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Duet au soleil
9/10
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Je rêve d'une Duet avec toi, en haut de la falaise rebelle... Cette semaine, on teste la version 3 de la petite Duet, la desktop toute mini de chez Apogee. Une Duet qui reprend bien des qualités de la précédente, mais ajoute quelques améliorations bien réelles. De quoi donner la fièvre au soleil ?

Test de la Duet 3 d'Apogee : Duet au soleil

Apogee Duet 3 frontLa voici arri­vée sur notre banc d’es­sai : la Duet 3 d’Apo­gee, que nous vous avions annon­cée en juin dernier, est passée entre nos mains pour un test. Cette inter­face desk­top consti­tue la toute nouvelle version de la déjà bien connue Duet 2 : sortie en 2011, concur­rente directe de la fameuse Baby­face de RME, elle avait déjà fait l’objet d’un test dans nos pages. Depuis, Apogee a fait évoluer ses produits, en parti­cu­lier en s’ou­vrant à la compa­ti­bi­lité Windows en 2017, et en inté­grant des DSP. Aujour­d’hui, la Duet 3 nous est promise comme une révi­sion assez complète du modèle précé­dent : voyons ce qu’il en est !

Duet à la diète

Mallette ApogeeÇa commence plutôt bien : on ouvre le carton et on découvre qu’Apo­gee a inclus une mallette de trans­port, ce qui est toujours plai­sant pour une inter­face nomade. Dans la mallette on trouve l’in­ter­face elle-même, dans un petit loge­ment adapté, ainsi que les deux câbles four­nis par le construc­teur : le câble USB Type C / Type A pour le raccor­de­ment à l’or­di­na­teur, et le fameux câble épanoui qui, on ne va pas se le cacher, à ses détrac­teurs dans notre forum. On note rapi­de­ment que la petite pochette siglée pour trans­por­ter les câbles est une bonne idée. Le câble épanoui se termine par 6 fiches diffé­rentes. Chan­ge­ment donc : la Duet 2 en propo­sait seule­ment quatre (2 entrées combo XLR-Jack 6,35 mm, 2 sortie sur Jack 6,35 mm TRS). Alors que penser de ce retour à 6 ? Quatre fiches pour les entrées, c’est posi­tif et néga­tif à la fois : un câble épanoui encore plus lourd, encore plus gros, moins maniable donc… mais aussi la possi­bi­lité de lais­ser bran­cher en même temps plus de sources, faci­li­tant ainsi le travail de l’uti­li­sa­teur. Un plus pour un moins…

Cables apogee duet 3Pour ceux qui n’ap­pré­cient pas l’uti­li­sa­tion de l’épa­noui, notons qu’Apo­gee propose un dock spécia­le­ment conçu pour la Duet 3, mais ache­table sépa­ré­ment. Une bonne occa­sion de répondre aux attentes des consom­ma­teurs, tout en leur propo­sant de consom­mer plus…

Ques­tion ergo­no­mie et look, la nouvelle Duet ne varie pas profon­dé­ment par rapport à la précé­dente. En ce qui concerne son design, on est toujours sur une coque rectan­gu­laire, de la taille d’un gros smart­phone, avec un gros bouton enco­deur cliquable au centre. Celui-ci permet de contrô­ler diffé­rents para­mètres – nous nous attar­de­rons sur les para­mètres contrô­lables lorsque nous parle­rons du logi­ciel de contrôle. L’an­cien écran OLED fait place à un affi­chage à LED pour les VUmètres. Autre petit chan­ge­ment, les entrées et sortie sont notées en toutes lettres autour de l’en­co­deur, et chacune est signalé par une LED lorsqu’elle est sélec­tion­née. Bref, rien de révo­lu­tion­naire, mais rien de néga­tif à signa­ler pour l’ins­tant.

HP Apogee Duet 3On remarque que l’in­ter­face s’est amin­cie, ce qui n’est pas sans consé­quences : cela ne pose pas de problème pour l inclu­sion de deux fiches USB Type C, en revanche cela amène le construc­teur à choi­sir un port Jack 3,5 mm pour la sortie casque. Certes, de nombreux construc­teurs de casques proposent aujour­d’hui des produits avec les deux tailles de Jack (sélec­tion­nable grâce à des adap­ta­teurs vissables), cepen­dant certains utili­sa­teurs de la Duet 3 seront obli­gés d’avoir recours un adap­ta­teur pour l’uti­li­ser avec leur casque fétiche. Ce n’est pas très critique, mais cela doit être signalé. On se réjouit, par ailleurs, de trou­ver deux ports USB à l’ar­rière de l’ap­pa­reil.

Jetons un oeil à la partie soft­wa­re…

Simpli­cité, j’écris ton nom

Ici, la Duet 3 s’ins­crit dans la nouvelle lignée de la marque améri­caine : entiè­re­ment contrô­lable depuis l’Apo­gee Control 2, qui permet en plus l’uti­li­sa­tion de l’ECS Chan­nel Strip. Merci, petit DSP !

Apogee Control 2.PNGLe control center se présente sous la forme d’un mixeur (partie prin­ci­pale) avec en plus un menu repliable sur le côté gauche, présen­tant les para­mètres systèmes. Le tout est très clas­sique est, à notre avis, très facile à prendre en main, avec un beau look sobre (cohé­rent avec l’in­ter­face).

Toute­fois, il est notable que le control center permet de sélec­tion­ner de nombreux para­mètres qui ne sont pas contrô­lables depuis l’in­ter­face elle-même. C’est la consé­quence néces­saire du mini­ma­lisme : ainsi la sélec­tion des sensi­bi­li­tés d’en­trée (micro, ligne, instru­ment), la commu­ta­tion des 48 volts pour les entrées micro, et bien sûr la commu­ta­tion des trai­te­ments à la prise se font toutes depuis le logi­ciel. De même pour les sorties : diffé­rentes options (mute, dim…) ne sont selec­tion­nable que depuis le contrô­leur. L’en­co­deur de l’in­ter­face permet donc seule­ment de sélec­tion­ner l’en­trée, la piste d’ef­fet, où la sortie dési­rée, et de régler son niveau de gain ou d’at­té­nua­tion. On aime­rait pouvoir faire un peu plus, et on espère voir des déve­lop­pe­ments de ce côté là dans de future émula­tion de la Duet.

ECS Channel Strip.PNG

Et le bundle ? Eh bien il n’y en a pas à propre­ment parler. La Duet 3 est accom­pa­gnée des trai­te­ments ECS Chan­nel Strip, auxquels Bob Clear­moun­tain appose sa signa­ture : un EQ trois bandes, une compres­sion et un préam­pli qui perme le contrôle d’une légère satu­ra­tion de gain, avec de nombreux presets propo­sés. À noter : l’ECS n’est pas dispo­nible en native avec la Duet 3, pour cela il faudra débour­ser (mais à un prix réduit).

Bench­mark

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion (lien). Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible. Dans les cas où la compa­rai­son est éclai­rante, je teste avec des gains plus faibles.

Entrées lignes

J’en­voie un sweep de 1 Vrms dans l’en­trée 1 et 2 et je mesure le signal aux sorties moni­teur 1 et 2, non atté­nuées.

Ligne 1 et 2

Linéa­rité : ±0,071 dB, un resul­tat très satis­fai­sant, un peu en dessous de la concur­rence chez Artu­ria par exemple (pour une somme bien plus modique), mais compa­rable à ce que l’on trouve chez Apollo (pour un prix bien plus élevé). Comme quoi…

Ligne 1 et 2 THD

THD : là c’est très bien : en dessous de 0,001 % sur une bonne partie de la courbe, et avoi­sin­nant les 0,002 % à 10 kHz. On lève un pouce.

Rapport signal/bruit : RAS, c’est plus que suffi­sant à 107,319 dB

Je signale que l’on remarque la grande simi­la­rité d’une voie à l’autre : c’est peut-être encore plus impor­tant que les chiffres ci-dessus, car cela indique un effort réel de sélec­tion des compo­sants, donc de cohé­rence de l’en­semble de l’ap­pa­reil.

Entrées micro

Ici j’en­voie un sweep de 100 mVrms dasn les entrées 1 et 2 et je mesure le signal aux niveau des sorties moni­teurs, là encore sans atté­nua­tion.

Mic 1 et 2

Linéa­rité : les entrées micro, avec leur sensi­bi­li­tés plus élevées, sont parfois moins linéaires. Ici, c’est à peine diffé­rent de l’en­trée ligne, à  ±0,067 dB.

Mic 1 et 2 THD

THD : Et pareil pour la THD : sous 0,002 % sur la majo­rité du spectre, et juste au dessus de 0,005 % à 10 kHz. C’est vrai­ment bien, à peine en dessous des entrées ligne, ce qui est très encou­ra­geant sur la qualité d’in­gé­nie­rie.

Rapport signal/bruit : 98,273 dB – ça baisse un peu, mais ça reste très accep­table.

Sortie casque

On reste sur les entrées Micro, mêmes niveaux de gain, sauf que l’on sort par la sortie casque non atté­nuée.

HP 1

Linéa­rité : comme d’ha­bi­tude, quelques dévia­tion dans le haut du spectre, avec un résul­tat global à ±0,469 dB. Rien d’alar­mant, certaines inter­faces font cela sur leurs entrées ligne… Sur une sortie casque, c’est beau­coup plus attendu.

HP 1 THD

THD : Là aussi, on s’at­tend à de tels résul­tats – majo­ri­tai­re­ment en dessous de 0,01 %, autour de 0,03 % à 10 kHz. On remarquera que le profil en THD de toute l’in­ter­face est très simi­laire d’une entrée/sortie à l’autre, d’où une impres­sion géné­rale assez homo­gène.

Rapport signal/bruit : 91,919 dB

Conclu­sion

Apogee Duet 3 onEn compa­rai­son avec la Duet 2 (et même en prenant en compte le fait qu’elle était déjà deve­nue compa­tible Windows) il serait diffi­cile de nier qu’avec la version 3 Apogee réus­sit le pari de faire mieux, sans pour autant chan­ger radi­ca­le­ment son produit. Les points posi­tifs notés par Red Led sur la version précé­dente (qualité de fabri­ca­tion, de design, soft­ware simple d’uti­li­sa­tion…) sont toujours présents. Mais, à cela, on peut ajou­ter des trai­te­ments sonores à l’en­re­gis­tre­ment grace à l’in­clu­sion de DSP. Plus des préam­plis et conver­tis­seurs d’une grande qualité sonore. Et, chose rare aujour­d’hui, on notera que le prix ne fait pas un bon énorme : la Duet 2 se trou­vait en maga­sin autour de 500 € à sa sortie, la Duet 3 est acces­sible autour de 600 € (et même en dessous chez certains vendeurs). En revanche, les mêmes limi­ta­tions sont toujours là : toujours pas d’en­trée-sortie numé­riques, toujours pas d’en­trée-sortie MIDI (en même temps, avec un tel format de boîtier, on se demande comment cela serait possible). Quant au câble épanouie, avec ses six gros connec­teurs… disons qu’on a connu plus pratique. La possi­bi­lité d’ajou­ter un dock est une option inté­res­sante, mais qui fait sensi­ble­ment monter le prix de l’in­ter­face, rendant le produit moins attrac­tif. En bref : Duet 3 meilleure que Duet 2 ? Oui, mais loin d’être parfaite. Encore des amélio­ra­tions possibles donc pour le construc­teur améri­cain mais, au final, force est de recon­naître les quali­tés indé­niables de cette nouvelle inter­face.

9/10
Points forts
  • Qualité audio des préamplis et convertisseurs
  • Design réussi et robuste
  • Alimentée via USB
  • DSP embarqué
  • Simplicité du Apogee Control 2
  • Traitements à l'enregistrement (EQ, Comp, Preamp)
  • Possibilité de branchement plus pratique
  • Compatible Windows et Mac
  • Prix attractif
Points faibles
  • Câble épanoui peu maniable
  • Dock payant
  • Bundle quasi inexistant
  • Pas d'E/S numérique ni MIDI
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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