Globe Trotter land
- 2 582 réponses
- 90 participants
- 102 180 vues
- 61 followers
-Liam-
J'ai pas l'impression qu'un tel topic existe ici...Or au fil des différentes discussions sur AF, je me rends compte que pas mal de gens ont voyagé, ont vécu (même pas longtemps) dans d'autres contrées...que ce soit des voyages de classe, des voyages en famille, des trip solitaires, votre témoignage est le bienvenu!
Evidemment, le but n'est pas ici de se la péter à dire "moi j'ai vu ci, j'ai fait ça" (voyager est une chance et tout le monde en a pas forcément l'occase), mais plutôt essayer de faire partager ce qu'on a ressenti à l'étranger, humainement, socialement, géographiquement, (et musicalement aussi tiens).
Bien sûr, les envies de voyages, les destinations rêvées, etc.. sont également bienvenues!
Ca botte du monde?
Un verre à moitié vide est aussi à moitié plein. Un type à moitié intelligent est généralement complètement con
https://soundcloud.com/newcarradio
Anonyme
wildchild666
Ca me fait penser que je suis allé en Bosnie il y a 2 semaines. Ouais, genre on a fait 10 mètres puis retournés en Croatie parce-qu'on avait pas nos passeports (bah ouais, c'est pas l'UE bande de cons). Contact sympa avec la police là-bas qui nous a bien montré son flingue en évidence en nous disant ça. Le bon gros cliché du flic de l'est taciturne qui déconne pas.
En fait on était en Croatie à la base et c'était à 20mn, un français nous avait dit qu'il était passé avec sa CNI sans problème...
On y était pour un fest en tant que bénévole, donc pas beaucoup de visite mais le peu que l'on ai vu est magnifique : la ville de Slunj et ses alentours (les petites rivières Mreznica et Korana : eau ultra claire, grottes avec chauves-souris), les lacs et chutes de Plitvice.
Faut clairement que j'y retourne pour une vraie semaine en mode backpacker c'est ultra adapté.
- Vous êtes contre tout ce qui a été fait depuis la dernière guerre...
- Vous vous trompez de date. Je suis contre tout ce qui a été fait depuis Adam
oryjen
C'est parti:
Les palais de lumière - Récit d’un voyage en Albanie.
- Les lieux.
Albanie - Albania : La Blanche.
Dans toutes les langues, sauf celle des Albanais eux-mêmes, qui appellent leur pays Shqipëria (ils disent « Chtchiperia »), ce qui veut dire « le pays des fils de l’Aigle ». Référence à l’oiseau, qu’on peut y rencontrer, et à un con célèbre, avide, vorace, qui fondait tel rapace sur ses proies, un de ces abrutis qui font l’Histoire, et dont la brutale vulgarité suffit, par l’effroi suscité dans les consciences des humains normalement constitués, à laisser une trace fondatrice… Fondatrice, surtout, de toutes sortes d’horreurs qui ne manquent jamais de s’ensuivre, généralement pour des siècles…
Tant il est vrai que le travail modeste des gens ordinaires, animés d’appétits normalement raisonnables, hélas, toujours hélas, semble ne devoir jamais laisser la moindre trace en ce monde.
Il faudra oser dire, et montrer, que cependant eux seuls, au long des temps, creusent avec une admirable constance, par-delà les fossés et par-delà les palissades creusés et dressées par les précédents, le sillon fertile qui permet à la Terre de porter le moindre fruit consommable, tracent la moindre perspective moralement valable, et dessinent l’espoir, entretiennent le droit, pour l’humain, de durer : Le travail invisible, qui change peu le monde, y aménage un léger creux, modeste nid adapté au plus juste aux besoins ; il n’y a là aucune place superflue pour les caprices qui, quand ils surviennent au cœur de certains hommes mystérieusement détraqués, n’ont d’autre option, nous l’avons vu jusqu’à vomir, pour se manifester, pour exister, que de dévaster ces aménagements modestes, places doucement ménagées dans la dureté des choses, précautionneusement entretenues ; les beaux lieux de la vie des hommes ordinaires, qui sont les hommes sages : leurs maisons simples dont la forme n’a fait qu’emprunter à l’harmonie des choses, et à l’esprit des lieux, et s’y est lentement fondue en quasi-perfection.
Leurs masures, presque absentes à ce monde, sont les palais de lumière qu’ils ont construits dans l’invisible…
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 09/08/2017 à 19:21:03 ]
samy dread
Non je ne mettrai pas de pull
[ Dernière édition du message le 09/08/2017 à 20:35:17 ]
samy dread
Non je ne mettrai pas de pull
oryjen
Ça vaut pas vraiment la peine d'y aller...
Bon attends la suite... ci-dessus j'ai dû mettre 1/10e pour l'instant. J'ai tout de même des trucs à raconter.
Disons que je commence par quelques généralités et quelques réflexions. Il faut dire que l'entrée en Albanie ne laisse pas indifférent. L'ambiance est très étrange. Ça pose plein de questions, au premier chef, bizarrement peut-être, à propos de soi-même, et de là d'où on vient...
Conclusion hâtive, donc...
Tu sais peut-être, les Balkans, au niveau paysages, n'ont rien de radicalement différent de ce qu'on voit ici. Les USA non plus d'ailleurs, paraît-il (j'y suis jamais allé, mais je connais des gens qui, eux, oui oui...).
Question de latitude je suppose...
Mais étrangement, en rentrant au pays, j'ai trouvé tout bien rangé, bien propre et plutôt varié...
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
oryjen
Pour être bien compris, pour rendre indiscutablement inhumaine, humainement indiscutable leur stupide croisade, pour la placer, qu’on me comprenne bien, hors de l’entendement humainement ordinaire, humainement défendable, humainement discutable, ils prennent pour emblème un animal auquel on suppose sottement une férocité en vérité absente à sa nature (les aigles, les lions, sont aussi sages à propos de leur nourriture que les hommes normaux à propos de la leur), et bêtement se trouvent ainsi parés de qualités que le crétin se plaît à croire sur-humaines, alors qu’elles sont en vérité sous-animales…
Mais voilà le « héros national », qui a unifié (sous sa botte) les clans, les vallées, les petits pays, a proscrit, l’œil sévère et aquilin, tous leurs patois, tous remplacés par la langue officielle (la sienne) propre à porter avec clarté ses ordres de batailles, de représailles, sa haute stratégie.
Les simples ayant toujours l’ingénue gentillesse de croire sur parole le premier beau-parleur venu, ils se sont laissés dire que la « nation » méritait de plus glorieuses perspectives que le simple souci du soin que requéraient leurs tout petits domaines, pour assurer le lendemain, ou au plus loin, l’année d’après…
Mais j’oubliais : Le héros les avait çà et là libérés de la férule plus ou moins passagère de telle ou telle puissance hégémonique et « étrangère » (mais pas plus « étrangère » cependant qu’il ne l’était lui-même, avec son appétit pathologique bizarre de gloire et de domination), auquel motif soudain certains d’entre eux se sont laissés gagner par l’importance supérieure de telles fables, de telles fariboles, de celles qui, toujours, prenant insidieusement la place des palais de lumière au cœur pourri et faiblissant de certains hommes, finissent immanquablement dans le sang et les larmes.
Et ainsi naît un eux un sentiment exactement semblable à celui qui animait les oppresseurs, condamnant à coup sûr l’opprimé d’aujourd’hui à devenir le tyran de demain.
Ainsi se met en place, à l’écart des palais de lumière, dont la porte sitôt franchie s’est cruellement refermée dans le dos des jobards, la terrible mécanique qui transforme les sages en abrutis, pour les siècles des siècles.
Quoi qu’il en soit, je préfère toujours la sottise des victimes à celle des bourreaux, même si en vérité elles sont sœurs jumelles et se nourrissent l’une l’autre à la petite cuillère.
Et je parle à présent d’autres bourreaux, les Vénitiens, qui à leur tour (les premiers depuis l'antiquité) « découvrirent » ces terres en d’autres temps…
Ces gens qui sottement, donc, appellent leur pays « celui des fils de l’Aigle » - c’est leur sottise, leur problème, et quelque part leur droit - doivent aujourd’hui, quand même, ayant tous peu ou prou fait l’effort d’apprendre à toute allure des langues étrangères au sortir de la dernière tyrannie (qui avait, celle-là, le bon goût d’être nationale, notons bien), l’avoir un peu bizarre d’appeler et d’entendre appeler leur pays d’un autre nom, dans la définition duquel ils n’avaient jamais pris la moindre part : Albanie - le pays blanc.
Qu’a-t-elle de blanc, cette Albanie ?
Vue de la terre ou vue de l’eau, on se le demande.
Elle est claire, quelquefois, en plein soleil, mais guère plus, et souvent moins, que les autres côtes adriatiques, toutes calcaires évidemment, de Croatie, de Grèce, et même du Monténégro.
L’explication de ce petit mystère est sans doute très simple : Un peu plus tôt, les mêmes crétins chercheurs-de-marrons-à-tirer-du-feu avaient « découvert » une terre plus au Nord qui, couverte par endroits de hêtres que l’on dit stupidement « noirs » (ils sont évidemment verts, comme tout le monde, mais peut-être d’un vert par endroit légèrement plus foncé qu’à l’ordinaire) leur avait parue sombre. Comme des cons avides qu’ils étaient, ils l’avaient baptisée Monténégro, du droit que s’arrogent toujours les imbéciles de baptiser selon leur baragouin des choses et des lieux déjà nommés par ceux qui en ont l’usage.
Incidemment, je crois qu’il ne faut pas chercher ailleurs l’origine commune de cette lèpre qui éloigne les hommes de ce dont ils procèdent et à quoi ils devraient rester reliés : Nommer les choses et les être les abstractise, les réifie, et les place à distance. Cela permet, selon les cas et les besoins, de se prémunir du danger réel ou supposé lié à leur proximité, ou, encore et toujours, de massacrer à tour de bras sans trop se tourmenter le cœur… Magique !
Et donc évidemment, comme les cons manquent de discernement, pour relever un peu les mornes plaines de leur étroit entendement, ils exagèrent.
Cet autre pays plus au sud, étant parfois légèrement plus clair, fut donc appelé « blanc » !
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 10/08/2017 à 21:05:58 ]
samy dread
Non je ne mettrai pas de pull
oryjen
Cépage balkanique original, partout de la Croatie à la Serbie: Vranac (on dit "vranats").
Le blanc n'a pas ce caractère étrange, bien qu'issu du même cépage: Doux, rond; mais hélas court en bouche.
On y travaille aussi le Merlot et le Cabernet Sauvignon. Ca donne des vins corrects, bien faits, mais rien de renversant ni d'étonnant.
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 11/08/2017 à 12:38:16 ]
- < Liste des sujets
- Charte