Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
wildchild666
Chroniques Martiennes, de Ray Bradbury : bof, je suis même pas allé jusqu'à la fin, c'est ptet la forme de nouvelles qui m'a lassé. J'avais pourtant beaucoup aimé Farenheit 451.
Ravage, de Barjavel : oui, c'est le 3e roman que je lis de lui et chaque fois ses longues descriptions m'emportent. La fin est un peu longuette, on avait compris le propos avant de nous l'exposer autant.
Et là j'ai commencé (et je pense finir très rapidement tellement j'accroche) La Folle Allure, de Christian Bobin. Une pote ne jure que par lui, je n'en fais souvent qu'à ma tête et n'écoute pas trop les conseils des autres en matière d'art en général. Force est de constater que j'avais bien tort sur ce coup. C'est d'une poésie, d'une douceur, j'aurais pas cru moi qui aime bien les récits un peu cyniques.
Autre délire : Langues, Linguistique, politique de Noam Chomsky. Toujours été attiré par la linguistique, par contre quand il est trop question de technique sémantique pure, faut avouer que j'ai pas les épaules.
Bref, un livre qu'il est cool quand bien même un peu chiant.
- Vous êtes contre tout ce qui a été fait depuis la dernière guerre...
- Vous vous trompez de date. Je suis contre tout ce qui a été fait depuis Adam
Anonyme
Pictocube
Roald Dahl ![]()
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
wildchild666
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Anonyme
wildchild666
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Anonyme
Will Zégal
Ravage, de Barjavel : oui, c'est le 3e roman que je lis de lui et chaque fois ses longues descriptions m'emportent. La fin est un peu longuette, on avait compris le propos avant de nous l'exposer autant.
Je me souviens d'avoir trouvé ce bouquin passionnant à lire et la fin d'une mentalité à gerber. Pourtant, j'aime bien Barjavel.
Je viens de lire "Cher pays de notre enfance" de Étienne Davodeau (à qui l'on doit l'excellent "Lulu femme nue" et Benoît Collombat (ancien grand reporter à France Inter, entre autres).
Original (pour moi en tous cas) : entre enquête journalistique et livre d'histoire sous forme de BD
C’est la mort du juge Renaud, à Lyon, le 3 juillet 1975, premier haut magistrat assassiné depuis la Libération. Ce sont des braquages de banques, notamment par le fameux gang des Lyonnais, pour financer les campagnes électorales du parti gaulliste au pouvoir. Ce sont les nombreuses exactions impunies du SAC (le Service d’Action Civique), la milice du parti gaulliste, dont la plus sanglante fut la tuerie du chef du SAC marseillais et de toute sa famille à Auriol en 1981 (ce massacre aura bouleversé la France entière, et aura entraîné la dissolution du SAC par le parlement en août 1982). C’est l’assassinat de Robert Boulin, ministre du Travail du gouvernement de Raymond Barre, maquillé en suicide grossier dès la découverte du corps dans cinquante centimètres d’eau, le 30 octobre 1979, dans un étang de la forêt de Rambouillet. Ce sont 47 assassinats politiques* en France sous les présidences de Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing ! Avec, en arrière plan, le rôle actif joué par le SAC, la milice gaulliste engagée alors dans une dérive sanglante. C’est une page noire de notre histoire soigneusement occultée, aujourd’hui encore. En nous faisant visiter les archives sur le SAC, enfin ouvertes, en partant à la rencontre des témoins directs des événements de cette époque – députés, journalistes, syndicalistes, magistrats, policiers, ou encore malfrats repentis –, en menant une enquête approfondie et palpitante, Étienne Davodeau et Benoît Collombat nous font pénétrer de plain-pied dans les coulisses sanglantes de ces années troubles et nous convient à un voyage étonnant, instructif et passionnant à travers les heures sombres de la Ve République.
Je recommande très très chaudement. Visiblement très bien documenté, passionnant à lire et édifiant !
Pictocube
+1 c'est pas mal mais j'étais déçu quand même, c'est pas le meilleur Davodeau je dirai, un peu trop reportage, pas assez dessin.
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Will Zégal

C'est super dur d'en parler. C'est un western, mais hors normes, sans qu'il semble pourtant rien avoir d'original, à part la façon merveilleuse dont c'est écrit.
On a les histoires de différents personnages, tous plus truculents les uns que les autres, qui s'emmêlent pour se retrouver dans une ville en constitution dans l'ouest américain à l'époque des pionniers.
J'ai du mal à en dire tellement plus. Mais je vous en recommande très, très fortement la lecture. Pour moi, ça a été une véritable découverte d'auteur et d'écriture, comme lorsque j'ai découvert Damasio ou Beauverger.
oryjen
La très étrange histoire d'un père à côté de la plaque et d'un fils qui n'en peut plus de ces situations tordues générées par un père faible et foireux.
Sur fond d'Alaska, une sorte de huis-clos en pleine nature hivernale.
Une écriture tendue et ramassée (au moins la traduction), qui échappe plaisamment à l'espèce de "style américain passe-partout" qui est plus ou moins enseigné dans les universités américaines depuis Faulkner et Dos Passos.
Vers la fin un détail que je tairai ici dévoile que cette terrible histoire est sans doute une tentative d'autobiographie romancée, en manière d'oubli, ou de pardon, ce qui soudainement confère à ce court roman un parfum troublant et une réelle portée.
C'est vite lu, je vous le recommande vivement.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Anonyme

Une petite ville dans la France de l'après-guerre."Les plaisirs de Corée" c'est le nom d'une petite bande de collégiens ou de lycéens. Ils ont leurs rites, leurs règles, leur mythologie, leur éthique, leur géographie locale.
Tout ça sera un peu bouleversé avec l'arrivée de Dora, une fille un peu plus âgée qu'eux.
On résume habituellement ce livre par la fascination de jeunes adolescents pour une affiche
coloniale représentant une femme noire aux seins nus portant sur sa tête une corbeille de fruits
du Congo, et par extension, l'exotisme, le lointain, l'aventure loin de cette petite ville de province. Ce n'est pas totalement faux mais pour ma part je trouve qu'un court passage du livre résume bien mieux l'idée:
"Nous étions partisans décidés du mystère, mais d'un mystère docile et sûr. Où il manquait nous en mettions, et là où il était nous ne l'apercevions pas. Il faut longtemps dans l'existence avant de bien situer les mystères. Encore changent-ils toujours de place.[...]Il faut toujours faire bien attention aux démons familiers qu'on lâche dans le monde en les chargeant de missions de confiance. Il faut bien s'assurer de leur docilité."
Je crois que cette citation suffit à donner une petite idée du style de l'auteur. Je ne connais pas les auteurs français actuels mais je crois que plus personne n'écrit ainsi. Il y a quelque chose de faussement léger, de réellement profond. C'est plein de poésie avec des formules dont lui seul a le secret:
"Il lui en resta quelque chose pour la vie, comme à ces gens qui demeurent boiteux d'avoir servi de route à la foudre."
Il y a aussi quelques zeugma:
"Mme Lamourette [...]une dame qui avait de l'âme et les cheveux frisés."
"Sylvio Marina, l'artisan-poète [...]entretenait dans ses vers une atmosphère de panique dans les esprits
et la grammaire."
Au début je me demandais ce que je lisais. Ça n'avait "pas de sens". Puis, petit à petit, la petite musique de Vialatte s'est mise en place, envoûtante. Le littérale et le figuré s'entrelacent et proposent une trame originale dans une langue exotique. Il est vraiment difficile de parler de ce livre puisque tout ce qui passe dans les mots renvoie à ce qui se passe de mots. Par bonheur le livre est assez long et on s'y replonge avec plaisir, jubilant à l'idée de la prochaine fulgurance qui suscitera un satori littéraire, du moins si on est sensible à ce style.
Une dernière citation très belle:
Le destin passe dans nos vies avec des semelles de feutre. Il se cache en ne se masquant pas. Ce qui empêche de l'identifier, ce sont ces gestes si quotidiens, cette absence de mystère et de cérémonie. On ne le reconnaît qu'une fois passé. Il faut donc excuser les enfants romanesques qui s'attendent à le voir venir entouré de foudres et d'éclairs, de ne pas sentir quand il arrive, quand sa main saisit leur poignet sous leur pèlerine de collégien, d'un geste qui laissera des traces."
Je voudrais vous le présenter mieux que ça mais je ne saurai pas le faire. Je ne peux que vous encourager à vous en munir pour quelques soirées d'Automne ou d'Hiver.
[ Dernière édition du message le 07/10/2016 à 11:28:12 ]
Anonyme
Raoul Cérusier, parisien, trentenaire, marié, deux enfants, arrive au guichet d'une administration.
Il doit joindre deux photos d'identité à son dossier. La guichetière lui fait remarquer que les photos
ne correspondent pas à son visage. Un peu surpris ils demandent l'arbitrage des autres membres du personnel.
Non, décidément, le monsieur qui est là devant n'est pas celui figurant sur les photos. Il en aura la confirmation
quelques minutes plus tard à la faveur d'un reflet dans un miroir.
Le livre est paru en 1941, on peut donc situer l'histoire dans cette période-là.
Si ça ne m'a pas autant bluffé que "Les tiroirs de l'inconnu" ou "La Jument Verte",
c'est essentiellement à cause du style qui m'a semblé moins marqué.
Par la suite j'ai appris que le récit est d'abord paru sous la forme d'un feuilleton, ceci expliquant
peut-être cela. Mais l'auteur ne se moque pas du lecteur et j'ai pris un grand plaisir à lire ce qui se présente comme une comédie mais qui va en fait bien plus loin que ça, posant des questions sur l'influence de l'apparence sur la perception, l'objectivité, l'altérité, que ce soit dans notre for intérieur mais aussi dans les rapports aux autres et tout particulièrement le couple.
Une petite citation pour finir:
Je retrouvais une idée qui m’avait hanté lorsque j’étais enfant : le monde feignait d’exister et, si je pouvais me retourner assez vite, je ne retrouverais derrière moi que le néant.
[ Dernière édition du message le 10/10/2016 à 09:59:27 ]
sqoqo
Je l'avais lu il y a longtemps et j'avais aimé aussi.
Me laissant une impression de fine douceur mélancolique..un peu comme ( dans un autre style ) André Dhôtel
Will Zégal
Il y a aussi quelques zeugma
Anonyme
Perso j'avais absolument pas aimé ses autres bouquins, mais celui là est quand même foutrement lol, en plus d'être un superbe et intéressant reportage sur l'immédiat après WW II.
Anonyme
Kumo, t'as déjà lu Uranus ?
Non mais il est dans ma pile.
Anonyme
Will Zégal
http://www.jesuites.com/cyberboutik/etudes/e3936/e3936rh6.jpg
Anonyme
Parfois j'ai l'impression que le 10 septembre 1977, date de la dernière exécution d'un être humain en France par décision de l'état, c'était il y a plusieurs siècles tellement ça parait loin.
Pictocube
+1
Mon je lis Limonov de Carrère, c'est plutôt agréable.
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
sqoqo
D'une justesse formidable. Il m'avait vraiment touché.
Limonov, pas mal, mais m'a paru plus quelconque.
Will Zégal
ça fait un peu froid dans le dos, d'ailleurs, surtout quand il parle de son client Bontemps, guillotiné alors qu'innocent de l'homicide volontaire dont il était accusé....
Innocent et reconnu innocent par le tribunal, si je me souviens bien, ou en tous cas innocence démontrée par A+B devant le tribunal. Mais condamné comme complice de Buffet qui lui avait tué et voulait passer à la guillotine.
[edit] : wikipedia confirme :
La cour juge que, bien que n'ayant pas tué, Bontems est complice des assassinats de Buffet. Elle ne lui reconnaît pas de circonstances atténuantes et les condamne tous deux à la peine de mort.
Par contre, la relation du procès Buffet / Bontemps, c'est plutôt dans "l'Exécution". Il me semble que l'exécution de Bontemps elle-même ouvre "l'Abolition", mais je ne me souviens plus s'il détaille beaucoup l'histoire de Bontemps, juste le déroulement de l'exécution (une horreur).
[ Dernière édition du message le 11/10/2016 à 14:44:13 ]
Anonyme

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