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Sujet Le Pub de l'Amérique Latine

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Sujet de la discussion Le Pub de l'Amérique Latine
Salut.
Si comme moi vous adorez ce continent, êtes fascinés par ses cultures, sa géographie. Son football, sa musique, sa littérature, sa politique actuelle ou passée. Que vous la connaissiez ou non, que vous l'aimiez ou la détestiez.
N'hésitez pas à poster, même si c'est pour en dire pis que pendre...
Venez nous faire partager vos expériences de voyage, du Rio Grande au Cap Horn, en passant par le Sertao brésilien ou les cordillères.
Des sierras mexicaines au canal de Panama. Le sujet est aussi vaste que ce continent, et peut être aussi passionnant.
Si ça vous chante d'y aller, il se trouvera bien un Afien pour vous filer quelques tuyaux...

Bienvenue.
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Un peu de légèreté...
Nous quittons Pisagua...
Humberstone, Santa Laura, les salitreras à l'abandon, classées au patrimoine de l'humanité. Nous reviendrons... Pozo Almonte. Une ville de 13000 habitants en plein désert. Ville basse, sans intérêt, vraiment. Halte entre Calama et Iquique ou Arica. Halte obligatoire, le plein. Les seules stations services entre Calama et Arica, 600 bornes. Il fait chaud, très...35 degrés. Café à la station service. Pozo signifie puits. Je l'ai appris par Marcos. Je n'oublie jamais un mot appris par là.
La Moujikette m'a demandé comment se disait un cintre... j'en sais rien, jamais eu à demander parce que j'en ai jamais eu l'utilité. Je lui ai proposé une pince, une retoucherie, un colimaçon, mais non elle voulait un cintre.
Bref, en quittant Pozo Almonte nous traversons sur des kilomètres une "forêt" d'épineux très éparses, Tamarugal.
Y'a de l'eau dessous, Pozo, en fait des nappes phréatiques. Et on continue, des heures. Route droite, collines, camions, grandes courbes, géoglyphes, la Cordillère à gauche. Ici commence la longue litanie des panneaux "ex-oficina salitrera". Le coeur du désert salpêtrier. Au loin des terrils, quelques villes ou villages abandonnés. Il y a des décennies ici était la richesse du Chili, l'exploitation du nitrate. Nous sommes au coeur de l'oeuvre d'Hernan Rivera Letelier.
Un embranchement, à droite Antofagasta. Et Maria Elena au loin... A gauche Calama et Chuquicamata. Merde, j'étais persuadé que Maria Elena était avant le croisement. Pas grave, nous reviendrons une autre fois ou année. Direction Calama. Une ligne droite, à peine un léger virage... 30 ou 40 kilomètres. Au loin ça grimpe sec, toujours en ligne droite, à l'horizon le soleil se reflète dans les pare brises des voitures. Des poteaux électriques, des centrales solaires, des usines, l'activité industrielle au milieu du désert. On a grimpé. Des virages... une ville récente à l'abandon, des terrils, Chuquicamata, plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde. Fierté du Chili. Pour l'anecdote l'armée chilienne prélève sa dîme sur les bénefs de la mine propriété de l'état chilien.
Calama, le plein. Rien de plus à dire sur Calama... Direction San Pedro de Atacama. 100 bornes. Au loin, très loin on devine le Licancabur, le volcan de 5000 mètres qui domine San Pedro, à la frontière avec la Bolivie. Ici est la partie la plus large du Chili, 250 kilomètres. Y'a du monde sur la route, elle s'est agrandie en 20 ans, élargie, trafic plus dense. On grimpe un peu, c'est plus plat, ça déchiquette comme paysage... et d'un seul coup ça plonge, c'est tout en virages.
San Pedro est au fond d'une dépression, ancien lac, entre le plateau de l'Atacama et les volcans de la Cordillère. Ça se mate plutôt pas mal...
San Pedro, 500 habitants il y a 20 ans, 5000 aujourd'hui. Le village s'est beaucoup agrandi, je m'y paume, quand j'ai raconté ça à des ceusses qui n'y étaient pas allés depuis 20 ans... Se perdre à San Pedro.
Le San Pedro moderne, ça donne ça, y'a plein de poteaux, des fils partout mais c'est pas désagréable.

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Prochain épisode San Pedro et ses animations, attractions, touristes...
J'avais prévenu que ça allait être léger maintenant. :-D

Edit, clic droit pour cette série de photos.

[ Dernière édition du message le 01/09/2019 à 17:46:21 ]

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Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit tour par le cimetière. A l'écart de la ville il y a 20 ans, il en est maintenant à la lisière... Le cimetière marin de Bonifacio jouit d'une superbe vue sur la mer, celui là d'une chouette vue sur la Cordillère.

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La 4. Au dessus du pare soleil est écrit "no votar basura". La famille voulait sûrement écrire "no botar basura", ne pas jeter d'ordures... elle a écrit ne pas voter d'ordures... En espagnol le B et le V se prononcent souvent de la même façon. Ça nous a bien fait marrer...
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San Pedro.
Au pied de la Cordillère, en bas du plateau de l'Atacama, elle est arrosée par les fontes des glaciers et neiges hivernales. La dépression de San Pedro s'étend sur une centaine de kilomètres, un ancien lac asséché. Tout au Sud de la dépression des cols passent en Argentine, vers Salta et Jujuy, Socompa et sa ligne de chemin de fer entre Salta et Antofagasta. A l'Est le passage vers Uyuni puis Potosi en Bolivie. Plus au Nord, le passage vers Ollagüe puis Uyuni en train, Oruro et La Paz. Depuis des millénaires des routes commerciales, San Pedro a toujours été un point de passage et de rencontre entre les différentes cultures et civilisations de la Puna, du désert et de la côte. Infos glanées au remarquable petit musée archéologique de San Pedro, Museo Arqueologico Gustavo Padre Le Paige.
1540. Pedro de Valdivia, fondateur du Chili espagnol, passe par là et fonde l'actuel village. La première maison de San Pedro, en adobe ou pisé en français, est toujours là. Valdivia et sa troupe venaient du Pérou envoyés au Chili par Pizarro après l'échec de l'expédition de De Almagro. De Valdivia était parti de la côte caraïbe du Panama quelques années plus tôt, il est allé jusqu'au Rio Mapocho où il a fondé Santiago de Chile... Visez le trajet sur une carte, à pince ou à dos de canasson... Forêt tropicale dense, cols et montagnes à plus de 4000 mètres, déserts à perte de vue. Les Conquistadores étaient des soiffards, des soudards, des brutes mais ils étaient pas feignasses. Tout ça pour de l'élévation sociale et de l'or...

J'en reviens à San Pedro. Assez éloigné des mines et des lignes de chemin de fer avec la Bolivie et l'Argentine le village et les lointains hameaux et autres villages de la dépression vivotent tranquillement de l'agriculture. Aux alentours, des curiosités géologiques, un Salar, des geysers, quelques petites ruines précolombiennes. Le tourisme se développe, doucement. Ça commence par un tourisme de routards, fauchés et sacs à dos en route pour la Bolivie... 500 habitants, quelques hôtels, restaurants, agences de voyage pour la Bolivie et le Salar de Uyuni.
L'info fuite, y'a dans l'Atacama au pied de la Cordillère un patelin avec du spectacle, paysages façon Cinémascope grandiose... des vallées encaissées, lunaires, martiennes. Et des lumières, alors là... un coucher de soleil sur des volcans de 5000 à 6500 mètres, enneigés. Le soir c'est l'explosion des couleurs, l'écran géant de 100 bornes de large. Ça pète de tous les côtés, c'est la féérie absolue en VistaVision. Le touriste, il est à la la limite de l'évanouissement émotionnel, le palpitant qui s'emballe, il sait plus où mater...
Regarde là, le volcan, il est tout vert... oh, et la neige est mauve. Vise le nuage qui s'enroule autour du cratère, il est tout orange, on dirait qu'il crache de la fumée orange le volcan... Mate, celui d'à côté, il est bleu... Oh, zyeute un peu le vol de flamands roses tout rouge devant la Cordillère dorée... Et là, hein, les crevasses qui descendent du volcan, lequel, celui là, elles changent de forme avec l'ombre qui se propage... La nature grandiose en Cinémascope et VistaVision... presque on se dit manque plus que l'éruption volcanique et là on clamse, l'épectase. Le volcan a craché au coucher de soleil, boum, on calanche.
Oui, ça s'est vite su dans les internets que les routards fauchés ils se tapaient du spectacle comme ça... à faire passer un coucher de soleil sur Bora Bora pour une aurore foireuse sur le lac de Créteil. On a permis à Ginette Cassoulet, Hans Kartoffel, Fernando Constipacion, Enrico Tortelini, Yamamoto Kadératé, John McChicken et autres de se payer le biffeton d'avion à pas cher, all inclusive, petit dej' et interprète...
Aujourd'hui il y a des dizaines d'hotêls à San Pedro, Calle Caracoles est devenue une artère commerçante, y'a même un bar branché avec du Metal à fond et de la binouze made in partout. 357 agences de voyage proposent des tours pour toutes les animations géologiques du coin... On peut aussi le faire en vélo. Vallée de la Lune, de la Mort, Salar de Atacama, Geysers del Tatio, observation des étoiles, cours de chamanisme, relaxation Inca, sandboard dans les dunes, massage des pieds Aymara, Pukara de Quitor (ruines)... et ce soir entre 17h et 18h30, mesdames et messieurs, le grand spectacle, le seul, l'unique, en exclusivité à San Pedro et ses environs... le coucher de soleil. Au moins le centre de San Pedro a gardé son charme, pas d'enseignes à la con, des rues en terre, des bâtiments en adobe... et des milliers de touristes. Autour de l'antique village, vers la Cordillère, le village avance, inexorablement... mais ça va, la décence de ne pas construire en hauteur, tout de plain pied. Voilà, notre hôtel est en lisière du patelin, là où 20 ans avant c'était le désert. Je me suis paumé, obligé. Arrêt dans une tienda pour demander notre chemin, la taulière me répond... je ne sais pas, je ne suis pas du coin.
La Moujikette je l'ai tellement tannée avec le Salar de Uyuni qu'elle veut absolument voir celui d'Atacama. C'est parti mon kiki... C'est devenu payant. L'argent récolté permet l'entretien du site et les oeuvres sociales des populations indigènes du patelin à côté. Y'a juste qu'il fait 20 kilomètres carrés de sel pas beau et pas si plat que ça quand celui d'Uyuni en fait 12000 tout plat, à pouvoir y faire atterrir sans risque un 747 lancé à fond...
Y'avait des animaux, des couleurs, de l'eau, du sel, des volcans, des nuages, du soleil. C'est très regardable quand on vient de Nanterre.

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L'absence de poteau nuit à la qualité des photos.
Un critique d'art
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Le même endroit.

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Un flamand rose ne remplacera jamais un poteau.
Un critique d'art
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Citation :
L'absence de poteau nuit à la qualité des photos.
Un critique d'art

Citation :
Un flamand rose ne remplacera jamais un poteau.
Un critique d'art

Pourtant les flamands ont fait leur possible. :oops2:
L artiste a fait explosé les poteaux, rigides et si saisissant de son oeuvre, en leurs redonnants de la vie en rose. :bave:
La référence aux oeuvres sombres des peintres Hollandais est bien retranscrite en NB.... Mais l artiste préfère utiliser, avec parcimonie, la couleur et le cadre magnifique pour surprendre... Grandiose... Un critique de critique dard . :oops2:
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5000 habitants et 1000 à 2000 touristes en permanence contre 500+50 il y a 20 ans... en plein désert avec pour seules ressources en eau la fonte des neiges qui disparaissent avec le réchauffement climatique. Une chance les piscines ne sont pas autorisées sauf les naturelles à droite à gauche dans la dépression de San Pedro. Ecologiquement c'est pas terrible. Mais ce n'est rien comparé à ce que pompent les mines alentours, dans un rayon de 100 bornes. L'état chilien laisse tomber les paysans installés là depuis des centaines d'années au profit des mines de cuivre et autres, gourmandes en eau et qui polluent tout. Une pollution qui ne se voit pas. On en parle pas. Seuls quelques graffitis contre la création de nouveaux sites miniers. Pour les amateurs d'astronomie, au dessus de San Pedro, preché à 5000 mètres se trouve l'ALMA. Plus grand radio-téléscope en service.

La vallée de la mort... aussi appelée vallée de Mars, c'est nouveau. Une des attractions du coin. On y fait aussi du sandboard. Attention, clichés genre carte postale. Un aveugle réussirait des photos dans ce coin là...
Ces jours là c'était tempête de sable, c'est joli même si on en bouffe plein. Y'a sûrement d'autres photos faites au même endroit qui trainent sur ce thread, argentiques faites il y a 19 et 20 ans. 2019, l'appareil n'est pas tropicalisé, j'ai limité les photos. Les 3 dernières je me suis pas cassé le cerveau, photos faites à 100 mètres de l'hôtel.


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Photos non retouchées.
Du matin au soir le village est vide, voiture, vélo, tours organisés, tout le monde est en promenade jusqu'au moment fatidique, le coucher de soleil.

Ils n'ont pas l'électricité au Chili ?
Une touriste

[ Dernière édition du message le 02/09/2019 à 14:11:20 ]

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en 6 le Licancabur ? Ce putain de volcan de quasi 6000m d'altitude ?

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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Desert Flood.

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Ils n'ont pas le téléphone non plus...
Un touriste
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Je préfère en couleurs perso

J'avais bien aimé San Pedro : c'est touristique mais il n'y a pas de dégradation immobilière flagrante. Nous on était dans un petit hotel un peu en dehors de la ville, c'était calme.

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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Reverend, la 4 et la 5 en N&B...
J'en ai encore 250 du Licancabur mais je crains un peu le flood. Prochaine fois j'en fais carrément un time-lapse de 8 heures.
#le sergent