Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
Holden Caulfield a 17 ans.
Il vient de se faire virer de la prépa de "Pencey Prep."
A la veille de Noël c'est sa troisième exclusion de l'année.
C'est dimanche soir. Son sort est scellé.
Il doit rentrer mercredi soir pour les vacances de Noël et annoncer la nouvelle à ses parents qui le prendront forcément très mal.
En attendant il essaye de se projeter et envisage l'avenir de différentes manières.
Je ne voudrais pas dévoiler trop de choses dans ma présentation car il y a des surprises dans le livre.
J'en avais souvent entendu parler sans savoir de quoi il parle exactement.
Et puis comme je ne connais pas la littérature américaine car elle ne m'attire pas plus que ça j'y allais un peu à reculons.
Le titre me laissait penser que ça allait être un truc un peu sentimentalo-chiant.
C'est marrant comme on peut être con et se tromper car c'est pas du tout ça et je me suis bien marré en le lisant.
C'est écrit à la première personne dans un style parlé qui, toute proportion gardée, peut rappeler Céline. L'argot et les expressions populaires ne sont pas en reste.
Il y a aussi quelque chose d'un petit Nicolas qui aurait un peu grandi mais pas trop par certains aspects.
Le personnage est très attachant et son manque de maturité navigue entre immaturité indiscutable et lucidité éphémère pour notre plus grand bonheur. Suivre ce petit gars est vraiment passionnant.
Une fois lu je vous invite à vous rencarder sur les conséquences de la parution de l'ouvrage sur l'auteur et sur sa réception aux USA.
Pour ce qui me concerne c'est une surprise totale doublée d'une réussite sur la forme et le fond.
Anonyme
Citation :
dans un style parlé qui, toute proportion gardée, peut rappeler Céline.
le rapprochement n'est pas absurde. y'a aussi le côté déçu de l'humanité chez les deux auteurs. superbe bouquin !
Anonyme
Si vous voulez vraiment que je vous dise, alors sûrement la première chose que vous allez demander c'est où je suis né, et à quoi ça a ressemblé, ma saloperie d'enfance, et ce que faisaient mes parents avant de m'avoir, et toutes ces conneries à la David Copperfield, mais j'ai pas envie de raconter ça et tout.
Les filles c'est comme ça, même si elles sont plutôt moches, même si elles sont plutôt connes, chaque fois qu'elles font quelque chose de chouette on tombe à moitié amoureux d'elles.
«La vie est un jeu, mon garçon. La Vie est un jeu qu'on doit jouer selon les règles.»
«Oui, m'sieur. Je le sais. Je le sais bien.»
Un jeu, mes fesses. Quel jeu. Si vous vous mettez du côté où il y a tous les coups intéressants, alors c'est un jeu, d'accord - je veux bien l'admettre. Mais si vous êtes de l'autre côté, celui où il n'y a rien d'intéressant, à quoi rime le jeu ? A rien. Il n'y a pas de jeu.
Les gens qui pleurent à s'en fondre les yeux en regardant un film à la guimauve, neuf fois sur dix ils ont pas de cœur.
Fallait toujours qu'il sache qui est-ce qu'y aurait. Ce type, je vous jure, s'il fait un jour naufrage et qu'on va le chercher avec un canot de sauvetage, avant de monter faudra d'abord qu'il se renseigne pour savoir qui tient les rames.
" - Et vous ne vous faites aucun souci pour votre avenir ?
- Oh oui bien sûr. Bien sûr que je me fais du souci pour mon avenir. " J'ai réfléchi une minute. " Mais pas trop, quand même. Non, pas trop, quand même.
- Ça viendra", a dit le père Spencer. " Ça viendra un jour, mon garçon. Et alors il sera trop tard. "
Les gens pensent toujours que ce qui est vrai est vrai cent pour cent. Je m’en balance, sauf que ça finit par m’assommer quand les gens me disent que tout de même, à ton âge... Ça m’arrive aussi d’agir plus vieux que mon âge ― oui, oui, ça m’arrive ― mais les gens le remarquent jamais. Les gens remarquent jamais rien.
Quand elle arrive au rendez-vous, si une fille a une allure folle, qui va se plaindre qu'elle est en retard ? Personne.
"Depuis 1888, nous travaillons à forger de splendides jeunes hommes à l'esprit ouvert." Tu parles ! Ils forgent pas plus à Pencey que dans n'importe quelle autre école. Et j'y ai jamais connu personne qui soit splendide, l'esprit ouvert et tout. Peut-être deux gars. Et encore. C'est probable qu'ils étaient déjà comme ça en arrivant.
Dr Pouet
À acheter donc.
[ Dernière édition du message le 13/04/2014 à 14:14:52 ]
TheStratGuy
Quelqu'un a lu L'insoutenable légèreté de l'être de Kundera ? Il me tente bien.
Très bon texte sur le fond, après perso il se trouve qu'il est arrivé pile poil dans ma vie à un moment de crise existentielle et m'a permis de faire un grand bond en avant, je suis donc probablement pas très objectif, peut-être est-ce qu'il touchera moins des personnes moins concernées?... Dans tous les cas, le sujet de fond est intéressant.
Par contre dans tous les cas faut vraiment savoir oublier le style, souvent extrêmement lourd voire carrément rebutant et avec notamment de nombreux passages très maladroits sur la forme qui lui donneraient presque des airs de texte mal traduit (alors qu'en réalité je crois que c'est justement Kundera qui a exigé de son traducteur que tout colle au plus près des tournures d'origine). Après, on peut peut-être aussi voir dans cette opposition entre la lourdeur du style et les idées qu'il véhicule une illustration supplémentaire de la dualité pesanteur/légéreté qui est la base de tout le bouquin, même si à mon sens on s'en serait bien passés. Par contre et contrairement à ce que le titre pourrait laisser craindre, pas besoin d'un bac +18 en philo pour en saisir les enjeux, sur ce plan-là je l'avais trouvé assez accessible.
Do not take life too seriously. You will never get out of it alive.
Anonyme
m'a permis de faire un grand bond en avant
J'ai entendu ça deux ou trois fois de la bouche de personnes ayant lu le livre.
Anonyme
Citation :
alors qu'en réalité je crois que c'est justement Kundera qui a exigé de son traducteur que tout colle au plus près des tournures d'origine
Je me demande si en fait Kundera ne l'a pas traduit lui même, il me semble bien qu'il parle et écrive couramment français.
Sinon, perso la forme m'a rebuté et j'ai lâché. Bon, j'étais djeuns, ptet que si je le relisais actuellement ça passerait mieux.
Edit après vérification : ce bouquin a bien été traduit, mais pas par Kundera en fait.
[ Dernière édition du message le 13/04/2014 à 16:45:44 ]
Anonyme
de ce que j'en ai lu, il me semble que Kundera n'a pas cessé de s'enfoncer dans le verbiage depuis son arrivée en France...
Anonyme
En ce moment je lis " l'ile au trésor ". A bientôt j'avais pas encore lu. C'est sans surprise mais très bien. Délicieusement désuet.
Je me régale.
Anonyme
Dans le même genre de truc un peu désuet, j'ai relu Sa majesté des mouches y a pas longtemps, c'est vraiment très très bon.
Je m'étais jamais rendu compte à quel point ce bouquin avait autant influencé Stephen King.
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