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Audient iD14 mkII : performance val-iD ?
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On reprend la même et on recommence ! Audient sort la nouvelle version de son interface milieu de gamme, l’iD14, déjà testée dans nos pages il y a maintenant six ans. La première question que l’on se pose, c’est logiquement : la mkII saura-t-elle ajouter des options manquantes ? Quant au rendu sonore (déjà bien apprécié à l’époque par notre cher Red Led) a-t-il évolué ?

Test de l’interface Audient iD14 mkII : Audient iD14 mkII : performance val-iD ?

20210513_160130Toutes ques­tions impor­tantes, puisque la marque britan­nique assure avoir amélioré son choix de conver­tis­seurs, pour offrir une qualité plus proche de sa grande sœur, l’iD44. (atten­tion, cela ne signi­fie que ce sont les mêmes conver­tis­seurs). Ça tombe bien : nous l’avions testée égale­ment ! On va donc pouvoir conduire un test compa­ra­tif avec des fonde­ments solides.

Une chose s’est clai­re­ment amélio­rée, en tout cas : l’iD14 est désor­mais entiè­re­ment autoa­li­men­tée, même pour déli­vrer +48V, et cela grâce au passage à l’USB 3, sur port USB Type-C. L’auto-alimen­ta­tion complète étant de plus en plus souvent offerte par la concur­rence, il est bien­venu de la part d’Au­dient d’avoir sauté le pas.

Débal­lage

20210513_151923En ouvrant le carton, nous décou­vrons une petite inter­face desk­top au style élégant, qui reprend les grandes lignes de la version MkI en simpli­fiant quelques traits : poten­tio­mètres gris mat, logo plus sobre, boutons rétroé­clai­rés en blanc chaud. Les goûts et les couleurs… certes, mais ça nous a paru géné­ra­le­ment plus raffiné.

Du côté des acces­soires, l’offre est aussi mini­male que le look de l’in­ter­face : un câble USB C vers USB C et un guide de démar­rage rapide. Comme nous le signa­lons souvent par rapport à ce genre d’in­ter­face au format nomade (même si d’un poids pas si léger, à un peu de plus de 1kg), il serait inté­res­sant de four­nir égale­ment un sac de protec­tion.

Des faces et des boutons…

Pour ce qui est des contrôles, on part sur une dispo­si­tion exac­te­ment simi­laire à celle de la MkI : pour chaque voie, un poten­tio­mètre de gain, un commu­ta­teur +48 volts (dont on appré­cie la rigi­dité, diffi­cile de l’en­clen­cher invo­lon­tai­re­ment). À droite l’en­co­deur cliquable, qui contrôle l’at­té­nua­tion des sorties moni­teurs et casque et leurs fonc­tions mute ainsi que, grâce au mode « iD », le mode mono, mono+in­ver­sion de pola­rité, dim (-15 dB), le talk­back et le Scroll­Con­trol (enco­deur utilisé comme une molette de souris pour les poten­tio­mètres virtuels), toutes options déjà présentes dans la version précé­dente.

20210513_160059Au centre, le même VU-mètre à LED (2X8) et une LED de signa­li­sa­tion de connexion USB. Le VU-mètre possède une double fonc­tion : il permet à la fois de visua­li­ser la modu­la­tion du mix sélec­tionné et d’in­diquer le réglage de l’at­té­nua­tion de sortie (casque ou moni­teurs). Lorsque l’on règle ce niveau, les VU-mètres indiquent tempo­rai­re­ment le réglage effec­tué, puis recom­mence à modu­ler avec le signal. Cela nous inspire une critique : il aurait été inté­res­sant d’ins­tal­ler un LED bico­lore (blanc-rouge) au niveau 0 dB. En effet, si, durant l’écoute, on monte le niveau de sortie au maxi­mum, les dernières LED s’éclairent momen­ta­né­ment en rouge (pour indiquer qu’on a atteint le mini­mum d’at­té­nua­tion). Problème : cela donne l’im­pres­sion que l’on cause un pic de satu­ra­tion, puisqu’il serait indiqué… exac­te­ment pareil ! Bien sûr, on s’y habi­tue, mais l’af­fi­chage devrait toujours se faire selon des normes, qui permettent à tous les utili­sa­teurs une recon­nais­sance rapide. C’est un peu domma­ge…

20210513_160113Passons en revue les entrées et sorties. Face avant : on trouve une entrée instru­ment dédiée, à gauche, et deux sorties casque montées en paral­lèle – une au format 6,35, l’autre au format 3,50.  En face arrière, Audient a ajouté des options bien­ve­nues : on trouve toujours les deux entrées micro/ligne sur combo Jack TRS/XLR, mais le construc­teur a multi­plié les options de sortie, avec une seconde paire de jack TRS (3 et 4) qui permettent soit le bran­che­ment d’une seconde paire d’en­ceintes, soit le moni­to­ring d’un second mix, contrô­lable depuis l’ap­pli­ca­tion iD. À côté, les entrées numé­riques et le port USB-C. Une remarque : pas de chan­ge­ment depuis la mkI, les sorties ne sont pas fixées sur le châs­sis, ce qui appor­te­rait une meilleure soli­dité d’en­semble.
Et la partie logi­ciel ?

MIXER 1L’in­ter­face est petite mais très bien complé­tée par un logi­ciel assez remarquable. En effet, la console iD Mixer a pour fonc­tion de gérer le moni­to­ring du signal, en sortie de STAN, et permet égale­ment le contrôle de certaines options de l’in­ter­face (en parti­cu­lier l’as­si­gna­tion du bouton iD). Ses contrôles n’ont donc aucun effet sur les réglages effec­tués dans votre STAN.

De gauche à droite : vos deux entrées micro/ligne, les entrées numé­riques, puis les retours de la STAN. Cette console permet bien sûr de contrô­ler le volume et le pano­ra­mique de chaque voie, mais aussi l’af­fec­ta­tion d’un boost (+10dB), l’in­ver­sion de phase, le grou­page stéréo, en plus des habi­tuels “solo” et “mute”. Chaque voie peut égale­ment être renom­mée (très bonne idée).

ROUTINGLes masters de sortie sont au nombre de trois : prin­ci­pal, plus deux mix Cue (un de plus que dans la version précé­dente), tous renom­mables et écou­tables en “solo”, pour effec­tuer des compa­rai­sons rapides. Bref, c’est simple mais complet.

Sauf que là aussi, au niveau des codes couleurs, c’est un peu confus… En audio, un visua­li­seur de modu­la­tion a géné­ra­le­ment un code clair (une couleur froide – vert – jusqu’à 0, puis orange ou jaune dans une zone suppor­tant des pics occa­sion­nels, puis rouge dès le seuil de satu­ra­tion). Ici, tous les indi­ca­teurs fonc­tionnent sur un système graduel allant du vert au rose, en passant par le jaune (avant 0dB) puis l’orange (après 0dB) pour arri­ver dans le rose avant la limite de satu­ra­tion. Bien sûr, il y a un indi­ca­teur de satu, mais l’af­fi­chage nous a semblé, malgré cela, plus joli que pratique.

MIXER 2

Pour finir un panneau de commande de routing permet d’as­si­gner les sorties de vos mix, votre format d’en­trée numé­rique (ADAT ou S/PDIF), votre niveau de Dim et le pano­ra­mique des signaux mono.

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion (lien). Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Latence : à 32 échan­tillons, nous obte­nons une latence de 2,22 ms en entrée, et 2,49 ms en sortie. À 64 échan­tillons : 2,95 ms et 2,49 ms.

Réso­lu­tion : 24 bits – de 44,1 à 96 kHz max

Commençons par les entrées ligne : 

TEST 1

TEST 2

Dévia­tion : tout va bien jusqu’à 5kHz, on remarque même une amélio­ra­tion par rapport au modèle précé­dent dans le grave. En revanche, on note une baisse du signal dans l’aigu, baisse de moins de 1dB, donc rien de catas­tro­phique. Dévia­tion de ±0,443 dB, c’est un peu haut quand même (incom­pa­rable par exemple avec la Scar­lett 2i2 G3).

THD : Il y a clai­re­ment du mieux par rapport à la MkI, puisqu’on tourne en moyenne à 0,007%, sans retrou­ver le pic dans l’aigu de la version précé­dente. Incom­pa­rable cepen­dant avec les préam­plis de la iD44, mais on est vrai­ment dans une autre gamme.

Rapport signal/bruit : bon résul­tat, à 105,66 dB.

Passons aux entrées micro : 

TEST 3

TEST 4

Dévia­tion : C’est bien meilleur, avec une faible dévia­tion de ±0,089 dB.

THD : On reste sur une courbe très simi­laire à l’en­trée ligne, située prin­ci­pa­le­ment autour de 0,007%. Encore une fois, ce n’est pas très bas (dans une gamme plus basse, l’EVO-4 du même construc­teur fait mieux) mais ça reste très accep­table et la THD a le mérite d’être assez égale sur tout le spectre.

Rapport signal/bruit : 102,73 dB, encore une fois, c’est très bien !

Qu’en est-il de la sortie casque ?

TEST 5

TEST 6

En restant sur l’en­trée micro, qui a donné de meilleurs résul­tats…

Dévia­tion : ±0,325 dB, c’est-à-dire un résul­tat clas­sique pour une sortie casque, avec une dévia­tion située au dessus de 3 kHz.

THD : Là aussi, on trouve toujours des résul­tats simi­laires, autour de 0,007%… Audient a clai­re­ment le souci de la cohé­rence dans les choix de compo­sants, et n’a pas lésiné sur le moni­to­ring casque.

Rapport signal/bruit : à 100,21 dB, on ne se plain­dra pas.

En conclu­sion de ce bench­mark, on a envie de reprendre ce que disait Red Led lors du test précé­dent : préam­plis silen­cieux, plutôt droits, conver­tis­seurs corrects… avec des résul­tats légè­re­ment meilleurs en THD !



Conclu­sion

Disons le simple­ment : si vous aimiez la mkI, vous aime­rez la mkII. Si vous n’uti­li­siez pas la iD14 jusqu’ici, vous pour­riez vous lais­ser sédui­re… Nous savons qu’il s’agit d’une inter­face qui a su trou­ver ses aficio­na­dos, et le nouveau modèle ne vien­dra pas faire mentir sa popu­la­rité, d’au­tant plus qu’au même prix de lance­ment (229 euros), elle propose des options supplé­men­taires par rapport à l’an­cien modèle, pour une taille toujours aussi compacte et en mode tota­le­ment autoa­li­men­tée (port USB 3 néces­saire, elle est gour­mande). Cela en fait vrai­ment, à nos yeux, un outil inté­res­sant et complet pour les home-studistes (surtout les un peu plus que débu­tants). Certes, la signa­ture sonore n’a pas forte­ment évolué, ce qui pourra déce­voir certains, mais qui peut aussi être vu comme un gage de cohé­rence dans la produc­tion d’Au­dient. Alors, oui, on retien­dra quand même les critiques que nous soule­vions sur le design du logi­ciel, qui en limitent les quali­tés et la prati­cité géné­rale (et ne nous semblent pas être des défauts super­fi­ciels). Mais au final, tout cela pris en compte, on doit bien recon­naître de l’iD14 sait plutôt bien tirer son épingle du jeu.

8/10
Points forts
  • Autoalimentée
  • Logiciel console très complet et pratique
  • Plus de mix CUE
  • Plus de sorties
  • THD améliorée
  • Diversité des entrées
  • Bouton iD toujours aussi pratique
Points faibles
  • Toujours pas de traitements internes
  • Code couleur du logiciel confus
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

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