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Sujet Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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4411

Citation :

 Suskine

 Süskind

 

Citation :

 Dosto ou Tolstoï ou même de Bakounine ou San Antonio, on s'en fout, non!?

 non.

en plus je m'adressais à ory, sur ce coup-là.

ça fait beaucoup de bêtises sur un message.

4412

redface2Au temps pour moi.

( saufkons'enfoukamême sur qui y disait ça, na! )

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4413
Sûr qu'on s'en tape! Céline a démonté pas mal de monstres con-sacrés et c'est très bien! Je me demande (car je l'ignore) s'il lui est arrivé de dire quoi que ce soit à propos de Balzac ou de Zola... Ha ha.
Y a-t-il qqs AFiens savants dans la salle?

Tiens ça me rappelle chépuki, à la radio, l'année du Nobel au Clézio, qui disait pis que pendre de ce dandy verbeux et parfaitement inconsistant.
Un délice!
Rhôôô naze, le nom ne me revient pas...:|

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 15/12/2014 à 19:37:26 ]

4414

Hop!http://www.erudit.org/revue/etudfr/2003/v39/n2/007038ar.html

Mais ça cause de Zola " à l'envers " et surtout de lui-même...

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4415

Sinon, y a sur Rabelais: " Rabelais, il a raté son coup ", où il explique que c'était le vrai français tout vivant celui de Rabelais ( " qui a passé son temps à pas se faire pendre... " ), plein de sang dans les veines, artiste et bien puissant. Qu'y avait deux voies et que c'est l'autre, la plate, morte et raisonnable qui fut choisie... Qu'il a un peu essayé à sa façon de reprendre cette veine-là. Que c'est pour ça qu'il trouve les autres emmerdants et cartésiens, " traduction ".

Il a trouvé Proust pas mal, et La Fontaine et Le Bruyère aussi.

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4416
Citation :
Des gens interminables défilant, pilonnant, écrasant l’Exposition, et puis ce trottoir roulant qui grinçait jusqu’à la galerie des machines, pleine, pour la première fois, de métaux en torture, de menaces colossales, de catastrophes en suspens. La vie moderne commençait.

:bave::bave::bave:
Citation :
Il fallait à Zola déjà quelque héroïsme pour montrer aux hommes de son temps quelques gais tableaux de la réalité. La réalité aujourd’hui ne serait permise à personne. À nous donc les symboles et les rêves ! Tous les transferts que la loi n’atteint pas, n’atteint pas encore ! Car, enfin, c’est dans les symboles et les rêves que nous passons les neuf dixièmes de notre vie, puisque les neuf dixièmes de l’existence, c’est-à-dire du plaisir vivant, nous sont inconnus, ou interdits. Ils seront bien traqués aussi les rêves, un jour ou l’autre. C’est une dictature qui nous est due.

Bingo!:oops2:
Citation :
La position de l’homme au milieu de son fatras de lois, de coutumes, de désirs, d’instincts noués, refoulés est devenue si périlleuse, si artificielle, si arbitraire, si tragique et si grotesque en même temps, que jamais la littérature ne fut si facile à concevoir qu’à présent, mais aussi plus difficile à supporter. Nous sommes environnés de pays entiers d’abrutis anphylactiques ; le moindre choc les précipite dans les convulsions meurtrières à n’en plus finir.

Nous voici parvenus au bout de vingt siècles de haute civilisation et, cependant, aucun régime ne résisterait à deux mois de vérité. Je veux dire la société marxiste aussi bien que nos sociétés bourgeoises et fascistes.
L’homme ne peut persister, en effet, dans aucune de ces formes sociales, entièrement brutales, toutes masochistes, sans la violence d’un mensonge permanent et de plus en plus massif, répété, frénétique, « totalitaire » comme on l’intitule. Privées de cette contrainte, elles s’écrouleraient dans la pire anarchie, nos sociétés. Hitler n’est pas le dernier mot, nous verrons plus épileptique encore, ici, peut-être.

:oops2:
Citation :
Or les gouvernements ont pris la longue habitude de leurs peuples sinistres, ils leur sont bien adaptés. Ils redoutent dans leur psychologie tout changement. Ils ne veulent connaître que le pantin, l’assassin sur commande, la victime sur mesure. Libéraux, Marxistes, Fascistes, ne sont d’accord que sur un seul point : des soldats ! Et rien de plus et rien de moins. Ils ne sauraient que faire en vérité de peuples absolument pacifiques…

Ici le visionnaire hanté chancelle: Il n'avait pas prévu le glissement furtif des canons à la Bourse. Nous sommes en guerre, amis, la guerre perpétuelle qu'il nous dépeint ici en plein accablement des prémisses de la seconde guerre mondiale. Celle-là même, qui n'a jamais cessé; nous sommes en plein dedans, il avait parfaitement deviné. Les soldats ne sont pas derrière une culasse surchauffée, mais derrière un écran. Mais soldats tout de même (le soldat: celui ou celle à qui tout est bon au simple tarif -conventionné ou non- de sa solde).
Citation :
Zola croyait à la vertu, il pensait à faire horreur au coupable, mais non à le désespérer. Nous savons aujourd’hui que la victime en redemande toujours du martyr, et davantage.

Citation :
Les mots d’aujourd’hui, comme notre musique, vont plus loin qu’au temps de Zola. Nous travaillons à présent par la sensibilité et non plus par l’analyse, en somme « du dedans ». Nos mots vont jusqu’aux instincts et les touchent parfois, mais, en même temps, nous avons appris que là s’arrêtait, et pour toujours, notre pouvoir.

Citation :
Notre Coupeau, à nous, ne boit plus tout à fait autant que le premier. Il a reçu de l’instruction… Il délire bien davantage. Son delirium est un bureau standard avec treize téléphones. Il donne des ordres au monde. Il n’aime pas les dames. Il est brave aussi. On le décore à tour de bras.

Citation :
Quand nous serons devenus normaux, tout à fait au sens où nos civilisations l’entendent et le désirent et bientôt l’exigeront, je crois que nous finirons par éclater tout à fait aussi de méchanceté. On ne nous aura laissé pour nous distraire que l’instinct de destruction. C’est lui qu’on cultive dès l’école et qu’on entretient tout au long de ce qu’on intitule encore : La vie. Neuf lignes de crimes, une d’ennui. Nous périrons tous en choeur, avec plaisir en somme, dans un monde que nous aurons mis cinquante siècles à barbeler de contraintes et d’angoisses.

Citation :
Selon certaines traditions, je devrais peut-être terminer mon petit travail sur un ton de bonne volonté, d’optimisme. Mais que pouvons-nous espérer du naturalisme dans les conditions où nous nous trouvons ? Tout et rien. Plutôt rien, car les conflits spirituels agacent de trop près la masse, de nos jours, pour être tolérés longtemps. Le doute est en train de disparaître de ce monde. On le tue en même temps que les hommes qui doutent. C’est plus sûr.

Citation :
Depuis Zola, le cauchemar qui entourait l’homme, non seulement s’est précisé, mais il est devenu officiel. À mesure que nos « Dieux » deviennent plus puissants, ils deviennent aussi plus féroces, plus jaloux et plus bêtes. Ils s’organisent. Que leur dire ? On ne se comprend plus


Ce joyau clairvoyant date de 1933. C'est un bien étrange hommage "en creux" à Zola, à qui on reconnaît au moins le mérite d'avoir su se couler dans l'esprit de son temps, pas plus. Sa faillite prévisible, avec la faillite de la civilisation qui l'a produit à un moment, lui retire le rang de grand parmi les grands, de ceux qui surent et savent encore peut-être parler de condition humaine, considérée malgré les scories de l'époque quelle qu'elle soit. Homère, Dante, Faulkner... Je me demande encore s'il faut l'y ranger lui-même: Il paraît encore être d'une actualité furieuse, dans son "Voyage", mais c'est peut-être seulement que le vernis est devenu si épais et si sombre, et semble s'être si durablement installé! Cristallisé, comme il le dit lui-même, de manière définitive! Céline pouvait parler de Zola comme on parle des dinosaures: c'était un autre temps, on y respirait un autre air, qui nous tuerait dans la seconde. Malheureusement, nous ne pouvons parler de lui, de ses hantises, que comme on parlerait de son contemporain, de son frère vivant. Peut-être a-t-il su, comme les plus grands, entrevoir au milieu du fatras compliqué des circonstances, la nature de cette créature étrange qui ne semble s'épanouir et se réaliser que dans sa propre mise en abyme face à la nature elle-même... Nous ne pourrions le savoir qu'en nous plaçant au-delà du vernis. Or comme il nous le laisse supposer, plus de 70 ans plus tard, nous y sommes toujours empêtrés jusque bien au-dessus des narines.

Merci mille fois JB pour ce texte que je ne connaissais pas.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 16/12/2014 à 09:26:58 ]

4417

Je savais que ça te parlerait... icon_boire.gif

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4418

c'est extrait d'où ?

4419

Discours public, ça doit se trouver dans les cahiers de l'Hernes.

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4420
aldous-huxley-les-portes-de-la-perception.jpg

Visions délirantes?
Expériences sensorielles psychédéliques?
Que nenni.
Car si le premier article donnant le titre au livre et ouvrant ce dernier (compte-rendu des perceptions de l'auteur après absorption de mescaline de synthèse) les articles restant compilés ici sont plutôt du domaine de la mystique.
Mais pas de la mystique bradée recouverte de sauce "hippie" ou "new-age", mais une mystique vécue.
Pour la traduire l'auteur se sert de celle dont il est culturellement la plus proche: la mystique chrétienne.
Partant de là, on adhère ou pas.
Personnellement je ne m'attendais pas à une telle qualité d'analyse menée avec une intelligence indiscutable.
Je ne savais rien des qualités intellectuelles de l'auteur de "Le Meilleur des Mondes", ce dernier m'étant toujours tombé des mains et n'ai donc jamais pu dépasser les premières pages.
Au fond je m'attendais un peu à un livre qualitativement proche de celui qu'a écrit Borges sur le bouddhisme,
à savoir bien mais sans plus.

Les pensées bouddhistes sont d'ailleurs abordées, tout comme les idées taoïstes, zen et sufis mais l'auteur reconnaît qu'il n'a pas nécessairement les compétences requises pour des analyses de fond.
Cela dit le peu qu'il aborde du versant oriental de la question m'a toujours semblé pertinent et concis.
Les ponts jetés entre les deux pôles sont esquissés à la manière de croquis où l'essentiel de l'idée transparaît.
Libre ensuite au lecteur de se rediriger ensuite vers des ouvrages plus spécialisés.

Les questions de sociétés, toujours d'actualité, sont brièvement abordées (progrès technologique, modernité, politique) mais toujours par un prisme transcendant.

Éclairant à bien des égards, c'est un livre à lire et à relire, car pour ceux que la question intéresse (Oryjen, si tu ne l'as pas déjà lu), la lecture n'est pas anodine.

Petite anecdote: à ce que j'ai cru comprendre, c'est du titre du livre "The Doors of Perception"
que le groupe "The Doors" aurait tiré son nom.



[ Dernière édition du message le 21/12/2014 à 13:08:42 ]