Les gri-gris en Hi-Fi
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Dr Pouet
Et tout cela suite à quelques discussions entamées dans le pub d'AF.
Will Zégal
La notion de "bien" et "mal" étant ici délicate, je dirais que quelque chose qui sonne large ou riche doit être plus difficile à reproduire qu'un son petit ou pauvre. J'aurais tendance à penser quand même que le son d'un piano à queue est plus large et riche que celui d'un bon ampli gratte dont on sait déjà que la bande de fréquence est plus réduite, même s'il sonne gras.
si la présence de l'acoustique était forte, on l'entendrait en double lorsque les enceintes jouent, par rapport au moment où les instruments jouent. C'est aussi ce qu'ils rappelaient avant chaque démo.
Je ne pense pas, car le rapport de distance joue.
D'après ce que tu as décris si ma mémoire ne me joue pas de tours, les micros étaient placés à mi-chemin entre les instruments et l'auditoire.
Ensuite, les enceintes ont été placées à la place des micros.
La distance auditeurs / instruments directs était donc le double de la distance micro-instruments et de la distance enceintes-auditeurs. d'où une influence plus importante de l'acoustique de la pièce sur ceux-ci que sur le son enregistré par les micros... et restitué ensuite par les enceintes.
Anonyme
Citation de Dr Pouet :
Je pense que Jan se trompe, sinon l'expérience ne marcherait pas. Précisément pour la raison que Jan a lui-même évoquée plus haut : si la présence de l'acoustique était forte, on l'entendrait en double lorsque les enceintes jouent, par rapport au moment où les instruments jouent.
Elle est bien bonne celle-là C'est juste une gestion correcte du rapport son direct son réverbéré, et cela ne révèle que le fait que la prise était correctement faite pour que l'expérience soit concluante. Cela ne révèle rien sur la qualité des enceintes.
C'est un truc que tous les techniciens qui font du live et qui réfléchissent à leur taf connaissent. Le son des instruments sur scène excite la salle, cela impose à la fois leur son propre et la réponse acoustique de la salle (qui est bien trop négligée par de trop nombreux audiophiles qui ne pratiquent ni la prise de son ni la sonorisation). En façade, et pour peu qu'on ait un système performant en terme de contrôle de la directivité et correctement mis en oeuvre, on va diminuer la signature de la salle en augmentant le rapport son direct / réponse de la salle.
Lorsqu'on se trouve avec des sources fortes par rapport à ce qu'on envoie en façade (exemple pris pas du tout au hasard, un groupe de 30 sonneurs avec bombardes, cornemuses et percussions), la salle est fortement excitée et l'influence qu'on a sur le son est relativement faible. Mais si on enregistre les différents micros qui sont sur scène et qu'on diffuse un mix de ces micros, nécessairement différents car l'équilibre ne bénéficie pas de l'apport du son produit en direct par les instrus, dans les mêmes conditions, on s'aperçoit qu'à la fois, le son peut-être proche car les conditions acoustiques sont semblables, mais en même temps plus présent car le système dont la directivité est mieux contrôlée n'excite pas la salle autant que le son produit sur scène.
Moralité, même si la signature acoustique est captée par la prise de son et reproduite dans la même salle, il n'est pas du tout évident que les deux s'ajoutent. Les micros sont plus proches de sources que les auditeurs, et les enceintes n'excitent pas autant la salle.
Tout ça pour démontrer que non, décidément, non, je n'ai pas tort sur ce coup
linn134
Mes haut-parleurs à goupillon logarithmique n'excitent pas la salle, mais ma femme ...
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"001001001111010010010010100010 !" Mireille DAC.
Dr Pouet
Citation :On a donc :
- une source qui sonne bien (même si je reconnais qu'une Gibson Custom Shop sur un 2x12" à lampes n'a sans doute pas la complexité sonore d'un piano)
ça on s'en fout.
Quelque chose qui "sonne bien" est plus dur à reproduire que quelque chose qui "sonne mal" ?
C'est surtout que c'est une "enceinte" à reproduire par une autre enceinte. Certains instruments acoustiques peuvent "plus facilement" avoir un spectre très large et une dynamique très élevée. Mais manifestement une caisse claire est plus dure à imiter qu'un piano (ce qui ne me semble pas hyper surprenant).
Dr Pouet
Possible.
La notion de "bien" et "mal" étant ici délicate, je dirais que quelque chose qui sonne large ou riche doit être plus difficile à reproduire qu'un son petit ou pauvre. J'aurais tendance à penser quand même que le son d'un piano à queue est plus large et riche que celui d'un bon ampli gratte dont on sait déjà que la bande de fréquence est plus réduite, même s'il sonne gras.
Citation :si la présence de l'acoustique était forte, on l'entendrait en double lorsque les enceintes jouent, par rapport au moment où les instruments jouent. C'est aussi ce qu'ils rappelaient avant chaque démo.
Je ne pense pas, car le rapport de distance joue.
D'après ce que tu as décris si ma mémoire ne me joue pas de tours, les micros étaient placés à mi-chemin entre les instruments et l'auditoire.
Ensuite, les enceintes ont été placées à la place des micros.
La distance auditeurs / instruments directs était donc le double de la distance micro-instruments et de la distance enceintes-auditeurs. d'où une influence plus importante de l'acoustique de la pièce sur ceux-ci que sur le son enregistré par les micros... et restitué ensuite par les enceintes.
Ouais enfin bon, je n'écoutais pas depuis "la cuisine à côté".
Et comme je l'ai écrit plusieurs fois, des différences subtiles étaient parfaitement audibles. Donc cette explication ne tient pas.
Will Zégal
Dr Pouet
C'est juste une gestion correcte du rapport son direct son réverbéré, et cela ne révèle que le fait que la prise était correctement faite pour que l'expérience soit concluante. Cela ne révèle rien sur la qualité des enceintes.
Je pense que tu ne peux pas passer du premier argument au second. Le premier élément est une condition nécessaire ; mais pas du tout suffisante pour le second.
C'est un truc que tous les techniciens qui font du live et qui réfléchissent à leur taf connaissent. Le son des instruments sur scène excite la salle, cela impose à la fois leur son propre et la réponse acoustique de la salle (qui est bien trop négligée par de trop nombreux audiophiles qui ne pratiquent ni la prise de son ni la sonorisation). En façade, et pour peu qu'on ait un système performant en terme de contrôle de la directivité et correctement mis en oeuvre, on va diminuer la signature de la salle en augmentant le rapport son direct / réponse de la salle.
Lorsqu'on se trouve avec des sources fortes par rapport à ce qu'on envoie en façade (exemple pris pas du tout au hasard, un groupe de 30 sonneurs avec bombardes, cornemuses et percussions), la salle est fortement excitée et l'influence qu'on a sur le son est relativement faible. Mais si on enregistre les différents micros qui sont sur scène et qu'on diffuse un mix de ces micros, nécessairement différents car l'équilibre ne bénéficie pas de l'apport du son produit en direct par les instrus, dans les mêmes conditions, on s'aperçoit qu'à la fois, le son peut-être proche car les conditions acoustiques sont semblables, mais en même temps plus présent car le système dont la directivité est mieux contrôlée n'excite pas la salle autant que le son produit sur scène.
Moralité, même si la signature acoustique est captée par la prise de son et reproduite dans la même salle, il n'est pas du tout évident que les deux s'ajoutent. Les micros sont plus proches de sources que les auditeurs, et les enceintes n'excitent pas autant la salle.
Tout ça pour démontrer que non, décidément, non, je n'ai pas tort sur ce coup
En résumé :
- à la prise l'influence de la pièce est, en gros, "divisée par 2" car les micros sont proches de la scène ; idem à la restitution car les enceintes sont proches des spectateurs
- du coup ça facilite le fait que la reproduction soit proche du son réel.
Ok.
N'empêche que la salle très mate aide beaucoup. Dans une église, ce serait une autre histoire (réverbs beaucoup plus longues...).
Et si ça permet de comparer le son réel avec le son reproduit, ça n'empêche qu'au final, aux oreilles du spectateur c'est à peu près la même onde sonore qui arrive, d'où l'illusion assez convaincante.
Tout ça pour démontrer que non, décidément, non, je n'ai pas tort sur ce coup
Je pense que tu as raison sur l'une des conditions nécessaires pour réussir cette comparaison.
Je pense que tu as tort si tu prétends que cette condition est suffisante. Si elle était suffisante elle marcherait aussi bien pour le piano que pour la clarinette, et aussi bien pour la caisse claire que pour le piano. Ce qui n'est pas le cas. Et elle aurait aussi bien marché 15 ans avant quand ils se limitaient à des petits ensembles à cordes.
[ Dernière édition du message le 08/07/2014 à 03:47:14 ]
Dr Pouet
Pourquoi cet à priori ? Pourquoi ces argumentations qui à chaque fois ne tienne compte que d'une petite partie de mon témoignage ?
Et Will qui parle de "petite escroquerie"... Si le Manta était le centième de cette escroquerie... ce serait Byzance ! Ou le lecteur laser Goldmund qui pour le prix d'une demi-Clio contenait un lecteur laser portable Philips...
Je remarque aussi que vous occultez mes conclusions, qui, plus j'y réfléchis, plus elles me semblent assez évidentes (quoique pas agréables à celui qui veut rêver de reproduction) :
Par contre, et même si certains sons peuvent être imités à la perfection :
- ça ne permettra pas chez soi de s'abstraire des résonances de la pièce
- la moindre différence de volume avec l'original induit au moins une différence de timbre pour l'oreille humaine
- on ne peut pas restituer dans un logement normal un impact similaire à celui des instruments réels (hors de question de sentir tout son corps vibrer, comme en jazz à 8 mètres de l'orchestre, en rock ou au cinéma, ni même en classique dans les premiers rangs, voire dans les 30 mètres pendant les fortissimo.
Et effectivement, ça colle bien avec ça :
Je comprends que les magazines de hi-fi n'écrivent pas cela périodiquement dans leurs colonnes : ça ferait moins rêver. (Mais ici sur AF : ça ajoute à l'intérêt du spectacle ; en plus bien évidemment de l'émotion de la proximité avec les artistes)
On remarque aussi que : avec les traitements numériques actuels, il y aurait de bonnes possibilités de compenser l'effet physiologique Fletcher&Munson ; or peu de gens ou magazines s'en préoccupent. Je crois que c'est Rotel qui avait mis un potentiomètre sur ses amplis pour faire quelque chose de pas trop mal (en analogique). Mais l'aveuglement ésotérique expliquait qu'il fallait avoir le moins de composants sur le trajet du signal... --> Bref, un manque de rationnel assez constant à travers les années.
Triste, mais évident.
[ Dernière édition du message le 08/07/2014 à 03:48:18 ]
Dr Pouet
A un moment, les auditeurs qui étaient restés dans la cuisine, avec la porte grande ouverte, ont réalisé que nous étions tous autour de la table "mais... qui est-ce qui joue ? " a demandé quelqu'un très surpris, avant de réaliser "ah, oui, tu as enregistré"
Depuis là pièce d'à côté... autrement dit un "filtre" destructeur assez puissant. Exemple de filtre encore pire : il est probable qu'au téléphone (bande passante = 300Hz - 3KHz, dynamique très limitée...) beaucoup d'orchestres sonnent pareil qu'une hifi.
Mais ce n'était pas le contexte de l'expérience : il s'agit d'un orchestre dans une salle de spectacle. Un salle de spectacle normale n'est pas "un filtre destructeur" ; c'est au contraire une condition normale d'écoute. Le contexte le plus normal.
Ayé, j'ai compris
Du coup je pense que non, si je puis me permettre.
Ça fait un moment que le témoignage de Dr Pouet sur l'expérience de restitution Cabasse me chiffonne :
1- comme beaucoup ici, je suis persuadé qu'un ensemble micros + préamps + enceintes ne peut restituer le son exact d'un instrument, surtout un piano
Peut-être faut-il remettre en question cette conviction ?
J'en étais autant persuadé que toi juste avant d'y assister ! J'y suis d'ailleurs resté le plus longtemps possible... par surprise, pour essayer de chercher la petite bête...
Mais quelle expérience plus représentative peut-on imaginer ? En quoi cette reconstitution de concert ne serait pas représentative ? Et puisque des différences parfois faibles peuvent être mises en évidence, ça montre bien que le test est efficace (pas comme ton écoute depuis une autre pièce, d'autant que vous n'aviez pas le repère du son réel ; donc problème de mémoire sonore etc...).
Je veux bien croire que ça te chiffonne, comme ça m'a chiffonné à l'époque !
L'autre truc chiffonnant, c'est de voir pourquoi on ne peut pas faire la même chose dans une pièce d'habitation normale. Conclusion pas très enthousiasmante dans un objectif audiophile...
[ Dernière édition du message le 08/07/2014 à 04:29:59 ]
Kal
Tout le reste n'est que vaines discussions
"la perfection n'est pas atteinte quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à enlever" A de Saint Exupery
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