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Philosophie sur le zinc !

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Sujet de la discussion Philosophie sur le zinc !
http://www.ecrirepourleweb.com/wp-content/uploads/2013/04/evolution-du-langage-e1367223202496-300x205.jpg
Philosophie sur le zinc !
Patron, vous m’en remettez-une, siouplaît

Tu kiffes cogiter sur des questions dont la plupart des gens se foutent, sache que tu n’es pas seul au monde…
Tu mates sur ARTE les émissions de Raphaël Enthoven… tu es abonné à Sciences humaines, Philosophie magazine, ou Esprit, voire les trois,
T’aimes les sciences humaines : la sociologie, la psychologie - voire la psychologie sociale,la philosophie des sciences, l’art, la comparaison des systèmes culturels, la spiritualité,

Ma philosophie d'Amel Bent est le morceau qui arrive en premier sur ta playlist,

Tu passes ton bac,

Que tu sois camusien ou sartien,

Prends une chaise et un verre ….


1936683.jpg

[ Dernière édition du message le 16/11/2013 à 12:54:42 ]

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791

ça je ne n'en suis pas sûr, c'est une bonne question ! je me suis bâti mon petit système de pensée - à base de lectures (pas tellement !), d'expériences de la vie aussi - qui me fait répondre avec aplomb à bcp de choses, mais pas à tout.

j'aime bien douter de mes propres impressions premières, quitte à les valider ensuite après moulte vérifications.

ah oui, un des derniers truc importants que j'ai appris : chacun ayant sa propre expérience du réel, chacun a donc sa propre problématique - et ses propres réponses bien sûr. quand bien même l'impératif de bouffer/dormir est universelle, il faut comprendre un individu avant de l'amener vers telle ou telle décision.

autrement dit : respecter l'individu, y compris dans l'absurdité apparente de ses choix de vie.  

792

Ce qui nous a bien éloigné de nos amis mammifères marins...

Hors sujet :

 Mais bon, j'ai école demain.

 

Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

 

 

793

les gros poissons, cétacés.

794
Citation :
les animaux ne passent pas comme nous des heures à discuter, par écrit, de choses qui n'ont plus grand rapport avec les besoins immédiats ... Nous le faisons parce que ça "fait sens" pour nous

Socialement, nous le faisons comme les singes s'épouillent mutuellement.
Individuellement, nous le faisons parce que nous avons le sentiment d'avoir "quelque chose" à élucider.
Je ne sais pas ce qu'est ce sentiment, mais je le connais bien. Il vient avec l'impression confuse d'une espèce de hiatus entre soi (le subjectif) et le monde (le représenté, qui est lui aussi un sous-produit du subjectif). Nous sentons qu'il y a un problème avec l'objectif: Nous n'y avons aucun accès.
Pourquoi souhaitons-nous désespérément y accéder, alors que l'interface subjectivo-subjective dont nous sommes dotés semble suffire à assurer nos fonctionnements?
Je n'en sais rien.
Je n'affirmerai pas non plus, puisque je ne les connais pas suffisamment, que les animaux eux ont accès à l'objectif. Rien ne l'indique. Ce que nous observons quand nous les regardons pourrait aussi bien indiquer que comme nous ils évoluent au sein de constructions mentales, car il est évident qu'ils se représentent et réagissent à des "objets" absents à leur perception immédiate.
Mais le point de vue bouddhiste à propos de "l'éveil" me semble intéressant.

Citation :
Toutefois, quand tu dis que le fossé entre l'homme et l'animal n'est pas essentiel mais culturel, ça me convient très bien.

Non c'est toi qui évoquais un "fossé" entre l'homme sauvage et l'homme civilisé.
Mais je n'avais pas compris de quoi tu parlais: Tu parlais de l'Enfant Sauvage, et je revoyais Tristes Tropiques... Quiproquo.
Mais ces histoires d'enfants sauvages à mon avis, bien qu'ayant été exploitées jusqu'à la corde par les idéologues de la césure entre nature et culture, doivent être prises avec des pincettes:
Nous avons là pour la majorité des cas anciens, traités "scientifiquement" par des moyens rudimentaires et largement dépassés, et nous ne savons pas ce que ces gens faisaient dans les bois, ni quel était l'état réel de leur cerveau.
Des tests modernes et le recours à l'imagerie médicale nous en auraient peut-être appris de bonnes sur leur compte...
On n'en sait rien.
Ca a peut-être un peu évolué, mais il y a eu des temps pas si lointains où on laissait aux loups (à dévorer) les enfants "mal nés" ou "mal grandis".
Que de fables généralisantes et ma foi bien opportunes ne se raconterait-on pas si l'on en retrouvait un, ayant survécu par miracle, quelques années plus tard...

Citation :
(Jakobson affirme qu'un humain qui n'a pas été confronté au langage avant ses huit ans restera à jamais un animal (= ne pourra plus jamais "parler")

Comment le sait-il? (ça c'est pour le fun, je n'en doute pas un instant. La plupart des oiseaux, ayant été empêchés de marcher pendant un certain temps, oublient la marche, et malgré une condition physique adéquate, ne peuvent plus jamais réapprendre. Curieusement, le vol résiste beaucoup mieux. Là je peux te dire comment on le sait: On ne s'est pas privé d'en torturer quelques milliers pour établir le fait.)

Citation :
Si tu le peux, je te recommande également le témoignage d'Helen Keller : on voit très bien comment l'apprentissage du langage donne à son intelligence une orientation qui n'aurait pas été possible autrement...

Très bien pour "l'orientation particulière", mais n'es-tu point en train, ici ,d'introduire une notion qualitative, qui ergo te permet d'aboutir à la conclusion que le langage... etc... ?

Citation :
Pour finir sur la sexualité animale : il est tout à fait exact qu'il existe des parades amoureuses chez les animaux...

Non seulement il en existe, mais elles font l'objet de variantes individuelles assez prononcées pour motiver la préférence du ou de la partenaire.
D'ailleurs, contrairement à ce que tu laissais entendre en disant que l'intelligence des animaux domestiques s'explique par leur contact avec l'homme, Lorenz remarque qu'en matière d'agression et de sexualité, nous attribuons unanimement le qualificatif "bestial" à des comportements d'animaux domestiques, les comportements sauvages étant régulièrement plus longs, plus riches, plus inventifs et plus nuancés, et laissant toujours à l'individu le choix de faire ou ne pas faire.

Citation :
mais un animal pourrait-il, par exemple, perdre tout moyen parce qu'au cœur de l'acte il se demande si ce qu'il fait ne déplaît pas à sa ou son partenaire, ou bien se demande quelle image il ou elle est en train de renvoyer...

Tu parles ici très manifestement d'une minorité de personnes extraordinairement sensibles et raffinées (ou compliquées, selon le point de vue). Il semblerait, d'après ce qu'on entend dire aux comptoirs des bistrots, que beaucoup de gens ne s'embarrassent point de telles considérations.

Attention à ne pas généraliser pour l'espèce entière les caractères ou performances d'individus qu'à tort ou à raison (et très souvent fort peu innocemment) nous considérons les meilleurs.
L'homme n'a pas inventé la roue. Quelques hommes en ont été capables, et l'ont fait pour les autres. Ces derniers ne font que s'en servir.

Citation :
mais un animal pourrait-il, par exemple, perdre tout moyen parce qu'au cœur de l'acte il se demande si ce qu'il fait ne déplaît pas à sa ou son partenaire

Par ailleurs, chez les animaux sauvages, ce travail-là est fait AVANT, au moment de la parade, dont le rôle est précisément de sélectionner des partenaires parfaitement assortis. C'est un langage extrêmement complexe, qui donne aux deux individus des renseignements très complets de tous ordres, allant jusqu'à la capacité à prendre soin de la future progéniture, etc... Il s'agit ici non de délires sentimentaux, mais de faits prouvés par l'expérience. En-dehors de ses essais philosophiques (que l'on peut discuter), Lorenz a étudié tout ceci en détails et l'explique très bien.
Le fait, toujours d'après Lorentz, que nous attendions quelquefois le moment de l'acte pour savoir si nous sommes assortis, indique que nos rituels de séduction sont réduits à la portion congrue, et contribue, avec d'autres indices, à donner à penser que du point de vue éthologique, nous présentons les caractères d'une espèce domestiquée.
Ca décape et c'est par conséquent intéressant.
Evidemment Lorenz oublie ici les piliers de bistrot, chez qui la question du bon assortiment des partenaires est haut et fort revendiquée comme secondaire.
Ceci dit on sait bien qu'un se vante beaucoup au comptoir...1897042.gif

Citation :
Quoiqu'il en soit, je suis très heureux que nous parvenions à rester en désaccord sans que cela ne signifie "conflit" - au delà du contenu de ce que nous évoquons

Si nous sommes ici, parlant "philosophie", c'est qu'au moins nous espérons que la raison a son rôle à jouer dans la confrontation des points de vue. On a d'emblée confiance dans le fait qu'un argument sensé va toucher la sincérité et l'honnêteté du contradicteur. Il ne s'agit alors dans l'absolu que de lever certains malentendus, de pointer certains préconçus, certains conditionnements jamais requestionnés, car on sait qu'alors la raison de l'"adversaire" ne pourra que reconnaître le bien-fondé de ce qui vient d'être dit.
Raison pour laquelle ici on "fait des phrases", non pas pas pour faire le malin, mais pour être complet et précis.
Ainsi, je considère que notre "désaccord" est temporaire: C'est juste que la question n'a pas encore été épuisée. Car si l'on fait confiance à la raison, comment douter qu'une fois les écueils écartés on finisse par se déclarer d'accord?
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

[ Dernière édition du message le 10/09/2014 à 11:49:12 ]

795

Citation de : oryjen


Raison pour laquelle ici on "fait des phrases", non pas pas pour faire le malin, mais pour être complet et précis.

voilà un début de réflexion sensé qui pose le problème du langage même par la dénégation peut-être ("pas pour faire le malin"); le langage n'est que le langage et il ne peut pas tout dire ("complet et précis" est une erreur fondamentale qui renvoie à ce qui ressemble à une dénégation "pas pour faire le malin" ). les animaux ont leur langage pour "faire le malin" sans doute: les paons font la roue - les gorilles se tapent le torse avec leur poing. au moins les animaux ont une raison pour faire le malin: ils veulent s'accoupler.

les motivations de l'humanité et de son parangon nommé oryjen sont plus obscures: en principe on ne cherche pas à s'accoupler sur AF , enfin pas directement.

 

 "Ils l'ont fait parce qu'ils ne savaient pas que c'était impossible" M. TWAIN

[ Dernière édition du message le 10/09/2014 à 12:03:58 ]

796

Citation de : Jackbrelle

A partir du moment où on sait que les cétacés ont  au moins deux registres de langage, sans compter qu'on a des quasi preuves d'une transmission de pensée... Et sachant qu'ils ont au moins nos capacités mentales ( mais ne le ont pas affectées à la construction d'un monde technique/matériel ), faut bien se douter qu'ils en ont fait autre chose.

Je les imagine bien manier des concepts hyper-pointus, philosopher, avoir peut-être des vies spirituelles...

C'est plausible je pense.

 

Très honnêtement, j'ai voulu dès le départ exclure les dauohins (et pourquoi pas d'autres bestioles semblables) de ce que je crois des autres animaux.

 

Nous n'avons pour l'instant jamais réussi à déchiffrer leur langage et il semble très riche ...peut-être suffisamment pour posséder une grammaire...(et dès lors réunir les conditions pour développer un type de pensée plus profond que la pensée par images.

 

Il semblerait même que leur mode de communication contienne des signes ou signaux (pour l'instant je ne peux pas trancher) qui renvoie à un individu singulier (quelque chose comme un nom ou un prénom... à tout le moins ce pourrait être un pronom)... c'est là quelque chose de tout à fait remarquable : cela signifie qu'au delà de la capacité de reconnaître leur propre image (identification imaginaire), ils seraient capables d'identification symbolique.

 

Quelques "symptômes" retiennent également mon attention : les dauphins ont des relations sexuelles en dehors des périodes de rut (les bonobos aussi)

Ils jouent toute leur vie, alors que les autres animaux ont tendance à renoncer aux jeux en vieillissant

 

On sait également qu'ils sont capables d'aider spontanément des humains (malades ou en danger)...

 

Je suis impatient qu'on déchiffre leur langage !

797
Citation :
un type de pensée plus profond que la pensée par images.

Voilà un jugement de valeur injustifié par autre chose que 1° tu privilégies la pensée articulée (sans doute par imprégnation culturelle), et 2° manifestement tu ne t'interroges ni ne pratiques beaucoup la pensée par images (sans laquelle tu ne pourrais pourtant certainement pas articuler grand chose), par conséquent tu n'en (re)connais pas la profondeur.
Par ailleurs, si l'on utilise le schéma stratifié traditionnel de l'inconscient au volontaire, la pensée par images se situe très certainement dans les plus grandes "profondeurs".

Docteur SHUFFLE:
Citation :
("complet et précis" est une erreur fondamentale qui renvoie à ce qui ressemble à une dénégation "pas pour faire le malin" )

Mouif bonf, j'aurais certainement dû préciser "complet et précis dans l'ordre du raisonnablement discutable".
Mille mercis pour cette mise au point capitale.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Citation de Orygen :

 

Citation :
les animaux ne passent pas comme nous des heures à discuter, par écrit, de choses qui n'ont plus grand rapport avec les besoins immédiats ... Nous le faisons parce que ça "fait sens" pour nous

Socialement, nous le faisons comme les singes s'épouillent mutuellement.

 

 

C'est pas faux : nos échanges ont plusieurs fonctions, dont celle de tisser du lien. Si tu considères cette fonction comme essentielle, la frontière avec le singe s'efface.

Mais nos échanges visent également à construire une représentation (pré conceptuelle ou conceptuelle) de la réalité: si je mets l'accent là dessus, la frontière réapparaît

 

Citation de Orygen :

.Je n'affirmerai pas non plus, puisque je ne les connais pas suffisamment, que les animaux eux ont accès à l'objectif. Rien ne l'indique. Ce que nous observons quand nous les regardons pourrait aussi bien indiquer que comme nous ils évoluent au sein de constructions mentales, car il est évident qu'ils se représentent et réagissent à des "objets" absents à leur perception immédiate.
Mais le point de vue bouddhiste à propos de "l'éveil" me semble intéressant.

 

Dans le bouddhisme Tchan, on considère que toute représentation de la réalité est partielle. Cette partialité est liée à la nature du discours par lequel j'organise ma réalité : chaque discours doit reposer sur des axiomes qui constituent la limite interne de mon système de pensée.

Pour échapper à ces limites, il faut s'affranchir du langage.

Mais je crois que la grande différence entre le moine et l'animal c'est que le moine doit apprendre à faire taire ce discours intérieur incessant (qui n'est autre que l'inconscient lacanien). L'animal n'en a pas besoin.


 
Citation :

 

Citation :
Toutefois, quand tu dis que le fossé entre l'homme et l'animal n'est pas essentiel mais culturel, ça me convient très bien.

Non c'est toi qui évoquais un "fossé" entre l'homme sauvage et l'homme civilisé.
Mais je n'avais pas compris de quoi tu parlais: Tu parlais de l'Enfant Sauvage, et je revoyais Tristes Tropiques... Quiproquo.

 

 Oui.. et j'ajoute : un quiproquo de telle nature suppose un niveau de langage très élaboré


Citation :

Mais ces histoires d'enfants sauvages à mon avis, bien qu'ayant été exploitées jusqu'à la corde par les idéologues de la césure entre nature et culture, doivent être prises avec des pincettes:
Nous avons là pour la majorité des cas anciens, traités "scientifiquement" par des moyens rudimentaires et largement dépassés, et nous ne savons pas ce que ces gens faisaient dans les bois, ni quel était l'état réel de leur cerveau.

 C'est parfaitement exact, c'est pourquoi j'ai redoublé mon exemple de celui d'Helen Keller


 
Citation :

 

Citation :
(Jakobson affirme qu'un humain qui n'a pas été confronté au langage avant ses huit ans restera à jamais un animal (= ne pourra plus jamais "parler")

Comment le sait-il? 

 

 

J'aimreai le savoir, mais il n'en parle pas dans l'ouvrage en question ("six questions sur le son et le sens")

 
Citation :

 

Citation :
Si tu le peux, je te recommande également le témoignage d'Helen Keller : on voit très bien comment l'apprentissage du langage donne à son intelligence une orientation qui n'aurait pas été possible autrement...

Très bien pour "l'orientation particulière", mais n'es-tu point en train, ici ,d'introduire une notion qualitative, qui ergote permet d'aboutir à la conclusion que le langage... etc... ?

 

 

OUi c'est vrai : mais l'exemple d'Helen Keller n'est pas pris comme "preuve": seulement comme argument ou comme illustration.

 

Je ne peux absolument pas prouver mon hypothèse sur l'effet du langage sur la pensée (hyp selon laquelle la structure du langage conditionne une différence profonde d'avec la pensée par image) : Tout ce que je peux dire du langage s'énonce dans le langage ; c'est ce que les stoïciens appelaient un diallèle (cercle vicieux..; ou autoréférence)

 

Cette thèse (comme la thèse inverse) est indécidable (au sens que les mathématiciens donnent à ce terme)


 
 
Citation :

 

Citation :
mais un animal pourrait-il, par exemple, perdre tout moyen parce qu'au cœur de l'acte il se demande si ce qu'il fait ne déplaît pas à sa ou son partenaire, ou bien se demande quelle image il ou elle est en train de renvoyer...

Tu parles ici très manifestement d'une minorité de personnes extraordinairement sensibles et raffinées (ou compliquées, selon le point de vue). Il semblerait, d'après ce qu'on entend dire aux comptoirs des bistrots, que beaucoup de gens ne s'embarrassent point de telles considérations.

Attention à ne pas généraliser pour l'espèce entière les caractères ou performances d'individus qu'à tort ou à raison (et très souvent fort peu innocemment) nous considérons les meilleurs.
L'homme n'a pas inventé la roue. Quelques hommes en ont été capables, et l'ont fait pour les autres. Ces derniers ne font que s'en servir.

 

 

Je sais très bien que tous les humains ne se posent pas clairement ce genre de question ... ou se débrouillent pour les évacuer... (je ne suis d'ailleurs pas du tout philanthrope) mais il s'agit là d'une potentialité au coeur de l'espèce - tous les singes n'utilisent pas une pierre comme outil rudimentaire, mais on peut dire que c'est une potentialité de l'espèce.

 

... t'es tu déjà demandé pourquoi une femme est parfois amenée à demander à son homme "pourquoi tu m'aimes ?"

Question piège  icon_lol.gif (si tu dis qu'elle est belle, elle entendra "tu es conne".... si tu dis "tu es intelligente", elle entendra "tu es moche") ...: il n'y a pas de réponse ....

 

Qu'attend elle ? 

Les femmes qui ont bien voulu discuter de ça avec moi ont, pour la plupart mais pas toutes, admis qu'elles attendaient d'être rassurées sur leur féminité... elles désirent "être aimées pour elles mêmes", c'est à dire aimées pour la féminité singulière qu'elles incarnent...

Mais personne n'est capable de dire ce qu'est la féminité: certaines femmes mettent alors leur homme "au défit" ... et c'est parti pour 20 ans d'asticotage (parce ce désir ne pourra jamais être satisfait )

 

L'identité ne devient un problème (qui se trouve à la racine de nombreuses guerres) du fait de notre inscription dans le langage: on ne peut se demander "qui suis-je" que si notre langue possède l'équivalent d'un "qui",d'un "suis",d'un "je"


 
Citation :

 

Citation :
mais un animal pourrait-il, par exemple, perdre tout moyen parce qu'au cœur de l'acte il se demande si ce qu'il fait ne déplaît pas à sa ou son partenaire

Par ailleurs, chez les animaux sauvages, ce travail-là est fait AVANT

 

 Peut-il se le demander si son mode de communication ne possède ni les verbes, ni les pronoms, ni la forme interrogative ?

Je crois qu'ici nous avons rendance à confondre nos interprétations anthropomorphiques et ce qui se passe vraiment (cf notamment les travaux qui veulent montrer que les animaux ont le sens du bien et du mal et qui confondent en réalité le "bien" avec le "bon")

 

Citation :

, au moment de la parade, dont le rôle est précisément de sélectionner des partenaires parfaitement assortis. C'est un langage extrêmement complexe, qui donne aux deux individus des renseignements très complets de tous ordres, allant jusqu'à la capacité à prendre soin de la future progéniture, etc... Il s'agit ici non de délires sentimentaux, mais de faits prouvés par l'expérience. En-dehors de ses essais philosophiques (que l'on peut discuter), Lorenz a étudié tout ceci en détails et l'explique très bien.

Je ne peux rien dire: il faudrait que je puisse consulter les expériences et les analyses pour me faire une idée plus juste. 


Citation :


Ainsi, je considère que notre "désaccord" est temporaire: C'est juste que la question n'a pas encore été épuisée. Car si l'on fait confiance à la raison, comment douter qu'une fois les écueils écartés on finisse par se déclarer d'accord?

 

Il se peut que nous restions en désaccord : comme je te le disais , nos axiomes ne sont pas les mêmes... en math, on ne peut pas dire que c'est la géométrie de Riemann qui dit le vrai sur la valeur de la somme des angles du triangle... pas plus que la géométrie de Lobatchevski ou celle d'Euclide : il y a tout simplement "incommensurabilité"

 

Finalement c'est mieux que nous ne soyons pas tous d'accord , ce serait inquiétant... sauf sur un point : le point de vue de l'autre n'est pas forcément plus idiot que le mien, même si je ne le partage pas ... si nous sommes d'accord là dessus (et il me semble que c'est le cas) alors::

 

Avec grand plaisir ! icon_biggrin.gif

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799

Citation de : oryjen

Citation :
un type de pensée plus profond que la pensée par images.

Voilà un jugement de valeur injustifié par autre chose que 1° tu privilégies la pensée articulée (sans doute par imprégnation culturelle), et 2° manifestement tu ne t'interroges ni ne pratiques beaucoup la pensée par images (sans laquelle tu ne pourrais pourtant certainement pas articuler grand chose), par conséquent tu n'en (re)connais pas la profondeur.
Par ailleurs, si l'on utilise le schéma stratifié traditionnel de l'inconscient au volontaire, la pensée par images se situe très certainement dans les plus grandes "profondeurs".

Docteur SHUFFLE:
Citation :
("complet et précis" est une erreur fondamentale qui renvoie à ce qui ressemble à une dénégation "pas pour faire le malin" )

Mouif bonf, j'aurais certainement dû préciser "complet et précis dans l'ordre du raisonnablement discutable".
Mille mercis pour cette mise au point capitale.

 

C'est tout à fait juste : je privilégie la pensée articulée à la pensée par image. 

Ce n'est pas un pur préjugé : c'est fondé sur l'observation de l'évolution de la connaissance

 

Descartes remarquait que l'imagination était limitée :je n'arrive pas à produire dans mon esprit la représentation scopique d'une figure à mille côté, en revanche, je peut aisément la concevoir.

 

La science physique a fait d'énormes progrès en rompant avec la représentation euclidienne de l'espace, la seule que nous soyons capable d'imaginer correctement (simplement parce que la structure de notre pouvoir de représentation est ainsi structurée, de façon "euclidienne")

 

Nous sommes incapables d'imaginer scopiquement les 11 dimensions que requiert la théorie de cordes d'ED Witten: mais c'est chose possible avec le langage mathématique.

 

Les physiciens qui travaillent à l'échelle quantique nous disent qu'on ne peut mettre en image ce que la physique découvre (toutes les images conçues pour la vulgarisation sont inappropriées et nous induisent en erreur)

 

Pour la pensée par image, il n'existe qu'un infini ... grace au langage mathématique on peut établir une hiérarchie d'infinis et même démontrer qu'un infini peut être plus grand qu'un autre (le cardinal des réels est strictement plus grand que le cardinal des entiers naturels)... je constate autour de moi les potes hurler au sacrilège quand je leur dit ça : il me disent c'est inimaginable donc c'est faux... et ils pleurent quand je leur expose l'argument diagonal de Cantor

 

ça ne veut pas dire que la pensée par images n'a aucune valeur, bien entendu ... ...

 

800

Citation de Orygen :

 Par ailleurs, si l'on utilise le schéma stratifié traditionnel de l'inconscient au volontaire, la pensée par images se situe très certainement dans les plus grandes "profondeurs".

 

C'est là une représentation de l'inconscient très différente du concept auquel j'ai l'habitude de me référer... mais je me souviens qu'on peut trouver une représentation semblable chez Jung, qui te donnerait raison ...

Mais il y a un jeu de mot qui s'est glissé dans le raisonnement : la "profondeur" dont il était question dans "pensée profonde" n'est pas la même que dans l'expression " les strates les plus profondes"

J'aurait été mieux avisé de parler de pensée rigoureuse... parce que chez Jung, les strates les plus profondes de l'inconscient sont aussi les moins rigoureuses: le principe de non contradiction n'y est d'aucun effet, au contraire...

 

Tu vois, ce genre de malentendus, de glissements de sens, ... on en commet 1 million par jour (j'observe des tas de gens qui s'engueulent alors que le seul problème réside dans l'ambiguïté de l'expression) ... je suis même certain que le débat entre Popper et le Cercle de Vienne aurait pris une autre tournure s'ils s'étaient aperçus de l'ambiguité du terme "induction" sur lequel se focalisaient les débats

 

Ces glissement de sens ne sont pas anecdotiques dans nos vies (on imagine même pas de quelle façon ils conditionnent certaines pathologies mentales)... je ne crois pas que les animaux en soient affectés