Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
Proche banlieue parisienne, années 50. Le charismatique Jean Dewinter est l'instigateur d'une communauté vivant depuis une année selon des préceptes chrétiens dans un petit château, indépendamment de toute autorité religieuse. C'est une expérience qu'il a inauguré et qu'il souhaiterait voir se développer.
Il y a là sa femme, ses quatre enfants, quelques couples avec ou sans enfants ainsi qu'une poignée d'hommes et de femmes célibataires tous réunis pour un idéal. Il n'y a aucune contrainte particulière (prière, messe ou autre rite) si ce n'est le dîner à 20h autour duquel tout le monde se retrouve. Le reste du temps chacun vaque à ses occupations professionnelles ou personnelles.
C'est très bien écrit et assez captivant. L'auteur sait poser des ambiances. Les aspects métaphoriques sont réussis.Seul les derniers chapitres m'ont un peu déçu, mais globalement j'ai trouvé ça très agréable à lire. Bonne petite surprise.
[ Dernière édition du message le 18/03/2016 à 09:26:30 ]
Anonyme
Un bouquin intéressant bien qu'un peu trop « théorique » selon moi. Il est présenté comme l'ouvrage de théologie systématique le plus difficile à lire, peut-être. Il n'est pas inabordable cependant. J'aurai appris les trois types d'angoisse, celle de l'absurde, du destin et de la culpabilité. Si on cumule les trois, ça fait un bon cocktail...
Juste un peu déçu par la fin (continuer de croire en Dieu même si ce dernier ne semble plus être là).
[ Dernière édition du message le 19/03/2016 à 15:22:11 ]
rocknrollbass5
Je lis en parallèle Qu'est ce que l'Art abstrait de Georges Roque aussi.
Et des bouquins de Terreur (la collec Pocket), aussi. Ajoutons quelques livres d'Art divers (la peinture surréaliste, l'Art moderne de chez Taschen (deux gros bouquins pour 25 euros, superbes dessins et peintures).
Nous qui sommes trace éphémère
Dans la merveille et dans l'effroi. (G.E.Clancier)
[ Dernière édition du message le 19/03/2016 à 15:14:29 ]
oryjen
Pour voir...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
rocknrollbass5
L'art abstrait ce sont les paysages intérieurs d'un subconscient toujours en retrait mais formidablement présent et foisonnant.
Nous qui sommes trace éphémère
Dans la merveille et dans l'effroi. (G.E.Clancier)
oryjen
Vinci aussi, comme il l'avait affirmé ("cosa mentale").
Evidemment, seuls quelques niais pédants, nouveaux (mais éternels) Monsieur Jourdain, vers le début du XXe siècle, eurent la cuistrerie verbeuse de prétendre avoir trouvé l'Oeuf...
Hu! Hu!
Ca me ferait mal d'être aussi stupide, et d'affirmer que Jérôme Bosch est plus abstrait que Jackson Pollock...
Disons qu'il n'y a pas de vainqueur, et que tous ceux qui ont tenté de donner forme à leur pensée sont à ranger parmi les "abstraits". Ce que Pollock savait, qui s'inquiétait de savoir si ses (sublimes) "bidules" pouvaient éventuellement être rangés aux côtés de ce que l'on appelle "la peinture".
Bien sûr, il y eut des tâcherons stupides parmi les figuratifs de tous temps... et parmi les "abstraits" aussi, par hordes nombreuses et empressées.
Des artisans, disons.
Enfin, ça m'a toujours fait rire, ces discussions oiseuses.
Tous ces livres vainement imprimés.
Ces tentatives de classer, de faire école.
Hors-sujet, messieurs-dames!
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
rocknrollbass5
Enfin bon, next.
Edit: sinon c'est "art figuratif", pas subjectif, my bad.
Nous qui sommes trace éphémère
Dans la merveille et dans l'effroi. (G.E.Clancier)
[ Dernière édition du message le 21/03/2016 à 07:31:55 ]
oryjen
L'art subjectif (FIGURATIF) n'est plus utile au temps de la photographie.
Diable, tu as bien fait de rectifier: C'est encore pire!
Quelle immense erreur!
Bien au contraire, tous les (artistes) peintres (pas ceux des volets, et pas ceux non plus qui continuent à faire au kilomètre carré de "l’impressionnisme" ou du "classicisme" mal compris) remercient chaleureusement la photographie, qui pointe du doigt et éclaircit enfin une ambigüité millénaire: l'habile artisan qui "sait dessiner" et par ce biais TECHNIQUE produit l'étonnante illusion (figée) du "réel" n'est rien de plus que l'égal d'une machine, d'un procédé technologique... une sorte de mécanique insensée.
Science sans conscience...
En effet.
Nous laissons donc volontiers à l'appareil photographique ce rôle stupide et peu enviable, socialement policé, productif et, renouant enfin avec les primitifs, ou même les ultra-primitifs (de Lascaux, de Chauvet, etc... le moteur essentiel de l'art moderne n'est nulle part ailleurs que là, comme tous l'ont revendiqué haut et fort), nous recentrons le propos sur l'essentiel qui n'est autre que la recherche d'une vérité intérieure, réputée être le reflet plus ou moins biaisé d'une vérité globale.
Ainsi la question n'est nullement de discriminer ceux dont la peinture contient des signes renvoyant à l'expérience visuelle que nous avons du monde, et ceux dont la peinture contient des signes soi-disant séparés (mais comment cela serait-il possible, quand tout tableau strictement monochrome en réfère automatiquement, de par notre structure psychologique profonde, au vertige des cieux ou de la brume épaisse) de l'expérience sensible, de la mémoire visuelle.
La question est, et a toujours été, de faire la différence entre ceux qui produisent "sur commande" extérieure, quelle que soit la nature de cette commande, à l'exclusion de toute commande intérieure (le passé est rempli de cette différence entre les stricts tâcherons et ceux qui ont "bien voulu", tout en en profitant pour chanter leur petite chanson secrète), et qui ne sont guère autre chose que des mécaniques plus ou moins perfectionnées à faire des images (de propagande: cultuelle ou culturelle, c'est du pareil au même);
et les autres, qui bien évidemment sont beaucoup moins nombreux, mais rayonnent beaucoup plus.
Ainsi, placer la césure entre ceux qui "figurent" et ceux qui ne "figurent pas" dénonce une lecture purement intellectuelle, pour tout dire universitaire, et une manière de ne considérer que la forme extérieure.
Cela signale évidemment de la part du bavard une incapacité totale à entrer dans le profond de l'oeuvre, dans son contenu réel.
Comme toujours, sa seule possibilité pour ne pas perdre la face est évidemment, grâce à la technique puissante qu'il maîtrise (le bavardage), de tâcher de convaincre tout le monde qu'à l'intérieur il n'y a rien, qu'il n'y a même aucun intérieur, et tout ce verbiage bien connu des terroristes intellectuels qui se sont évertués pendant une bonne cinquantaine d'années, avec le soutien manifeste des politiques (autres bavards) n'en pouvant mais d'une telle aubaine ( mais en vain heureusement, cet effort-là ayant fini par se périmer de lui-même, n'ayant tout simplement pas survécu à l'extinction politique du bloc communiste d'une part, et à l'impérieux besoin d'expression des vrais artistes d'autre part) à associer l'importance de ce qui se joue à la surface du tableau à une soi-disant péremption nécessaire et historique de l'image.
Comme si, je le répète, de nombreux artistes d'un passé même déjà lointain, n'avaient pas dit depuis longtemps cette importance, ainsi que leur effort, précisément, d'abstraction!
En outre, c'est bien dommage pour de nombreux abstraits modernes, pris en otage et ipso facto inféodés plus ou moins malgré eux à la terrible autorité de la critique: Ils ont dû taire, pour exister, voire travestir honteusement, le fond vif et ingénu de leur effort. C'est bien dommage pour Vasarely, par exemple, dont les premiers travaux n'étaient pas dénués d'intérêt, et qui a cru devoir, pour se tailler la place de décorateur urbain qu'il occupe aujourd'hui, se mettre à faire le singe, tout en vidant son oeuvre du moindre intérêt artistique.
Et toute une horde de faiseurs de s'engouffrer, sous les vivats de la foule aisément subjuguée de verbiage, dans cette magnifique et nouvelle "licence de fabriquer" des trucs vides de sens, plaisants (ou déplaisants, c'est du pareil au même) à l'oeil, tout en jouissant d'une reconnaissance élitaire.
Un rare bonheur!
Ainsi donc, non, comme on le voit longtemps après la déclaration péremptoire de ces savants messieurs, la photographie n'a pas pu périmer la nécessité ontologique chez l'homme de produire des images.
On la remercie même chaleureusement d'avoir montré combien sont proches les préoccupations essentielles de certains "abstraits" et de certains "figuratifs" (dont un grand nombre se sont d'ailleurs allègrement baladés d'un "genre" à l'autre au cours de leur vie, au grand dam des idéologues).
Images intérieures ou images "extérieures"... attendez voir: nos images du monde extérieur, y compris celles saisies directement "sur le motif" seraient-elles soudain devenues autre chose que la transcription intérieure de stimuli perceptifs? Depuis quand et par quelle magie je vous prie?
Elle nous a aussi, du coup, permis de fourrer dans un sac tous ces "fabricateurs de vide", qu'ils soient d'une époque ou de l'autre, tous ces obéissants, tous ces conformes et tous ces nuls (de Bouguereau à Jeff Koons en passant par Buren), de le poser bien fermé dans un coin, et de disposer enfin de murs libres et blancs, pour rester seuls avec Rothko, Leroy, Giotto, Malevitch, Van Gogh, Sam Francis, Monet, Motherwell, De Staël, Cézanne, Ryman, Courbet, Klein, Klee, Van Velde, etc... etc... etc... et la subtilité de leur "message" (vision ou témoignage), qui a besoin d'espace, de calme et de silence pour s'épanouir correctement.
Ils sont nombreux, pourtant, ils suffiraient bien si l'on retirait des musées toutes ces scories des temps et des époques, car eux seuls ont le pouvoir magique de continuer, pour l'éternité, à rayonner dans le coeur et l'esprit des hommes, en l'absence de tout COMMENTAIRE et de toute JUSTIFICATION.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 21/03/2016 à 10:09:36 ]
rocknrollbass5
Nous qui sommes trace éphémère
Dans la merveille et dans l'effroi. (G.E.Clancier)
oryjen
Et pourquoi penses-tu que les artistes préfèrent pratiquer l'art au lieu de produire du commentaire à son sujet?
Evidemment il y a toutes ces forme bâtardes, qui sont à côté de la plaque, et qui produisent des... "produits", d'ailleurs on les appelle comme cela, visant précisément à discourir sur l'art, à le mettre en critique, en abyme ou en abîme et toutes ces foutaises dispensables, dont le principal défaut (ou avantage, quand on a, au travers de l'art, une posture sociale à protéger des intrusions) est de rendre l'ensemble si "chiant" que le large public préfère s'en tenir loin, sous le coup d'une défiance instinctive frappée au coin du bon sens.
(malheureusement, les mêmes, par contrecoup, se réfugient ipso facto dans une image dévoyée de l'impressionnisme, du classicisme, qu'ils ne comprennent pas, et passent à côté de choses actuelles magnifiques, justes, et réellement nourrissantes pour ce qui, en nous, conçoit une curiosité de nature "esthétique"...)
Oui le livre de Paulhan est intéressant dans l'ensemble.
Il y a aussi des sottises, causées par le mirage selon lequel l'aventure des pionniers du cubisme se rattacherait facilement à divers parti-pris de nature idéologique...
Mais tout est compliqué, et les crève-la-faim du Bateau-Lavoir ont pu être contents, bêtement, de voir enfin briller un peu sur eux les projecteurs; c'est sûrement pourquoi certains d'entre eux, faisant l'ange dans le secret de l'atelier, ont pu faire la bête au regard du "public", et faire mine d'acquiescer au verbeux flot des penseurs professionnels, croyant à tort que la louange était là pour les glorifier, alors qu'elle n'était faite pour profiteur qu'à leurs auteurs.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 21/03/2016 à 12:40:17 ]
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