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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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5501
Si tu préfères la SF, attaque par le cycle d'Ender.

Pour ce qui est du fantastique, je ne suis souvent pas fan, mais avec Orson Scott Card, on est plus dans le fantastique famille SF que dans Stephen King.
5502
Citation de dana12 :
Depuis que mrPESSOA ne met plus les liens de ses nouvelles, je ne vais plus les lire. Ce matin, je me suis souvenu de son engagement à écrire une histoire par semaine et j'ai rattrapé mon retard (2 lectures, c'est un retard assez court).


Ces derniers jours ont été parfois pénibles, mouvementés, et l'ordi planté m'a aussi planté le moral. Bref... Ce qui ne m'a pas empêché de laisser des posts tout à fait dispensables sur AF via mon téléphone...

Voici un lien vers la dernière histoire : http://histoirehebdo.blogspot.bg/2017/02/une-vengeance-parfaite.html

_________________

En ce qui concerne Orson Scott Card : c'est clair qu'il y a une parenté entre la structure de Sonate sans accompagnement et La félicité ! Après, les histoires restent très différentes, la mienne étant plutôt désenchantée et grinçante, celle de Orson très poétique et avec une morale assez grandiose. (oui, j'adore Orson)

Encore quelques mots à propos d'Orson, qui n'est pas un modèle littéraire pour moi, mais dont j'admire le génie et le souffle. Savez-vous que le rédac chef de la revue où débuta Orson se rappelle encore les retours enthousiastes et émus aux larmes de ses seconds qui lui transmettaient les écrits du très jeune Orson ? Il y a de quoi, ce Mormon sait vous prendre aux trippes !

Ses premiers romans, quoique maladroits, sont pleins des qualités d'Orson : Espoir-du-Cerf, Les Maîtres chanteurs, Une planète nommée Trahison. Pour qui aime la SF et la fantasy, je les recommande.

Mais que dire alors de La stratégie Ender et de La voix des morts, deux chefs d'oeuvre de la SF ? Ceux-là je ne les recommande pas, j'ordonne tout simplement de les lire comme des incontournables !

Après j'aime bien La Geste Valois (de la SF très poétique), Terre des Origines (5 volumes écrits dans un style bâclé...) et un peu moins les Chroniques d'Alvin le Faiseur (de la Fantasy "historique" au temps des Indiens et des Cowboys).

Enfin, je n'aime plus trop les dernières productions de cet auteur : style bâclé et recyclage de ses recettes sans le souffle habituel et l'imagination lyrique et la poésie... Je suis assez perplexe aussi devant les accusations de collègues sur les habitudes d'Orson d'organiser des ateliers d'écriture pour piller les idées de ses disciples (recherche à faire, j'ai lu ça ya un moment sur Internet).

Au final, il reste quand même un de mes 2 ou 3auteurs préférés en SF.

En espérant ne pas trop vous avoir gonflés avec mon autobiographie en forme de Orson et Moi... :-D
5503
Du tout :bravo:

Citation :
Mais que dire alors de La stratégie Ender et de La voix des morts, deux chefs d'oeuvre de la SF ? Ceux-là je ne les recommande pas, j'ordonne tout simplement de les lire comme des incontournables !

J'ai offert "La voix des morts" à ma frangine à Noël. Elle n'est pas trop SF, à part quelques BD (Bilal notamment). Je suis tombé sur le bouquin chez un bouquinste et je me suis dit que j'allais tenter le coup de le lui offrir en petit cadeau bonus.
Le premier janvier, avec son SMS de voeux, elle me remerciait en me disant qu'elle avait adoré, que ça l'avais bouleversée et qu'elle l'avait filé à sa fille pour qu'elle le lise.
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Me rends compte que je ne connais pas..
La stratégie Ender : vu que le film

Et la voix des morts : bon, je me le note.
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La stratégie d'Ender, la bande annonce comme les critiques m'ont fait renoncer à aller voir le film. Je serais intéressé de savoir ce qu'en pense quelqu'un qui n'a pas lu le bouquin.
Par contre, j'imagine que connaître la fin doit faire hélas perdre une partie de la saveur du bouquin. Qui vaut quand même largement le coup d'être lu vu que c'est le genre de livre qu'on relit avec plaisir.
5506
Je l'ai vu il y a un moment...
Il m'avait fait plutôt bonne impression, à part peut être le défaut d'un certain nombre de films "récents" de SF : un angle de vue un peu ado.

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C'était bien ce que m'avait laissé penser la BA : un film pour ados.
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Je n'ai vu que le film et si il adopte effectivement l'angle de vue d'un ado ça n'en fait pas nécessairement un film pour ado.
J'imagine bien sûr que l'adaptation n'est pas totalement fidèle.
Cependant, pour ce qui me concerne j'avais senti que le film avait quelques chose de plus qu'un banal scénario type blockbuster de SF.
Ce n'est qu'en me renseignant après le visionnage que j'ai découvert qu'il s'agissait d'une adaptation d'un roman et que je lirai le roman et ses suites si j'en ai l'occasion.
5509
mrPESSOA : je suis content de savoir que la parenté entre ton histoire et Sonate sans accompagnement n'est pas fortuite. D'abord, j'ai aimé cette histoire, ensuite, en l'évoquant ici, Will et toi me font comprendre que je suis passé à côté d'Orson Scott Card, dont je n'ai lu que cette nouvelle.
Je lis très peu en ce moment (j'ai des périodes comme ça) mais je sais que je vais pouvoir découvrir des trucs sympas quand la pression du job se fera moins sentir et que j'aurai la tête à l'évasion. icon_bravo.gif

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

5510
J'ai honte, je n'ai lu que le premier tome du cycle d'Ender ... mais je vais ratrapper ça !!
et c'est noté pour "La voix des morts" !

Long Live Rock'n Roll (Rainbow)

5511
x
Hors sujet :
Citation de kumo :
Je n'ai vu que le film et si il adopte effectivement l'angle de vue d'un ado ça n'en fait pas nécessairement un film pour ado.

Clairement.
Mais déjà, un petit indice : dans le livre, Ender n'est pas un ado. C'est carrément un môme.

Bon, de l'avoir vieilli un peu pour des besoins cinématographiques (déjà, rien que la difficulté à tourner un film avec un enfant comme personnage principal) ne m'aurait pas choqué. Mais franchement, la BA m'avait donné l'impression d'un film formaté pour ados.
Et également (mais peut-être n'était-ce que la BA) d'un film très tourné vers l'action. Or, le bouquin est assez loin de ça, même si j'imagine bien tout ce que l'histoire, le contexte et les actions du livre peuvent donner comme riches scènes d'action.

Enfin bref, il faudra que je donne une seconde chance à ce film. Mais sur le coup, j'étais tellement content de l'annonce du film, puis tellement désappointé par la BA que j'ai préféré laisser passer. Il faut dire aussi que c'est difficile d'être indulgent avec l'adaptation d'un livre qu'on a beaucoup aimé.

Dans le même genre, je ne suis pas allé voir I Robot à sa sortie. Je ne l'ai vu que tardivement, une fois bien intégré que c'était probablement une grave trahison d'Asimov et qu'il fallait le prendre autrement et c'est passé.
Bon, c'est tellement passé qu'il ne m'a guère laissé de souvenir. Comme quoi je n'avais pas forcément eu tort de ne pas m'y précipiter. :-D

Au passage, quoi qu'on puisse dire (et il y en a à dire) de l'adaptation de P.J du Seigneur des Anneaux, je trouve qu'il a fait très très fort, quand même. Parce que c'était vraiment, mais vraiment pas gagné. Pour moi, c'est un des grands exploits de l'histoire du cinéma.
5512
le film Ender, au delà du fait qu'il est totalement calibré pour les ados et post ados fans de call of duty et autres jeux identiques online, m'a semblé puant et révoltant.
Moi ça m'a pas donné du tout envie de découvrir le livre, l'apologie du fascime et du militarisme c'est pas mon trip du tout.

[ Dernière édition du message le 27/02/2017 à 15:22:48 ]

5513
Citation :
le film Ender, au delà du fait qu'il est totalement calibré pour les ados


Non.
5514
C'est mon point de vue en tout cas, qu'il le soit ou pas dans l'absolu ne changera rien à ma propre perception.
5515
Ouala.
5516
D'ailleurs je crois bien que c'était toi qui m'avait donné un autre point de vue sur le film, du coup je l'avais revu, mais je l'ai hélas toujours trouvé aussi nul.:((
5517
Bon j'ai fini "le fils de l'homme" de Silverberg. Mon avis n'a pas vraiment évolué. Pas vraiment le style que j'affectionne même si c'est très maitrisé. J'ai trouvé une critique que je trouve très juste:
Citation :

Le roman est à voir comme une sorte de défi technique. Son chef-d'œuvre de compagnon du tour de France, en quelque sorte. Et comme nous sommes encore dans les derniers soubresauts du psychédélisme, Silverberg va tenter de saisir les derniers effluves des fleurs que les jeunots se sont plantées dans les cheveux. Y confrontant peut-être sa propre expérience avec le LSD, il va faire du Fils de l'homme un roman synesthésique. Dans une écriture tout aussi sensuelle que sensorielle, Silverberg concentre son effort sur le plaisir du verbe. Il compose ses phrases comme une palette de peintre, dispose de ses sens avec une désinvolture qui fleure bon l'ergot de seigle. Le Fils de l'homme est une tentative débridée de déconstruction narrative, mais avec cette retenue un rien bourgeoise dont ne se départit jamais Robert Silverberg. Il en résulte une histoire complètement anecdotique, peuplée de personnages improbables, dont on ne saura finalement pas grand-chose, car ils ne sont que des poupées d'argile remodelées au gré des pages (je vous rappelle que le personnage principal s'appelle Clay — argile, en anglais). Et pourtant, à aucun moment Silverberg ne se laisse aller à lâcher sa ligne de récit, si ténue soit-elle. C'est elle qui empêche le lecteur de couler, et de s'abîmer dans l'ennui et l'incompréhension. Comme jamais le fond n'est sacrifié à la forme, Le Fils de l'homme reste abordable, mais risque de grandement dérouter ceux qui ne connaissent que le Silverberg du cycle de « Majipoor ». On pourrait facilement en déduire qu'il s'agit alors d'un ouvrage dispensable. Il n'en demeure pas moins un roman fascinant, une expérience flamboyante et une magnifique leçon d'écriture qui se doit de figurer dans le cursus de tout aspirant écrivain.
Eric Holstein

 

 

5518
Bon je serais bien incapable de résumer les deux livres de Gaston Bachelard que je viens de terminer. Autant j'avais été déçu par ses partis pris dans "Psychanalyse du feu" autant ici c'est foisonnant d'idées mais aussi de poésie.

Les analyses de poèmes (merveilleusement choisis) habilement mises en relation avec les sujets sont plus ou moins recevables...du moins elles nécessitent d'adhérer aux propositions de l'auteur, propositions quelques fois à l'image de sa barbe: touffues. Psychanalyse jungienne, phénoménologie, psychologie...il y a eu pour moi des tunnels étalés sur deux ou trois pages, et au vu de la taille des polices, on peut avoir l'impression qu'on rame depuis dix pages. J'ai donc mis du temps à lire ces deux livres. Mais par respect pour l'auteur et ses idées il faut tenir bon car ça mérite l'effort et pour ce qui me concerne je suis sorti de ces lectures avec un petit quelque chose en plus, voire en moins !s

Finis il y a quelques jours, je les feuillette avec le recul de la lecture terminée, relis mes notes en marge, les passages soulignés et ce sont nouveau des milliers d'univers qui surgissent, multipliés par un jeu kaléidoscopique tout frais du jour. Ne connaissant pas tout ce qui se fait actuellement en terme d'essais je peux me tromper mais je crois, pour en avoir lu un certain nombre tout de même, que plus personne n'écrit ainsi aujourd'hui. Il y a ce fond culturel d'un intellectuel né en 1884 en province, à la campagne.

Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite


C'est à la fois rigoureux et chaleureux. Jamais pédant mais généreux. Une érudition douce même si tonton Gaston n'est pas toujours facile à suivre. Il ne vous en voudra pas et vous offrira quand même un vers ou deux. Plutôt que résumer je vais mettre quelques extraits et citations en spoiler pour ne pas encombrer la page.

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Vous pouvez aussi vous laisser hypnotiser par sa voix et son propos:





5519
Merci kumo !
Et dans tes extraits, de jolies choses


Le silence de la nuit augmente la profondeur des cieux.

Ou

Le sommeil ouvre en nous une auberge à fantômes. Il nous faut le matin balayer des ombres ; il faut à coup de psychanalyses, déloger les visiteurs attardés, et même débucher, à fond d’abîmes, des monstres d’un autre âge, le dragon et la vouivre, toutes ces concrétions animales du masculin et du féminin, inassimilées, inassimilables.
5520
Merci pour ton retour sqoqo :bravo:
5521
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Citation :
Quand le vent vient de l'ouest, ça sent plutôt l'oeuf pourri. Quand c'est de l'est qu'il souffle, il y a comme une odeur de soufre qui nous prend à la gorge. Quand il vient du nord, ce sont des fumées noires qui nous arrivent droit dessus. Et quand c'est le vent du sud qui se lève, qu'on n'a pas souvent heureusement, ça sent vraiment la merde, y a pas d'autre mot.
[...]c'est pas sain cet environnement, les enfants sont palots, les vieillards pas bien vieux. On fait d'ailleurs pas toujours la différence entre les deux.


C'est la phrase qui ouvre le livre et on a tout de suite compris que:
1/ on va rigoler
2/ c'est un bien drôle d'endroit que celui dans lequel vit le narrateur.
De ce dernier on ne sait d'ailleurs ni le nom, ni l'âge, juste qu'il est un peu candide, travaille à l'abattoir (comme presque tout le monde dans le coin) et qu'il vit avec sa grand-mère dans cette contrée bien singulière qui semble coupée du monde. Il y a bien des avions qui décollent et atterrissent pas loin de chez eux mais ils semblent appartenir à un ailleurs totalement inaccessibles aux gens du coin.
Écrit à la première personne, notre vision est donc limitée à celle du narrateur et nous sommes coincés comme lui dans cet univers qu'on imagine porté à l'écran par Kerverne et Delépine, qui nous emmèneraient dans le quotidien d'une commune grolandaise.
L'ensemble, très bien écrit dans un style faussement léger, est saupoudré de touches d'humour bien senties, mais on n'échappe pas au glauque, au sordide, au cynisme et tout un environnement qui pousse forcément le narrateur à rêver de partir. Excellent moment de lecture.


Quelques citations en apéro:

Citation :
Il faut imaginer un sale temps par une nuit polaire. C'est à ça qu'elles ressemblent nos belles journées.


Citation :
J'ai joué là au bord des voies ferrées, j'ai grimpé aux pylônes, je me suis baigné dans les bassins de décantation. Et, plus tard, j'ai connu l'amour à la casse, sur les sièges éventrés des épaves. J'ai des souvenirs qui ressemblent à des oiseaux mazoutés, mais ce sont des souvenirs quand même. On s'attache, même aux pires endroits, c'est comme ça. Comme le graillon au fond des poêles.


Citation :
Mais ce qui me console, c’est de me dire qu’avec un gros billet en poche à la place de mes petites pièces, j’aurais pas l’air plus malin devant la machine à café.


Citation :
je me suis dit qu'il devait quand même bien avoir quelques qualités, Pignolo, pour l'avoir séduite et affublée d'un nom aussi ridicule. Nous qui l'avons si souvent vu nu sous la douche, ça sautait pas aux yeux, en tout cas, ou alors c'étaient des qualités de cœur.


Citation :
Tôt le matin, le brouillard nous tombe dessus, on y voit à peu près aussi bien que sous une avalanche.
[...]au mieux on en a pour la journée, au pire, on y verra plus clair le mois prochain.[...]Je sais pas qui c’était, j’en ai aucune idée, mais dans le doute et dans le brouillard, faut être bien poli pour vexer personne. Mieux vaut saluer des inconnus qu’ignorer des amis.


Citation :
Le jour où je m'en irai, ça me fera quand même quelque chose, je le sais bien. J'aurai les yeux mouillés, c'est sûr. Après tout, c'est ici que j'ai mes racines. J'ai pompé tous les métaux lourds, j'ai du mercure plein les veines, du plomb dans la cervelle. Je brille dans le noir, je pisse bleu, j'ai les poumons remplis comme des sacs d'aspirateur, et pourtant, je le sais bien que le jour où je m'en irai, je verserai une larme, c'est certain.....


Citation :
Ils sont pas plus stupides qu'ailleurs, les poissons, c'est pas ça, tout ce qu'ils veulent c'est qu'on les sorte de l'eau, qu'on les tire de là.




5522
Tu donnes envie de le lire !:bravo:
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Commandé ! icon_mrgreen.gif

Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier

5524
Sinon, voici la dernière histoire de mon blog :
http://histoirehebdo.blogspot.bg/2017/03/sans-savoir-ou-aller.html

Je ne poste pas chaque semaine, ça me semblerait un peu maniaque... Mais de temps en temps pour rappeler l'existence de ce défi en cours. Presque le premier quart est passé ! :)
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J'ai terminé "un Noël de Maigret". Qu'est-ce que j'aime Simenon, j'adore voyager dans ces époques où tout parait sombre, ou ça boit trop et ou la fumée de la pipe brouille la vue... Y a pas à tordre, c'est mieux que les séries télé :bravo: