Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Les gri-gris en Hi-Fi

  • 23 553 réponses
  • 463 participants
  • 2 674 555 vues
  • 434 followers
Sujet de la discussion Les gri-gris en Hi-Fi
Il s'agit ici de tenter de faire le tri entre les trucs qui peuvent avoir leur importance, et ceux qui sont de l'arnaque / de l'auto-suggestion / de la mode...

Et tout cela suite à quelques discussions entamées dans le pub d'AF.
Afficher le sujet de la discussion
23551
Perso la "musicalité" d'une enceinte, ça me fait le même effet que le goût d'un frigo. :?!:
23552
Je pense qu'il est important d'être aussi précis sur les mots que nos connaissances sur le sujet le permettent. Les approximations amènent en effet souvent à mal se comprendre.

Citation :
Par exemple Les chiffres ne disent pas grand choses de la musicalité , hélas ! Il y avait une marque Japonaise ( j'ai oublié la marque ) qui se vantait de produire un ampli qui avait une bande passante de 1 Hertz jusque' à 10 MHz ! ! Le résultat ? une écoute désagréable ... Dans le même temps l'ampli DYNAKIT à tubes KT 88 " sonnait " ( et toujours ! ) avec une bande passante de 10 Hz à 25 KHz seulement et reproduisait les signaux carrés à 20 Hz sans déformations !


Les mesures, ce n'est effectivement pas que la bande passante... Il y a beaucoup de paramètres qui permettent de caractériser un ampli, et franchement, c'est à peu près le dernier à considérer pour un ampli, tant les déviations de réponse en fréquence sont globalement négligeables sur le spectre audible pour ces appareils. Pour autant, il n'y a pas de magie en audio, et on est globalement très bien capables aujourd'hui de caractériser ce qui fait qu'un système est performant, et de savoir quels paramètres optimiser pour que la restitution sonore soit fidèle à la source. (Je rejoins le fait que "musical" ne veut pas dire grand chose quand on parle de matériel. Soit le système est transparent et reproduit la musique telle qu'elle a été enregistrée, soit le système altère le son initialement enregistré et alors il n'est pas "haute fidélité" : ce qu'on peut par ailleurs apprécier ou non suivant la source.)

Pour prendre une illustration avec les enceintes, quand on regarde les tests d'enceintes bien effectués, avec écoute subjective et mesures complètes, on se rend compte que les 2 coïncident en général extrêmement bien. Par contre, les testeurs vont regarder, en plus de la réponse en fréquence dans l'axe :

- La réponse en fréquence hors axe à différents angles (qui va fortement impacter la réponse entendue dans la pièce au point d'écoute via les réflexions)
- Le contrôle de directivité à toutes les fréquences
- Le temps de decay à toutes les fréquences de l'enceinte (sous la forme de waterfall en général) : ça rejoint le group delay chère à PSI ou Thevenot en particulier
- La réponse impulsionnelle (typiquement la capacité à reproduire un signal carré va être très influencée par ça)
- La réponse en phase
- Le THD à toutes les fréquences à un niveau d'écoute équilibré (aux alentours de 80-85 dB spl à 1 mêtre) et à un niveau d'écoute soutenu (90 dB spl à 1 mêtre ou plus)
- La réponse en fréquence prévisible dans une pièce (moyenne)
- L'impédance à toutes les fréquences, surtout pour les enceintes passives, qui explique largement pourquoi certaines enceintes vont demander des amplis gargantuesques pour sonner correctement quand d'autres pourront être alimentées très facilement, y compris par des petits amplis.

Je pense que souvent, la supposée déconnexion entre "les mesures" et le ressenti subjectif dont parlent de nombreux audiophiles vient d'une vision trop étriquée de ce qui est réellement mesurable et de la façon dont cela se ressent de façon subjective. (Patrick Thevenot fait en effet souvent ce lien de façon très pédagogique).

Par contre, et là c'est un autre point : un ampli à tubes est à peu près systématiquement moins fidèle qu'un ampli à transistors de même prix et puissance, parce que c'est très difficile de produire des THD bas avec la technologie lampes. Pour autant, les harmoniques ajoutées peuvent être très appréciables, et on peut donc être fan du son "tube" ou du son "tape" ou du son "transformateur de console vintage". On a juste conscience que dans ces cas de figure précis, le THD n'est pas un indicateur à prendre au pied de la lettre, et on sera éventuellement juste vigilant au type d'harmoniques ajoutées et à quel endroit dans le spectre sonore.






[ Dernière édition du message le 06/02/2025 à 18:57:42 ]

23553
Excellent résumé sur un aspect précis, qui à lui seul déjà ouvre tout un champ de problèmes possibles.
Et tout ceci sans même réellement parler de l'acoustique de la pièce.
Sans parler des biais psycho-acoustiques, de fatigue acoustique en "testant", de l'effet de satiété (différent de la fatigue), et autres
Et sans même non plus parler du simple fait de ne pas se tenir exactement pareil au point d'écoute entre 2 "tests" à l'oreille (exacte même position spatiale, même orientation de la tête...), qui, j'en suis convaincu, peuvent suffire à entendre (pour de vrai) des différences entre 2 sons pourtant rigoureusement identiques de l'exact même installation, ou d'une installation différente mais reproduisant un son non humainement discernable du premier...

Bref, tellement de paramètres qui additionnés, et ce, qu'on en ai conscience ou non, suffisent à me dire qu'il est pour le moins... très courageux... d'avancer des affirmations "à l'oreille" si tout le reste de ces paramètres (ou quasi) ne sont pas déjà maitrisés ou vérifiés en amont.

Après, ce qui est "préféré" comme coloration (du matos, de la pièce, et plus ou moins déterminée, avec chacun son vocabulaire), c'est une tout autre histoire, et j'ai même envie de dire : les gouts de chacun ne se discutent même pas.
Mais comme souvent, ça devient discutable quand on tente de justifier ses gouts par des qualificatifs qui, eux, peuvent être vérifiables.

[ Dernière édition du message le 06/02/2025 à 20:44:14 ]

23554
Citation de slave1802 :
Sans vouloir dénigrer ton expérience, ta perception des aiguës a du pas mal bouger en 30 ans, surtout si tes oreilles ont trainé sur scènes pendant si longtemps...
De plus la mémoire auditive est très loin d'être performante...

Tout à fait d'accord avec toi.

Bon, mes oreilles, j'y ai toujours fait gaffe. Mon audition est normale... pour quelqu'un de mon âge.
Je pense plutôt que ma capacité d'analyse et de discrimination est sans commune mesure avec celle d'il y a 30 ans. S'il y a un écart, celui-ci est surement autrement plus significatif que la perte d'aigus.
J'ai du al à voir comment une oreille beaucoup plus affûtée pourrait trouver une meilleure qualité à des systèmes d'écoute. J'aurais tendance à penser l'inverse.
La mémoire auditive ne vaut pas un clou, mais il ne s'agit pas de ça ici : il s'agit de mémoire tout court.
Notamment quand on parle de test, on parle de l'analyse de la capacité d'une enceinte à restituer toujours les mêmes morceaux significatifs, la façon dont elles descendent dans le bas en respectant les timbres, de la précision du placement dans l'espace, du rendu des réverbes, etc.
Mais surtout, j'ai un témoin. Qui n'a pas 30 ans, mais une bonne vingtaine d'années : mes Fostex PM1 qui furent mes premières enceintes de monitoring.
Achetées à l'époque à l'aide d'une poignée d'AFiens à l'oreille alors mieux affinée que la mienne et seule paire sortant du lot sous le budget à l'époque de 1000 € (je les avais payées en fait dans les 550 € la paire).
Je les ai toujours et travaille toujours avec (écoute secondaire). Je peux les comparer avec ce qui se fait aujourd'hui dans cette gamme de prix.

Pour la sono, c'est encore plus simple : il suffit de se souvenir de la taille des systèmes nécessaires pour couvrir des audiences à peu près similaires dans des espaces à peu près similaires. Et la qualité de restitution itou.

Citation :
Mais généralement je suis d'accord avec toi, le "c'était mieux avant", ce n'est souvent que de la nostalgie !

Grave.
Souvent par exemple, pour parler des écoutes domestiques, les gens comparent les chaînes haut de gamme à éléments séparés des années 70-80 aux mini-chaînes des années 2000, puis aux écouteurs et boom-box d'aujourd'hui. Si on ajoute à ça Vinyl vs mp3, ça fait dire à certain·e·s que la qualité d'écoute s'est effondrée.
Sauf que c'est comme comparer une voiture de luxe des années 70-80 à une Dacia d'aujourd'hui.
Les gens oublient que tout le monde n'écoutait pas de la musique sur les chaînes haut de gamme à éléments séparés. Certes, les chaînes à éléments séparés étaient légion, mais elles étaient loin d'être toutes haut de gamme et il y avait aussi de belles daubes et quand il y en avait dans un foyer, tout le monde n'avait pas forcément le droit de l'utiliser.

En fait, beaucoup de gens écoutaient de la musique sur des systèmes "compacts" genre Tepaz, avec l'unique haut-parleur dans le couvercle. Puis sur des postes à cassette dévoreurs de piles. Ou des "transistors", postes de radio en plastique à unique haut-parleur, souvent de petit diamètre.
Et quel que soit le moyen de diffusion, énormément de gens, notamment chez les jeunes, mais pas que, écoutaient beaucoup de cassettes qui étaient des copies, voire des copies de copies, voire des copies de copies de copies.
Ne parlons pas de l'évolution de la sonorisation automobile (en plus des habitacles de moins en moins bruyants), automobile qui est quand même un grand lieu d'écoute de musique.