On reprend la même et on recommence ! Audient sort la nouvelle version de son interface milieu de gamme, l’iD14, déjà testée dans nos pages il y a maintenant six ans. La première question que l’on se pose, c’est logiquement : la mkII saura-t-elle ajouter des options manquantes ? Quant au rendu sonore (déjà bien apprécié à l’époque par notre cher Red Led) a-t-il évolué ?

Une chose s’est clairement améliorée, en tout cas : l’iD14 est désormais entièrement autoalimentée, même pour délivrer +48V, et cela grâce au passage à l’USB 3, sur port USB Type-C. L’auto-alimentation complète étant de plus en plus souvent offerte par la concurrence, il est bienvenu de la part d’Audient d’avoir sauté le pas.
Déballage
Du côté des accessoires, l’offre est aussi minimale que le look de l’interface : un câble USB C vers USB C et un guide de démarrage rapide. Comme nous le signalons souvent par rapport à ce genre d’interface au format nomade (même si d’un poids pas si léger, à un peu de plus de 1kg), il serait intéressant de fournir également un sac de protection.
Des faces et des boutons…
Pour ce qui est des contrôles, on part sur une disposition exactement similaire à celle de la MkI : pour chaque voie, un potentiomètre de gain, un commutateur +48 volts (dont on apprécie la rigidité, difficile de l’enclencher involontairement). À droite l’encodeur cliquable, qui contrôle l’atténuation des sorties moniteurs et casque et leurs fonctions mute ainsi que, grâce au mode « iD », le mode mono, mono+inversion de polarité, dim (-15 dB), le talkback et le ScrollControl (encodeur utilisé comme une molette de souris pour les potentiomètres virtuels), toutes options déjà présentes dans la version précédente.
Et la partie logiciel ?
De gauche à droite : vos deux entrées micro/ligne, les entrées numériques, puis les retours de la STAN. Cette console permet bien sûr de contrôler le volume et le panoramique de chaque voie, mais aussi l’affectation d’un boost (+10dB), l’inversion de phase, le groupage stéréo, en plus des habituels “solo” et “mute”. Chaque voie peut également être renommée (très bonne idée).
Afin de tester l’interface, nous avons fait un benchmark avec notre fidèle APx515 d’Audio Precision (lien). Comme d’habitude, nous publions les résultats obtenus en THD, rapport signal/bruit et déviation des voies, pour les entrées et sorties analogiques. Pour toutes les configurations, je règle le gain pour obtenir le meilleur résultat possible.
Latence : à 32 échantillons, nous obtenons une latence de 2,22 ms en entrée, et 2,49 ms en sortie. À 64 échantillons : 2,95 ms et 2,49 ms.
Résolution : 24 bits – de 44,1 à 96 kHz max
Commençons par les entrées ligne :
Déviation : tout va bien jusqu’à 5kHz, on remarque même une amélioration par rapport au modèle précédent dans le grave. En revanche, on note une baisse du signal dans l’aigu, baisse de moins de 1dB, donc rien de catastrophique. Déviation de ±0,443 dB, c’est un peu haut quand même (incomparable par exemple avec la Scarlett 2i2 G3). THD : Il y a clairement du mieux par rapport à la MkI, puisqu’on tourne en moyenne à 0,007%, sans retrouver le pic dans l’aigu de la version précédente. Incomparable cependant avec les préamplis de la iD44, mais on est vraiment dans une autre gamme. Rapport signal/bruit : bon résultat, à 105,66 dB.
Passons aux entrées micro :
Déviation : C’est bien meilleur, avec une faible déviation de ±0,089 dB.
THD : On reste sur une courbe très similaire à l’entrée ligne, située principalement autour de 0,007%. Encore une fois, ce n’est pas très bas (dans une gamme plus basse, l’EVO-4 du même constructeur fait mieux) mais ça reste très acceptable et la THD a le mérite d’être assez égale sur tout le spectre.
Rapport signal/bruit : 102,73 dB, encore une fois, c’est très bien !
Qu’en est-il de la sortie casque ?
En restant sur l’entrée micro, qui a donné de meilleurs résultats…
Déviation : ±0,325 dB, c’est-à-dire un résultat classique pour une sortie casque, avec une déviation située au dessus de 3 kHz.
THD : Là aussi, on trouve toujours des résultats similaires, autour de 0,007%… Audient a clairement le souci de la cohérence dans les choix de composants, et n’a pas lésiné sur le monitoring casque.
Rapport signal/bruit : à 100,21 dB, on ne se plaindra pas. En conclusion de ce benchmark, on a envie de reprendre ce que disait Red Led lors du test précédent : préamplis silencieux, plutôt droits, convertisseurs corrects… avec des résultats légèrement meilleurs en THD !
Conclusion
Disons le simplement : si vous aimiez la mkI, vous aimerez la mkII. Si vous n’utilisiez pas la iD14 jusqu’ici, vous pourriez vous laisser séduire… Nous savons qu’il s’agit d’une interface qui a su trouver ses aficionados, et le nouveau modèle ne viendra pas faire mentir sa popularité, d’autant plus qu’au même prix de lancement (229 euros), elle propose des options supplémentaires par rapport à l’ancien modèle, pour une taille toujours aussi compacte et en mode totalement autoalimentée (port USB 3 nécessaire, elle est gourmande). Cela en fait vraiment, à nos yeux, un outil intéressant et complet pour les home-studistes (surtout les un peu plus que débutants). Certes, la signature sonore n’a pas fortement évolué, ce qui pourra décevoir certains, mais qui peut aussi être vu comme un gage de cohérence dans la production d’Audient. Alors, oui, on retiendra quand même les critiques que nous soulevions sur le design du logiciel, qui en limitent les qualités et la praticité générale (et ne nous semblent pas être des défauts superficiels). Mais au final, tout cela pris en compte, on doit bien reconnaître de l’iD14 sait plutôt bien tirer son épingle du jeu.