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Sujet Dis moi ce que tu lis.

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1 Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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Le pressentiment
Emmanuel Bove
1935

Paris de l'entre-deux-guerres. L'avocat Charles Benesteau, issu d'une grande famille bourgeoise, décide de quitter son milieu et ses codes devenus trop encombrants. Cela a surpris tout le monde même si, il faut bien le reconnaître, Charles était devenu bien taciturne depuis quelques temps tout en s'agaçant facilement pour des petites choses. Il laisse donc derrière lui sa fratrie, sa femme et ses enfants et même le Palais de Justice pour aller habiter un petit appartement dans un quartier populaire. Il est bien là dans ce quartier, sans aucun code de classe à respecter. Mais la nouvelle qu'un avocat s'est installé dans le quartier court rapidement, et sachant cela, un petit homme vient un soir frapper à sa porte. Il aurait besoin de ses services. Pour quel genre d'affaire?



Le héros bovien quinquagénaire en marge de la société ou d'une partie de celle-ci est au rendez-vous, mais contrairement à d'autres celui-ci est issu de la grande bourgeoisie. La misère est donc ailleurs. La psychologie du personnage est moins poussée et détaillée que dans d'autres romans et l'histoire est là beaucoup plus classique (à l'image de Adieu Frombone du même auteur), axée sur l'interaction entre les classes sociales. Un héros isolé de son milieu mais plongé dans un autre dont il ne connait pas les codes et qu'il aborde un peu naïvement.
Très bien écrit, pas ennuyeux, je pense que c'est le livre parfait pour découvrir Bove dans sa forme la plus "classique" et embrayer ensuite dans du Bove pur jus avec Mes amis ou La dernière nuit. Fin de mon petit cycle Emmanuel Bove, un auteur dont je guetterai désormais les ré-éditions ou que je relirai lorsque l'occasion se présentera.

EDIT: il existe une adaptation cinématographique avec Daroussin, mais je ne l'ai pas vue.

[ Dernière édition du message le 25/11/2017 à 12:56:12 ]

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T'aimes, ah ? Bove a ri. :oops2:
J'ose Bove ?

[ Dernière édition du message le 25/11/2017 à 13:02:36 ]

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Le Japon ou le sens des extrêmes
François Laplantine
2017


Quatrième de couverture:

Citation :
La société japonaise est résolument polymorphe.
Elle est animée par une tendance qui est celle de la poussée aux extrêmes :
le caractère fantastique de sa littérature et de son cinéma qui est d’une rare cruauté,
l’extravagance du théâtre kabuki, les déguisements excentriques des cosplays,
les comportements d’une violence inouïe de certains adolescents
ou encore la « mort par excès de travail ».
Mais cet extrémisme-là ne saurait nous en dissimuler bien d’autres :
l’extrême de la sobriété, de l’humilité, de la discrétion et du dépouillement.
Ce livre explore cette tension entre l’expansion et la raréfaction, la dépense et la retenue.
Il se demande comment le peu et le moins entrent en résonance
mais aussi en conflit avec le plus et le trop.


J'avais déjà bien aimé "Tokyo, ville flottante" du même auteur et n'ai pas été déçu par
celui-ci qui entre encore plus en détail dans certaines subtilités sociales du Japon.
La notion de ma entre autres, sert de levier permettant si ce n'est de comprendre,
au moins de percevoir peut-être un peu mieux ce qui traverse la société japonaise
selon des modalités et dans des strates diverses.

Pour ne rien gâcher c'est très bien écrit et très bien structuré.

Difficile d'en dire plus pour ce qui me concerne, mais si la culture japonaise vous intéresse, foncez !

Un résumé succinct de la notion de ma pour ceux que ça intéresserait:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma_(esth%C3%A9tique)
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Cool. ça m'intéresse. Je suis justement en train de lire un Haruki Murakami passionnant (dont je vous parlerai quand je l'aurai terminé).
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Citation de Youtou :
L.F Céline était pas franchement de gauche, on va dire ça comme ça, mais lui il savait écrire. En revanche il ne savait pas parler, mais on peut pas tout avoir.

C’est marrant parce-que au début de Voyage... il tient des propos assez gauchos et/ou anarchistes.

Notamment du genre : « je n’ai pas de piston pour me faire réformer : je ne connais que des pauvres ». Notables connards (le général qui ne pense qu’à son confort) ou collabos (maire du village)...
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La connaissance de soi
Marie-Magdeleine Davy
1966



Citation :
"La question fondamentale se pose : est-il possible de parvenir à la connaissance de soi ? […] Sur un tel sentier, on cherche volontiers des compagnons de route or le chemin est toujours solitaire. On voudrait trouver un maître pour guider le pas et rassurer lors des situations périlleuses mais les maîtres sont rares et peu disponibles. Le plus souvent, il convient d’accepter d’entreprendre et de poursuivre sa quête dans un isolement plus ou moins rigoureux en sachant que le meilleur se trouve dans son propre cœur. Dans la mesure où s’achève la poussée des ailes, l’oiseau quitte son nid et prend lui-même sa nourriture."

« La dimension humaine est une conquête : l'art d'être un Homme s'apprend L'homme qui se connaît est un homme vivant. »Mais est-il possible de parvenir à la connaissance de soi ? Éternelle question de Socrate : « Qui es-tu toi qui sais ? » à nos modernes interrogations passant parfois par le divan freudien, sans oublier les innombrables journaux intimes pour tenter de comprendre notre humaine condition, la quête du moi débouche sur celle de l'homme et du sens de la vie. M.-M. Davy y ajoute une autre réponse qui transcende la philosophie, une recherche spirituelle impliquant l'être entier.


Je dois dire avoir été un peu déçu par ce livre. Il y a quelque chose d'un peu trop académique et daté, ce qui ne veut pas dire que tout est à jeter, mais ce n'est que dans le dernier quart que j'ai trouvé le souffle qui manquait auparavant, où l'on sent enfin l'auteure animée et inspirée.
L'écriture est fluide et le propos clair. L'érudition est solide mais légère dans le sens où elle n'est jamais pédante car toujours au service de l'idée. On croise régulièrement des citations de Jung, Corbin, Nietzsche, Kierkegaard, Socrate et d'autres sans qu'ils servent de pivots réels au propos mais juste pour l'appuyer avec plus ou moins de pertinence.
Bref, pas un mauvais livre dans l'absolu qui ne m'a pas donné l'impression de perdre mon temps mais j'avais d'autres attentes.

[ Dernière édition du message le 08/12/2017 à 09:22:37 ]

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La coupe de l'échanson
Hazrat Inayat Khan
1921-22


Quatrième de couverture:

Citation :
Après La Danse de l’âme, paru en 2016, La Coupe de l’échanson est le second ouvrage de Hazrat
Inayat Khan
à paraître dans la collection “Le Souffle de l’esprit”. L’ouvrage se présente comme un ensemble de 366 aphorismes du maître soufi, répartis sur les douze mois de l’année bissextile. Il s’agit donc d’un calendrier où figure une pensée pour chaque jour.

L’auteur y tient le rôle de l’échanson, le serviteur qui sert traditionnellement le vin à table, mais aussi de tout homme qui sert à boire à celui qui a soif. Il s’agit bien entendu ici d’une soif spirituelle que l’échanson tente d’étancher par son enseignement sous forme d’aphorismes. Le texte est précédé d’une brève présentation qui resitue le thème et la figure de l’échanson dans la poésie et la spiritualité soufies.


Bon là, même si les ouvrages ne sont pas comparables, en moins de mots que dans l'ouvrage de Marie-Magdeleine Davy on est directement au coeur du sujet. Le genre de livre à avoir dans son sac et à feuilleter à la faveur d'une pause dans un café, à l'arrêt de bus, le temps d'un trajet ou avant de se coucher. Après ça fera son chemin.

Courte présentation de l'auteur:

Citation :
Hazrat Inayat Khan (1882 – 1927) est le fondateur du « soufisme universel », un mouvement spirituel basé sur l’unité de tous les peuples et de toutes les religions. Venu du Nord de l’Inde en Occident en tant que musicien, incité par son maître à harmoniser l'Orient et l'Occident par sa musique, il se tourne rapidement vers l’introduction et la transmission de la pensée et des pratiques soufies en Occident. Son message d’unité divine se concentre sur les thèmes de l’amour, l’harmonie et la beauté. Diverses branches du mouvement d’Inayat Khan sont présentes aujourd’hui en Allemagne, en Angleterre, en Australie, au Canada, aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas et en Russie. Dans ses écrits tels que La Musique de la Vie et Le Mysticisme du Son et de la Musique, Inayat Khan couple sa passion pour la musique avec son parcours Soufi, formulant ainsi un éloquent manifeste de la musique en tant que fil harmonieux de l’Univers.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Hazrat_Inayat_Khan

Quelques aphorismes en spoiler:
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
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Le joyau de la couronne, mais ça se mérite :oops2: