Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
je regrette de ne pouvoir en dire plus sur Priest. dans mes souvenirs : impression de poésie dans les univers et les situations dépeintes, basculement inattendu entre réalisme et fantastique (un peu comme Zelazny).
Anonyme
Quatrième de couverture:
La sagesse vient du cœur. Cette philosophie est celle du poète et anime toute la spiritualité de l’Inde. Dès lors, l’Occident, qui privilégie la technique et la science, représente une menace culturelle pour l’Orient. Alternant des réflexions philosophiques, autobiographiques, esthétiques et sociales, Tagore aborde principalement dans ce livre la différence de vision du monde entre l’Orient et l’Occident, mais aussi l’œuvre de Shelley, la poésie sanscrite, Shakespeare, les Upanishads, Wordsworth, ou encore l’idéal créateur, le rôle culturel des émotions et l’harmonie de la nature.
Je connais et apprécie la poésie de Tagore.
J'ai lu un roman ou deux qui ne m'ont pas laissé un souvenir très vivace.
Alors pourquoi pas un petit essai?
Le tout premier chapitre, celui qui donne son titre au livre, est d'une lourdeur affligeante.
Ça m'a terriblement ennuyé. Je crois que les seuls trucs biens sont les poèmes cités qui ne sont
pas de lui.
Le reste peut sembler un peu trivial aujourd'hui mais reste incroyablement pertinent pour un ouvrage rédigé en 1925.
L'originalité réside dans le recours à quelques textes sacrés de l'Inde dont l'auteur se sert pour appuyer ses idées. Du coup en sortant de là, je suis allé flâner des les Upanishad cités par l'auteur et ai relu quelques chapitres sur la cosmogonie et métaphysique hindoue dans "Mythes et Dieux de l'Inde" de l'immense Alain Daniélou, chapitres passionnants sur la création du temps, de l'espace et de l'être. Par certains moments on ne peut s'empêcher de penser à certains aspects de la recherche telle qu'elle est présentée dans les ouvrages de vulgarisation scientifique sur la physique quantique.
Si le propos n'est pas dénué d'intérêt, c'est surtout à mon avis un excellent marche-pied vers une compréhension de l'hindouisme, du moins si on est sensibles aux textes cités.
[ Dernière édition du message le 22/08/2015 à 08:37:11 ]
oryjen
Plus sérieusement, je remarque une fois de plus que l'occidental est prêt à porter intérêt à la pensée "exotique" à partir du moment où il lui a semblé, dans sa piètre compréhension (à part KB, l'occidental est généralement inculte, et se satisfait à propos de toute chose, comme on le lui a ordonné, du petit embryon d'excitation qu'il nomme complaisamment "compréhension"), pouvoir faire passer ces mots d'ailleurs sous les fourches caudines de sa religion actuelle ("la Science", ou plutôt l'idée romantique, insuffisamment documentée et pour tout dire niaise, qu'il s'en fait).
Yeah folks, that's entertainment!
... Le syndrome du Colloque de Cordoue, qui est devenu, comme toute chose par ici, une sorte de tic de la pensée, le truc vague qu'il semble toujours bon d'essayer dès qu'une pensée étrangère (Saint Camembert, protégez-nous!) fait mine de vouloir nous titiller les neurones...
Or généralement, les anciens connaissants d'outre-cheunous, dont l'histoire de la pensée remonte bien plus loin que la nôtre, ont eu tout le temps d'en passer par tous les errements, tous les avatars pourris de l'autocomplaisance et des diverses formes de sophisme, de démasquer les fourberies et les insuffisances de l'intellect, et ne cessent justement aujourd'hui, dans la plupart des textes qui nous sont accessibles, de présenter comme suffisante et seule valide la compréhension intérieure, que l'on peut aussi appeler si l'on ne craint pas l'amalgame l'intelligence du coeur (foin de sentimentalisme ici, hein).
L'ennui pour l'occidental formaté qui serait par miracle animé d'une curiosité sincère, c'est que cette forme de compréhension intérieure ne propose rien, quand elle survient, du goût pétillant de l'excitation que l'on nous a vendue pour la "compréhension".
L'autre ennui, qui est le corollaire exact et nécessaire du premier, c'est que l'on n'apprend pas aux enfants par ici à distinguer le goût de l'intuition juste de celui des fantaisies débridées de l'imagination. Au travers de ce que nous appelons "la Culture", la confusion est même clairement encouragée.
Pour finir, les "sciences de la psyché" occidentales sont un tel et insignifiant bourbier, que l'on ignore absolument la différence "gustative" entre émotion et compréhension intuitive (immensité de l'ignorance occidentale sur des sujets tellement centraux dans l'existence humaine!) et qu'on en est venu, par exemple, à considérer la production d'émotions comme la finalité ultime de l'activité artistique!
Vertige sans fond de l'insignifiance, qui explique largement et justifie à lui seul la nullité du paysage "culturel" actuel.
En clair les gens ont intuitivement raison de gueuler sur "l'art content-pour-rien", et parfaitement tort de s'en rabattre ipso facto sur Régine Desforges, Céline Dion, Hadji-Lazzaro ou Tarantino, pour n'en citer que quelques-uns, tous par ailleurs égaux en nullité et en insignifiance, et partageant très largement avec les vedettes de l'art officiel une confiance absolue dans les fourberies aux mille visages de "l'Art pour l'Art".
Il s'agit juste ici, dans tous les cas que nous voudrons, et au prétexte de ce qui se présente complaisamment comme une radicale pureté d'intention (l'Art-pour-l'Art!), d'une incapacité acquise ou désormais congénitale (c'est à craindre) à discerner et à énoncer fermement pour soi-même, les bons objectifs et les bonnes méthodes.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 22/08/2015 à 10:17:34 ]
Anonyme
j'ai lu récement sur tes conseils du Saadi (le jardin des fruits , le jardin des roses va suivre très bientôt).
c'est très bien, beaucoup de résonances avec mes lectures spirituelles habituelles. j'ai rajouté le Mesnevi de Rûmî, excellent aussi.
je note le Tagore dans un coin, même si l'hindouisme ne m'attire pas plus que ça. mais c'est toujours instructif.
par contre j'ai toujours pas commencé l'archange empourpré...
ory>
dommage qu'on ai pas pu se croiser...
partie remise.
Anonyme
Seth>
même si l'hindouisme ne m'attire pas plus que ça.
Honnêtement moi non plus.
De loin ou de près c'est tellement foisonnant à de multiples niveaux qu'on ne sait pas par quel
bout commencer.
Alain Daniélou nous le rappelle par l'organisation de son livre:
il faut commencer par le commencement bien sûr.
C'est pas forcément plus "facile" mais au moins il y a une ligne directrice.
Anonyme
la première lecture m'avait quasiment provoqué une dépression nerveuse ; enfin pas le bouquin en soi, mais en discuter avec un pote qui venait juste d'être papa.
Pitch du bouquin : une catastrophe a eu lieu (on sait pas du tout ce que c'est même à la fin du bouquin, si ce n'est qu'à un moment on apprend que des bombes H pètent en haute altitude), et un père se trouve seul avec son fils d'une dizaine d'années, à tenter de traverser les USA pour aller vers le sud supposé plus clément.
Or la végétation est totalement décédée, l'ensemble des animaux aussi, ne restent plus que quelques hommes et encore moins de femmes. Les rares survivants se bouffent entre eux, hormis donc le père et son gosse.
Dans tout le bouquin, le héros (le papa donc) se demande s'il ne vaut pas mieux tirer une balle dans la tête de son fils et ensuite faire de même avec lui, il garde 2 balles dans son flingue uniquement réservé à cet usage.
La seule chose qui le tient en vie est l'amour porté au fiston, et la seule chose tenant en vie le fiston est que son père lui a dit que tous 2 portaient le feu. (c'est écrit tel quel).
bref, d'avoir discuté avec un récent papa de ça, j'avais compris que j'avais pris le film au 1er degré et pas plus loin, lui m'a dit que c'était une parabole de la réalité : on éleve nos enfants dans un monde dur et hostile, et on meurt sans savoir ce qu'ils vont devenir, tout en sachant qu'ils vont morfler.
bah en fait c'est lui (mon pote) qui avait rien bitté au bouquin. C'est finalement et en dépit des apparences un bouquin rempli d'espoir et de positivisme : au final, quoiqu'il advienne de nous, il y aura toujours quelqu'un pour s'occuper de nos enfants et porter le feu, sinon on serait pas là aujourd'hui pour discuter de ça.
Au final, le bouquin m'a davantage plu qu'à la première lecture encore que pour des raisons différentes. Amha son meilleur bouquin, ce qui le concernant n'est pas peu dire, c'est celui au scénario le plus simple mais aux interrogations les plus complexes.
Et le style frise la totale perfection littéraire, ça vaut n'importe quel bouquin de Saramago ou de Bukowski, ou de Barjavel pour la nuit des temps. (encore que ce dernier nous arrive direct dans les gencives, sans aucune traduction, et pour avoir lu plusieurs traductions de Bukowski, je pense qu'on peut faire passer un génie pour un médiocre).
Anonyme
C'est vraiment un bouquin fabuleux sur le fond et sur la forme, y a absolument rien à jeter, c'est les Doors en version littérature.
Il écrit à l'exact inverse de tout ce qu'on nous apprend comme conneries à l'école. Pas de retour à la ligne, des dialogues en plein milieu de phrase, et zyva qu'il s'adresse directement au lecteur en faisant référence au narrateur, et de l'humour à chaque mot, chaque phrase est un autel dressé à la gloire du lol, bref tout un tas de trucs qu'on apprend à éviter.
Pis là dessus, à la limite s'il parlait de la recette de la tarte aux fraises ça serait déjà génial, mais lui parle de la vie de Jesus.
Y en aurait plein à dire, en tout cas je suis pleinement d'accord avec lui sur l'idée du dieu unique tel que décrit par le nouveau mais surtout l'ancien testament : jaloux, vengeur, vicelard, et qui ne pardonne ni n'oublie rien ; en ce sens d'ailleurs je sais pas si les rédacteurs de l'un et l'autre livre ont percuté que leur dieu ressemblait à mort à Zeus/Jupiter.
A lire absolument, tant pour le style incroyablement lol que pour le fond du propos.
kravatorf
qq infos sur priest, meilleures que je ne l'écrirai moi même ici
perso entre l'ambiance, les personnages et l'impression de "glissement de réalité", c'est un auteur qui m'a toujours impressionné (petites réserves sur ses fins de romans qui à force d'être ouvertes affaiblissent un peu le propos en lui otant une forme de résolution)
mes bonnes lectures loisir de cette fin d'été:
J D Carr, qq romans et nouvelles en VO. J'étais devenue fan suite à la lecture d'une intégrale des éditions du masque et ses nouvelles et romans impliquant ses héros récurrents sont aussi chouettes. Un auteur séminal du roman policier et ça n'est pas devenu un classique pour rien
John Varley, suite à la lecture du roman "le système Valentine" il y a qq années, j'avais mis les autres romans de sa série "les 8 mondes" et un recueil de nouvelle dans ma pile "à lire". bon , il n'y a pas à tortiller, c'est un auteur majeur de la SF très injustement méconnu en France
redshirts de J Scalzi, ça n'est pas un grand prix hugo, mais c'est d'une lecture agréable et plus fine que prévue. Entre le fan service et le ton humoristique c'était pas gagné mais au final une très bonne lecture détente
[ Dernière édition du message le 02/09/2015 à 20:14:09 ]
Dr Pouet
qq infos sur priest, meilleures que je ne l'écrirai moi même
Quoi, meilleur que toi ?
Bon j'ai toujours envie de découvrir un auteur SF qui peut m'enthousiasmer, mais la bio que tu as linkée est assez creuse/fade, le film Le Prestige m'a laissé autant de souvenirs qu'un Fast&Furious (= sympa, mais pratiquement aucun souvenir), et dans leurs descriptions de livres, ya que Le Monde Inverti qui me motive. Je prends celui-là ?
Je vais me prendre un San Antonio recommandé par Bob ou Jackbrelle.
Edit : par contre j'ai beaucoup aimé le film Existenz. Mais je préfère une histoire que je ne connais pas du tout.
[ Dernière édition du message le 12/09/2015 à 17:08:18 ]
Dr Pouet
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