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Ennio Morricone est il le plus grand musicien contemporain ?

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Sujet de la discussion Ennio Morricone est il le plus grand musicien contemporain ?
Ca fait longtemps que je me pose la question, et je dois avouer que j'ai écouté une tripotée de musique dans ma courte existence, mais jamais je n'ai trouvé une telle perfection dans la musique contemporaine que chez Morricone. Ses mélodies sont géniales, ses arrangements magnifiques, sa musique émouvante, complexe et innovante. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais vos avis m'interessent...
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MErci pour tes conseils :clin:

Y a aussi dans le meme style trash-indus-jazz extreme les Ruins...Tom Kora...The Ex...

Qu'appelles tu Neo-tonalisme ?? A lire tes mots on dirait qu'il s'agit d'une maladie qui touche la pluspart des gens en ce monde et dont tu aurais découvert le vaccin ?? :mdr: :lol:
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The ex : EXcellent ! Tom Cora est mort il y a peu...paix à son âme. Le néo-tonalisme, c'est composer de manière tonale (ce qui n'est pas un mal en soi), mais nous refaire du Schumann, du Malher, du Brukner, dans le meilleur des cas du Chostakovitch, tout ça bien sûr sans talent. Il y a pour une grande part de la musique d'aujourd'hui un retour en arrière, une attitude régressive qui confine souvent au nihilisme. Comme s'il n'y avait pas un mouvement dans l'art, comme si Schoenberg, Webern, et ce qui suivit, n'avit pas eu lieu. Mais attention, refaire du Webern, serait tout aussi idiot et je n'oppose sûrement pas un Néo-sérialisme à un néo-tonalisme ! ce qui se passe, c'est qu'il y a eu une mode de compositeurs étiquetés contemporains qui eurent les honneurs du public car leur musique était tonale ou modale (stricto-sensu, Gorecki serait plus dans une mouvance modale) ; parmi eux : arvo part, gavin bryars, phil glass, quelques estoniens etc...avec tous leur propre esthétique. C e qui me chagrine, c'est quand ces compositeurs sont présentés comme emblématiques de la musique d'aujourd'hui et qu'on nous faiot le coup du "y'en amarre de la musique élitiste qui n'est pas mélodieuse, patati patata, voyez on peut encore faire de la musique harmonique, écoutable etc..." ; c'est souvent de la paresse de la part des auditeurs...Varese (un maitre) a dit : ce n'est pas le compositeur qui est d'avant garde, c'est le public qui est en retard. C'est mon credo (amen) ; il faut de l'innovation, de la recherche de nouvelles formes, sinon la musique va crever...(enfin pas trop vite quand même)
a+
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Ah ok j'ai enfin compris l'esprit du message que tu veux faire passer :clin:

Ben moi je ne m'oppose pas du tout a ce que tu nous racontes-la, pas du tout...

MAIS :

Je suis issu d'etudes d'arts plastiques et j'y ai appris quelque chose qui est assez pertinent a mes yeux :

Si jusqu'a 1970 on reflechissait en terme d'avant-gardes et de mouvements distincts, aujourd'hui ce n'est plus du tout probant.


En musique comme en art plastique, il y a aujourd'hui :


-d'une part un recyclage des idées du passé, mais dans une perspective de renouveau, de decalage de ces idées pour en créer de nouvelles, hybrides.



-d'autre part les interstices entre les genres constituent a mon sens des endroits de creation tout aussi importants que les etiquettes imposées par les genres dits phares.
Ainsi un artiste pourra decliner un style donné en le decalant ne serait-ce que d'un milimetre sur le coté et le faisant de par ce decalage son style propre.

Il y a aussi une importance beaucoup plus grande que par le passé a donner a la petite histoire de chacun. Voir l'art photographique intimiste de Sophie Calle, ou les peregrinations humoristiques d'un Pierrick Sorin en video-art.

Ce phenomene se traduit egalement en musique, avec l'importance que le home studio et la MAO apportent a beaucoup d'artistes travaillant dans l'intimité de leur logis (on appelle meme ca parfois de la Bedroom music).

En conclusion, je dirai qu'a mon sens les musiques nouvelles ne doivent absolument plus se reflechir dans la perspective d'Avant Garde ou de grande decouverte Historique.
Mais plutot dans l'hybridation et l'emergence des sous genres et des sous-sous genres, qui loin de renforcer le coté pejoratif du mot "sous" seront tres certainement amenés a tuer non pas la musique, mais la notion de genre.

Hybridation, metissage, pluralité. :8) :bravo:
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D'accord avec toi, c'est d'ailleurs ce que certains appellent aujourd'hui le post-modernisme : le fait qu'il n' y ait plus référence à l'histoire, voire à une certaine idée du progrès en art (merci monsieur Duchamp qui a bien ouvert les vannes, tout de même...), ce qui permet quelques expérimentations (ceux que tu cites sont très représentatifs) où ce qui compte est la position de l'artiste, sa subjectivité, et le fait que sa démarche sera toujours légitime, car étant sa propre référence...certes...mais où on va ? tout ça est-il gratuit ? Est-ce que tout se réduit au pluralisme des idées, des goûts (quel horrible mot ), des démarches : tout le monde trouve ce qui lui plaît...mais alors Stockhausen VS Moby ( :mdr: ok c'est exagéré, mais c'est en même temps ce fameux brassage actuel où tout se vaut tant qu'il y a quelqu'un pour donner une valeur)
la question reste ouverte :bravo:
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Tu me diras avec l'art classique c'etait aussi le cas : on ne peut piger la qualité de l'oeuvre d'un Poussin ou d'un Delacroix sans vraiment entrer au coeur de leur experience propre et de leur contexte social et historique...

Sauf que ces oeuvres la, on pouvait au moins les fixer immediatement dans leur courant respectif et par la comprendre la moitié de leur signification. (c'est deja enorme)

Chose devenue impossible aujourd'hui.

On peut pretendre que Gorecki a tout pompé sur Arvo Part, leur musique se ressemblent beaucoup.

Mais c'est vraiment stupide de dire une telle chose, car quand on fouille un peu on s'appercoit qu'ils ne sont aucunement sur la meme longueur d'onde.

En fait ce qu'il y a de bien dans la musique c'est que ces petites differences tres importantes on peut les saisir uniquement en ecoutant (vraiment ecouter, s'en impregner, seul, dans un fauteuil, dans le noir si necessaire) plusieurs fois une oeuvre.

Dans le cas de Gorecki, la seule analyse theorique et synthetique ne suffit vraiment pas, c'est vraiment d'une experience emotionnelle dont il s'agit !


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Le post modernisme oui exactement :clin:

C'est vraiment ca dont il est question.

Par contre je ne pense pas que le Post Modernisme n'ait aucun encrage dans le passé, et que les artistes soient seulement auto-referents !

Ils se referent a leur vie, leur entourage, ce qu'ils vivent les inspirent. C'est bien plus interessant que certaines bases posées par les artistes d'il y a 100 ans...

Par exemple le coup de la chaise de Kosuth, il falait le faire c'est tres bien en soi. Ca cristalise l'esprit tout entier du mouvement de l'art conceptuel, et pourtant ca ne va pas beaucoup plus loin que l'urinoir de Marcel Duchamp :clin:

Mais la maniere dont c'est présenté, et le concept aussi different d'un chouia, et c'est ce chouia qu'il faut saisir pour apprecier la qualité du travail.

Ca pose evidemment un probleme de taille... c'est qu'on ne peut plus jouer les faineants maintenant et qu'on doit fouiller dans chaque oeuvre pour saisir son interet ! :mdr:

Plus question de passer dans les allées du musée de beaubourg en courant et en prenant des notes a la va-vite, car dans ce cas on ne voit rien d'autre que la surface :clin:

En musique c'est la meme chose. Exactement.
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:clin: brillante argumentation :bravo: mais n'as-tu pas l'impression que c'est effectivement l'effet de surface qui intéresse les "post-modernes" ? Kossuth c'est quasiment un classique pour certains petits nouveaux qui s'y réfèrent comme à Duchamp, et il entre dans le corpus des oeuvres comme Cézanne ; là dessus tu as raison, le passé est conservé, et rentre dans un rapport ludique dans l'art d'aujourd'hui. Mais je ne trouve pas beaucoup d'intérêt dans l'art plastique, bien que ce soient là que c'est le + évident. Il rest qu'en musique, c'est la même chose; Prenons un exemple : l'utilisation qu'a faite Moby du blues primitif (recueilli par Alan Lomax, ethnomusicographe ricain, mort il y a peu, encore un, R-I-P). Voilà typiquement le genre de chose qui m'agace (je pense aussi au disque de Dead Can Dance qui utilisait quantité de samples (d'ailleurs superbes) dans une sorte de soupe mystico-world) ; le matériau de départ, authentique, passe dans un vaste recyclage où l'on ne retient rien du geste de départ; ce qui compte : une sorte de divertissement sans danger, clean, pour tout le monde ou pour personne. Alors, bien sûr on peut me dire, fais ton choix coco et laisse faire...ok je retourne à Skip James et laisse machin où il est...il n'empêche qu'on sent bien que ce n'est pas satisafaisant.
Tu dis : c'est plus stimulant, à nous de faire le boulot, de chercher ce qui intéresse dans l'oeuvre. :clin: faisons nos choix ! Mais qu'il nous soit pas interdit de fustiger la médiocrité de certains "post-modernes"
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Sur Gorecki j'ai essayé, mais j'ai abandonné. Je n'y trouve pas la force, la dimension de profondeur que je peux trouver chez Chosta par exemple, ou même chez Berio. AZlors c'est vrai, tous sont différents, et il est dur de juger une oeuvre à partir d'une autre. POurtant....POurtant....tu parles d'une époque par exemple, où la peinture académique (POmpiers) était le paysage unique de l'art. Est-ce qu'à notre époque, le post-modernisme dans sa dimension d'autoréférence, ne serait pas ce Paysage unique (de telle sorte qu'on voit presque un retour quasi réac à des formes de musique qui passent pour "authentiques" ; à mon sens, le retour à une "chanson réaliste" en France, n'est qu'un produit indirect, dérivé, du post-modernisme.
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Ben en fait je ne sais pas si Moby est un super exemple... :D:

Il est quand meme bien en dessous de certains autres musiciens electroniques.

Disont toutefois que sa musique convient tout a fait a certaine frange de la masse populaire, justement uniquement a la recherche de musique pop, voir easy :clin:

Je ne pense pas qu'on puisse arriver au meme paroxysme, a la meme elevation emotionnelle avec Moby qu'avec Gorecki.

Apres je ne dis pas ! Peut etre que la musique de Gorecki est effectivement pauvre techniquement ! Peut etre bien :clin:

De meme que celle de Nyman, qui s'inspire indeniablement du meme Gorecki (ainsi que de Glass et Reich dans une certaine mesure).

Ces deux exemples, Gorecki et Michael Nynam, illustrent tout a fait mon analyse.

La petite histoire (imbriquée dans la grande parfois tout de meme, l'hollocauste s'ecrit avec un grand H quand meme...) et l'emotion. Un vécu et une sensibilité qui leurs sont propres.
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Citation : Peut etre que la musique de Gorecki est effectivement pauvre techniquement ! Peut etre bien


Ce n'est pas cela le problème. Personnellement ce qui me gêne chez Gorecki ce n'est pas que c'est tonal ou pas tonal c'est que les ficelles sont trop grosses (comme aussi dans Dancer in the Dark dont il était question) et je ne m'y laisse pas prendre. Mais ton émotion est légitime et il ne faudrait surtout pas s'en culpabiliser