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Sujet Les psys et les entonnoirs

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Sujet de la discussion Les psys et les entonnoirs
(Sur une idée de maître Jäggi)

Donc pour les infos, débats, questions sur la psychanalyse, psychiatrie, psychologie... C'est ici !
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61
Mais quand la souffrance psychique atteint des sommets, comment on fait ?
62
Citation :
Le problème c'est qu'a part le dénigrement, rien ne lui a sérieusement été opposé, les auteurs on même eu le droit a être traités d’antisémites de la part de Roudinesco, ça a été d'ailleurs la seule réponse construite.

C'est justement ce qu'on lui reproche à cet ouvrage, c'est qu'à part dénigrer, il est assez vide (quand il n'est pas carrément erroné) et du coup ça n'a pas fait avancer le schmilblick d'un iota. On pourrait en faire autant à l'adresse du comportementalisme ou du cognitivisme, et je crois que certains ne s'en sont pas non plus privés.

De ce que je vois de loin des professionnels du secteur, c'est qu'ils travaillent de plus en plus avec divers référentiels, et puisent aussi bien dans des référentiels psychanalytiques que cognitivistes, que cette guerre débile est en train de se calmer en France, que tout le monde est en train d'en rabattre sur les soit-disant découvertes ou efficacités et de reconnaître que dans le domaine de la "santé mentale", ben on avance pas beaucoup et que la situation des patients ne s'améliore pas beaucoup.

Mais il y a toujours quelques extrémistes qui continuent de se jeter des anathèmes.
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Joeko : tu disais "ça n'empêche nullement la psychanalyse d'être parfaitement rationnelle". Peux-tu développer un peu ou donner des exemples ?
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Citation :
C'est justement ce qu'on lui reproche à cet ouvrage, c'est qu'à part dénigrer, il est assez vide (quand il n'est pas carrément erroné) et du coup ça n'a pas fait avancer le schmilblick d'un iota. On pourrait en faire autant à l'adresse du comportementalisme ou du cognitivisme, et je crois que certains ne s'en sont pas non plus privés.

J'ai juste l'impression que tu ne l'as pas lu.

La situation des patients a avancé uniquement du fait des associations de patients, et toutes ces associations ont clairement montré que le problème est la psychanalyse et ses adeptes.

[ Dernière édition du message le 14/05/2019 à 22:09:26 ]

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Citation :
La situation des patients a avancé uniquement du fait des associations de patients, et toutes ces associations ont clairement montré que le problème est la psychanalyse et ses adeptes.

Mais oui la psychanalyse est une secte, et ils mangent des petits enfants, les soirs de pleine lune, au fond des bois.

Sinon des retours que j'ai de professionnels du secteur, il n'y a pas grand chose qui s'est amélioré mais l'essentiel est de dire du mal de la vilaine psychanalyse...

Écoute klr22222, jeter des tombereaux de merde sur la psychanalyse à coup de Livre noir ou de Michel Onfray, personnellement, je n'y trouve aucun intérêt.

Donc, oui, tu as raison.

Sinon, quelque chose de constructif à dire ? En quoi consistent les thérapies ou théories dans lesquelles tu te reconnais ?



[ Dernière édition du message le 14/05/2019 à 22:52:15 ]

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@ Pouet.
J'ai pas trop le temps là mais c'est une question pasionnante. Note que Gonon (et Jeannerod) disent quelque chose de semblable : « le paradoxe est que l’identité personnelle, bien qu’elle se trouve clairement dans le domaine de la physique et de la biologie, appartient à une catégorie de faits qui échappent à la description objective et qui apparaissent alors exclus d’une approche scientifique. Il n’est pas vrai qu’il est impossible de comprendre comment le sens est enraciné dans le biologique. Mais le fait de savoir qu’il y trouve ses racines ne garantit pas qu’on puisse y accéder. »

« Les promoteurs d’une neurobiologie réductionniste affirment la supériorité de leur approche parce qu’elle serait plus scientifique. Je conteste cette prétention car la psychologie et la sociologie, si elles sont moins objectives, n’en sont pas moins rationnelles. ».

La rationalité vient déjà de la cohérence de la théorie, et à l'instar de toute science qu'elle soit de celles de la nature ou non, de trouver le bon équilibre entre simplicité des explications et complexité des phénomènes ; d'autre part, Freud et les autres à sa suite, se sont appuyés sur leurs observations et y ont toujours confronté leurs hypothèses et leurs théories, et n'ont jamais cessé un seul instant de remettre en cause leur travail, c'est hallucinant pour Freud, il le fera même après son exil et en pleine phase terminale du cancer. Freud est un authentique positiviste de la fin du XIXe siècle, connaissant parfaitement les théories physiologiques, neurologiques et psychologiques de son époque. Il a juste constaté qu'une certaine catégorie de symptômes, lapsus, actes manqués, répétitions ne pouvaient s'expliquer par la physiologie et surtout qu'il y a toute une part des comportements des patients qu'un psychanalyste pouvait repérer, justement par la parole, les lapsus, les déplacement de sens ainsi que le transfert mais que le patient lui-même ignorait, c'est la découverte de l'inconscient. Il ne cesse lui-même de se questionner, d'échanger avec d'autres et de se remettre en cause (c'est fascinant à suivre, d'ailleurs) mais arrive à dégager des éléments intangibles, à partir desquels la théorie s'articule.

Lacan fera pareil, c'est un psychiatre, connaissant parfaitement toutes les recherches de son temps, son premier travail c'est une thèse en psychiatrie portant aussi sur ces questions de physiologie et de psychisme, et il ne cessera jamais d'avancer, et de chercher. Et Lacan abandonne toute théorie biologique, pour s'appuyer sur la linguistique, l’ethnologie structurale puis la logique formelle et la topologie. S'il dit que la psychanalyse n'est pas une science, il dit bien qu'elle en vient. Il n'a jamais cessé d'avoir des sujets sur son divan (comme tout psychanalyste) et de confronter ses recherches à ses observations et à celles des autres psychanalystes (et psychiatres et psychologues). D'autres le font aujourd'hui à l'égard des recherches contemporaines.

Alors oui, sans doute que tout ceci, est affaire de câblage dans le cerveau mais premièrement, il n'est pas du tout sûr qu'on y ait accès un jour, en tout cas on en est très loin et les neuro-sciences qui roulent des mécaniques ont produit en réalité un savoir qui reste balbutiant et très discuté au sein même de la discipline (mais c'est passionnant) et deuxièmement, ce n'est pas ce dont s'occupe la psychanalyse, qui pour paraphraser Kandel, est pour l'instant la théorie la plus satisfaisante, la plus cohérente, du psychisme, compris en termes de subjectivité.
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Il y a le retour de l'hypnose aussi.
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Du point de vue de la psychanalyse, l'hypnose est de la suggestion et c'est ce qu'elle cherche à éviter justement, puisque son but est de faire émerger une parole vraie. Ceci dit, cela peut-être un outil pour essayer de débloquer la parole. J'en ai eu des récits.
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@Pouet, je vais essayer une autre formulation. Du point de vue de la psychanalyse, le protocole qui consiste à allonger quelqu'un et à ce qu'une personne neutre l'entende (même s'il y a des variantes dans ce protocole, notamment avec les enfants) est le seul moyen d'accès rationnel à la subjectivité d'un être humain.

Toujours de ce point de vue, les neuro-sciences ou des expériences de psychologie accèdent à autre chose ou laisseront toujours de côté une part essentielle de cette subjectivité, sa part inconsciente justement, qui est l'objet même de la discipline qu'est la psychanalyse.
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Montes pas sur tes grands chevaux, si tu n'accepte pas la contradiction, c'est ton problème.

Pour ma part j'ai 22 ans de pratique, douze en tant que responsable régionale et dix en tant que responsable médicale d'une association de patients agréée, pendant toutes ces années j'ai eu suffisamment le temps d'apprendre ce qu’est la psychanalyse, et entre les personnes qui luttent contre le lobby psychanalytique et les adeptes de cette pratique j'ai fait mon choix.

Je soutiens la position de la HAS, de l'INSERM et du CNAMTS, des preuves scientifiques d'abord.