Nous avions testé il y a un peu plus de trois ans la Scarlett 18i20 et il y a environ deux ans la Scarlett Solo de Focusrite, des interfaces d’entrée de gamme sympathiques, mais dotées de préamplis un peu faiblards et présentant une latence un peu élevée. La concurrence dans ce secteur devenant de plus en plus féroce, le constructeur anglais se devait de réagir rapidement. C’est chose faite avec cette deuxième génération de Scarlett, promettant de meilleurs préamplis, convertisseurs et temps de latence. Nous allons vérifier tout cela !
D’un point de vue extérieur, rien n’a changé sur cette 18i20 deuxième génération par rapport à la première, je vous invite donc à relire l’article de 2013 qui reste d’actualité pour tout ce qui concerne la connectique (les entrées et sorties), les potards ou autres LEDs en façade.
Pour la partie logicielle, exit le vieillissant MixControl, bonjour le simple et accessible Focusrite Control, que nous avons déjà croisé lors des tests des RED 4Pre et Clarett 8 Pre. Nous avions d’ailleurs pour l’occasion fait une petite vidéo :
Finalement, la seule interrogation concernant cette deuxième génération de Scarlett 18i20 se situe au niveau des performances audio, le constructeur promettant du mieux à tous les étages.
Benchmark
Nous avons réglé la mémoire tampon au minimum (32 échantillons) afin d’obtenir la meilleure latence : 2,93 ms en entrée et 2,59 ms en sortie (à 96 kHz). Ces résultats sont les mêmes que sur les dernières interfaces audionumériques USB d’entrée de gamme testées ici (Audient iD4, Zoom U-44, M-Audio M-Track 2X2 et PreSonus StudioLive AR12 USB). Elles doivent toutes utiliser le même contrôleur, rien de bien surprenant à cela.
Afin de tester l’interface, nous avons fait des benchmarks avec notre APx515 d’Audio Precision, et nous allons pouvoir comparer les résultats à ceux obtenus avec les interfaces que nous avons précédemment testées.
Voici les résultats obtenus avec les niveaux ligne :
Avec une déviation de ±0,057 dB, la 18i20 nouvelle génération fait mieux que la Scarlett Solo première du nom (±0,095 dB) ou encore la M-Track 2X2 testée il y a peu (±0,174 dB). Ce résultat est vraiment très bon si on prend en compte le prix de l’interface (moins de 400 €) et le nombre d’entrées/sorties qu’elle propose. Finalement, elle n’est pas si loin des meilleures interfaces que nous ayons testées (aux alentours des ±0,02 dB).
Avec un ratio de distorsion harmonique ne passant que rarement les 0,005 %, c’est légèrement moins bien que la M-Track 2X2 qui reste en dessous des 0,003 %, mais c’est un résultat tout à fait honnête.
Passons maintenant aux préamplis qui offrent désormais un gain allant jusqu’à 60 dB, ce qui est beaucoup mieux qu’avant (plutôt aux alentours de 47 dB) et plus conforme à ce qui se fait actuellement dans le domaine des interfaces d’entrée de gamme.
Avec le gain réglé sur 34 dB, la déviation passe à ±0,075 dB, ce qui est encore un très bon résultat, meilleur que la Scarlett Solo première gen (±0,129 dB) et la M-Track 2X2 (±0,139 dB). Pour de l’entrée de gamme, il n’y a vraiment rien à redire. La distorsion quant à elle n’évolue pas, ce qui est aussi de très bon augure, la barre des 0,005 % n’étant jamais franchie. Elle fait un peu mieux que la M-Track 2X2. Avec ce réglage, le rapport signal/bruit est de 99 dB, ce qui est mieux que toutes les interfaces bas de gamme que nous avons testées (M-Track 2X2 : 93dB, Scarlett Solo : 87 dB).
Vu le prix et les entrées/sorties disponibles, il n’y a vraiment rien à redire sur les performances audio qui sont vraiment très bonnes. On commence même à se rapprocher des meilleures avec certains résultats (mais sans jamais les atteindre), c’est dire ! Il est à noter que les performances restent les mêmes, d’après le constructeur, jusqu’à la 6i6 et sont légèrement à la baisse à partir de la 2i4 jusqu’à la Solo. Si vous faites assez de bruit, votre serviteur pourra éventuellement tester un de ces deux modèles…
Conclusion
Focusrite n’a décidément pas l’intention de laisser sa place sur le marché des interfaces audio d’entrée de gamme. En effet, cette seconde génération de Scarlett tient toutes ses promesses avec des performances audio revues à la hausse, aussi bien au niveau des convertisseurs que des préamplis. Cerise sur le pompon, la latence redevient normale et la partie logicielle est passée par la case chirurgie esthétique. Soit, il n’y a toujours pas de traitements intégrés, mais cela reste (très) rare dans cette fourchette de prix et le bundle a été amélioré. Non, vraiment, il n’y a plus grand-chose à reprocher à cette nouvelle Scarlett 18i20…