Je rêve d'une Duet avec toi, en haut de la falaise rebelle... Cette semaine, on teste la version 3 de la petite Duet, la desktop toute mini de chez Apogee. Une Duet qui reprend bien des qualités de la précédente, mais ajoute quelques améliorations bien réelles. De quoi donner la fièvre au soleil ?
![Test de la Duet 3 d'Apogee : Duet au soleil](https://img.audiofanzine.com/img/fr/article/cover/4017.jpg?fm=pjpg&w=704&h=396&fit=fill&s=64a00fe5459bc030c3cc9ee529c02b8a)
Duet à la diète
Question ergonomie et look, la nouvelle Duet ne varie pas profondément par rapport à la précédente. En ce qui concerne son design, on est toujours sur une coque rectangulaire, de la taille d’un gros smartphone, avec un gros bouton encodeur cliquable au centre. Celui-ci permet de contrôler différents paramètres – nous nous attarderons sur les paramètres contrôlables lorsque nous parlerons du logiciel de contrôle. L’ancien écran OLED fait place à un affichage à LED pour les VUmètres. Autre petit changement, les entrées et sortie sont notées en toutes lettres autour de l’encodeur, et chacune est signalé par une LED lorsqu’elle est sélectionnée. Bref, rien de révolutionnaire, mais rien de négatif à signaler pour l’instant.
Jetons un oeil à la partie software…
Simplicité, j’écris ton nom
Ici, la Duet 3 s’inscrit dans la nouvelle lignée de la marque américaine : entièrement contrôlable depuis l’Apogee Control 2, qui permet en plus l’utilisation de l’ECS Channel Strip. Merci, petit DSP !
Toutefois, il est notable que le control center permet de sélectionner de nombreux paramètres qui ne sont pas contrôlables depuis l’interface elle-même. C’est la conséquence nécessaire du minimalisme : ainsi la sélection des sensibilités d’entrée (micro, ligne, instrument), la commutation des 48 volts pour les entrées micro, et bien sûr la commutation des traitements à la prise se font toutes depuis le logiciel. De même pour les sorties : différentes options (mute, dim…) ne sont selectionnable que depuis le contrôleur. L’encodeur de l’interface permet donc seulement de sélectionner l’entrée, la piste d’effet, où la sortie désirée, et de régler son niveau de gain ou d’atténuation. On aimerait pouvoir faire un peu plus, et on espère voir des développements de ce côté là dans de future émulation de la Duet.
Et le bundle ? Eh bien il n’y en a pas à proprement parler. La Duet 3 est accompagnée des traitements ECS Channel Strip, auxquels Bob Clearmountain appose sa signature : un EQ trois bandes, une compression et un préampli qui perme le contrôle d’une légère saturation de gain, avec de nombreux presets proposés. À noter : l’ECS n’est pas disponible en native avec la Duet 3, pour cela il faudra débourser (mais à un prix réduit).
Benchmark
Afin de tester l’interface, nous avons fait un benchmark avec notre fidèle APx515 d’Audio Precision (lien). Comme d’habitude, nous publions les résultats obtenus en THD, rapport signal/bruit et déviation des voies, pour les entrées et sorties analogiques. Pour toutes les configurations, je règle le gain pour obtenir le meilleur résultat possible. Dans les cas où la comparaison est éclairante, je teste avec des gains plus faibles.
Entrées lignes
J’envoie un sweep de 1 Vrms dans l’entrée 1 et 2 et je mesure le signal aux sorties moniteur 1 et 2, non atténuées.
Linéarité : ±0,071 dB, un resultat très satisfaisant, un peu en dessous de la concurrence chez Arturia par exemple (pour une somme bien plus modique), mais comparable à ce que l’on trouve chez Apollo (pour un prix bien plus élevé). Comme quoi…
THD : là c’est très bien : en dessous de 0,001 % sur une bonne partie de la courbe, et avoisinnant les 0,002 % à 10 kHz. On lève un pouce.
Rapport signal/bruit : RAS, c’est plus que suffisant à 107,319 dB
Je signale que l’on remarque la grande similarité d’une voie à l’autre : c’est peut-être encore plus important que les chiffres ci-dessus, car cela indique un effort réel de sélection des composants, donc de cohérence de l’ensemble de l’appareil.
Entrées micro
Ici j’envoie un sweep de 100 mVrms dasn les entrées 1 et 2 et je mesure le signal aux niveau des sorties moniteurs, là encore sans atténuation.
Linéarité : les entrées micro, avec leur sensibilités plus élevées, sont parfois moins linéaires. Ici, c’est à peine différent de l’entrée ligne, à ±0,067 dB.
THD : Et pareil pour la THD : sous 0,002 % sur la majorité du spectre, et juste au dessus de 0,005 % à 10 kHz. C’est vraiment bien, à peine en dessous des entrées ligne, ce qui est très encourageant sur la qualité d’ingénierie.
Rapport signal/bruit : 98,273 dB – ça baisse un peu, mais ça reste très acceptable.
Sortie casque
On reste sur les entrées Micro, mêmes niveaux de gain, sauf que l’on sort par la sortie casque non atténuée.
Linéarité : comme d’habitude, quelques déviation dans le haut du spectre, avec un résultat global à ±0,469 dB. Rien d’alarmant, certaines interfaces font cela sur leurs entrées ligne… Sur une sortie casque, c’est beaucoup plus attendu.
THD : Là aussi, on s’attend à de tels résultats – majoritairement en dessous de 0,01 %, autour de 0,03 % à 10 kHz. On remarquera que le profil en THD de toute l’interface est très similaire d’une entrée/sortie à l’autre, d’où une impression générale assez homogène.
Rapport signal/bruit : 91,919 dB