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Metric Halo ULN-8
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Test de l'interface Metric Halo ULN-8

Interface audio FireWire de la marque Metric Halo

Prix public : 4 899 € TTC
Test écrit
215 réactions
ULN, je m'appelle ULN

Metric Halo, c'est l'histoire de deux frères qui décidèrent un jour de 1996 de coder leur propre analyseur audio, SpectraFoo, car ils n'avaient pas l'argent pour en acquérir un. Quelques années plus tard, la marque est synonyme d'excellence pour ses logiciels, mais aussi pour ses interfaces audio-numériques dont nous testons aujourd'hui le fleuron de la gamme, l'ULN-8.

Nous tenons à préve­nir tout de suite nos lecteurs : l’in­ter­face que nous avons sous les mains aujour­d’hui n’est pas acces­sible à toutes les bourses. Malgré ses quali­tés indé­niables, son prix avoi­si­nant les 5000€ en maga­sin la relègue au rang d’in­ter­face audio-plato­nique pour la majo­rité des AFiens, qui néan­moins pour­ront lire cet article les yeux remplis de rêve en marmon­nant tel Wayne Camp­bell devant la Stra­to­cas­ter blanche : « un jour elle sera mienne, oh oui, un jour elle sera mienne. »

Mais alors, ça ressemble à quoi une inter­face audio à 5000€ ? A un rack 1U, mais qui coûte 5000€. Enten­dez par là que si l’ULN-8 ne souffre d’au­cun réel défaut cosmé­tique, son look ne laisse pas forcé­ment trans­pa­raitre son excel­lence inté­rieure. Nous avons donc le droit à une flopée de jolies LEDs entou­rant les enco­deurs rota­tifs cran­tés et compo­sant les 16 VUmètres servant par la même occa­sion d’af­fi­cheur de fortune. Car il n’y pas ici de joli écran comme sur les Apogee ou l’UFX de RME et les diffé­rentes infor­ma­tions affi­chées sur les VUmètres reste­ront peu lisibles. Heureu­se­ment, cela demeure rela­ti­ve­ment acces­soi­re… Le rack est assez profond (33 cm), mais l’ali­men­ta­tion est malheu­reu­se­ment externe, ce qui fera un bloc secteur de plus qui trai­nera dans votre studio ou home-studio.

Halo ?

Côté connec­tique, c’est à la fois simple et complet : devant, on retrouve deux entrées DI qui servi­ront à connec­ter une guitare ou une basse, par exemple, et qui seront auto­ma­tique­ment affec­tées aux deux premiers canaux analo­giques.

Metric Halo ULN-8

Car des canaux analo­giques, il y en a 8 en entrée et 8 en sortie, sans comp­ter la sortie casque elle aussi dispo­nible en façade. Les autres E/S analo­giques sont dispo­nibles derrière, grâce aux trois connec­teurs DB-25 : un pour les sorties lignes, un pour les entrées ligne et un dernier pour les entrées micros. On pourra donc patcher 8 entrées ligne et 8 entrées micro simul­ta­né­ment et passer de l’une à l’autre d’un simple clic de souris ou direc­te­ment sur le rack, ce qui est assez pratique pour ceux qui ont beau­coup de maté­riels dans leur studio et qui veulent tout lais­ser bran­ché.

Metric Halo ULN-8

On retrouve aussi un connec­teur DB-25 pour les inserts hard­ware sur chaque entrée analo­gique, et un autre pour les entrées/sorties numé­riques AES/EBU. Là où le bât blesse, c’est que les câbles DB-25 ne sont pas four­nis… Si vous voulez la totale, c’est-à-dire 5 câbles DB-25, il faudra donc rajou­ter au moins 5 × 70€ à la facture, ce qui n’est pas négli­geable, même quand on est prêt à dépen­ser 5000€ dans une inter­face audio. Sans ces câbles, les seules choses que vous pour­rez bran­cher, mis à part votre casque et votre guitare, ce sont vos enceintes de moni­to­ring grâce aux deux sorties Jack TRS dispo­nibles à l’ar­rière et reliée aux deux premiers canaux. Une bonne nouvelle, car en situa­tion de mix, vous n’au­rez pas à trim­bal­ler les encom­brants câbles DB-25.

Ha l’huile !

Sur la façade, on retrouve beau­coup de réglages, ce qui peut être assez pratique suivant les confi­gu­ra­tions. Ainsi, on pourra chan­ger la fréquence d’échan­tillon­nage, la source de l’hor­loge, et aussi faire plein d’autres choses via le bouton « Control Mode » : chan­ger la source pour les moni­teurs, chan­ger de préset, le type d’en­trée (micro, ligne), linker des canaux, enclen­cher l’ali­men­ta­tion 48V, chan­ger les gains en entrée et les niveaux de sortie… Bref, on peut faire beau­coup de choses sans même regar­der son écran d’or­di­na­teur. C’est un bon point.

Metric Halo ULN-8

Pour la partie moni­to­ring (casque et enceintes), on pourra évidem­ment régler les niveaux de sortie, mais aussi enclen­cher les mute et dim. Le seul reproche que l’on pour­rait faire concerne la taille des boutons qui est vrai­ment minus­cule. En même temps, vu le nombre de choses qu’on peut faire, et la taille assez réduite du panneau fron­tal (c’est un rack 1U, rappe­lons-le), le construc­teur n’avait pas vrai­ment le choix.

Jetons main­te­nant un coup d’oeil à la partie logi­cielle.

Le système Metric

Metric Halo ULN-8

Une fois les drivers instal­lés sur notre MacBook Retina (nous utili­sons un adap­ta­teur Fire­Wire-Thun­der­bolt) tour­nant sous Moun­tain Lion (l’ULN-8 n’est malheu­reu­se­ment pas compa­tible Windows…), nous lançons la MIO Console 5 qui révèle deux fenêtres : la console et le mixer. La première affiche les états des entrées et sorties physiques, analo­giques et numé­riques, la source de l’hor­loge, la fréquence d’échan­tillon­nage, mais aussi le routing des trai­te­ments gérés par le DSP et enfin une fonc­tion recor­ding, très simple, mais qui permet­tra de s’af­fran­chir d’un séquen­ceur pour les tâches élémen­taires. Pour tout le reste, on passera par la fenêtre Mixer qui, nous allons le voir, permet toutes les fantai­sies.

Le mixer se présente comme une console clas­sique avec ses faders linéaires, ses inserts, ses boutons mute, solo et record. Pour commen­cer, il convien­dra d’ap­pe­ler un préset, quelques-uns étant four­nis. On pourra aussi partir de zéro, ajou­ter les voies et faire sa confi­gu­ra­tion aux petits oignons. La taille de la fenêtre est d’ailleurs modi­fiable et vous pour­rez la réduire si vous n’uti­li­sez que quelques entrées, par exemple. Une des parti­cu­la­ri­tés du mixer est d’af­fi­cher les envois auxi­liaires (pour les réverbes et/ou les retours musi­ciens) dans une autre fenêtre. On a alors accès à une autre table de mixage permet­tant de doser les envois via une autre série de faders linéaires. Ça surprend au début, mais en pratique c’est une bonne idée, pour peu que l’on ait un grand écran.

Metric Halo ULN-8

Sur chaque tranche, on retrouve la sélec­tion de la source physique (entrées numé­riques et analo­giques, mais aussi les retours du DAW). Pour les entrées analo­giques, on sélec­tion­nera le niveau : ligne (-10dBV ou +4 dBu), micro, instru­ment, ou mic S/R pour utili­ser les inserts (le signal est ampli­fié, envoyé vers le péri­phé­rique bran­ché sur les inserts, puis converti en numé­rique). On pourra ensuite choi­sir une modé­li­sa­tion de préam­pli afin de rajou­ter du carac­tère à ses prises : trans­for­mer, valve, FET, soft­sat… On a aussi le droit à une brochette de présets. C’est un plus non négli­geable pour ceux qui n’ont pas forcé­ment diffé­rents préam­plis à dispo­si­tion. Les diffé­rences restent subtiles (à part le Soft­Sat !), à essayer suivant l’ins­tru­ment enre­gis­tré et le micro utilisé ! Voici quelques exemples sonores d’une voix passée dans diffé­rents charac­ters:

Télé­char­gez les exemples audio charac­ters

Metric Halo ULN-8

La tranche propose ensuite 10 inserts qui servi­ront pour les envois vers les circuits auxi­liaires, mais aussi vers les trai­te­ments propo­sés par Metric Halo : c’est vrai­ment très complet et on retrouve des égali­seurs, compres­seurs, limi­teurs, chan­nel strips, des outils de maste­ring, une réverbe, un pitch shift, des modules de distor­sion, un dither… De quoi travailler correc­te­ment, d’au­tant plus que la qualité des plug-ins Metric Halo n’est plus à démon­trer (rappe­lons qu’à la base, ils faisaient du soft­ware). De plus, le DSP tient bien la charge et on peut mettre des plug-ins un peu partout sans trop comp­ter (un indi­ca­teur en % est dispo­nible dans la fenêtre Console), il faut préci­ser que la latence (proche de zéro) est compen­sée par ce même DSP afin d’évi­ter les éven­tuels problèmes de phase. Durant nos tests, nous avons utilisé des trai­te­ments en insert pour les retours casques sans aucun problème. Il est aussi possible de faire des macros, rassem­blant plusieurs trai­te­ments dans un module, via l’in­ter­face rappe­lant un peu celle de Reak­tor (en moins complexe !). Évidem­ment, le tout est extrê­me­ment puis­sant et comblera les plus exigeants. La seule limite assez logique est la non-ouver­ture aux plug-ins tiers, mais on comprend pourquoi.

Ajou­tez à cela une sortie directe pour chaque tranche, avant et après les inserts, et vous obtien­drez un système qui peut faire un peu mal à la tête les premiers temps (certaines confi­gu­ra­tions peuvent être assez complexes), mais qu’il est diffi­cile de prendre en défaut. C’est simple, on peut tout faire, même prendre, par exemple, un retour DAW, le trai­ter via des plug-ins inté­grés et renvoyer le tout vers n’im­porte quelle sortie physique.

Metric Halo ULN-8

La partie logi­cielle propose aussi une gestion de plusieurs moni­teurs (5.1 possible), avec plusieurs sources (que l’on pourra choi­sir direc­te­ment sur la façade du rack). Il sera aussi possible de faire les niveaux entre vos diffé­rentes paires d’en­ceintes, afin de ne pas avoir de saut de niveau en swit­chant de l’un à l’autre.

Vous l’au­rez compris, mis à part son côté un peu austère, il est diffi­cile de repro­cher quoi que ce soit au duo Mixer/Console de l’ULN-8.

Eh ben, ça sonne

Metric Halo ULN-8

Que dire du son de cette inter­face, si ce n’est qu’elle est deve­nue notre réfé­rence ? Les huit préam­plis sont assez mons­trueux, offrant un gain de 91 dB (!), le tout avec un souffle très discret. La trans­pa­rence est aussi de mise, le but étant de « colo­rer » si besoin la prise après coup via les « charac­ters » dispo­nibles dans le mixer. Côté conver­tis­seurs, nous avons obtenu un très bon score sur notre loop­back test, qui est du même ordre que les ténors du marché équi­pant les grands studios. A l’écoute, c’est évidem­ment du très haut niveau et cela confirme les très bons résul­tats que nous avons obte­nus. Voici les exemples audio :

Télé­char­gez les prises de son de guitare acous­tique et les tests des conver­tis­seurs

 

 

ULN rules

Alors oui, elle coûte 5000€, oui, le Fire­Wire est en voie de dispa­ri­tion, oui, l’af­fi­cheur est d’un autre âge, elle n’est compa­tible que Mac, mais que cette inter­face est complète ! L’in­ter­face et les plug-ins peuvent sembler austères, mais le tout fonc­tionne parfai­te­ment, c’est stable, avec une latence minime, des préam­plis d’une rare qualité pour une inter­face audio, des conver­tos boxant dans la caté­go­rie poids lourds, et un routing ultra flexible. Cette inter­face n’est certes pas parfaite, mais l’es­sen­tiel est là et il ne lui manque vrai­ment pas grand-chose pour atteindre la perfec­tion.

Award Valeur sûre 2013
Points forts
  • 8 préamplis de la mort
  • Des convertos de la mort
  • Un routing hyper flexible
  • Des drivers stables
  • Des traitements intégrés de qualité et à faible latence
  • Pas mal de contrôles et vumètres en façade
  • Mode standalone
Points faibles
  • FireWire, en voie de disparition
  • Mac seulement
  • Pas d'afficheur LCD sur le rack
  • Prévoyez un budget câbles
  • Pas donnée, même si c'est justifié
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.


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Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.