Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
Voilà un petit bouquin très réussi qui arrive en moins de 200 pages à vous faire découvrir (ou approfondir si vous êtes déjà au parfum) ce qui sous-tend l'esthétique au Japon.
Les évolutions de cette esthétique sont très brillamment présentées par la perspective historique (particulièrement éclairante) dans de courts textes.
Ces textes écrits par différents spécialistes, traitent de la cuisine, des vêtements, de la cérémonie du thé, du geste, de l'artisanat, du temps, des matériaux, de l'architecture, de la calligraphie et de la façon dont tous ces domaines sont abordés par l'esprit japonais et quelques concepts clefs (senren, wabi-sabi, iki etc etc...).
Malgré la diversité des thématiques l'ensemble est pertinent, riche d'informations, concis et digeste.
Un véritable petit tour de force qui vous rafraîchira les idées, l'esprit et votre créativité pour peu que vous soyez sensibles aux propos.
Les illustrations ne sont pas trop à mon goût mais elles ne gâchent pas l'ouvrage.
A mettre à côté de "La structure de l'iki" de Kuki Shuzo, "Éloge de l'ombre" de Junichiro Tanizaki et "Spiritualité du Japon" de Maurice-Hyacinthe Lelong.
Extraits d'anecdotes sur la gastronomie et les chefs.
Les meilleurs sushiya ne proposent d'ailleurs qu'un seul comptoir avec une dizaine de places et une ou deux tables maximum. C'est le cas par exemple du célèbre restaurant Sukiyabashi-Jirô dans le quartier de Ginza à Tokyo dont le chef est considéré comme "Trésor National Vivant" et qui n'offre qu'un seul comptoir de six places et une petite table de quatre.
[...]Le chef travaille avec un four banal et même légèrement rouillé par endroits.[...]Il oeuvre avec des produits en apparence les moins travaillés.
[...]Au Japon on ne vient pas dans les grands établissements pour se montrer, bien au contraire. Les meilleurs établissements sont souvent cachés.[...]Aucune enseigne, aucune publicité ne trahit qu'il se prépare derrière une des meilleurs cuisines au Japon. On y entre presque par des portes dérobées. Les codes qui permettent d'y accéder sont inaccessibles pour la plupart des japonais et ils s'apparentent à des clubs privés réservés à une clientèle choisie de banquiers, d'industriels, d'artistes ou de politiques.
La règle pour y être admis est que l'on doit y être invité par un habitué.
[...]La publicité faite pas le guide [michelin] risque en outre de faire perdre à certains restaurants leur clientèle d'habitués.
[ Dernière édition du message le 22/04/2014 à 11:20:44 ]
Hi Bou
Tatouages et mullet, Blue Gene, gentil loser sous Prozac englué à Bashford, Kentucky, est la honte des Mapother, magnats du tabac et conservateurs intégristes. Jusqu'au jour ou son frère brigue le Congrès : à Blue Gene, fervent patriote et fan de catch, de charmer les masses populaires. Évidemment, rien ne se passe comme prévu... Farce familiale cruelle, cette comédie politique hilare offre une satire au vitriol de l'Amérique blanche. Tordu, et jouissif.
Le bouquin est assez sympa. Mais on termine les 600 pages en se disant que l'histoire aurait pu tenir en 400. Et l'impression que le tout ne casse pas trois pattes à un canard.
On nous annonce une "satire au vitriol de l'Amérique blanche" : une critique du modèle américain est bien portée part une partie des personnages, mais tout le monde s'entend sur le fait que les États-Unis sont le pays le plus libre du monde, la plus belle des superpuissances et le meilleur des pays du monde. Il m'en faudra plus pour que ça sente le vitriol.
L'auteur dénonce par contre parfaitement l'hypocrisie et le calcul politique en nous plongeant des les rouages de son élection fictive.
Certains personnages sont développés de manière originale (Blue Gene en fils de multimillionnaire ayant décidé de rompre avec son héritage et de vivre une vie de redneck ; la mère en catho intégriste qui rêve des prophéties que doit accomplir sa famille, etc.), mais les rebondissements et retournements de situation sont parfois un peu trop gros pour être crédibles.
Bref, une lecture agréable, mais un goût d'inachevé.
Anonyme
je reviens rapidement sur Gombrowicz, et Ferdydurke en particulier. pour moi c'est un écrivain de la transgression, et dans ce livre précis, ça passe notamment par.. une régression à l'état d'enfant, de niais. l'enjeu du bouquin est la réappropriation de toutes ses capacités. le personnage principal y réussit en retrouvant le langage transgressif parlé par un garçon de ferme.
"la pornographie" est un autre roman qui est une sorte de suite logique à Ferdydurke. cette fois, l'imaginaire fantasmatique va déborder sur la réalité du personnage et le pousser à transgresser d'autres frontières encore.
en espérant vous avoir donné l'envie de découvrir cet auteur.
Anonyme
Merci pour le commentaire
le personnage principal y réussit en retrouvant le langage transgressif parlé par un garçon de ferme.
Comme c'est encore frais, si je ne m'abuse, c'est en fait son ami de lycée Mientus qui se révèle via le langage du garçon de ferme de la tante de Jojo.
Sinon info "intéressante" concernant le titre:
Le mot « Ferdydurke » n’apparaît que dans le titre du roman, pas une seule fois dans le texte.
Witold Gombrowicz n’a jamais dévoilé le mystère du titre : tantôt il prétendait qu’il l’avait choisi parce qu’il ne signifiait rien et qu’il était difficile à prononcer en polonais, tantôt il avouait avoir trouvé un nom au hasard dans un journal anglais.
http://www.gombrowicz.net/Ferdydurke,450.html
Anonyme
oui, entre simplification et alzheimer, j'ai planté.
Anonyme
Je viens juste de lire les 2 premiers tomes du SDA de Tolkien.
En fait je me retrouve obligé de les lire, alors que je comptais pas spécialement le faire : en faisant du rangement chez moi, je suis tombé par pur hasard sur le 1er tome, ce qui en soi n'avait rien d’exceptionnel, sauf que le bouquin semblait super super vieux : pages jaunies et couverture défraichie. Le truc c'est qu'il ne semblait avoir jamais été lu, ça se voyait à la reliure. E, regardant la date, me suis aperçu que l'édition datait de 1972.
J'ignore totalement comment le bouquin a pu atterrir chez moi, mùais en tout cas je me retrouvé obligé de le lire : il avait pas traversé 4 décennies sans être lu pour rien.
Bref, en fait je pensais que le style était bien plus ampoulé et emphatique, pour tout dire ultra chiant, à l'instar de Bram Stoker ou Mary Shelley, croyant par erreur que Tolkien avait vécu et écrit ce bouquin au XIXème siècle.
Bon, y a quand même de grosses grosses longueurs et des pages que j'ai zappées par disènes : là où Balzac, pour dire qu'un vase est posé sur un table, va faire durer ça sur 5 pages ultra chiantes, Tolkien va étirer le tout sur 25 pages, dont 17 pages de chansons.
Du coup je comprends mieux d'où vient ce côté pénible dans les adaptations ciné du Hobbit avec les nains qui chantent pendant 25 mn.
Bref, si on excepte les pages à zapper et qui n'apportent rien au récit (il est possible que ça soit hyper mal traduit, là pour moi c'est de la chanson/poème de niveau CM1), le style est chargé mais expressif, et le récit évidemment épique.
J'ai été surpris de constater qu'il y avait pas mal de différences avec les adaptations ciné, notamment dans le premier opus livresque, où par ex Legolas en branle pas une, et a une personnalité ambigue et limite raciste.
Par contre, truc que j'ai absolument pas bitté, j'ignore si c'est un truc expliqué dans d'autres bouquins, si c'est une erreur de Tolkien ou du traducteur, mais dans le livre, Aragorn semble avoir facile 90 ans, voire même 150 ans : or il est décrit comme ayant l'apparence physique d'un quadragénaire, et ressemble d'ailleurs à Viggo Mortensen.
cyar
Anonyme
Nan nan, à un moment, par ex, il est écrit que ça fait 38 ans qu'il est pas venu à tel endroit, et quand il s'y était rendu précédemment, rien ne laisse croire qu'il était bébé ou enfant (ou alors un bébé capable de manier l'épée).
DE manière générale, il est souvent fait référence à tellement de trucs qu'il a faits et de gens qu'il a rencontrés, qu'il est impossible qu'il n'ait que 40 ou même 50 ans.
cyar
Jofree
E, regardant la date, me suis aperçu que l'édition datait de 1972.
Edition avec un tome rouge, un bleu et un noir ?
Bon, y a quand même de grosses grosses longueurs et des pages que j'ai zappées par disènes
Dommage, ça pose le contexte sur la Comté.
Du coup je comprends mieux d'où vient ce côté pénible dans les adaptations ciné du Hobbit avec les nains qui chantent pendant 25 mn.
Über mauvaise foi, la scène dure 3 mns.
Tolkien va étirer le tout sur 25 pages, dont 17 pages de chansons.
Belote et rebelote.
par ex Legolas en branle pas une, et a une personnalité ambigue et limite raciste.
Méconnaissance du sujet, elfes et nains ne peuvent pas se blairer. SdA n'est qu'une portion infime de l'univers de Tolkien.
Franchement, lis le Silmarillion, ça me parait indispensable pour appréhender les délires de JRR.
Par contre, truc que j'ai absolument pas bitté, j'ignore si c'est un truc expliqué dans d'autres bouquins, si c'est une erreur de Tolkien ou du traducteur, mais dans le livre, Aragorn semble avoir facile 90 ans, voire même 150 ans
En bref Aragorn est un descendant d'Elros, frère d'Elrond. En gros il a du sang elfe (mais pas sur les mains heinG) ce qui explique sa longévité inhabituelle.
Sinon, si tu veux manger quelque chose de moins manichéen, plus sombre et torturé que LOTR, essaie Les enfants d'Hurin qui raconte l'histoire de Turin Turambar. C'est vraiment très
"To boldly go where no man has gone before."
[ Dernière édition du message le 27/04/2014 à 13:29:19 ]
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