Dix ans sans tester de MOTU, il était temps de réparer cet oubli ! Réclamée sur nos forums, la marque anglaise passe enfin sur le banc d’essai avec sa UltraLite mk5, petite desktop aux nombreux attraits. Il est temps de brancher, tourner des potards et voir comment ça sonne !

Sortie en 2021, l’UltraLite mk5 de MOTU s’inscrit dans la continuité d’une gamme d’interfaces aujourd’hui largement reconnues dans le monde de l’audio, pour leur qualité sonore, leur solidité et leur latence basse. Compacte et dotée d’une connectique assez diversifiée pour sa petite taille, l’UltraLite mk5 vise aussi bien le studio pro que le home studio, et le travail sur un poste fixe aussi bien que lors de déplacements.
Entre la 828, connue pour ses nombreuses entrées et sorties, et la M4, plus accessible et plus clairement destinée au home studio, l’UltraLite mk5 se positionne comme un modèle qui tente de marier deux mondes. Puisque ces deux autres interfaces feront elles aussi l’objet d’un test prochainement, l’enjeu de ce test est de voir comment l’UltraLite se distingue au sein de cette gamme.
Design, connectique et ergonomie de la MOTU UltraLite mk5
Sur la face arrière, on trouve (de gauche à droite) :
- Prise d’alimentation 15 V DC (avec adaptateur secteur).
- Connexion à l’ordinateur par un port USB-C.
- Entrée et sortie MIDI (toutes deux sur connecteur DIN 5 broches).
- Entrée/sortie optiques (en TOSlink ou ADAT) et entrée/sortie S/PDIF (coaxial au format RCA).
- 2 sorties principales (Main Out) sur jacks 6,35 mm TRS.
- 8 sorties ligne sur jack 6,35 mm TRS.
- 6 entrées ligne sur jack 6,35 mm TRS.
Quant à la face avant, elle est assez spartiate, et avec des boutons d’assez petite taille, arrangés comme suit :
- Deux entrées micro/ligne/instrument sur combo XLR/TRS
- Un bouton MAIN VOL, qui contrôle le volume des sorties principales mais aussi du casque (le réglage se fait par le même bouton, mais les niveaux sont indépendants).
- Deux potards MIC GAIN (1 et 2) pour le réglage du gain des entrées micro/ligne/instrument. Ils sont tous les deux « clickables » et font fonction de bouton SELECT (pour sélectionner le canal d’entrée ou de sortie à régler) et BACK (pour revenir en arrière dans les menus de navigation)
- .Ils s’accompagnent chacun d’un bouton PAD, d’atténuation du signal et d’un bouton 48V, qui gère l’activation de l’alimentation fantôme.
- Sortie casque (PHONES) : prise jack 6,35 mm TRS.
Un écran d’affichage LED permettant de visualiser les niveaux pour les entrées, sorties principales et sorties ligne, ainsi que les modulations du signal. Il contient aussi les indicateurs de fréquence d’échantillonnage, de synchronisation numérique et d’état MIDI.
L’appareil se présente dans un coffret robuste, avec des coins renforcés, qui souligne bien le fait que l’interface est pensée pour le transport. On pourrait craindre que ce soit un effet un peu « gadget », mais il nous a semblé, au contraire, que l’habillage renforcé était un avantage réel, bien pensé et tout aussi bien réalisé.
Il n’y a pas grand-chose à dire de la face avant, si ce n’est que l’on a au début été un peu suspicieux face à la taille très réduite des boutons : est-ce que l’on peut vraiment réaliser des réglages précis avec de si petits encodeurs ? La bonne nouvelle, c’est que c’est plutôt efficace : les réglages d’entrée se font en pas de 1 dB, et les encodeurs ont une sensibilité bien réglée, ce qui fait qu’on ne se retrouve pas à générer des sauts importants de façon incontrôlée.
Autre petit regret, à l’arrière, on aurait préféré trouver de la connectique fixée sur châssis, comme sur la MOTU 828 par exemple, mais comme pour l’encodeur multifonction de la face avant, on comprend bien qu’il s’agit d’une question de gain de place. De toute façon, ce type de qualité de montage ne se trouve sur (presque ?) aucune interface desktop aujourd’hui. Audient, par exemple, l’a abandonné dès qu’ils introduisirent le second modèle de la gamme iD en 2014, c’est-à-dire qu’on ne trouve ce genre de connectique que sur leur initiale iD22.
Passons maintenant en revue les possibilités offertes par le logiciel CueMix5.
CueMix5 : un logiciel de contrôle complet pour la MOTU
L’UltraLite Mk5 bénéficie grandement de l’intégration du logiciel CueMix5, qui est vraiment à notre sens l’argument le plus convaincant des interfaces MOTU. Le point essentiel est que le logiciel, qui est fondamentalement dédié au monitoring (mais peut être employé pour faire de la prise avec effet sans latence, grâce à l’emploi de la fonction loopback), offre de très nombreuses possibilités de routage du signal, ce qui diversifie vraiment les possibilités d’usage de l’interface, selon les besoins de l’utilisateur.
Il serait trop ambitieux ici de lister l’intégralité des fonctions offertes par le logiciel, mais nous pouvons résumer rapidement les aspects les plus importants et les plus intéressants :
- La possibilité de gérer depuis l’onglet HOME le monitoring direct de n’importe quelle entrée ou ensemble d’entrées vers n’importe quelle sortie, sous la forme d’une matrice.
- La possibilité de choisir le format ADAT ou TOS pour les connexions optiques et cela de façon indépendante pour les entrées et les sorties !
- La possibilité d’envoyer les entrées vers l’USB avant ou après les effets appliqués.
- La possibilité de choisir si le niveau de monitoring général s’applique à une, deux, trois, etc. Ou même toutes les sorties ensemble. Pratique pour mixer en immersif.
- La possibilité d’envoyer n’importe quel mix, mais aussi n’importe quelle entrée, analogique ou numérique, en solo vers la boucle de « loopback », voire même le mix « wet » de la réverbe intégrée, grâce à un simple menu déroulant.
- La possibilité d’appliquer, sur chaque entrée, et en temps réel, un traitement d’égalisation (4 bandes paramétriques), un gate et un compresseur. En plus de cela, chaque mix bénéficie, de façon autonome, d’une égalisation (3 bandes paramétriques) et une réverbe sur le master (jusqu’à une résolution de 96 kHz maximum).
Performances audio mesurées de l’UltraLite mk5
Précisons-le d’abord, l’UltraLite mk5 travaille dans une résolution max de 24 bits/192 kHz. Un petit tour du côté de RTL Utility nous apprend que la latence réelle est la suivante :
Afin de tester l’interface, nous avons fait un benchmark avec notre fidèle APx515 d’Audio Precision. Comme d’habitude, nous publions les résultats obtenus en THD, THD+N, déviation des voies et IMD (sauf pour la sortie casque), puis la réponse en amplitude de chaque canal mesuré. Pour toutes les configurations, je règle le gain pour obtenir le meilleur résultat possible.
Plage dynamique : 103 dB (AES-17, pondération A)
1 – Commençons par les entrées ligne :
Déviation : ±0,2 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 97 dB/THD : – 105 dB (@ 1 kHz)
Distorsion d’intermodulation : – 79 dB (type SMPTE, @ 1 kHz)
En amplitude, on mesure :
2 – Passons aux entrées micro :
Déviation : ±0,2 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 103 dB/THD : – 111 dB (@ 1 kHz)
Distorsion d’intermodulation : – 103 dB (type SMPTE, @ 1 kHz)
En amplitude :
Gain max : 95,1 dB (entrée micro, @ 1 kHz)
3 – Qu’en est-il de la sortie casque ?
Déviation : ±0,05 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 55 dB/THD : – 56 dB (@ 1 kHz)
En amplitude :
4 – Et pour finir, la sortie ligne :
Déviation : ±0,06 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 91 dB/THD : – 100 dB (@ 1 kHz)
Distorsion d’intermodulation : – 92,2 dB (type SMPTE, @ 1 kHz)
En amplitude :
Caractéristiques techniques de la MOTU UltraLite mk5
-
Résolution max : 24 bits/192 kHz
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2 entrées micro/ligne/instrument sur combo XLR/TRS
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6 entrées ligne symétriques sur jack 6,35 mm TRS
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8 sorties ligne symétriques sur jack 6,35 mm TRS
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2 sorties principales (Main Out) sur jack TRS 6,35 mm
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Sortie casque sur jack TRS 6,35 mm
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Entrée/sortie MIDI DIN 5 broches
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Entrée/sortie S/PDIF coaxiale RCA
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Entrée/sortie optique ADAT ou TOSlink (configurables indépendamment)
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USB-C (alimentation et données)
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Alimentation externe 15V DC
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Logiciel CueMix5 avec EQ, compresseur, gate et réverbe par canal
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Fonction loopback intégrée
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Affichage LED des niveaux, état MIDI, fréquence d’échantillonnage
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Gain micro max : 95,1 dB
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Latence très basse (voir benchmark dans article)
FAQ
Quelle est la différence entre l’UltraLite mk5 et la MOTU M4 ?
La M4 est plus simple, destinée au home studio, avec moins d’entrées/sorties. L’UltraLite mk5 vise un public plus exigeant avec plus d’E/S, une fonction loopback, et le logiciel CueMix5 pour un routage avancé.
Peut-on utiliser l’UltraLite mk5 sans ordinateur ?
Non, elle nécessite un ordinateur pour être alimentée et contrôlée, bien que certaines fonctions basiques puissent être configurées directement via l’interface frontale.
La sortie casque est-elle de bonne qualité ?
Elle offre une bonne linéarité, mais sa distorsion harmonique est élevée pour un usage critique. Elle conviendra à une écoute standard, mais pas au mixage précis au casque.
Peut-on enregistrer avec effets sans latence ?
Oui, grâce au DSP intégré et au logiciel CueMix5, il est possible d’enregistrer avec égalisation, compression ou réverbe sans latence perceptible.
L’interface est-elle compatible avec les systèmes immersifs ?
Oui, CueMix5 permet d’envoyer le monitoring vers plusieurs sorties simultanément, ce qui peut être utile pour du mixage immersif ou multicanal.