Les gri-gris en Hi-Fi
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Dr Pouet

Et tout cela suite à quelques discussions entamées dans le pub d'AF.

DocK'S



oboreal

Par exemple Les chiffres ne disent pas grand choses de la musicalité , hélas ! Il y avait une marque Japonaise ( j'ai oublié la marque ) qui se vantait de produire un ampli qui avait une bande passante de 1 Hertz jusque' à 10 MHz ! ! Le résultat ? une écoute désagréable ... Dans le même temps l'ampli DYNAKIT à tubes KT 88 " sonnait " ( et toujours ! ) avec une bande passante de 10 Hz à 25 KHz seulement et reproduisait les signaux carrés à 20 Hz sans déformations !
Les mesures, ce n'est effectivement pas que la bande passante... Il y a beaucoup de paramètres qui permettent de caractériser un ampli, et franchement, c'est à peu près le dernier à considérer pour un ampli, tant les déviations de réponse en fréquence sont globalement négligeables sur le spectre audible pour ces appareils. Pour autant, il n'y a pas de magie en audio, et on est globalement très bien capables aujourd'hui de caractériser ce qui fait qu'un système est performant, et de savoir quels paramètres optimiser pour que la restitution sonore soit fidèle à la source. (Je rejoins le fait que "musical" ne veut pas dire grand chose quand on parle de matériel. Soit le système est transparent et reproduit la musique telle qu'elle a été enregistrée, soit le système altère le son initialement enregistré et alors il n'est pas "haute fidélité" : ce qu'on peut par ailleurs apprécier ou non suivant la source.)
Pour prendre une illustration avec les enceintes, quand on regarde les tests d'enceintes bien effectués, avec écoute subjective et mesures complètes, on se rend compte que les 2 coïncident en général extrêmement bien. Par contre, les testeurs vont regarder, en plus de la réponse en fréquence dans l'axe :
- La réponse en fréquence hors axe à différents angles (qui va fortement impacter la réponse entendue dans la pièce au point d'écoute via les réflexions)
- Le contrôle de directivité à toutes les fréquences
- Le temps de decay à toutes les fréquences de l'enceinte (sous la forme de waterfall en général) : ça rejoint le group delay chère à PSI ou Thevenot en particulier
- La réponse impulsionnelle (typiquement la capacité à reproduire un signal carré va être très influencée par ça)
- La réponse en phase
- Le THD à toutes les fréquences à un niveau d'écoute équilibré (aux alentours de 80-85 dB spl à 1 mêtre) et à un niveau d'écoute soutenu (90 dB spl à 1 mêtre ou plus)
- La réponse en fréquence prévisible dans une pièce (moyenne)
- L'impédance à toutes les fréquences, surtout pour les enceintes passives, qui explique largement pourquoi certaines enceintes vont demander des amplis gargantuesques pour sonner correctement quand d'autres pourront être alimentées très facilement, y compris par des petits amplis.
Je pense que souvent, la supposée déconnexion entre "les mesures" et le ressenti subjectif dont parlent de nombreux audiophiles vient d'une vision trop étriquée de ce qui est réellement mesurable et de la façon dont cela se ressent de façon subjective. (Patrick Thevenot fait en effet souvent ce lien de façon très pédagogique).
Par contre, et là c'est un autre point : un ampli à tubes est à peu près systématiquement moins fidèle qu'un ampli à transistors de même prix et puissance, parce que c'est très difficile de produire des THD bas avec la technologie lampes. Pour autant, les harmoniques ajoutées peuvent être très appréciables, et on peut donc être fan du son "tube" ou du son "tape" ou du son "transformateur de console vintage". On a juste conscience que dans ces cas de figure précis, le THD n'est pas un indicateur à prendre au pied de la lettre, et on sera éventuellement juste vigilant au type d'harmoniques ajoutées et à quel endroit dans le spectre sonore.
[ Dernière édition du message le 06/02/2025 à 18:57:42 ]

iktomi

Et tout ceci sans même réellement parler de l'acoustique de la pièce.
Sans parler des biais psycho-acoustiques, de fatigue acoustique en "testant", de l'effet de satiété (différent de la fatigue), et autres
Et sans même non plus parler du simple fait de ne pas se tenir exactement pareil au point d'écoute entre 2 "tests" à l'oreille (exacte même position spatiale, même orientation de la tête...), qui, j'en suis convaincu, peuvent suffire à entendre (pour de vrai) des différences entre 2 sons pourtant rigoureusement identiques de l'exact même installation, ou d'une installation différente mais reproduisant un son non humainement discernable du premier...
Bref, tellement de paramètres qui additionnés, et ce, qu'on en ai conscience ou non, suffisent à me dire qu'il est pour le moins... très courageux... d'avancer des affirmations "à l'oreille" si tout le reste de ces paramètres (ou quasi) ne sont pas déjà maitrisés ou vérifiés en amont.
Après, ce qui est "préféré" comme coloration (du matos, de la pièce, et plus ou moins déterminée, avec chacun son vocabulaire), c'est une tout autre histoire, et j'ai même envie de dire : les gouts de chacun ne se discutent même pas.
Mais comme souvent, ça devient discutable quand on tente de justifier ses gouts par des qualificatifs qui, eux, peuvent être vérifiables.
[ Dernière édition du message le 06/02/2025 à 20:44:14 ]

Will Zégal

Sans vouloir dénigrer ton expérience, ta perception des aiguës a du pas mal bouger en 30 ans, surtout si tes oreilles ont trainé sur scènes pendant si longtemps...
De plus la mémoire auditive est très loin d'être performante...
Tout à fait d'accord avec toi.
Bon, mes oreilles, j'y ai toujours fait gaffe. Mon audition est normale... pour quelqu'un de mon âge.
Je pense plutôt que ma capacité d'analyse et de discrimination est sans commune mesure avec celle d'il y a 30 ans. S'il y a un écart, celui-ci est surement autrement plus significatif que la perte d'aigus.
J'ai du al à voir comment une oreille beaucoup plus affûtée pourrait trouver une meilleure qualité à des systèmes d'écoute. J'aurais tendance à penser l'inverse.
La mémoire auditive ne vaut pas un clou, mais il ne s'agit pas de ça ici : il s'agit de mémoire tout court.
Notamment quand on parle de test, on parle de l'analyse de la capacité d'une enceinte à restituer toujours les mêmes morceaux significatifs, la façon dont elles descendent dans le bas en respectant les timbres, de la précision du placement dans l'espace, du rendu des réverbes, etc.
Mais surtout, j'ai un témoin. Qui n'a pas 30 ans, mais une bonne vingtaine d'années : mes Fostex PM1 qui furent mes premières enceintes de monitoring.
Achetées à l'époque à l'aide d'une poignée d'AFiens à l'oreille alors mieux affinée que la mienne et seule paire sortant du lot sous le budget à l'époque de 1000 € (je les avais payées en fait dans les 550 € la paire).
Je les ai toujours et travaille toujours avec (écoute secondaire). Je peux les comparer avec ce qui se fait aujourd'hui dans cette gamme de prix.
Pour la sono, c'est encore plus simple : il suffit de se souvenir de la taille des systèmes nécessaires pour couvrir des audiences à peu près similaires dans des espaces à peu près similaires. Et la qualité de restitution itou.
Mais généralement je suis d'accord avec toi, le "c'était mieux avant", ce n'est souvent que de la nostalgie !
Grave.
Souvent par exemple, pour parler des écoutes domestiques, les gens comparent les chaînes haut de gamme à éléments séparés des années 70-80 aux mini-chaînes des années 2000, puis aux écouteurs et boom-box d'aujourd'hui. Si on ajoute à ça Vinyl vs mp3, ça fait dire à certain·e·s que la qualité d'écoute s'est effondrée.
Sauf que c'est comme comparer une voiture de luxe des années 70-80 à une Dacia d'aujourd'hui.
Les gens oublient que tout le monde n'écoutait pas de la musique sur les chaînes haut de gamme à éléments séparés. Certes, les chaînes à éléments séparés étaient légion, mais elles étaient loin d'être toutes haut de gamme et il y avait aussi de belles daubes et quand il y en avait dans un foyer, tout le monde n'avait pas forcément le droit de l'utiliser.
En fait, beaucoup de gens écoutaient de la musique sur des systèmes "compacts" genre Tepaz, avec l'unique haut-parleur dans le couvercle. Puis sur des postes à cassette dévoreurs de piles. Ou des "transistors", postes de radio en plastique à unique haut-parleur, souvent de petit diamètre.
Et quel que soit le moyen de diffusion, énormément de gens, notamment chez les jeunes, mais pas que, écoutaient beaucoup de cassettes qui étaient des copies, voire des copies de copies, voire des copies de copies de copies.
Ne parlons pas de l'évolution de la sonorisation automobile (en plus des habitacles de moins en moins bruyants), automobile qui est quand même un grand lieu d'écoute de musique.
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iktomi

Et malgré mon hyperacousie aussi...
Et sinon le week-end dernier c'était un repas sympa avec un jeune autiste méga fan de musique, à qui j'ai fait découvrir le swing... sur le hp de mon téléphone... (et c'était cool, il a surkiffé)
[ Dernière édition du message le 06/02/2025 à 22:16:56 ]

BBmiX

Qu’en sait on de cette source et sur quel matos d'écoute elle a été conçue ?...

(-; Be Funky ;-)

Dayb

Mais généralement je suis d'accord avec toi, le "c'était mieux avant", ce n'est souvent que de la nostalgie !
Pas seulement la nostalgie, les trucs bien survivent mieux avec les années que les trucs pourris qu'on oubli rapidement. Et ça, compte autant pour le matériel que la musique.
Confronter uniquement les trucs bien d'avant sans se souvenir de ce qui était naze; en comparaison avec la masse de trucs nazes d'aujourd'hui qui étouffent ce qui est mieux maintenant = l'illusion c'était mieux avant.
Puis dans le future, on se souviendra juste de ce qui est bien aujourd'hui et on le confrontera aux trucs nuls du futures, ainsi va se perpétuer sans fin le "c'était mieux avant"
[ Dernière édition du message le 06/02/2025 à 23:31:48 ]

Will Zégal

Sans compter que l'homme a une sacrée tendance (sans doute pour préserver sa santé mentale) à oublier le pourri pour ne se souvenir que du meilleur.
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JohnnyG


Will Zégal

Merci JohnnyG

En fait, quand on se rappelle de quelque chose, d'une scène de notre passé, on ne revoit pas ce que nos yeux ont vu, on n'entend pas ce que nos oreilles ont perçu, on ne ressent pas ce que notre corps ressentait, on n'a pas les pensées qu'on a eues à ce moment, mais on le voit commen une scène de film ou un reportage, ou quelque chose entre ça et ce que nous nous représentons quand on lit une narration.
Donc ce qui constitue le souvenir n'est pas ce que nous avons vu, entendu, ressenti, pensé, mais une reconstitution imaginaire à partir de ce que notre mémoire a enregistré.
C'est au point qu'on peut même avoir des souvenirs totalement construits. Par exemple, si des potes racontent souvent une super soirée qu'on a vécu en bande et que c'était quelque chose d'habituel, on peut se souvenir de cette soirée... Même si cette fois, on y était pas.
Si on n'a pas de raison de se souvenir qu'on y était pas, on peut au fil du temps être persuadé qu'on y était.
C'est un phénomène qu'on connait pour les histoires de famille dans la prime enfance, avant l'âge de fixation des souvenirs. On peut se "rappeler" de trucs qu'on aurait fait et vécu à 4-5 ans parce qu'on en a vu des photos et qu'on nous l'a raconté mille fois, mais c'est un souvenir quasi totalement construit.
Amusant... Et flippant.
Source :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-perception-de-la-realite-avec-albert-moukheiber
Particulièrement les épisodes 4 et 5 si vous êtes pressé, mais je vous recommande toute la série.
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