Voici venue la seconde version de cette petite interface de la célèbre marque anglaise : quelques nouveautés, quelques améliorations, et une approche qui reste fidèle à ce que SSL nous propose depuis quelques années maintenant... Mais aussi quelques surprises.
Présentation
Pour ce qui est d’une présentation générale, on peut vite faire le tour de l’appareil : il s’agit d’une interface de type desktop, avec deux voies en entrées, utilisables soit en sensibilité ligne, soit micro, avec des préamplis analogiques intégrés, et un effet de coloration nommé 4K, commutable sur chaque entrée ; quatre sorties monitoring sont disponibles, deux principales (1/2), deux secondaires (3/4), ainsi que deux sorties stéréos pour l’écoute au casque, chacun avec son volume indépendant, et la possibilité d’y envoyer séparément les mix des sorties 1/2 et 3/4. L’interface bénéficie également des entrée et sortie MIDI, sur DIN 5 broches. La SSL 2+ MKII est directement alimentée par sa connectique USB-C. Notons pour finir qu’elle n’est pas class compliant sur PC.
Pour entrer plus en détail dans l’ergonomie de l’appareil, voici la disposition des contrôles sur la face supérieure :
- À gauche, les deux voies d’entrée, avec sur chacune les trois sélecteurs +48 VDC, de sensibilité ligne et de filtre passe-haut, l’indicateur de niveau d’entrée (assez minimal, mais calibré de façon assez précise d’après nos mesures), le réglage de gain (bouton un peu petit, difficile d’être précis), et le bouton 4K.
- Au centre, le gros potentiomètre de réglage de l’atténuation en sortie.
- À droite, le bouton de mix du monitoring, permettant d’équilibrer le son entre les voies de retour USB et le monitoring direct des entrées (le signal est mono, sauf sélection du bouton stéréo, permettant par exemple d’utiliser les deux entrées simultanément pour une prise en stéréo), et les deux boutons de réglage du gain des amplis casques, la deuxième sortie pouvant recevoir le mix des sorties 3 et 4, comme dit précédemment.
Sur la façade arrière, on trouve pratiquement l’intégralité de la connectique :
- Entrées analogiques sur connecteurs combo XLR/Jack 6,35 mm TRS
- Quatre sorties analogiques niveau ligne sur jack 6,35 mm TRS
- Entrée et sortie MIDI sur DIN 5 broches
- Raccordement USB-C
À l’avant, on trouve les entrées instruments et les sorties casque. Rien que du très classique finalement…
Classique, oui, sauf que la MKII présente bien des ajouts importants par rapport à la précédente : les sorties pour casque sont passées à l’avant, les entrées instruments ont été ajoutées, le bouton filtre passe-haut est une nouveauté, deux sorties symétriques en plus à la place des sorties au format cinch. Bref, tout cela est indéniablement bien, et constitue par ailleurs une translation de facto des points positifs de la SSL12 vers sa petite sœur. Et l’on sent également une certaine influence d’Audient, dont la iD24 ne semble pas si éloignée maintenant. À cela près qu’il manque toujours à la SSL 2+ d’ajouter des E/S numériques à sa panoplie : un ou deux ports ADAT ou SP/DIF et, pourquoi pas, un Wordclock ne serait vraiment pas mal ! On attendra la version MkIII, si elle existe un jour, ou une refonte complète de la gamme.
Pour ce qui est de la qualité de construction, nous n’avons pas remarqué de changement marquant : on est sur la même structure plastique/métal, assez solide mais légère, avec des capots de potentiomètres en plastique assez robuste, et des boutons-poussoirs un peu plus légers, mais sans rien de rédhibitoire non plus. Et l’on apprécie toujours l’ergonomie aérée et claire des interfaces de Solid State Logic.
Benchmark
Précisons-le d’abord, la SSL2+ mkII travaille dans une résolution max de 32 bits/192 kHz (c’est carrément marqué dessus). Nos mesures, grâce à RTL Utility, nous fournissent les résultats suivants en latence réelle (en ms) :
Afin de tester l’interface, nous avons fait un benchmark avec notre fidèle APx515 d’Audio Precision. Comme d’habitude, nous publions les résultats obtenus en THD, THD+N, déviation des voies et IMD (sauf pour la sortie casque), puis la réponse en amplitude de chaque canal mesuré, en entrée et en sortie. Pour toutes les configurations, je règle le gain pour obtenir le meilleur résultat possible.
Plage dynamique mesurée : 101,37 dB (AES-17, pondération A)
1 – Commençons par les entrées ligne :
Déviation : ±0,3 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 90 dB/THD : – 90 dB (@ 1 kHz)
Distorsion d’intermodulation : – 87 dB (type SMPTE, @ 1 kHz)
En amplitude, on mesure :
2 – Passons aux entrées micro :
Déviation : ±0,2 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 95 dB/THD : – 95 dB (@ 1 kHz)
Distorsion d’intermodulation : – 84,7 dB (type SMPTE, @ 1 kHz)
En amplitude :
Gain max mesuré : 65,9 dB (entrée micro, @ 1 kHz)
3 – Qu’en est-il de la sortie casque ?
Déviation : ±0,2 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 47 dB/THD : — 47 dB (@ 1 kHz) — Ces mesures sont réalisées avec l’ampli casque au maximum. On remarquera aussi sur le graphique une seconde mesure, plus basse (- 61 dB) qui correspond à la THD+N lorsque le gain de l’ampli casque est seulement à la moitié de sa course.
En amplitude :
On a été surpris de ce résultat en dos d’âne, ce qui explique la présence de trois courbes, qui avaient pour fonction de vérifier si le comportement de l’ampli était dépendant d’un mauvais réglage. Mais non : plus le gain de l’ampli est bas, plus le pic de distorsion arrive tardivement, mais il finit toujours par arriver. On notera qu’il ne s’agit pas d’écrêtage, qui aurait été visible à l’oscilloscope lors du test.
4 – Et pour finir, la sortie ligne :
Déviation : ±0,2 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 90 dB ou — 95 dB selon la voie/THD : — 96 dB (@ 1 kHz)
Distorsion d’intermodulation : – 93,6 dB (type SMPTE, @ 1 kHz)
En amplitude :