Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
4124
Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
Sujet de la discussion Posté le 24/01/2003 à 18:34:57Dis moi ce que tu lis.
-Livingroom-
6738
Je poste, donc je suis
Membre depuis 14 ans
5031 Posté le 29/01/2016 à 15:18:12
Anonyme
118
5032 Posté le 29/01/2016 à 15:50:19
Vince_ -> Tu n'as pas à l'être ! Je suis content que ça t'ait plus !
Pour l'aération, c'est de ma faute. Vu que j'ai complètement réorganisé le récit, ça a un peu chamboulé la construction et j'ai complètement zappé ce "détail".. xD
Pour l'aération, c'est de ma faute. Vu que j'ai complètement réorganisé le récit, ça a un peu chamboulé la construction et j'ai complètement zappé ce "détail".. xD
Anonyme
17065
5033 Posté le 05/02/2016 à 09:53:42
Citation :
Walden ou la Vie dans les bois (titre original Walden; or, Life in the Woods) est un récit publié en 1854 par l'écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862).
Le livre raconte la vie que Thoreau a passée dans une cabane pendant deux ans, deux mois et deux jours, dans la forêt appartenant à son ami et mentor Ralph Waldo Emerson, jouxtant l'étang de Walden (Walden Pond), non loin de ses amis et de sa famille qui résidaient à Concord, dans le Massachusetts.
Walden est écrit de telle façon que le séjour semble durer un an seulement. La narration suit les changements de saisons et Thoreau présente ses pensées, observations et spéculations. Il dévoile également comment, au contact de l'élément naturel, l'individu peut se renouveler et se métamorphoser, prendre conscience enfin de la nécessité de fondre toute action et toute éthique sur le rythme des éléments.
Walden n'est ni un roman ni une véritable autobiographie, ni un journal naturaliste.* Sa dimension critique à l'encontre du monde occidental en fait un véritable pamphlet. La part de l'imagination est conséquente et Thoreau consacre de nombreuses scènes à décrire l'étang de Walden mais aussi les animaux et la façon dont les gens le considèrent du fait de son isolement, tout en dégageant des conclusions philosophiques. Ces longs passages concernant la nature appartiennent à la tradition transcendantaliste et appellent à refondre l'éthique.
Plus d'un siècle plus tard, Walden reste une œuvre phare de la littérature américaine et l'ouvrage fondateur du genre littéraire du nature writing. La pensée écologiste moderne voit également en Walden le roman du retour à la nature et de la conscience environnementale. Les observations et spéculations de Thoreau font en effet de la nature, dans le récit, un protagoniste à part entière. Walden est enfin la lente introspection de Thoreau, le fil directeur d'une recherche de sens dans un monde de plus en plus marqué par l'industrialisation et la transformation de l'espace.
Il existe plus de 200 traductions de Walden à travers le monde. Le roman a été traduit en français en 1922 par Louis Fabulet (1862-1933) et redécouvert en France lors des événements de mai 68. Il demeure l'un des ouvrages de référence de la pensée écologiste voire libertaire.
*c'est moi qui souligne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Walden_ou_la_Vie_dans_les_bois
Ça doit bien faire plus de dix ans que j'ai ce livre. Je l'avais commencé à une époque mais j'ai lâché la lecture car il me manquait une motivation réelle, une clef qui me donne envie de le lire.
A la faveur d'un article dont plusieurs citations avaient été extraites du livre je me suis dit que j'allais le lire.
Dès le premier chapitre, je ressens des difficultés de lecture voire de compréhension et avec le second chapitre ça ne va pas en s'améliorant. C'est en lisant ce genre de livre que l'on comprends ce que "mauvaise traduction" veut dire. Certaines phrases sont incompréhensibles, on trébuche, on cherche le sujet, l'objet etc etc...
En attaquant le troisième chapitre je décide quand même de regarder la date de traduction: 1922.
Tout s'explique.
360 pages, petite typo, mises en page monolithique/pas aérée. Il va falloir faire avec.
Voilà pour la forme.
Pour le fond, c'est peut-être une sorte de Pierre Rabhi qui tire une certaine "philosophie du toujours moins" pour un retour à l'essentiel et accord entre soi et la nature. Il y a quelques belles descriptions poético-bucolique, quelques bouts de poèmes bien choisis, des réflexions bien amenées mais ça représente peu de choses par rapport à une somme de bavardage auquel je n'ai pas réussi à m'intéresser du tout. Des lignes et des lignes sur le sarclage, la plantation des haricots, le choix du bois et d'autres tartines sur d'autres tâches soporifiques ou rendue comme tel.
Ce qui m'a bien plus emballé ce sont ses merveilleuses observations d'animaux et les singularités des saisons. Cet exile volontaire nous dit aussi bien sûr pas mal de choses sur la mentalité des humains du coin à l'époque de la rédaction de l'ouvrage, et je regrette d'ailleurs qu'il n'en parler pas plus. Mais l'auteur a fait le choix de s'éloigner d'une forme de société, ce qui paradoxalement lui donne cependant une certaine acuité. Le poisson ne voit pas l'eau dans laquelle il nage disait je ne sais plus qui.
On croise des personnages plus ou moins intéressants. Dans les plus intéressants il y a un bûcheron canadien et quelques esclaves noirs émancipés.
Il y a pas mal de références littéraires américaines et européenne mais il est aussi question de pensée chinoise (Confucius, Lao-Tseu) et hindoue (Bhagavad-Gîta).
Bref grosse déception, même si j'en ai tiré de petites choses. Je crois que la conclusion est le chapitre le plus intéressant. A la limite ne lisez que ça mais ne perdez pas votre temps avec cette arnaque de Gallimard qui n'a jamais pris le temps en presque un siècle de mettre la traduction à jour et nous vends ça une quinzaine d'euros.
En me rencardant j'ai appris qu'était parue une nouvelle traduction plus fine et fidèle d'un certain Brice Matthieussent datant de 2010 pour les éditions "Le mot et les reste"
-Livingroom-
6738
Je poste, donc je suis
Membre depuis 14 ans
5034 Posté le 05/02/2016 à 10:04:00
x
Hors sujet :Ben moi je lis l’électronique pour les nuls, la trame narrative est super, ça te tient en haleine du début à la fin!
Anonyme
774
5035 Posté le 05/02/2016 à 17:05:06
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Hors sujet :Ah, la Bhagavad-Gîta, une fois seulement. Je me suis dit : tout ça pour ça !
oryjen
17492
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
5036 Posté le 08/02/2016 à 09:17:26
J'ai lu Thoreau l'an passé.
Malgré une forme difficile, cumulant la forme surannée du texte original, celle (itou) de la traduction, et une indéniable préciosité de l'auteur, j'avais été littéralement renversé par la pertinence de l'analyse des perversions économiques et sociales dans lesquelles les Etats-Unis avaient déjà largement sombré à l'époque.
S'appuyant sur ce triste tableau, l'auteur sait nous faire douloureusement toucher du doigt les grands problèmes de la condition humaine, et ses grandes joies, c'est-à-dire cette condition elle-même, et en ceci l'ouvrage a une indéniable et vaste portée philosophique.
Eclatante démonstration de l'inutilité du chemin de fer! (au regard de ce qui importe vraiment à tout homme et à toute société bien engagée)
Etroite résonance avec Le prophète de Gibran, à propos des maisons!
Percutantes comparaisons entre la vie "à l'Indienne" et la vie "à l'Américaine".
Malgré le style ramassé, elliptique et précieux, la vision pénétrante de l'auteur forme une tache incroyable pour l'époque sur ce qui allait devenir le "rêve américain" et autres saloperies du même tonneau.
Perso j'ai trouvé que ça valait largement l'effort de lecture.
Malgré une forme difficile, cumulant la forme surannée du texte original, celle (itou) de la traduction, et une indéniable préciosité de l'auteur, j'avais été littéralement renversé par la pertinence de l'analyse des perversions économiques et sociales dans lesquelles les Etats-Unis avaient déjà largement sombré à l'époque.
S'appuyant sur ce triste tableau, l'auteur sait nous faire douloureusement toucher du doigt les grands problèmes de la condition humaine, et ses grandes joies, c'est-à-dire cette condition elle-même, et en ceci l'ouvrage a une indéniable et vaste portée philosophique.
Eclatante démonstration de l'inutilité du chemin de fer! (au regard de ce qui importe vraiment à tout homme et à toute société bien engagée)
Etroite résonance avec Le prophète de Gibran, à propos des maisons!
Percutantes comparaisons entre la vie "à l'Indienne" et la vie "à l'Américaine".
Malgré le style ramassé, elliptique et précieux, la vision pénétrante de l'auteur forme une tache incroyable pour l'époque sur ce qui allait devenir le "rêve américain" et autres saloperies du même tonneau.
Perso j'ai trouvé que ça valait largement l'effort de lecture.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 08/02/2016 à 09:19:43 ]
Anonyme
5215
5037 Posté le 10/02/2016 à 15:13:49
J'ai essayé Walden : sûrement un bon fond plein de poésie et d'humanité. Mais ptin le nombre de pages prosaïques sur le prix de la farine et la recette du pain ! (entre autres) J'ai préféré remettre ma lecture.
Anonyme
17824
5038 Posté le 10/02/2016 à 17:10:31
Il me semble que c'est Kumo qui parlait récemment d' Ambrose Bierce... je suis en train de lire "Le vieux Gringo" de Carlos Fuentes, c'est l'histoire bien sûr romancée de la fin de Bierce, disparu et probablement fusillé vers le début de 1914 dans les rangs de l'armée de Villa. Sympa.
dana12
17910
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 15 ans
5039 Posté le 10/02/2016 à 19:27:49
Citation de TexCoco :
...disparu et probablement fusillé vers le début de 1914 dans les rangs de l'armée de Villa. Sympa.
C'est vrai qu'ils savaient s'amuser en ce temps là...
Incrédule sur tout, sceptique sur le reste
Anonyme
17065
5040 Posté le 11/02/2016 à 14:09:32
Je m'étais promis de relire des bouquins de l'autrichienne Marlen Haushofer (1920 - 1970) après avoir lu son excellent "Le Mur Invisible".
Ici ce sont une quinzaine de nouvelles, toutes d'excellente facture, dont la thématique principale est selon moi le temps et le changement qu'il induit sur soi et/ou les autres.
L'autre ou soi qui changeons, de notre fait ou pas, et on ne se reconnait plus. La séparation, la vieillesse, la maladie ou encore la mort viennent sculpter les personnages et le lecteur aussi bien sûr mais à un degré moindre, encore que cela puisse dépendre du vécu de chacun.
Certaines nouvelles sont assez surréalistes avec des ruptures spatio-temporelles, des inversion de rôle ou des glissements psychiques menant pour l'une d'elles aux visions de fantômes de défunts mais sans tomber dans le fantastique ou l'épouvante, mais plutôt une sorte de symbolisme.
Vraiment vraiment épatante cette Marlen Haushofer avec cette sorte de romantisme un peu noir mais qui ne cède pas à une posture qu'elle justifierait par une sorte de cynisme ou de nihilisme. Le monde et les gens ne sont pas toujours beaux. Prenons notre loupe et regardons quelques échantillons de plus près. Pas de jugement moral donc, mais des propositions dont la qualité dépendra du lecteur.
La traduction de Miguel Couffon rend probablement hommage à l'auteure car les nuances et fluctuations psychiques ou émotionnelles sont selon moi parfaitement restituées, intelligibles en tout cas. Un style fort, sensible, subtil. Une littérature avec des résonances plus anciennes (XIXème) comme une matière noble embellie par une patine dont je n'arrive pas à saisir la nature. Pendant la lecture je me suis souvent demandé si un homme pourrait écrire de telles histoires et a priori je dirais oui. Mais tout de même il y a quelque chose de différent. Ce n'est probablement pas que ce soit une femme qui l'ait écrit mais que cette personne soit Marlen Hauhofer qui se trouve être une femme.
Si vous tombez sur ce recueil, n'hésitez pas.
[ Dernière édition du message le 11/02/2016 à 14:11:57 ]
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