La série Classic Vibe est déjà connue du lecteur d’AudioFanzine, la première vague de guitares ayant été testée sur nos pages il y a un peu plus d’un an. Afin de compléter la gamme, deux nouvelles guitares font leur apparition : une Telecaster Custom et une Telecaster Thinline. Mise au point sur les Teles.
Pour ceux ne connaissant pas la série Classic Vibe, rappelons que le but de Squier avec cette séries est de proposer des répliques de modèles typés vintage à bas prix. C’est ainsi que sont déjà sorties une Duo-Sonic 50’s, deux Stratocaster (50’s et 60’s), une Telecaster 50’s et deux Precision Bass 50’s et 60’s.
2010 voit apparaître deux nouveaux modèles, et plus précisément deux nouvelles Telecaster Classic Vibe : la Telecaster Custom et la Telecaster Thinline. Le prix reste très accessible et la fabrication chinoise, mais allons-nous retrouver les qualités qui nous avaient fait aimer les premiers modèles de la série ? C’est ce que nous allons voir…
Si les deux guitares sont des Telecaster, elles restent très différentes de par leur nature même et les bois utilisés. On est donc en droit d’attendre deux instruments relativement différents comblant des attentes non similaires.
Mais commençons par la Telecaster Custom…
Comme avant
À la sortie du carton, on se retrouve face à une Telecaster avec un joli sunburst 3 tons et un corps bordé d’un double binding, comme il se doit pour un modèle Custom. C’est pour le moment la seule finition disponible, pour une Telecaster couleur crème, il faudra se tourner vers la Telecaster 50‘s de la même série Classic Vibe.
En regardant de plus près la Telecaster Custom, les détails ne trompent pas et confirment que l’on fait face à une guitare à la mode vintage, tentant de reproduire les modèles d’antan. Squier utilise donc un vernis brillant à la douce teinte vintage pour le manche, un pickguard 3 plis blanc aux reflets verts et des mécaniques à l’ancienne et à bain d’huile.
Le corps de la pelle est en aulne avec un vernis en polyester tandis que le manche est fait d’une pièce d’érable avec un profil en « C » et un vernis identique au corps. La touche est en palissandre et surmontée de 21 frettes jumbos et de repères « dot » perlés. Le radius est de 241 mm, ce qui reste dans les standards modernes. Le corps et le manche sont reliés avec une plaque métallique estampillée Squier et quatre vis. La largeur du manche au sillet, qui est en os synthétique, est de 41,3 mm et le diapason de l’instrument est de 648 mm.
Niveau accastillage, toutes les pièces sont chromées et on retrouve des mécaniques vintages et un chevalet à trois pontets réglables tout autant old school. Les cordes traversent le corps de part en part et on retrouve les deux classiques potards chromés qui contrôlent le volume et la tonalité des micros. Un sélecteur trois positions permet d’activer au choix le micro manche, le micro chevalet, ou les deux. Ces derniers possèdent des aimants AlNiCo V et sont des simples bobinages « Custom Vintage Style » Squier. Enfin, la guitare livrée fut montée avec des cordes Fender Super 250L d’un tirant 09–42.
La finition de l’instrument est très bonne et la guitare en jette pas mal. Le modèle reçu aurait mérité un petit réglage et un tirant de cordes plus fort (10–46). Le chevalet 3 pontets n’est pas un exemple de précision et les mécaniques montreront peut-être quelques signes de faiblesse après quelques mois ou années. Il peut-être judicieux de remplacer le chevalet par un modèle à six pontets et les mécaniques par d’autres plus stables et précises. Le vintage a du charme, mais pas que des avantages et l’investissement peut valoir le coup. L’instrument est tout de même très agréable à jouer, le corps est équilibré et le manche plaisant. Malgré les mécaniques vintage, la Telecaster ne s’est pas trop désaccordée pendant les prises, un très bon point.
Il est temps de changer de Telecaster et d’empoigner la Thinline…
Un petit creux
La Thinline est une Telecaster un peu particulière, car elle possède un corps partiellement creux. Ce dernier est en acajou et possède une ouïe en « f ». La guitare se révèle beaucoup plus légère que son acolyte et reste très agréable à prendre en main. La seule finition disponible est naturelle et rend un aspect vraiment très sympathique, à la fois brut et raffiné. Le verni et identique à la Custom, en polyester. Le manche, fait d’une pièce d’érable, possède un profil en « C », des repères « dot » noirs et un vernis en polyester. Il se différencie de celui de la Custom par une touche en érable, le reste est identique : 21 frettes jumbos, un radius de 241 mm, une largeur au sillet de 41,3 mm et un diapason de 648 mm. À noter que le vernis du manche de la Thinline est beaucoup plus blanc que celui de la Custom qui tend vers le jaune.
L’accastillage est chromé et le pickguard dans le style Thinline et un 3 plis blanc perlé qui contraste avec l’aspect brut de l’acajou. Les micros sont identiques à la Custom et il en va de même pour le sillet, la plaque de jonction corps / manche, le chevalet, les mécaniques et les potentiomètres. Les principales différences avec le modèle Custom se situent donc au niveau de la lutherie : un corps creux en acajou contre un corps plein en aulne, et une touche en érable contre une touche palissandre.
Les sensations de jeu sont toutes aussi bonnes que sur la Custom avec un petit avantage sur scène : la Thinline est vraiment très légère, les dos fragiles apprécieront !
Dans les amplis
Pour tester ces deux guitares, nous les avons branchées dans deux amplis à lampes différents : une tête Jet City JCA20H et un combo Black Star HT Club 40. Pour la prise de son, nous avons utilisé le Two Notes Torpedo, simulateur de haut-parleur et micro à convolution. Nous avons utilisé une impulsion d’enceinte 4×12 vintage et un micro à ruban pour les sons saturés et une impulsion d’enceinte 1×12 et un micro statique large membrane pour les sons clairs.
Voici les sons avec des réglages identiques pour la Custom et la Thinline :
- Custom manche crunch jet city00:27
- Custom chevalet sature jet city00:13
- Custom manche+chevalet clair blackstar00:24
- Custom chevalet clair blackstar00:11
- Thinline manche crunch jet city00:24
- Thinline chevalet sature jet city00:13
- Thinline manche+chevalet clair blackstar00:31
- Thinline chevalet clair blackstar00:12
Sans aucun doute, nous avons bien affaire à des Telecaster. À vide, les instruments sonnent déjà bien équilibrés et si les deux guitares diffèrent de par leur lutherie, une fois les guitares branchées, les sons restent relativement proches.
La Thinline a toutefois un son très (très) légèrement plus brillant et a tendance à résonner plus, tandis que la Custom a un son un peu plus chaud et rond. Évidemment, aucune n’est meilleure que l’autre, et tout comme l’aspect physique, cela reste une affaire de goût. Les micros ne sont pas exceptionnels, mais font tout à fait l’affaire au vu du prix des pelles (moins de 400€ TTC). On notera aussi que le blindage laisse à désirer et que les guitares deviennent assez bruyantes une fois que l’on pousse le potard de gain sur l’ampli. Les bidouilleurs prendront un malin plaisir à upgrader leur Telecaster avec un chevalet plus précis, des mécaniques plus stables, un bon blindage et de meilleurs micros. Cela peut valoir le coup à terme, même si les guitares restent très bonnes telle quelles. Le son crunch dans l’ampli Jet City nous a vraiment agréablement surpris et démontre que ces Classic Vibe en ont dans le ventre.
Conclusion
Squier complète sa gamme Classic Vibe qui revisite des modèles d’antan et les rend accessibles pour notre plus grand bonheur. Ces deux Telecaster sont des instruments aux qualités indéniables et sonne très bien pour des guitares à moins de 400€. Évidemment, on peut retrouver à redire au niveau de l’accastillage et du réglage, mais rien de rédhibitoire. L’acquéreur pour améliorer sa guitare à moindre coût en remplaçant à terme les pièces qui pourront se montrer défaillantes avec le temps. En attendant, les Telecaster Custom et Thinline remplissent le contrat sans faillir et intéresseront les guitaristes près de leurs sous désireux de s’acheter une Telecaster de caractère ou les bidouilleurs voulant acquérir une guitare au potentiel énorme.