Geostrategie du moyen-orient ( israël , palestine , hamas , hezzbollah , syrie , liban.)
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ferdinand
Citation : Plus de 230 morts côté libanais, une treizième victime israélienne mardi
Ou va t-on??
vos reactions , vos commentaires , vos previsions
Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. G.Debord.
ferdinand
Citation : ça profite pas mal aux Iraniens qui, en soutenant le conflit , opèrent une diversion sur leur progression dans le développement des outils nucléaires.
pourquoi israël ferait ce plaisir à l'iran?
Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. G.Debord.
Anonyme
et peut-être aussi parce que si l'iran chiite bouge un orteil pour défendre le hamas chiite, les états-unis sautent sur l'okaz pour envahir l'iran.
ferdinand
Citation : les états-unis sautent sur l'okaz pour envahir l'iran.
Je veux bien croire que bush soit stupide , mais pas assez pour se lancer maintenant dans un conflit en iran qu'il est sur de perdre.
Et que les americains ne soutiendront pas.
Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. G.Debord.
Anonyme
tout bénef...
ferdinand
Citation : Si l'iran attaque israel, l'opinion US se remotive à fond derrière bush.
l'opinion americaine est toujours échaudée par la guerre en irak , je ne crois pas qu'elle soit prete à supporter un autre conflit , même si israël est attaqué.
L'option d'une force internationale serait plus plausible.
D'autant plus qu'après le desastre irakien attaquer l'iran ca serait mettre le feu au poudre dans la region et l'armée us ne serait pas capable de tenir le coup , car la guerre contre l'axe du mal a du plomb dans l'aile même au sein de l'armée.
Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. G.Debord.
Anonyme
un avion dans une tour, un enlèvement de qq'un d'aimé, etc...
les chiites du sud irak sont trop puissants ?...
ça tombe bien...
d'une pierre 3 coups...
maintenant, vu ce qu'on a vu...
je crois que tout, même le moins justifiable... est possible...
ferdinand
Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. G.Debord.
bemol1
Une fois de plus dans son histoire, le Liban se trouve au cœur d’une tragédie internationale, otage d’une guerre qu’il n’a pas choisie. Aujourd’hui, nous sommes tous les otages de Tsahal.
Quand la mort vient du ciel
Le ciel crache sa haine. Le Liban, ce carrefour civilisationnel, de cultures, de langues, de religions, n’est plus qu’un fantôme. Israël parade. Israël a voulu sa guerre de représailles et c’est tout un peuple, un pays, qui sont pris en otage.
Dans les airs, un véritable défilé d’artillerie, de poudre. Ces mêmes armes, qui, le 14 juillet, s’exposent en fleurons de nos armées.
Rappel sous forme d’évidence ; sauf que l’évidence humaniste est absente des jeux de guerre. Les armes ne sont pas que défensives. Les armes sont surtout offensives, servant à détruire bien plus souvent qu’à défendre. La guerre légitime n’existe pas. En voilà une nouvelle illustration navrante. Champs-Elysées au Proche-Orient.
Débuts de l’affaire :
Deux militaires israéliens détenus par le Hezbollah.
Plutôt que la médiation diplomatique, ou à tout le moins une opération pour récupérer ces deux otages (un prétexte) qui ne ressemblât pas à une guerre, fut privilégiée la voie de la violence qui frappe aveuglément dans sa soif de vengeance.
Rapidement, Israël, avec son armée, Tsahal, devait réduire un pays à un groupe armé.
Remake d’une boucherie chirurgicale
Option prise : la même qui fut celle des Américains en Afghanistan. Les fameuses frappes chirurgicales, visant des cibles stratégiques (ici le Hezbollah, ses bâtiments, ses armes, son axe de ravitaillement). Tellement chirurgicales que plus de deux cents Libanais, en à peine une semaine, ont déjà trouvé la mort.
Tandis que, sans surprise, le Sénat américain vient d’approuver la guerre d’Israël contre le Hezbollah - le mouvement chiite libanais apparu au Liban en 1982 - avec pour victime et otage un pays entier, le Liban, la communauté internationale tarde à réagir.
Le marché de la guerre
Les Etats-Unis ont armé Israël. Les « lords of war » n’ont donc aucune raison de vouloir cesser de leur vendre des armes. Pour en vendre davantage, il faut bien que le pays acheteur continue de les utiliser.
Nous en sommes à huit jours de guerre, de frappes de loin, où Israël - comme les USA en Afghanistan - profite de sa supériorité aérienne pour mettre à sac un pays. Au sol, le pays risque l’enlisement, déjà connu au Liban. Cet enlisement avait duré vingt-deux ans.
Le Sud Liban ressemble de plus en plus à un champ de ruines. De moins en moins d’infrastructures. Une économie de survie pour une guerre que le Liban n’a pas choisie. Car le Liban ne se réduit pas au Hezbollah.
Mais rassurons-nous, Israël, et avec lui toutes les forces internationales qui se jetteront dans la bataille pour tenter de pacifier le conflit, reconstruiront le Liban... car outre l’occasion de vendre des armes et de prendre un ascendant géopolitique, quand il ne s’agit pas de piller des ressources convoitées, le marché de la reconstruction d’après-guerre est un marché pérenne. Tant de charognards qui survolent les charniers de nos guerres. Défaites de nos démocraties plus belliqueuses que raisonnées.
Le temps de la réflexion ? Le temps de l’attentisme !
A force de vouloir "donner le temps" à Beyrouth de désarmer le Hezbollah, Kofi Annan laisse le bilan s’aggraver. Victimes humaines ainsi que sinistre économique. Le premier ministre libanais, Fouad Siniora, a "imploré la communauté internationale et les pays arabes d’œuvrer à instaurer un cessez-le-feu immédiat". Il a accusé, hier, Israël de vouloir "ramener le Liban cinquante ans en arrière et de "perpétrer des massacres à l’encontre des civils libanais et d’oeuvrer à détruire tout ce qui permet au Liban de rester en vie".
Missiles perdus
Les victimes ? Tout ce qui bouge et pourrait assurer la survie des futures victimes.
En effet, si Israël veut couper les vivres et la capacité de réagir du Hezbollah en mitraillant l’axe qui le relie à la Syrie et l’Iran, tout ce qui ressemble à un poids lourd dans la zone est immédiatement pulvérisé, quitte à ce qu’il s’agisse de convois humanitaires. Selon les sources du ministère de la santé, un camion en provenance des Emirats arabes unis transportant du matériel médical a ainsi été touché, alors qu’il circulait sur l’autoroute reliant Damas à Beyrouth. Son chauffeur a été tué.
Comme en Afghanistan, puis en Irak, on ne compte déjà plus les balles (ou roquettes) perdues.
Les femmes et les enfants d’abord...
Dans le village d’Aïtaroune, près de la frontière aérienne, neuf membres d’une même famille ont été tués par une frappe aérienne. Parmi eux, bien sûr, des enfants. Un missile, ça ne choisit pas.
Une boucherie civile, et une boucherie parfaitement inefficace. Car pendant ce temps, le Hezbollah continue à répliquer. Et des victimes, il y en a aussi de l’autre côté de la frontière. Moins, beaucoup moins heureusement, personne ne peut souhaiter une pandémie du carnage, les moyens mis en œuvre par Israël sont disproportionnés, et le sont criminellement, sans le moindre égard pour les Libanais victimes de cette guerre contre le Hezbollah, qui s’est transformée en guerre contre leur pays.
Oui, cette guerre, sans cautionner un instant les agissements du Hezbollah, est criminelle.
Le premier ministre libanais rappelait encore que les dernières agressions avaient « visé des usines de produits alimentaires, des stations service, des routes, des habitations civiles, et à l’aube des casernes de l’armée dont certaines non combattantes".
Rapatrier à défaut d’arrêter la guerre
Espérons que le porte-hélicoptères, Le Mistral, avec sa capacité d’accueil de 4000 personnes, sera gagnant et rapatriera le maximum de ressortissants français vers les cieux moins sanglants de la France.
C’est un objectif humanitaire a minima. Chaque pays s’occupant de ses ressortissants. La France commence à débloquer des ressources humanitaires. Et après ? Va-t-on devoir évacuer le Liban de sa population pour la sauver de la folie humaine ? Ou se contentera-t-on de parquer les non-ressortissants privés de leur toit, de leurs moyens de subsistance, dans des camps de réfugiés façon... Kosovo ?
Construire une culture de la paix
Quand on essaie d’aborder la poudrière du Proche-Orient, au jeu dangereux des catégories manichéennes, il faudrait être tout de suite "pro-Israël" ou "pro-arabes". Tenter de lancer un débat sans passion sur ce sujet à haut voltage est (presque) systématiquement voué à l’échec. Et quitte à être "pour " (c’est toujours mieux que d’être "contre"), si on se contentait d’être pour la paix ? Je sais. I have a dream someday.
Est-ce que la paix dans la région est utopique ? Sans refaire un post Yalta et ignorer les hommes et les femmes respectables qui tentent d’y vivre et aiment leur terre, est-ce qu’Israël est utopique, ou est-ce que c’est tout le Proche-Orient qui l’est devenu ?
Le peuple israélien est massivement derrière ses dirigeants et son armée ; mais comment ne le serait-il pas, après plus de cinquante ans d’une violence extrême et d’une peur quotidiennes ! La culture de la paix, il ne l’a pas, il n’y croit pas, et encore moins depuis que Rabin a été assassiné.
On ne récolte pourtant pas la paix avec la violence. On ne récolte que sa surenchère, et la violence ne connaît alors plus de fin. Cette culture de la paix reste à construire.
Et ce jour-là, Israël cessera d’avoir peur.
Le véritable objectif
On peut s’interroger sur le véritable objectif que poursuit Tsahal. S’agit-il de désarmer et d’anéantir le Hezbollah en récupérant les deux militaires israéliens, ou bien plutôt d’un avertissement sanglant adressé à la Syrie ? Frapper le Liban pour éviter de frapper la Syrie.
Le Liban, éternel otage
En tenailles entre la Syrie et Israël, bi-culturel, tout à la fois pro-occidental et pro-oriental, avec une communauté musulmane solidaire de la cause palestinienne, des camps de réfugiés et une armée incapable de démilitariser le Hezbollah, bête noire d’Israël, le Liban a connu une histoire agitée, durant laquelle son indépendance n’a cessé d’être contestée.
Le Liban a été, en effet, par sa situation géographique et son multi-communautarisme, continuellement l’otage des conflits de ses voisins.
Une guerre sur son sol, conséquence de l’affrontement israëlo-palestinien qui fit 150 000 morts de 1975 à 1990 et plaça le Liban sous tutelle syrienne. Après une dernière et très violente opération (nom : "Raisins de la colère") en 1996, Israël acceptera de retirer quatre ans plus tard ses troupes du Liban sans conditions.
Quel avenir ?
La période faste du chéhabisme, faite de paix et de prospérité, semble loin. Tandis que les convois de nourriture explosent, que les populations exposées fuient en direction des montagnes, espérant y trouver refuge, le Hezbollah vient de déclarer qu’il pourrait bombarder Israël pendant des mois encore s’il le fallait. Il économiserait ses roquettes pour tenir, et la boucherie du ciel n’aurait pas suffi à couper ses approvisionnements. Que restera-t-il du Liban, la terre biblique « du lait et du miel » ? Trop de larmes dans le lait. Le lait est en train de tourner, et avec lui le peu d’humanité qu’il reste au monde. Le moyen d’y faire face ? Qu’Israël se désarme, et trouve des armes plus puissantes dans la voie de la raison. Que la peur, et sa conséquence, la haine, ne nourrissent plus le quotidien d’Israël et de ses voisins. Un quotidien qui est aussi le nôtre, dans cette poudrière globalisée que sont les conflits israëlo-arabes. Théâtre universel de nos tentations hégémoniques, de nos dissensions communautaristes, et de nos peurs endogènes.
francisco12
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