Il y a deux ans et demi, nous testions la 18i20 2nd Gen sur Audiofanzine, et encore trois ans auparavant, la première mouture passait sous les mains de votre serviteur. C’est vous dire si l’histoire entre AF et la série Scarlett est longue, et pour tout vous avouer, nous n’avons jamais été déçus par la belle. Et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer…
Le test de la précédente génération étant toujours en ligne sur votre site préféré, nous allons nous attarder sur les nouveautés de cette version 2019 avant d’attaquer la partie benchmark.
À l’instar de la 2i2 testée il y a peu, la 18i20 change aussi légèrement son design pour quelque chose de plus brillant en façade, et d’un peu plus classe d’une manière générale, même si les goûts et les couleurs… Quoi qu’il en soit l’interface reste rouge et noire, et la première différence visible se situe au niveau des pads qui sont désormais présents sur toutes les entrées analogiques, au lieu des deux premières auparavant. Les autres nouveautés concernent la partie monitoring avec les arrivées d’un bouton Alt afin d’activer une deuxième paire d’enceintes de référence et d’un bouton Talkback qui activera le micro situé en façade (le petit trou sous les deux premières entrées combo XLR/jack 6,35 mm). C’est tout au rayon nouveautés pour la face avant, mais ces deux nouvelles fonctions seront assurément utiles pour les home-studistes avancés. À l’arrière, au jeu des deux différences, on note l’arrivée du connecteur USB-C (rassurez-vous, un câble vers de l’USB 2 « classique » est fourni dans la boite) et surtout d’une paire supplémentaire d’entrées/sorties ADAT optiques, ce qui permet de monter jusqu’à 96 kHz sur les 8 E/S. C’est un ajout clairement non-négligeable ! Côté logiciel, on voit apparaitre la fonction loopack, permettant d’enregistrer une source interne, par exemple le son de votre navigateur. Sympa et utile
Tout comme la 2i2, on note l’arrivée de la fonction AIR sur toutes les entrées analogiques. Elle ne sera en revanche activable que via la partie logicielle que nous connaissons déjà bien, une vidéo étant disponible dans le test de la 18i20 2nd Gen..
Cette fonction AIR permet de modifier la réponse en fréquences des préamplis afin de modéliser les caractéristiques de ceux à transformateurs, les modèles ISA de la marque anglaise. Comme sur les Clarett, cela augmente les hautes fréquences à partir de 1 kHz (jusqu’à 2,2 dB à 10 kHz) et diminue les basses fréquences en dessous (jusqu’à –2 dB à 30 Hz), le tout saupoudré de distorsion en bas et milieu de spectre. Nous avons mesuré tout ça :
Nous arrivons déjà à la fin de la liste des nouveautés, qui restent peu nombreuses, mais très utiles. Reste maintenant à voir si côté benchmark il y a eu des changements…
Mais avant, on regarde du côté du bundle qui reste toujours impressionnant pour une interface de ce prix, avec Pro Tools First Focusrite Creative Pack, Ableton Live Lite, XLN Audio Addictive Keys, Softube Time and Tone Bundle, Focusrite Red Plug-in Suite et Focusrite Plug-in Collective. Ce n’est pas une nouveauté, mais c’est un argument de poids pour la 18i20.
Benchmark
Nous avons réglé la mémoire tampon au minimum (32 échantillons) afin d’obtenir la meilleure latence : 3,58 ms en entrée et 2,34 ms en sortie (à 96 kHz). Ces résultats sont classiques pour une interface USB, rien à signaler de ce côté-là.
Afin de tester l’interface, nous avons fait des benchmarks avec notre APx515 d’Audio Precision, et nous allons pouvoir comparer les résultats à ceux obtenus avec les interfaces que nous avons précédemment testées.
Voici les résultats obtenus avec les niveaux ligne :
Avec une déviation de ±0,022 dB, la 18i20 3G fait encore mieux qu’avant (±0,057 dB), et se place au niveau des meilleures. Vu son prix, c’est tout simplement excellent.
La distorsion s’améliore aussi dans le bas du spectre et les moyennes fréquences, oscillant entre 0,001 et 0,002 % au lieu de 0,002 et 0,005 % auparavant.
Si la deuxième génération obtenait déjà de très bons résultats, la 3e trouve le moyen d’améliorer tout ça. Les convertisseurs font très bien le job !
Avec les entrées micro et le gain réglé sur 34 dB (sur 56 dB disponibles), la déviation trouve le moyen de baisser encore un peu (±0,014 dB), ce qui est vraiment un excellent résultat, même pour du haut de gamme. Pas de surprise non plus côté distorsion, la barre des 0,005 % n’est franchie qu’une seule fois, aux alentours de 15 kHz. On peut donc affirmer sans problème que les préamplis sont transparents. Toujours avec ce réglage de gain, le rapport signal/bruit est de 100 dB, ce qui très légèrement mieux que la génération précédente (99 dB).
L’entrée DI présente aussi de très bons résultats (±0,021 dB de déviation et distorsion autour de 0,01 %) et on note sur la sortie casque, à l’instar de la 2i2, une légèrement atténuation dans le bas du spectre avec la distorsion qui va avec. La puissance est en revanche plus élevée que sur la 2i2 (peut-être grâce à l’alimentation externe ?) et permettra d’utiliser des casques avec des impédances un peu plus élevées.
Conclusion
Vous l’aurez deviné, la 18i20 2e génération étant déjà une excellente interface dans sa catégorie, la 3e génération enfonce le clou avec l’arrivée de la fonction AIR sur toutes les entrées analogiques, un micro Talkback intégré et la possibilité de brancher une paire d’enceintes alternative, tout en améliorant ses convertisseurs et préamplis et ses possiblités en ADAT… Son seul petit défaut concerne ses sorties casques qui disposent d’une légère atténuation et distorsion dans le bas du spectre. Mais vu que le reste est pour ainsi dire parfait, difficile de trop lui en vouloir.
Tarif public à partir de 499 €