Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
[ Dernière édition du message le 15/10/2014 à 10:29:07 ]
oryjen
Le style d'écriture dickien n'a rien de flamboyant. Thomas Disch a écrit un des meilleurs textes sur Dick dans l'introduction d'un des recueils de nouvelles qui lui ont été consacrés29: "Dick's prose seldom soars and often is lame as any Quasimodo" ("la prose de Dick s'élève rarement, et est souvent aussi boiteuse que Quasimodo"). De même, la profondeur de l'analyse psychologique n'est pas sa force première (opus cité): "The characters in even most of his memorable tales have all the depth of a 50s sitcom" (Même les personnages de ses œuvres les plus mémorables ont juste la profondeur de ceux des sitcoms des années 1950). Dick est, comme le fait remarquer Disch, avant tout un auteur d'idées, et c'est probablement pour cela que ses nouvelles et romans ont été autant adaptés au cinéma, ou ont inspiré d'autres auteurs de science-fiction
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Anonyme
étant fan de K Dick, je trouve tout de même tes arguments recevables. ceci dit, j'ai du mal à évaluer la pauvreté supposée d'un personnage de sitcom des années 50.
Anonyme
- Tout en étant conscient que ce n'est pas de la littérature. D'abord les bouquins étaient en général vite écrits, un peu sous la contrainte financière, un peu aussi parce que K. Dick fait partie de ces auteurs de SF qui n'ont pas trop d'ambition stylistique. Et là, je ne peux pas être trop contrarié : les auteurs de SF qui ont des ambitions stylistiques, souvent, m'ennuient et m'apitoient en même temps ! Il faut aller chercher un Borges pour trouver de la "fiction" de haut vol ! Mais ce n'est plus vraiment de la SF...
- Par contre j'ai du mal avec le "purement intellectuel, pas humain". Ces textes sont dès le premier abord douloureux. Comment ne pas y lire la détresse d'un homme déchu et tourmenté à travers les lignes de ces histoires d'antihéros pathétiques mais humains ? Pour ceux qui se sont penchés un peu sur l'existence de K. Dick, ce serait presque des variations sur Autoportrait d'un homme bienveillant mais faible et torturé. Je ne suis donc pas d'accord : ce ne sont pas des constructions abstraites d'un joueur d'intellect ! Alors que les fictions de Borges, pour revenir à lui, là oui, c'est purement intellectuel : quand Borges s'essaie à exprimer la vie de la chair, la passion, l'animalité, je le trouve faible !
- Tout cela, je le précise, n'est qu'avis personnel. Je ne cherche à convertir personne Mais je veux exprimer un autre point de vue que celui de Oryen qui est un des afiens qui m'impressionne le plus par son style et sa culture. (c'est pas de la lèche, hein ! )
[ Dernière édition du message le 15/10/2014 à 12:54:18 ]
Anonyme
Citation :
Par contre j'ai du mal avec le "purement intellectuel, pas humain".
+1
quantat
Pour moi toute l'œuvre de K Dick prend son relief du délire psychotique qui s'est peu à peu révélé et qu'il a exposé (sans savoir qu'il s'agissait d'une construction psychotique) dans la conférence "si vous trouvez ce monde mauvais" (ou un titre dans le genre...
Cette construction délirante permet de cerner une unité dans son œuvre (chaque roman contient un ou plusieurs éléments de son délire), de la même manière que la "métaphysiqu"e qu'Ann Rice expose dans " Memnoch le démon" donne une unité à l'ensemble des discours religieux (chaque religion apparaît comme étant un élément de la construction globale)
Sa prose n'est pas de la "littérature" dans le sens où je cherche pas chez K Dick la même chose que chez Gide ou Stendhal...
Mais c'est un de mes auteurs préférés
quantat
Citation de Oryjen :
Par rapport à Cordwainer Smith, Bradbury, Herbert, ça ne m'apparaît guère que comme des enfantillages névrotiques.
Dans ta liste je retiens surtout Franck Herbert (j'ai lu tous les romans disponibles en Français... J'ai lu Dune trois fois, et la plupart des autres deux fois au moins...)
Je comprends ton intérêt pour Jung (ses thèses traversent Dune de part en part... mais on y trouve aussi Platon, Nietzsche, Hume... ... j'arrête la liste)
Il n'y a aucun comparaison possible entre Herbert et K Dick pour moi : Je lis K Dick comme je lirai les "mémoires de Schreber" (un psychotique convaincu que dieu va le châtrer avant de l'engrosser d'une nouvelle espèce d'hommes)
Unlucky Lad
A l'inverse, Frank Herbert, ben j'ai eu du mal à finir le premier tome de Dune, et j'ai jamais réussi à finir le 2eme...
quantat
Citation de : Unlucky Lad
Honnetement, le maitre du Haut Chateau est plutôt bof, en revanche, je maintiens mon amour pour Ubik et Substance Mort...
A l'inverse, Frank Herbert, ben j'ai eu du mal à finir le premier tome de Dune, et j'ai jamais réussi à finir le 2eme...
Quand il a commencé à délirer, K Dick a vu dans " le maître du haut château" l'intuition de l'existence de "présents parallèles" ou de "lignes de temps parallèles" qui s'actualiseront ou non en fonction de l'avancée de la partie qui se joue entre dieu et le diable.
Il verra alors dans "Ubik" l'intuition de ce qui se produit lorsque nous quittons une certaine ligne de temps pour entrer dans un autre présent dont le passé n'est plus celui de la ligne de temps qu'on vient de quitter.
Je ne sais pas comment il a réinterprété "substance mort" (que j'avais lu très longtemps avant de découvrir cette conférence...)
Unlucky Lad
(parce que ça à l'air plutôt interessant...)
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