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Sujet Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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4801

Citation de : youtou

Dites, il existe un sujet pour les théories quantiques, je crois bien, d'autant plus si ça vient pas d'un bouquin mais d'une vidéo youtube.

 Si tu suivais un peu... C'est un livre dont causait Kumo qui me fit penser à ça.

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

4802
On se retrouve dans le sujet nommé JB.
4803
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Quatrième de couverture:


Citation :
"J'ai toujours été fasciné par la loi de l'effort inverse : quand vous essayez de rester à la surface de l'eau, vous coulez ; mais quand vous essayez de couler, vous flottez.
Mon livre explore cette loi en l'appliquant à la recherche par l'homme de la sécurité psychologique,
et à ses efforts pour trouver des certitudes spirituelles et intellectuelles dans la religion et la philosophie.

Écrit avec la conviction qu'aucun thème ne pourrait être mieux approprié à une époque où la vie humaine semble particulièrement précaire et aléatoire, il soutient que pareille insécurité résulte de la volonté d'atteindre cette sécurité, et que, a contrario, salut et bon sens consistent à reconnaître le plus radicalement possible que nous n'avons aucun moyen d'assurer notre propre salut."



L'ouvrage semble plus austère que "Le Bouddhisme Zen" et "L'esprit du Zen" du même auteur, probablement
car il n'y a pas ici "d'exotisme" intellectuel marqué, à peine des allusions voilées au taoïsme.
Le propos ici est l'homme occidental aux prises avec les problèmes plus ou moins propres à son organisation
sociale et les disciplines intellectuelles ou spirituelles auxquelles il a recourt pour essayer de mettre un peu d'ordre dans sa façon d'appréhender la vie.

Pour faire très court, l'idée principale du livre consiste entre autre à proposer de cesser d'avoir recours à un passé idéalisé et à un futur plein de promesse finalement toujours remises à plus tard, pour se rendre disponible au présent, seule réalité factuelle, et par extension à l'expérience ici et maintenant.

Juger et qualifier les expériences par des pôles d'oppositions ne feront que renforcer les dualités. Lutter contre la douleur c'est en quelques sorte l'entretenir et l'aiguiser alors que selon l'auteur l'idéal serait de l'expérimenter telle qu'elle est et de l'accepter.
La douleur ne disparaîtra par pour autant, mais lutter pour l'annihiler non plus.
Il faut donc faire avec.
Pour ce qui concerne le plaisir et le bonheur, nous aurions tendance à vouloir les prolonger.
Or là encore, ce serait tenter de maintenir fixe ce qui est fluctuant par nature.
A nouveau, l'idéal serait une conscience ouverte à l'expérience du présent et à l'alternance
entre ce qui est agréable et ce qui l'est moins.

Cette "présence au présent" devrait nous rendre sensible au déroulement et à l'alternance naturelle des choses telles qu'elles sont (agréables ou désagréables) plus qu'à des choix découlant en réalité d'une liberté illusoire d'un "je"; illusoire car il se verra donc finalement obligé de prendre partie et d'entretenir "à l'insu de son plein" des pôles d'oppositions et de scissions, du lutter pour ou contre et entretenir alors un cercle vicieux.

Voilà très brièvement et très grossièrement le propos de l'ouvrage mais il y a bien d'autres choses plus détaillées que seule une lecture révélera.

Dans l'ensemble le style est assez froid, mais plutôt raccord avec le propos.
Certaines analogies sont très parlantes et viennent clarifier des points de vues
quelques fois nébuleux au premier abord.
L'auteur appose quelques touches d'érudition mais ce n'est jamais gratuit et toujours
au service des idées.
Le dernier chapitre ("La Religion Revisitée") sort vraiment du lot selon moi, notamment avec de très courtes exégèses de mystique chrétienne particulièrement stimulantes et éclairantes.

Le bouquin devrait intéresser quelques afiens en particulier (JB, Ory, Quantat, Rifki) mais aussi bien évidemment n'importe quel afien qui serait curieux de ce genre de thématiques.

Un petit extrait en spoiler:

Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

4804
J'avais lu ça en son temps,
pas emballé plus que ça malgré quelques idées sympas.
4805
Chritopher Priest "L"Adjacent".
Par petite touches intimistes et subjectives, l'auteur nous emporte dans un vertige d'univers connexes.
Brillant d'ambition et magnifique de retenue!

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

4806

du même auteur : le monde inverti, son chef d'oeuvre !

je viens de m'apercevoir que Existenz est de lui...

4807
Et aussi Le Prestige.

Le Monde inverti, Hard SF (mais plein d'une étrange mélancolie à propos du destin de cette population coincée dans une bulle aberrante de l'espace-temps), m'avait bien plu aussi, davantage pour le climat que pour l'intrigue, pas toujours finement amenée...
Certains de ses titres, à la lumière de celui que je viens de finir, me hantent déjà:
"Notre Île Sombre", "La Séparation", "Les Insulaires", "L'Archipel du Rêve"(cité dans l'Adjacent d'ailleurs)...
Mes futures lectures je pense...

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 19/08/2015 à 00:09:14 ]

4808
Le monde inverti, qu'est-ce que ça m'ennuyait...
Pourtant je suis assez éclectique en SF, mais là, non, j'accrochais moins que sur du méta-teflon...
4809
Citation :
Brillant d'ambition et magnifique de retenue!

Aphorisant mais creux. Cela dit, c'est pas comme si le reste du temps tu n'avais pas de style.:-D

Kumo > à peine croyable mais le jour ou tu as parlé de Zénon ici, j'ai fini l'Œuvre au noir. Je me retrouve assez dans ton commentaire. Pour le résumé, plutôt que la quatrième, j'aurais plutôt écrit :

Zénon, né en Belgique au XVIe [ça je te l'accorde !] est un jeune bâtard très tôt intéressé par l'expérimentation scientifique et la nature. Avant même sa confirmation et au siècle de la réforme et de son combat par l'église romaine, son magister se rend compte de son athéisme. Il s'ennuie à l'université tout en se formant secrètement aux sciences du vivant et à l'astronomie entre autres - il dissèque et étudie l'alchimie illégalement, publie sous pseudonyme puis devient médecin itinérant.

Je savais que c'était une grande auteure avant de l'avoir lue mais son nom ne m'intimidait pas plus que ça. On me l'a offert avec une belle dédicace pour mon annif mi-juillet. Par contre je te rejoins sur le fait que son style demande un temps d'adaptation. Il est dense mais sacrément travaillé. Je suis aussi allé cherché pas mal de mots dans le dictionnaire mais pas les même que toi. Contrairement à toi encore, j'ai trouvé les personnages secondaires un peu étoffés pour rien, notamment dans l'avant dernier chapitre dans lequel j'aurais préféré être avec Zénon.

Citation :
avec moult passages au bûché après torture comme il était de bon aloi en ces temps-là.

Ouais, ça rigole pas avec la question. Aussi d'accord sur la part de mystère qui plane sur le roman.

Au delà de ça et des différences d'appréciation dans la lecture, sacré claque que ce roman. Pour y revenir, j'ai trouvé le style rigide mais extrêmement maîtrisé. L'intrigue m'a passionné et le personnage fasciné. Faut pas avoir peur d'y aller et de se laisser porter parfois.

J'ai attaqué les Mémoires d'Hadrien, prêté par l'offreuse de l'Œuvre au noir dans la foulée. Je le trouve assez lourd pour le moment car, de fait, statique. À suivre.
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
4810
Ory/Sobo> vos avis sur Christopher Priest font furieusement envie.

a.k.a>
Citation :
Pour le résumé, plutôt que la quatrième, j'aurais plutôt écrit :


En fait pour le résumé mon idée, comme lorsque je parle des films vus, est de ne trop rien dire afin que le lecteur découvre lui-même le récit.
J'essaye donc de me cantonner à raconter le début tel qu'il est.
Ton résumé est bien plus large, donne une vision claire du contexte, presque un petit tableau, un panorama.
Il a largement sa place sur le quatrième de couverture.
Dans mon esprit l'idée est de proposer le petit trou de la serrure.


Citation :
Pour y revenir, j'ai trouvé le style rigide mais extrêmement maîtrisé.


Mais bizarrement cette rigidité et cette maîtrise trouvent une forme de souplesse voire de chaleur
au fur et à mesure que l'histoire se révèle.

Tu me diras si ça te fait cette impression, mais j'ai aussi l'impression que ce roman se bonifie avec le temps.
On y repense et l'image se précise sur certains points ou certains personnages, des atmosphères semblent plus vivaces.
Une vraie transmutation :-D