Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
4125
Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
Sujet de la discussion Posté le 24/01/2003 à 18:34:57Dis moi ce que tu lis.
vodevil
9295
Je poste, donc je suis
Membre depuis 18 ans
4381 Posté le 25/11/2014 à 17:00:32
Je viens de commander ça :
et ça :
et ça :
C'est quand qu'on va où?
Anonyme
17065
4382 Posté le 01/12/2014 à 14:46:45
M.Hermès a 20 ans. Il est présenté comme onaniste.
Issu de la petite bourgeoisie de province et apparemment incapable de faire
quoi que ce soit, "Monsieur Papa" l'a envoyé voilà un an déjà comme apprenti dans un hôtel parisien dont le Directeur
fait partie de ses relations afin qu'il apprenne enfin un métier, qu'il amorce le début
de quelque chose qui ressemble à une vie convenable.
Ecrit entre 1940 et 1944 lors de sa captivité en Allemagne et paru en 1946/47, on peut supposer
que le récit se déroule dans le Paris de l'entre-deux guerres puisqu'il n'est question a aucun moment
d'Occupation. L'auteur ayant lui-même effectués plusieurs stages dans de grands palaces parisiens, il y puise la matière
de ce roman. Et quel roman !!!
Non sans rappeler Jan de "Moi qui ai servi le Roi d'Angleterre" écrit par Bohumil Hrabal, le personnage de M.Hermès se situe aussi quelques part entre Jean-Claude Tergal et Athanagore Wurlitzer mais avec une touche plus taciturne et pessimiste.
Complexe, il navigue entre la muflerie la plus vile, une grande sensibilité, une fine analyse de ses contemporains et les classes sociales, misogynie, voyeurisme, un questionnement existentiel poétique et vertigineux, une naïveté confondante, un rien reptilien et une colère qui couve.
De fait, malgré la mise en page façon tl;dr qui s'étale sur 428 pages (les blocs de textes incluant les dialogues, les descriptions...donc pas "d'air") on trouve toujours de quoi rire, réfléchir, se désoler ou rêver.
Roman initiatique et philosophique qu'une chaude-pisse ici ou une éjaculation faciale là ramène vite sur terre.
Certains propos assez limites lui vaudraient probablement quelques attaques par des associations féministes.
Mais c'était une autre époque.
La lecture est réellement jubilatoire et je m'y remettais avec enthousiasme et curiosité.
Le style navigue entre langage parlé, argot d'époque et littérature formelle, au gré du rythme, des thèmes et des personnages dont la galerie est sacrément gratinée.
Sur le fond l'ensemble ne manque pas de contraste et permet au cerveau d'alterner l'activation de plusieurs zones, voire de l'esprit.
Malgré la forme "blocs de texte", j'ai trouvé que l'auteur tenait tout et aucune des milliers de phrases, aussi petites soient-elles, ne m'a semblé être de trop. C'est très maîtrisé, très équilibré.
Encore un auteur français de l'entre-deux guerre qui mérite de ressortir de l'ombre.
[ Dernière édition du message le 01/12/2014 à 14:51:42 ]
Linn Sondek
1009
AFicionado·a
Membre depuis 14 ans
4383 Posté le 02/12/2014 à 10:56:56
Je découvre ce topic après une recherche car j'avais l'intention d'ouvrir ce sujet!
Je n'ai bien sûr pas lu tous les posts...
@vodevil : Le Gai Savoir est, évidemment, excellent. Je possède tout Nietzsche; Est-ce le premier volume que tu achètes?
Pour ma part je suis dans une double tendance de lecture : Balzac et le roman russe, en plein XIX donc.
Je n'ai bien sûr pas lu tous les posts...
@vodevil : Le Gai Savoir est, évidemment, excellent. Je possède tout Nietzsche; Est-ce le premier volume que tu achètes?
Pour ma part je suis dans une double tendance de lecture : Balzac et le roman russe, en plein XIX donc.
Supper's ready!
quantat
937
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 13 ans
4384 Posté le 02/12/2014 à 11:06:14
Citation de : Linn Sondek
@vodevil : Le Gai Savoir est, évidemment, excellent. Je possède tout Nietzsche;
Faut que tu passes à G. Bataille alors ....
Linn Sondek
1009
AFicionado·a
Membre depuis 14 ans
4385 Posté le 02/12/2014 à 17:58:06
Citation de quantat :
Citation de : Linn Sondek
@vodevil : Le Gai Savoir est, évidemment, excellent. Je possède tout Nietzsche;
Faut que tu passes à G. Bataille alors ....
J'y suis déjà passé! Mais le lien n'est absolument pas évident, en fait. C'est tout autre chose, je ne considère absolument pas Bataille comme un nietzschéen.
Mais ma grande passion reste la Grèce des V et IV siècles avant notre ère. Les trois grands tragiques, bien sûr, Platon, évidemment, mais aussi les institutions, l'histoire de la cité, les mythes...
Supper's ready!
[ Dernière édition du message le 02/12/2014 à 18:00:18 ]
Linn Sondek
1009
AFicionado·a
Membre depuis 14 ans
4386 Posté le 02/12/2014 à 18:02:01
Citation de _Zardoz_ :
Lu récemment Le Moine de Matthew Gregory Lewis, un classique du roman gothique
Alors, il te faut lire l'adaptation qu'en a fait Antonin Artaud et les Chants de Maldoror d'Isidore Ducasse, plus connu sous le non de Lautréamont.
Supper's ready!
Anonyme
10840
4387 Posté le 02/12/2014 à 18:22:30
Citation de Linn :
Citation de _Zardoz_ :Lu récemment Le Moine de Matthew Gregory Lewis, un classique du roman gothique
Alors, il te faut lire l'adaptation qu'en a fait Antonin Artaud et les Chants de Maldoror d'Isidore Ducasse, plus connu sous le non de Lautréamont.
Merci je lui passe le message
a.k.a
18739
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
4388 Posté le 02/12/2014 à 19:47:06
Citation :
les Chants de Maldoror d'Isidore Ducasse, plus connu sous le non de Lautréamont.
Du très très bon, ça ! Je ne savais pas que c'était lié à une autre oeuvre !
Donc, La Chartreuse de Parme, dernier roman achevé de Stendhal si je me souviens bien, et que Balzac a critiquée quelques années après sa sortie puis correspondance avec S. Des débuts un peu difficiles à la lecture. Ils explorent une généalogie politique fort détaillée, et emprunte de références à l'histoire italienne, dont S. était lui-même un fin connaisseur. Scènes de guerre très connue et mise en scène de l'antihéros Fabrice del Dongo. Une fois les personnages principaux féminins placés, la Marquise Sanseverina et Clelia Conti, l'intrigue roule toute seule. La narration n'est pas départie d'humour, comme dans cette phrase, que je vous avais gardée sous le coude, en italique :
Citation de Stendhal :
En rentrant chez elle, la duchesse ferma sa porte, et dit qu’on n’admît personne, pas même le comte. Elle voulait se trouver seule avec elle-même, et voir un peu quelle idée elle devait se former de la scène qui venait d’avoir lieu. Elle avait agi au hasard et pour se faire plaisir au moment même ; mais à quelque démarche qu’elle se fût laissé entraîner elle y eût tenu avec fermeté. Elle ne se fût point blâmée en revenant au sang-froid, encore moins repentie : tel était le caractère auquel elle devait d’être encore à trente-six ans la plus jolie femme de la cour. Elle rêvait en ce moment à ce que Parme pouvait offrir d’agréable, comme elle eût fait au retour d’un long voyage, tant de neuf heures à onze elle avait cru fermement quitter ce pays pour toujours.
J'ai beaucoup aimé, comme j'avais aimé Le Rouge et le noir. Une histoire simple dans l'intrigue mais complexe en sentiments, l'amour de la langue italienne de Stendhal et la passion avec laquelle il décrit l'Italie (sans oublier les petites phrases sur les italiens et les français...), les personnages aux réactions inattendues, la construction de la tension à partir du milieu. Il faut avoir le temps et le prendre pour la lecture, un peu ardue à l'abord mais la beauté du style finit par se dévoiler.
Linn Sondek
1009
AFicionado·a
Membre depuis 14 ans
4389 Posté le 03/12/2014 à 11:07:37
Citation de a.k.a :
Citation :les Chants de Maldoror d'Isidore Ducasse, plus connu sous le non de Lautréamont.
Du très très bon, ça ! Je ne savais pas que c'était lié à une autre oeuvre !
Le Moine de Lewis adapté par Antonin Artaud, oui, mais pas les Chants de Maldoror qui sont une œuvre absolument originale. D'ailleurs, il est intéressant d'acheter le volume des œuvres complètes de Lautréamont -petit volume puisque Ducasse est mort très jeune, à 24 ans- car on constate un changement de ton pour le moins étonnant entre Les Chants et Poésies, seconde partie du volume.
Supper's ready!
[ Dernière édition du message le 03/12/2014 à 11:12:07 ]
Anonyme
17065
4390 Posté le 08/12/2014 à 10:06:40
Je n'avais jamais rien lu de cet auteur et ce recueil de nouvelles a été l'occasion
de l'approcher. Eh ben c'est une bien agréable découverte.
Sur les cinq nouvelles il n'y en a qu'une qui ne m'a qu'à moitié convaincu ("La perspective Nevski") mais tout le reste m'a plu de bout en bout.
Je m'attendais à quelque chose de "classique" voir un peu grave mais on navigue là entre surréalisme, fantastique le tout sur fond de critique sociale/sociologique et de croisements des classes avec des personnages très bien construits dans un cadre politique/historique donné.
Les quelques légers traits d'humour et de poésie ne gâchent rien.
Je regrette que "Le journal d'un fou" soit si court, mais "Le Portrait", "Le Nez" et "Le Manteau"
rattrapent largement les légères déceptions que j'ai pu ressentir.
Je pense qu'il faut aussi rendre hommage aux traducteurs, en les nommant par exemple:
Gustave Aucouturier, Sylvie Luneau, Henri Mongault.
Un cimetière dans un petit village près d'Étretat.
A la demande de la famille conseillée par L'Emmedeur, on exhume le corps d'un collégien afin de vérifier si certaines plaies
auraient échappées aux légistes.
Les circonstance de la mort de cet enfant pourraient être criminelles et non pas accidentelles comme conclu initialement.
On ne trouve rien.
Mais apparemment le vieux Léon lui, saurait tout.
C'est la première fois que je lis un policier. A priori ce n'est pas un genre qui m'attire.
Bon c'est bien écrit, pas de problèmes. Par contre j'ai trouvé ça poussif, longuet même si là aussi
les personnages sont bien fichus bien qu'un peu caricaturaux par certains aspects.
La dernière partie est assez spectaculaire et j'avais l'impression de la mériter car je me suis
un peu ennuyé avant d'y arriver.
Pas mauvais, mais ça m'a pas emballé plus que ça.
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