dont vous ferez grand usage….

La belle réus­site des instru­ments tient dans leur vibrato de base, dont la force est dosable en temps réel, et qu’on pourra éditer lorsqu’on veut démul­ti­plier les saxo­phones et éviter de se retrou­ver avec des modu­la­tions de souffle et de pitch trop simi­laires pour être crédibles. Voyez ce que ça donne sur le thème de Carless Whis­pers pour ce qui est du vibrato sur les notes tenues :

Care­less
00:0000:28

Sachant que si l’on dispose de quelques effets spéciaux pour agré­men­ter un peu le jeu, le pitch bend est aussi bien pratique pour réali­ser des effets, soit en fin de note où le souffle se relâche, soit en début pour donner des attaques parti­cu­lières (ici à la fin du thème). Voyez ça avec la plus fameuse des panthères :

Pink­Pan­ther
00:0000:48

Et le truc génial, c’est que pour peu qu’on soit atten­tif à la gestion des tessi­tures, on peut évidem­ment récu­pé­rer la program­ma­tion d’un sax sur un autre, ou encore l’uti­li­ser avec les trom­pettes, bugles et trom­bones de la Brass Section…

Bref, on obtient vite des choses très convain­can­tes… dans la limite du raison­nable. Préci­sons-le en effet, si l’on trouve bien dans les préfé­rences de quoi gérer le Growl, cela demeure trop arti­fi­ciel si l’on va à fond dans ce registre de l’ins­tru­ment. Mieux vaut le savoir donc : pour du sax clas­sique ou du jazz-pop rela­ti­ve­ment sage, ça le fera. Mais pour refaire le Buena de Morphine ou le Out for Lunch d’Eric Dolphy, on n’y est pas…

Mais voyez qu’on peut se faire bien plai­sir dans des registres assez larges tout de même, le premier morceau mettant en valeur les diffé­rents sax sur une program­ma­tion quasi iden­tique :

WAIT4­tom
00:0002:18
  • WAIT4­tom02:18
  • CANDo­pen03:03

Conclu­sion

Enfonçant le clou planté avec les Brass Section, Acous­tic­samples réus­sit complè­te­ment son pari et nous livre quatre saxo­phones qui vont désor­mais faire figure de réfé­rence par leur rapport simpli­cité/réalisme ainsi que leur faible poids, le tout pour un prix très raison­nable. Et si le jeu brui­tiste plus contem­po­rain n’est pas à l’ordre du jour, force est de consta­ter qu’en solo comme en section, ces quatre nouveaux instru­ments devraient en ravir plus d’un. D’ailleurs, on attend déjà le reste des bois et des cuivres avec impa­tience, histoire de complé­ter le Big Band comme l’or­chestre sympho­nique…

Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2022
2022
Valeur sûre
Award
  • Le son !
  • La grande simplicité de programmation (jouable en temps réel)
  • Légèreté côté disque dur comme CPU ou RAM
  • Virtual space convaincant pour bâtir des sections
  • Section Mix complète
  • De nombreuses options pour éditer le comportement de l'instrument
  • Ne couvre pas les registres extrêmes des instruments

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