Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
L'enquête est plutôt un point de départ, qui s'ouvre vers presque toutes les possibilités.
Oui c'est ça que je voulais dire en fait.
Pour moi, la différence avec les autres styles que tu cites, c'est que c'est beaucoup moins de la littérature de genre (la fantasy étant probablement l'un des plus "restrictifs", avec toujours des exceptions bien sûr ). D'ailleurs il y a des polars dans chacun de ces genres.
Ah oui c'est bien vu ça.
En fait les polars c'est comme les films des frères Cohen ou Wes Anderson, c'est certainement très bien mais je n'en ai jamais vu car ça ne m'attire pas plus que ça.
Et puis je dois dire que d'une certaine manière j'ai déjà une pile conséquente de plein d'autres trucs à lire avant de me pencher sur les policiers.
Mais je prends les références quand même, merci
Dr Pouet
En fait les polars c'est comme les films des frères Cohen ou Wes Anderson, c'est certainement très bien mais je n'en ai jamais vu car ça ne m'attire pas plus que ça.
Je crois que je comprends très bien ce que tu veux dire (juste en changeant les références), et donc je partage et respecte complètement ton point de vue.
Et puis je dois dire que d'une certaine manière j'ai déjà une pile conséquente de plein d'autres trucs à lire avant de me pencher sur les policiers.
Mais je prends les références quand même, merci
En comprenant d'avance que tu ne te jettes pas dessus (j'ai aussi une pile dans ce genre ! ), je ne peux m'empêcher de partager quelques références :
Vu tes goûts qui me semblent très littéraires, (et/ou néanmoins) mes préférés :
- Maigret donc : psychologie des personnages + lieux généralement bien différents de "bas-fonds d'une ville sous la pluie", souvent petit village de mer ou de canal, mais pas que (coulisses de grand hôtel parisien, route à la frontière Texas/Mexique, chambre de pension à Cahors...) ; le plus "classiquement polar" de cette liste, mais le plus fin pour ses peintures humaines
- La Dame en blanc, de William Wilkie Collins : écriture lente mais majestueuse, comme des romans classiques + intrigue à tiroirs + forme inhabituelle et super (3 ou 4 parties, chacune vue par un personnage différent, et donc sa personnalité, ses partis pris, sa subjectivité)
- Rue des Maléfices, Jacques Yonnet : chroniques à Paris pendant l'occupation + super description des bas-fonds + mélange de réalité et de fantastique, avec des personnages réels croisés par l'auteur et des photos de Doisneau, et une petite touche de "magique" (pas plus de la littérature de genre que les "Chroniques de l'oiseau à ressort" de Haruki Murakami) + le fait qu'il était vraiment résistant (il a notamment sorti l'affaire Petiot)
- Hygiène de l'assassin, Amélie Nothomb : huis-clos, enquête verbale = loin des codes des polards, et pourtant...
Bon je reconnais que c'est loin de Hercule Poirot ou du Dahlia Noir !
Jackbrelle
Lu " Le Pigeon " de Suskine... Et je suis tout perplexe... Je sais pas si j'ai aimé ça ou pas.
C'est effrayant de penser qu'un type ait pu penser qu'un autre vit et pense des trucs comme ça. J'espère pour lui qu'il n'existe pas. J'avoue que c'est entièrement flippant de voir un flippe pareil. Bon alors du coup, faut reconnaître la belle ouvrage? Oui. Mais j'ai pas vraiment aimé. Céline avait causé ( mais c'était à propos de Dostoïevski je crois ) de " littérature de l'angoisse du bouton de porte et de la chaussure mouillée ", c'est ça exactement.
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
Dr Pouet
En nouvelles : "Le joueur d'échecs et autres récits". J'ai adoré son joueur d'échecs ! C'est surprenant et marrant.
Sinon, en plus gros, célèbre et excellent, son fameux "Le Parfum". Mais c'est peut-être par là que tu l'as connu.
Jackbrelle
Le Parfum, oui. Les autres non mais j'irai voir...
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Anonyme
Citation :
Céline avait causé ( mais c'était à propos de Dostoïevski je crois ) de " littérature de l'angoisse du bouton de porte et de la chaussure mouillée "
!
j'ai besoin de vérifier ou je peux te faire confiance sur la validité de cette info, JB ?
Jackbrelle
C'est dans " Bagatelles Pour Un Massacre " mais c'est peut être Tolstoï... Un des deux en tout cas.
Il explique cette littérature angoissée par l'ambiance générale qu'il a perçue en Russie.
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[ Dernière édition du message le 14/12/2014 à 18:43:51 ]
oryjen
Céline avait causé ( mais c'était à propos de Dostoïevski je crois ) de " littérature de l'angoisse du bouton de porte et de la chaussure mouillée "
Bien vu.
Je crois que pour apprécier ce genre de truc et le porter au pinacle comme on a coutume de le faire, il faut premièrement être concerné au premier chef, c'est-à-dire pouvoir s'identifier aux personnages qui souffrent ces affres minuscules, c'est-à-dire faire partie de cette désormais immense classe des crétins enrichis qui se mélange aujourd'hui très harmonieusement avec celle des nobles déchus et quasi parvenus (à la misère ha ha), et deuxièmement préférer nettement en littérature l'argument à la forme, boîterie lectorale tout aussi consternante que son inverse obligatoire et tout aussi répandu: l'engouement exclusif pour les effets de forme, vides de sens de préférence.
Et bien entendu, tout ceci ne pouvait que crever les yeux à Céline, dont l'effort consistait précisément à tâcher d'accomplir l'inverse: Pousser de manière opiniâtre la conscience de l'absurdité fatale des choses jusqu'à une sorte de sacré.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Anonyme
Céline parlait de qui, saperlotte ! tu spécules sur une citation sans être certain du sens !
en bref, tu fais comme d'hab.
Jackbrelle
Oeuf! Apprends à lire! J'ai fait mienne une de ses citations parce que j'avais ressenti la même chose à propos de Suskine! Le " sens " de la citation est ce qui compte. Donc qu'il s'agisse de Dosto ou Tolstoï ou même de Bakounine ou San Antonio, on s'en fout, non!?
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