Décidément infatigable, IK Multimedia complète sa gamme d’interfaces iOS avec iRig Pro. Pro ? Trois petites lettres pour signifier qu’on tient enfin une interface pour iOS capable de gérer un micro comme une guitare ou un signal niveau ligne, tout en proposant une entrée MIDI… L’interface parfaite ?
Reprenant le look de la série iRig, cette version Pro est sensiblement plus grosse que l’iRig HD que nous avions précédemment testée, principalement à cause de la connectique qui substitue au Jack 6,35 mm de l’iRig HD un connecteur hybride Jack/XLR. Ce dernier permettra donc de connecter une guitare ou une basse (entrée haute impédance), mais aussi n’importe quel signal de niveau Ligne (un clavier par exemple) ou un micro, quel que soit son type, vu qu’une alim fantôme est présente sur l’appareil, laquelle explique aussi l’embonpoint de cette version Pro par rapport à la HD.
En vis-à-vis de ce dernier, on trouve sur le côté gauche un connecteur au format minijack qui permet, via le câble fourni, de disposer d’une entrée MIDI sur DIN 5 broches. Mine de rien, nous sommes bien en présence de la première interface audio/MIDI ultraportable pour iOS. Bien joué IK !En effet, l’alimentation fantôme qui permettra de se servir un micro statique ne provient pas de l’iDevice mais d’une pile 9 volts dont le compartiment se trouve au dos de l’appareil, cependant qu’un petit switch permettant de l’activer ou de la désactiver se situe sur la côté droit de l’iRig Pro.
Finissons le tour du propriétaire en évoquant le dessus de l’interface qui présente deux voyants, l’un servant de clip-mètre et de témoin de mise en fonction suivant sa couleur (voir le test de l’iRig HD), et l’autre servant à attester du transit de données MIDI (LED en bleu) ou de l’usage de l’alim fantôme (LED en rouge). Complétant le tout, une ‘grosse’ molette de gain argentée permettra d’ajuster le niveau du préampli interne.
En plus de quelques goodies pour ses applis iOS maisons, IK vous propose en effet avec l’iRig Pro une version complète d’Amplitube Metal, une version complète de T-Racks CS Classic (comprenant un compresseur, un limiteur multibande, un clipper, un EQ paramétrique et un soft de visualisation, utilisables depuis un soft ou en plug-ins) et une version complète de Sampletank XT, soit des cadeaux qui à eux seuls, valent plus que le prix de l’interface : très très sympa d’autant que si ces softs ne sont pas tous jeunes, ils n’en sont pas moins tout à fait dignes d’intérêt…Finissons en précisant qu’au bout de l’appareil, un petit connecteur propriétaire 7 broches permet de relier l’iRig Pro à votre iPhone, iPad ou iPod Touch, quelle que soit sa génération, ou encore à votre Mac, tous les cordons étant fournis : avec ancien connecteur Apple ou Lightning, ou encore USB… Pas de PC ? Non, toujours pas et c’est l’un des principaux reproches qu’on adressera à cette interface qui ne se ménage pas non plus du côté du Bundle.
Bref, IK a bien fait les choses sur le papier. Reste à voir si l’interface se débrouille bien à l’usage…
Check… Check… 1,2… 1,2
Pour tester l’iRig Pro, nous nous sommes amusés à enregistrer une petite guitare acoustique Takamine avec un U87. Si nous n’avons pas rencontré de problème particulier en termes de gain (entre mi-course et deux tiers de cette dernière sur l’exemple), il est à noter que la LED destinée à définir le niveau du signal n’était pas d’une grande utilité. Selon le manuel, un voyant vert indique un signal trop faible, un voyant rouge une saturation et un voyant orange un niveau optimal. Une bonne idée sauf qu’avec les transitoires de la guitare, il était quasi-impossible de se maintenir en zone orange sans aller taper dans le rouge. Nous avons donc baissé le gain pour prévenir toute saturation en restant en zone verte donc.
Pas de surprise quant à la facture du résultat audio : si l’iRig Pro fait le job en permettant de faire une prise au micro statique, il présente le défaut de quantité de préamplis d’entrée de gamme, à savoir qu’il n’est pas le plus silencieux qui soit et qu’il offre un rendu bien agressif dans le haut du spectre, chose exacerbée sur cet enregistrement d’une guitare qui est, de base, plus brillante que douée dans les graves…
Reste que cela fonctionne et qu’en matière de réserve de gain, le préamp de l’iRig Pro ne se débrouille pas plus mal que quantités de préamplis équipant les interfaces audio d’entrées de gamme. Bilan plutôt positif pour ce qui reste, tout de même, une solution d’appoint vendue beaucoup moins chère qu’une Apogee One.
Du côté MIDI, rien à redire, ce qui n’a rien d’étonnant vu qu’IK s’était déjà fendu d’une interface dédiée. La seule réserve qu’on pourrait émettre de ce côté est plus d’ordre conceptuel : histoire de rester dans l’ultra-nomade, on adorerait pouvoir brancher un mini clavier comme l’iRig Keys ou encore un Korg MicroKey ou Nanokey. Or, ces derniers sont dépourvus de connectique DIN 5 broches et se contentent pour l’énorme majorité d’une simple prise USB. Du coup, le recours à la connectique DIN traditionnelle implique d’utiliser des claviers autrement plus imposants (M-Audio Oxygen8 par exemple qui est énorme pour un 25 touches), ce qui fait perdre son côté nomade à la solution. Il aurait été donc plus judicieux d’offrir un connecteur USB à l’iRig Pro lui permettant de gérer un iRig Keys. Mais le prix comme la taille de l’appareil s’en seraient forcément ressentis.
Gageons que la solution à ce problème pourrait aussi venir d’un iRig Keys Pro qui comprendrait une interface audio avec connectique hybride, mais ce n’est pas à l’ordre du jour à notre connaissance.
Conclusion
IK frappe un joli coup avec cette petite interface qui propose à un prix serré une vraie solution audio/MIDI complète à tous les utilisateurs nomades des iDevices. Certes, on aurait adoré disposer d’une entrée ligne stéréo, d’un connecteur USB pour connecter un petit clavier MIDI ou encore d’un micro embarqué comme sur l’Apogee One, mais force est d’admettre que pour le prix et vu le sympathique bundle logiciel livré avec l’engin, on aurait vraiment tort de râler. Et s’il y a mieux sur le marché en termes de qualité, c’est à des prix beaucoup plus élevés et sur des concepts qui sont plus transportables que réellement ultra-nomades comme ici. Bref, bon plan… en attendant la suite !