Apparue au catalogue de la marque américaine au début des années 60, la Riviera a su séduire de nombreux guitaristes. Sa conception semi-acoustique en a fait un instrument fiable et qu’on pouvait utiliser sur scène sans problème de Larsen, à l’image de sa cousine l’ES-335 de chez Gibson. Comme nous l’avait confié Cesar Gueikian lors de notre interview, Epiphone fait petit à petit renaître quelques-uns de ses modèles emblématiques comme la Texan, la Casino, et maintenant la Riviera.
La rivière pourpre
Côté électronique, la marque a choisi des PRO Mini-Humbucker pour équiper sa Riviera. Ils développent une résistance de sortie assez faible pour des sonorités douces et pas très incisives bien que la guitare sache mordre quand il faut, j’y reviendrai. Ces micros maison sont contrôlés par un volume et une tonalité chacun, auxquels vient s’ajouter le traditionnel sélecteur à trois positions. Les potentiomètres sont signés CTS comme sur la majorité des modèles récents proposés par Epiphone et possèdent des boutons Top Hats. La version qu’on m’a confiée pour ce test est en coloris Sparkling Burdungy, une sorte de rouge Bordeaux foncé métallisé qui habille la guitare avec beaucoup d’élégance.
Un torrent d’eau vive
Et au milieu coule la Riviera
On attaque les sons crunch en restant sur ce micro chevalet et la Riviera commence à sortir les dents. Le son est bien brillant avec beaucoup d’attaque tout en maintenant une résistance de sortie assez modérée. On reconnaît le caractère et la personnalité de la guitare dans le sens où chaque son est enveloppé d’un voile d’harmoniques. Cela confère à la guitare ce côté riche et plein si caractéristique. La position intermédiaire est agréable bien que le micro manche prenne vite le dessus. Mais grâce aux potentiomètres CTS on peut facilement parvenir à un bon équilibre sonore. En baissant les volumes et tonalités on peut de nouveau rendre visite à quelques thèmes de Jazz, même en son crunch. Enfin, le micro manche se montre très velouté et crémeux avec un gros sustain. Les accords sonnent de manière très riche et les notes séparées sont précises et douces.
On se jette à l’eau
Du Mojo et du rouge
Cette nouvelle version de la Riviera nous rapproche vraiment du modèle original. On retrouve une guitare avec une réelle personnalité et un son bien à elle. Malgré sa ressemblance avec l’ES-335, elle génère des sonorités radicalement différentes. Les PRO Mini-Humbuckers remplissent très bien leur rôle et confèrent une voix vraiment sympa à cette Riviera. Lutherie soignée, look plus que réussi et sonorités vintage très séduisantes, on en oublie vite le cordier et ses résonances indésirables ! Bien joué Epiphone.