La cave du pub

'reusement que t'es là pour expliquer kapam

C'est bon Kapam, je sais ce que c'est que le hip-hop, j'ai même coaché 2-3 groupes pour préparer des concerts, et j'ai aussi collaboré à la création d'un des plus gros centres de musiques actuelles de l'Est de Paris.

Tout ça pour te dire un truc ou deux: Parmi tous les rappeurs avec lesquels j'ai pu discuter pendant les réunions d'information sur le projet, la plupart étaient très enthousiastes à l'idée de travailler avec des vrais musiciens, parce qu'ils en avaient marre du côté figé des machines. Pour eux ça représentait une étape à franchir pour aller dans le sens d'une évolution du genre, mais beaucoup n'osaient pas franchir le pas parce qu'ils ne se sentaient pas encore à la hauteur.

Quant aux groupes avec lesquels j'ai eu l'occasion de travailler, ils étaient constitués de musiciens, et tu peux me croire si je te dis que rien ne les aurait fait revenir au stade des machines.

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Mais passé l'effet de surprise, au bout de quelques cycles je commence à m'emmerder, parce que c'est une loop c'est toujours pareil et ce côté photographique me fait chier assez rapidement. Alors que si tu prenais une vraie section rythmique pour rendre le truc vraiment vivant, ça pourrait être monstrueux. C'est comme ça, ça me lasse, alors que les rythmiques de James Brown par exemple, jamais. je préfère les humains aux machines, et alors, j'ai tort ?

La force d'un beat est inhérent au beat lui même. Vouloir comparer avec une section d'instrument est à mon avis une erreur. Un peu comme si tu regardais une peinture cubique en lui reprochant de ne pas avoir de ligne gracieuse comme pourrait l'avoir une peinture classique. Les critères de jugement ne sont pas les même.

Une boucle est répétitive, mais plutôt que de la voir négativement, tu peux y trouver des qualités : un effet lancinant, berçant, voire proche de la transe. Faut se laisser porter. Tu peux facilement faire une comparaison avec les rythmes de percussion africaine qui sont parfois très répétitifs mais qui amènent des sensations que tu retrouves pas dans d'autres musiques. Une percu en boucle agrémentée de subtiles variations, très légères, pour pas casser la dynamique de transe; dans le cas du rap, c'est la voix qui amène ces petites variations.

Le beat est un support à la voix, il la porte comme 2 guitares jouant rythmique et solo. Quand le solo arrive, tu oublies que la rythmique est répétitive, tu te concentres sur le solo et tu te laisses emporter si le solo est bon. C'est un peu pareil pour le rap, simplement, faut voir le chant comme un solo de percussion auquel tu va rajouter le plaisir des mots, rimes, assonances, allitérations et autres. C'est comme ça que je vois le rap.

Quand tu as le temps, un équipement correct et une bonne collection de samples, c'est à la portée de beaucoup de monde d'obtenir un résultat comparable

Tu te trompes. La recherche de sample fait parti du travail de composition et Timbaland doit passer des heures à chercher ses sons, à enregistrer lui même des percussions qu'il retravaille ensuite et dont au final il est impossible de dire la provenance. L'unes des choses qui me passionne chez ce type, c'est que ses sons de percussions sonnent souvent comme des boites en carton, c'est volontaire, je comprends même pas comment il a eu l'idée, l'audace de partir dans cette direction. Et au final, ça groove.

Dans mon exemple donné plus haut, si tu fait l'effort d'écouter le son principal avec un format de qualité, tu verras qu'il est riche, complexe et de nature...indéterminé.(d'ailleurs si tu trouves la réponse, je suis preneur).  C'est ce qui fait qu'un beat de timbaland se reconnait dès la première mesure.  Y'en a pas 2 sur terre qui arrive à faire ce qu'il fait et je peux te dire qu'il sont un paquet à essayer. Moi le premier...

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et il faut aussi compter sur le hasard, quelques fois des choses se produisent sans trop de préméditation et la mayonnaise prend.

N'est-ce pas propre à toute les musiques?

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je persiste à dire que je déteste cette esthétique de frime gangsta à la mords-moi-le noeud.

C'est autre débat.