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Les gri-gris en Hi-Fi

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Sujet de la discussion Les gri-gris en Hi-Fi
Il s'agit ici de tenter de faire le tri entre les trucs qui peuvent avoir leur importance, et ceux qui sont de l'arnaque / de l'auto-suggestion / de la mode...

Et tout cela suite à quelques discussions entamées dans le pub d'AF.
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20676
Citation de Jan :
En résumé, quel que soit le sujet, on peut constater le naufrage de l'éducation à la science puisque même sa raison d'être est remise en cause. Il y a du boulot je pense.

J'ai surtout l'impression que, comme dans tous les autres domaines d'ailleurs, il n'y a pas d'éducation à la science, mais de l'apprentissage d'information.
Je ne crois pas que l'école apprenne la rigueur du raisonnement scientifique (ni philosophique, d'ailleurs), la recherche des preuves et des contradictions, le doute, etc. Le principe de l'école, c'est "apprend tes chiffres, tes tables, tes dates, tes données et ne pense pas trop".

Pour ma part, j'ai quitté la filière math/sciences en première parce que je voulais faire 8 heures de philo en terminale et pas 2.
Cruelle déception : la philo consistait à apprendre des philosophes, leurs concepts, leurs dates de vie et de mort et leurs oeuvres majeures pour pouvoir faire plein plein de citations dans des devoir. Le questionnement, la démarche de raisonnement philosophie, ça a été vite expédié et surtout quasiment pas mis en pratique.

Citation de Jan :
J'ai eu l'occasion de croiser dans mes pérégrinations un enseignant du supérieur en sciences dure, victime lui-même consentante de l'idiophilie (tout en ayant conscience de l'incongruité de sa situation). Et les forums audiophiles sont l'occasion de croiser des gens très instruits qui foncent tête baissée dans l'idiophilie et sont prêts à sortir les griffes à la moindre remise en cause. C'est vraiment un sujet complexe et je n'ai pas l'impression que nos chercheurs s'y intéressent beaucoup.

Il y a plein de choses auxquels les chercheurs ne s'intéressent pas. Je me rappelle dans une émission sur la recherche médicale, un chercheur disait que la grande majorité des gens (voire la quasi totalité) ne suivait pas ses traitements jusqu'au bout, y compris les médecins pourtant parfaitement informé de la nécessité de le faire. Dès que les gens vont mieux, ils arrêtent leur traitement. Il disait que trouver la cause de ce phénomène et le moyen d'y remédier serait probablement une colossale avancée médicale et aurait un impact considérable en matière de santé publique, mais que personne ne s'y intéressait parce que ça ne serait pas brevetable.
20677
Je ne suis pas certain que toutes les recherches visent toujours au dépôt d'un brevet. Il suffit de suivre les publications parfois inattendues de certaines universités du Royaume Uni.

Tu as certainement raison sur le bachotage des classes littéraires. Par contre, ce n'est pas ce que j'ai vécu dans mon parcours scientifique. Cela dit, je me rendais compte que parmi mes petits camarades de classe, il y avait des bachoteurs qui avaient souvent de très bons résultats (le travail paye !) mais que dès qu'on sortait un peu du cadre, c'était la brasse coulée assurée.

Cela dit, cette supposée qualité d'analyse et de réflexion sert aussi d'argument aux complotistes. Alors, à quoi se raccrocher ?

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

20678
Très clairement les croyances farfelues se moquent du niveau d'instruction des gens, le meilleur exemple c'est les religions.
Je bosse dans le milieu médical donc entouré de gens très instruits et cultivés et pourtant il y a énormément de religieux dont certains très croyants et pratiquants assidus
20679
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Hors sujet :
Ce que fait (à son corps défendant, et inconsciemment souvent) réellement l'école (vous pouvez sauter directement à la liste des "principes démocratiques") : http://www.bernard-defrance.net/archives/bin/imprim.php?from=textesperso&where=114

Pour les complotistes (et les idiophiles n'en sont pas loin), c'est certes le doute qui leur sert de porte d'entrée, mais dès qu'ils trouvent des arguments qui appuient ce qui leur plait, tout esprit d'analyse et de critique s’évanouit. Ils n'ont de réserve que vis à vis de la doxa dominante, dès que ça vient d'un truc obscure un peu sexy, c'est les yeux fermés.
Dès que ça vient de "certains", alors pour eux c'est plus valable que le consensus général, scientifique ou non. (alors si en plus c'est habillé d'énergie, de mécanique quantique ou d'instinct...)

[ Dernière édition du message le 17/07/2021 à 12:36:21 ]

20680
Citation de Jan :
J'ai eu l'occasion de croiser dans mes pérégrinations un enseignant du supérieur en sciences dure, victime lui-même consentante de l'idiophilie (tout en ayant conscience de l'incongruité de sa situation). Et les forums audiophiles sont l'occasion de croiser des gens très instruits qui foncent tête baissée dans l'idiophilie et sont prêts à sortir les griffes à la moindre remise en cause. C'est vraiment un sujet complexe et je n'ai pas l'impression que nos chercheurs s'y intéressent beaucoup.


C'est relativement courant chez les ingénieurs et certains chercheurs de croire à des trucs complètement chalatanesques (je connais des chercheurs en mécanique climatosceptiques par exemple, un autre qui est persuadé que le vinyle reproduit plus fidèlement le signal qu'un CD), dans les gourous de l'audiophilie il y en a plusieurs qui mettent en avant leurs titres scolaires (exemples connus : prof de sciences de l'ingénieur, chercheur chez EDF, enseignant-chercheur en géoscience à l'École des mines...) pour se donner de l'autorité (quoique toujours dans un domaine autre que celui de leur expertise).
20681
Citation de Guinnness :
Très clairement les croyances farfelues se moquent du niveau d'instruction des gens, le meilleur exemple c'est les religions.

Nous sommes bien d'accord. Un enfant et un prêtre sont dans la salle d'attente d'un psy. L'enfant s'adresse au prêtre : "Moi, je suis ici parce que j'ai un ami imaginaire, et toi ?"

Citation de Shreddator :
dans les gourous de l'audiophilie il y en a plusieurs qui mettent en avant leurs titres scolaires (exemples connus : prof de sciences de l'ingénieur, chercheur chez EDF...
Niveau chercheur à l'EDF (placardé cependant), il y a eu un exemple célèbre, et je parie que Doc Pouet s'en souvient (voir "Ionostat"). Ses "travaux" étaient alors encensés par certaines revues spécialisées, ce qui n'a pas empêché qu'ils sont tombés dans l'oubli, comme beaucoup de grigris. Le bonhomme prétendait que n'importe quel autoradio traité "anti-MIS était supérieur au système audio le plus abouti (donc le plus cher, évidemment).

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

20682
oui, c'est à lui que je pensais :mrg:
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Hors sujet :
merci Iktomi pour ce texte admirable que je m’empresse de faire passer à mes amis profs.
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Hors sujet :
Citation de Will :
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Hors sujet :
merci Iktomi pour ce texte admirable que je m’empresse de faire passer à mes amis profs.

Très cliché ce texte.... Heureusement que ça a changé, et ça change depuis un bon moment.
Et remettre tout sur "l'école" manque de me faire étouffer à chaque fois. Quasiment tous les jour, j’entends qu'il faudrait apprendre ceci ou cela à l'école.
L'éducation est l'affaire de tous.

[ Dernière édition du message le 18/07/2021 à 08:56:44 ]

20685
ou t’as pas lu le texte, ou tu fais partie de ces profs tellement accros que la moindre critique de l’école te monte sur tes ergots et te bloque psychologiquement au point d’y être totalement sourd et de la rejeter en bloc et sans nuance.
J’en connais un paquet comme ça. Et des gens très bien.
En même temps, ils/elles exercent un métier dans un idéal et un but qui est piétiné par l’institution dans lequel ils l’exercent et qui en pratique fait l’inverse de ce pour quoi ils/elles le font avec passion, tout en étant mal payé.es, mal considéré.es et souvent mis.e en cause par les parents quand ils font des trucs qui vont dans le bons sens, parents terrorisés que leurs enfants ne soient pas hyper conformes pour arriver aux premières places. Le tout en étant vus comme des fainéants alors que le métier est dur.

Ce qui est dommage, c’est qu’il est impossible de parler de l’école et de l’enseignement avec eux pour la raison ci-dessus, sans compter qu’ils prennent comme des attaques personnelles les critiques faites envers l’école.
Heureusement que tous les profs ne sont pas comme ça. D’ailleurs le mec qui a produit ce texte est un prof. Mais c’est apparemment très répandu.
20686
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Hors sujet :
Je ne suis pas prof, mais j'ai beaucoup travaillé dans l'éducation et j'ai côtoyé beaucoup de profs et en côtoie beaucoup.
Ta réaction pourrait coller a bon nombre de métiers, voire la majorité. En gros, c'est comme partout.
C'est surtout que la société n'est pas encore prête pour des visions différentes, c'est ça le pire.

Et je peux te dire que depuis 1995, date du texte, ça a quand même bien changé.
Reste que comme partout, sans remise en question globale d'état d'esprit et de vision sociétale à long terme, on a un système qui représente un conservatisme latent.

[ Dernière édition du message le 18/07/2021 à 12:26:08 ]

20687
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Hors sujet :
De rien Will, j'aurais même des bouquins qui vont encore plus aux racines des problèmes éducatifs à te proposer si tu veux.
Gullistan, je te recommande amicalement de digérer un peu le texte (laisse passer quelques jours), puis d'y revenir... Parce-que dire de but-en-blanc qu'il est "cliché", je crois que tu n'as clairement pas compris ni le sujet ni le propos. (il ne s'agit pas de taper sur les profs par exemple, on est j'espère au moins d'accord sur ce détail ?)
Certes depuis 1995 ça a un peu évolué, mais la quasi totalité des points est toujours d'actus hélas. Tout comme la constante macabre ou les reproductions des déterminismes sociaux des parents, qu'on ne cesse de dire que c'est aussi périmé que le féminisme, et pourtant...
Et faut garder a l'esprit que l'institution qui gère l'educ nat a intérêt à ce qu'elle normalise des citoyens obéissants aux figures d'autorité avant tout. L'éducation c'est l'affaire de tous oui, c'est aussi un gros champ de batailles constant.
Mais en tout cas question conservatisme et même inertie, l'éduc nat se pose là, c'est pas pour rien si pendant des années on appelait ça "le mammouth" (qu'il fallait absolument "dégraisser")

[ Dernière édition du message le 18/07/2021 à 12:48:06 ]

20688
Je viens de le lire et je suis globalement d'accord avec ce qui est dit. C'est d'ailleurs assez désespérant parce qu'en le lisant, on voit à quel point l'institution rend impossible toute éventuelle tentative des profs pour faire autrement.

Ça m'a aussi fait penser à une phrase de prof récurrente : «l'école n'est pas une démocratie», je l'ai entendue telle quelle dans la bouche de plusieurs enseignants (au collège et au lycée), pour qui la transmission du savoir s'oppose donc à la démocratie. J'avais jamais vraiment pensé à ce que ça impliquait avant de lire ce texte.
20689
C'est bien le cadre et le système qui sont en cause, pas les profs qui sont "bourreaux" involontaires (à part quelques cas heureusement rares) mais aussi victimes.
20690
Certes mais les profs intériorisent le fonctionnement de l'institution, je le vois de plein de façons chez mes parents.

Par exemple, il y a quelques mois, ma mère me disait que dans son collège ils avaient eu beaucoup de problèmes à cause des «crop tops» : les élèves avaient fait une pétition, etc, et elle trouvait tout à fait justifiée l'interdiction. Pourtant je me souviens très bien que quand j'étais au collège, il y avait chez les filles une mode des t-shirts qui laissaient voir le nombril, même ma sœur en a porté et ça ne provoquait aucune polémique. Et malgré le fait que tous les profs détestent JM Blanquer, ils ont vite intégré la nécessité d'interdire les crop tops même si la plupart ne s'étaient jamais posé la question.

Je pense qu'il y a chez les profs une certaine docilité vis-à-vis des règles malgré une apparente tendance à la protestation.
20691
Je pense qu’il ne faut pas être très attaché au changement pour être prof. Dans la majorité des cas, on rentre au sein de l’éducation nationale à 3 ans. On suis une scolarité jusqu’à une bonne 20aine d’années avant d’attaquer une carrière de prof au sein de cette même éducation nationale. Je suppose que ça implique une vrai envie de stabilité, d’évoluer en terrain connu et maîtrisé. Personnellement, je pense que ça contribue aussi au conservatisme de l’éducation nationale.
20692
Je ne dis pas que c'est la vérité absolue mais il y a 2 manières de dire qu'on est pas d'accord ou que ça ne marche pas...
Soit on le dit ou on manifeste, souvent de la lutho-miction.
Soit on applique ce qu'on nous dit, rien de plus rien de moins et on laisse le système peter tout seul. Comme au travail on nous a dit textuellement " On ne vous demande pas pourquoi on ne peut pas le faire, vous le faites et puis c'est tout " bah on fait péter le truc et tout d'un coup ils réalisent qu'on ne dit pas que des couenneries...
Dernière bataille faire démarrer un dîner 15 minutes plus tard sur le dos du temps de jeûne.. on parle de 15 minutes pour un peu plus de 10h. Et question organisation, nous ça nous fiche dedans pour ce qu'on doit faire (coucher les gens, faire un coup de propre, descendre des poubelles, faire des transmissions...)
Donc en laissant - trop - de couchers a l'équipe de nuit, on montre que ça ne fonctionne pas et le côté ridicule de se battre pour 15 minutes...
20693
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Hors sujet :
Et comme d'hab ce sont les barreaux au raz du sol qui en pâtissent, pas ceux qui décident de ces changements...
(c'était une cata au bord de l'implosion cette fin d'année à mon lycée... quasi 1 arrêt par jour pour les agents, des menaces de plaintes, des accusations de harcelement... alors que la racine est notre manque de personnel depuis 2 ans et demi)

[ Dernière édition du message le 18/07/2021 à 14:01:22 ]

20694
Citation de Jan :
Citation de Shreddator :
dans les gourous de l'audiophilie il y en a plusieurs qui mettent en avant leurs titres scolaires (exemples connus : prof de sciences de l'ingénieur, chercheur chez EDF...
Niveau chercheur à l'EDF (placardé cependant), il y a eu un exemple célèbre, et je parie que Doc Pouet s'en souvient (voir "Ionostat"). Ses "travaux" étaient alors encensés par certaines revues spécialisées, ce qui n'a pas empêché qu'ils sont tombés dans l'oubli, comme beaucoup de grigris. Le bonhomme prétendait que n'importe quel autoradio traité "anti-MIS était supérieur au système audio le plus abouti (donc le plus cher, évidemment).


Pierre Johannet dit Bijojo !

https://fr.audiofanzine.com/hifi/forums/t.164072,les-gri-gris-en-hi-fi,post.3371450.html
20695
J'ai pas tout à fait fini de lire le texte (dimanche, famille, BBQ, toussa...) mais je le trouve plutôt pertinent.

Après, un truc me tripote un peu, c'est la collision éducation démocratie. On ne cesse de voire à quel point, dans le monde des "adultes responsables", la démocratie est remise en cause pour de très mauvaises raisons, avec comme constante la confusion entre démocratie et liberté, notamment individuelle. A l'école, cela supposerait des individus un minimum informés (c'est d'ailleurs abordé par l'auteur). Or on constate que l'information est le siège de combats qui ne sont pas tous initiés par des gens bien intentionnés. Il suffit de voir ce qu'il se passe en ce moment dans nos rues. L'idée de la démocratie à l'école est peut-être une question à se poser, la qualité des individus qui composent cette démocratie (enseignants et élèves) et ceux qui gravitent autour (parents et politiciens) en est une autre bien plus ardue à résoudre de mon point de vue.

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

20696
Parmi les rappels de droits de la fin du texte, on peut lire : " L’interdit de la violence ne se discute pas démocratiquement puisqu’il permet la discussion démocratique." Voilà une phrase qui interpelle à une époque ou certains se pensent autorisés à utiliser la violence au nom de la démocratie.
On y lit aussi : "Le citoyen obéit à la loi parce qu’il la fait avec les autres citoyens." Ce qui coince, c'est "avec les autres citoyens", car trop de gens pensent sans nuance que leur avis est le bon, donc ceux des autres n'ont pas voix au chapitre. T'es gilet jaune, ou t'es un jaune. Tu votes Marine, ou t'es un mauvais français, t'es pour Méluche ou t'es un facho. Le débat est un peu compliqué parfois en ces temps troubles.

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

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Il me semble que ce que tu évoques est justement le signe du défaut de cet enseignement (ou éducation) démocratique. Mais aussi de la maladie de notre système (en ce qui me concerne soit-disant) démocratique.

Par exemple, on considère aujourd'hui que la démocratie consiste à fermer sa gueule une fois que la majorité a voté. Sauf que non : le principe même de la démocratie est la confrontation, l'opposition. Seulement, ce qui fait une société démocratique est l'idée partagée que cette confrontation se fait sans violence, par la discussion, la recherche de consensus, etc.

Quand une frange croissante de la population a le sentiment de ne pas avoir droit à la parole, de n'être absolument pas entendue par les politiques et de voir une à une les mesures prises leur faire justement une extrême violence (y compris désormais physique avec la façon dont les mouvements sociaux sont réprimés, et même le simple fait d'aller danser où c'est interdit), rien d'étonnant à ce que ça génère de la violence parce que c'est la seule chose qui reste.
20698
Comme dit la blague "la dictature c'est ferme ta gueule, la démocratie c'est cause toujours". :clin:
Malheureusement les politiques, tous bords confondus, se foutent (apparemment ?) depuis tellement longtemps des revendications "pacifistes" de la population pour ne travailler (apparemment ?) que pour leurs gueules que même sans cautionner la violence on ne peut que constater que s'il n'y a pas de violence/casse/etc ... dans les manifestations il n'y a jamais rien qui bouge derrière et ça c'est très triste puisque quelquepart ça justifie voir légitime la violence d'une poignée d'excités.
20699
Et tenter de changer les choses par la violence ne sert à rien car les gouvernants ne voudraient surtout pas répondre à des revendications (quand elles sont clairement posées) exprimées de cette manière car se serait l'encourager. Du coup, zéro partout, la balle au centre (de l'œil aussi).
La seule chose qui fonctionne, c'est taper au porte-monnaie. Les grèves qui bloquent le fonctionnement de l'économie sont les seules solutions qui fonctionnent encore (un peu).
Et puis, où mène la violence lorsque les leaders charismatiques s'appellent Bigard ou F. Lalanne ?

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

20700
Citation de Will :
Il me semble que ce que tu évoques est justement le signe du défaut de cet enseignement (ou éducation) démocratique. Mais aussi de la maladie de notre système (en ce qui me concerne soit-disant) démocratique.

Par exemple, on considère aujourd'hui que la démocratie consiste à fermer sa gueule une fois que la majorité a voté. Sauf que non : le principe même de la démocratie est la confrontation, l'opposition. Seulement, ce qui fait une société démocratique est l'idée partagée que cette confrontation se fait sans violence, par la discussion, la recherche de consensus, etc.

Quand une frange croissante de la population a le sentiment de ne pas avoir droit à la parole, de n'être absolument pas entendue par les politiques et de voir une à une les mesures prises leur faire justement une extrême violence (y compris désormais physique avec la façon dont les mouvements sociaux sont réprimés, et même le simple fait d'aller danser où c'est interdit), rien d'étonnant à ce que ça génère de la violence parce que c'est la seule chose qui reste.

Nous sommes bien d'accord que la démocratie devrait être la confrontation des idées, on en est plus la depuis longtemps et c'est regrettable.

Par contre je ne te suis pas du tout sur la suite. "Quand une frange croissante de la population a le sentiment de ne pas avoir droit à la parole", elle en a le sentiment, et sur cette base voudrait imposer par la force un point de vue qui n'est parfois même pas clairement exprimé (il faut réviser son gilet jaune). La démocratie ce n'est pas non plus une minorité qui peut imposer à tout le monde un point de vue qu'elle pense juste. Il faut se souvenir de ce qui a déclenché la révolte des gilets jaunes, le projet de taxe carbone. Personnellement, je vais être clair, j'étais pour, absolument pour, au nom de mes conviction écologiques, et parce que si on veut avancer, il faut taper au portefeuille. La loi telle qu'elle était prévue (et qui sert de base à ce que va proposer la commission européenne) prévoyait de compenser pour les ménages modestes qui eux ne pouvaient pas avoir de solution, notamment en zone rurale. C'est bien d'ailleurs des gens de la classe moyenne, peu politisés (et n'ayant pas pris d'infos sur le contenu de cette loi) qui se sont rebellés. La première "GJ" roulait en 4x4 Toyota et prévoyait que ça allait lui coûter un peu cher.

En bref, c'est un peu trop souvent une minorité agissante qui déclenche le mouvement, qui est suivi par de plus en plus de gens attirés par l'expression de la colère, avec un niveau d'analyse souvent trop court de mon point de vue. Je trouve ça tout aussi grave et dangereux que les agissements de nos politiques. Notre démocratie est loin d'être parfaite, mais la mettre entre les mains des extrémistes de tous poils ne me parait pas la meilleure des solutions.

La colère ça mène aussi à des lettres ouvertes de gradés en retraite qui appellent au soulèvement. Entre parenthèse, nos militaires sont des fans de Vladimir, et pas les derniers à croire et propager des fake news.

Tout ça pour dire qu'en ce moment, la démocratie française n'est pas sur la bonne pente, et la faute n'en incombe pas seulement au personnel politique. La fin de la peine de mort et la loi sur l'avortement étaient des accrocs à la démocratie, on a pas écouté le bon peuple à l'époque, est-ce un problème ? Si on écoutait le peuple aujourd'hui, faudrait-il rejeter encore plus de migrants à la mer? Faudrait-il ouvrir des centaines de lits de réanimation pour pouvoir 'libérer" les gens des obligations de protection, et ça tout en baissant les impôt? Des exemple comme ceux-ci, on pourrait en trouver des centaines.

Quels qu'il aient été dans le présent et le passé, nos dirigeants sont loins d'être parfaits, mais pour rien au monde je ne leur volerais leur place. Et pour reprendre les propos d'un grand penseur de la politique française, quand je regarde la démocratie française, ça me désole, mais quand je la compare, ça me console quand même un peu, même si elle est perfectible, nous sommes d'accord.

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."