Il y a quelques mois, Squier remplaçait la série Affinity par la nouvelle série Sonic. Si ces guitares sont toujours des instruments d’entrée de gamme, la marque y a apporté quelques améliorations. Voyons si ces promesses sont tenues.
La relève
La série Sonic, qui a donc remplacé la série Affinity, intègre des guitares et basses d’entrée de gamme, principalement destinées aux musiciens débutants. Ces instruments permettent de se familiariser avec une première guitare électrique sans dépenser une fortune. Pour ce test, Fender m’a fait parvenir une Squier Sonic Telecaster noire avec pickguard blanc. Le corps de la guitare est sensiblement plus fin que celui d’une Telecaster standard. Il est en peuplier ce qui permet à la guitare d’être légère et très maniable. Le manche est vissé au corps et il est en érable. Il bénéficie d’un vernis satiné qui offre un bon confort de jeu. La touche au rayon de 9,5 pouces est confectionnée dans la même essence. Elle accueille 21 frettes Narrow Tall pour un diapason de 25,5 pouces, traditionnel. Le sillet est en os synthétique et il est bien réalisé. Il mesure 42 mm ce qui est très légèrement plus fin que la moyenne. L’action est très correcte et je n’ai pas eu du tout à régler la guitare pour le test, elle m’est parvenue totalement jouable et juste. L’accastillage rassemble un chevalet à six pontets qui n’autorise qu’un montage des cordes en « Top Loaded » et des mécaniques scellées. Si le chevalet à six pontets est un bon point dans la mesure où il permet un ajustement individuel de la hauteur et de l’intonation de chaque corde, les mécaniques ne sont pas terribles. Si elles tiennent relativement bien l’accord, elles renvoient un sentiment de fragilité et de fiabilité très relative.
La configuration électronique rassemble deux micros simples de Telecaster. Ces micros sont conçus par Fender et sont construits autour d’aimants céramiques. Sans surprise, ils sont contrôlés par un volume général, une tonalité générale et un sélecteur à trois positions. Le micro manche profite de vis de réglages qui permettent d’en ajuster la hauteur. Sur une Telecaster « vintage », ces vis sont dissimulées sous le Pickguard. C’est beaucoup plus pratique (mais moins esthétique) de les avoir à disposition, bien joué Squier ! Les potentiomètres et le sélecteur paraissent eux aussi un peu fragiles, on pouvait s’y attendre compte tenu du tarif auquel la Sonic Telecaster est proposée. En termes de lutherie, la guitare est bien construite, je n’ai pas trouvé de défauts de construction ni de finition. Le bois de la touche arbore un joli motif, c’est sympa. L’accès au réglage du Truss-Rod se situe sur la tête ce qui est une bonne chose. Cette dernière est ornée du logo de la marque ainsi que du nom « Telecaster ». La Squier Sonic Telecaster est en fait une Telecaster réduite à son plus simple appareil et avec un corps plus fin. Le manche est sculpté selon un profil en « C » et il est confortable. Sans être exceptionnel, le frettage est très correct pour cette gamme de prix. Aucun bord de frette n’est venu me couper le bord de la main et les bords de touche et même s’ils ne sont pas du tout arrondis, ils ne gênent pas le jeu. Après avoir examiné cette Telecaster sous toutes les coutures, je commence le test.
Le son de la Sonic
Comme à mon habitude, je joue dans un premier temps la guitare à vide. Elle développe un volume sonore étonnant, mais un son assez « crin-crin ». On sent le manche vibrer alors que les vibrations semblent moins se propager dans le corps. Je ne m’attarde pas sur le son à vide et branche la Sonic Telecaster pour explorer ses sons clairs, crunch et lead. En son clair, la guitare fournit une sonorité tout à fait satisfaisante, mais sans grande personnalité. Le micro manche semble particulièrement éteint. Le micro chevalet affirme un peu plus sa personnalité et donne un son qui Twang légèrement, comme pour nous rappeler qu’on joue une Telecaster. La position intermédiaire est sympa sans être extraordinaire. Le son est trop fin, pas assez épais, j’enclenche donc ma fidèle Jackson Audio Twin Twelve pour accéder à un son crunch assez typé. Dans ce registre assez particulier, la Sonic Telecaster s’en sort bien. La personnalité du micro chevalet s’affirme davantage, c’est plutôt agréable. Le micro manche récupère lui aussi un peu de vie dans ce registre et on reconnaît davantage le timbre de la Telecaster. L’instrument génère un sustain correct en son crunch, mais l’ajout d’un compresseur sera recommandé pour aborder des morceaux Country ou Bluegrass. J’active ma JHS Overdrive Preamp pour venir saturer encore plus la Twin Twelve et arriver à un beau son saturé. Étonnamment, les micros ne sont pas très bruyants. Même avec pas mal de saturation, ils restent assez silencieux. Avec ce son saturé bien compact, le micro chevalet s’en sort avec les honneurs. Sa sonorité très dense et épaisse permet à la Telecaster d’aborder des registres plus musclés. Bien qu’il soit plus doux, le micro manche lui aussi équipé d’aimants céramiques, génère un son assez épais également. Si les micros sont de bonne facture, les potentiomètres ne sont pas terribles. On ne peut pas réellement jouer avec le réglage de volume qui assombrit le son dès qu’on le baisse un peu, c’est dommage. J’ai fait le même constat pour le réglage de tonalité. Le sélecteur renvoie une impression de fragilité, et le petit bouton en plastique sort systématiquement de son logement pour finir au sol, c’est pénible. Malgré ses quelques petits défauts, la Squier Sonic Telecaster affiche une certaine polyvalence, comme toute Telecaster qui se respecte.
- Clean All Pickups02:00
- Crunch All Pickups02:20
- Lead All Pickups03:01
Le mot de la fin
Fabriquée en Chine et proposée au tarif de 175 €, la Sonic Telecaster jouit d’une assez bonne fabrication et de bons micros. Le corps en peuplier, bien qu’assez peu résonnant, est très léger et rend l’instrument très maniable. Quelques détails rendent la guitare un peu plus facile à jouer que ses cousines, comme la largeur réduite du sillet. Elle constitue un bon instrument pour démarrer la guitare dans la mesure où elle est juste et agréable à jouer. Cela peut constituer une bonne porte d’entrée dans l’univers de la Telecaster. Les mécaniques, les potentiomètres et le sélecteur de micro sont fragiles et de mauvaise facture, mais n’entravent en rien la jouabilité de la guitare.