opinion Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?
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le reverend
Bon, celui-là il me manquait comme thread.
J'ai mis longtemps à le conceptualiser, mais là, je crois que c'est bon.
C'est parti...
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
Dr Pouet
W-Addict
Un lien interessant Pour W A, ça aide á mieux comprendre la situation des passants.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_du_témoin#Première_expérience_:_Darley_et_Latané
Je dis pas que je suis un saint bernard, loin de là.
Youtou : y a plus grave qu'un mec bourré, oui. Un mec à la rue qui meurt bourré au milieu de la foule.
Je ne te jette pas la pierre mais ça me fait de la peine quand tu dis que si c'est un jeune ou une nana tu réagis différemment.
En fait j'ai vu ce gars, je me suis dit que ça pourrait être moi, mon père, mon fragin, mon fils. Si ça se trouve c'était un pur enculé sans aucune empathie. Ça n'en reste pas moins un être humain.
Je voulais juste partager pour évacuer la tension que j'ai ressentie, comme lorsque je suis intervenu dans des agressions / accidents.
À aucun moment ce n'était pour avoir une médaille de WK.
Anonyme
Citation de Jäggimfs :
Un lien interessant Pour W A, ça aide á mieux comprendre la situation des passants.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_du_témoin#Première_expérience_:_Darley_et_Latané
Je dis pas que je suis un saint bernard, loin de là.
ce n était pas mon propos avec ve lien.... tout le monde se posait des questions sur les personnes qui sont autour et ne font rien... C était une explication psychologique á cet état des choses.
[ Dernière édition du message le 06/07/2018 à 23:32:07 ]
W-Addict
oryjen
Ca m'a coûté l'effondrement d'un groupe.
:
On était au bateau, sur le Rhône.
On venait de prendre le virage 100% compos, de virer le multi-instrumentiste un peu clown qui, un peu moins comique que prévu, tapait dans la caisse (sa femme s'occupait de la compta), et on bataillait ferme à boucler le répertoire pour tenir un set de 2 heures.
Il y avait des tensions dans le groupe: Devant l'ampleur du projet (j'avais ressorti les vieux synthés de ma jeunesse, encore vaillants, et on réfléchissait à passer tous intermittents), la redistribution des rôles n'allait pas de soi. Y'avait embrouilles régulières entre la bassiste et deux autres (dont moi), et le batteur, une sorte de génie très patient et discret, était un peu sur la réserve depuis plusieurs répètes.
Mébon ça avançait. Ca prenait une ampleur et une couleur imprévues, on commençait à voir qu'on avait visé juste, le résultat nous surprenait et nous étions souvent émerveillés de la facilité avec laquelle les délires en impro devenaient des morceaux bien montés à la tonalité nouvelle... On se connaissait bien depuis longtemps tous les 4, et musicalement la mayonnaise commençait enfin à prendre méchamment bien.
Bon, je rentrais du boulot, soir de répète. J'allais arriver bon dernier. On répétait au bateau, le studio installé dans le logement du marinier à l'arrière. J'avais posté des photos en 2005 dans le topic "Des Photos de vos Home-Studios": 30m2 en acajou verni style "bin cossu de ch'nord".
J'allais enquiller le quai Mistral et là au feu, un type par terre, pas bien du tout.
Je m'arrête, "ho Monsieur, ça ne va pas?". Le type répond par un grognement. Communication difficile... Le gars est sale, ne sent pas bon, il me faut un moment pour piger qu'il a 4g. Il est tombé, s'est râpé le poignet, ça saigne.
Il finit par me faire comprendre qu'il veut rentrer.
Il me désigne la direction du Sud.
Je me dis "bon, dans cet état il doit pas venir de loin".
Je le monte dans la voiture et nous voilà partis.
On a presque fait le tour de la ville.
L'heure tournait, le type était incapable de se repérer.
A un moment (comme la mamie plus haut) il me fait "ha j'reconnais" quand on approche des 2 immeubles Sonacotra.
Bingo, je me fais in petto, j'aurais dû deviner.
Puis non: Après la visite des 6 porches, voir s'il reconnaissait son nom sur les boîte à lettres, il s'avère qu'il avait habité là, puis en était parti dans un passé indéterminé.
Putain l'angoisse!
Je passe un coup de fil, j'explique, je dis j'arrive hein, et nous voilà repartis.
On galère, on trouve pas, le type s'énerve... je fais une halte, j'appelle le "samu social", qui était tout jeune à l'époque, où on me dit de laisser les clochards au bord de la route et de rentrer chez moi m'occuper de mes affaires...
On a fini par trouver: Le type créchait dans une maison de clodos gérée par une asso, coincée entre le Rhône et l'autoroute à 300m du quai, dont j'ignorais totalement l'existence! On y accédait par une voie en dégagement, super-discrète, presque irréelle, donnant accès à une sorte de propriété hors du monde, avec arbres, jardin, lumière d'antan, gâchée par le boucan des véhicules enragés sur l'A7 juste derrière la haie.
Je pose le type et je me tire vite fait.
Quand je suis arrivé, le batteur s'était tiré, très gentiment.
Il n'est jamais revenu.
On a vite compris ensuite qu'il était un ingrédient essentiel de la fameuse mayonnaise...
L'année suivante, avec le batteur de substitution (le Raph', qui était bon, mais très loin de la pétillante et attentive inventivité dont nous avions besoin), on n'a monté qu'un seul nouveau morceau, en bataillant...
Ca plus les tensions grandissantes (prise de pouvoir, prise d'ascendant et toutes les saloperies habituelles des groupes), j'ai mis un terme à cette lamentable histoire fin 2006.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Javier Guante Hermoso
Polaroil
"And in the end, the love you take is equal to the love you make"
oryjen
Mais c'est marrant, j'irais pas aussi loin que W-A dans l'analyse de la pulsion: Je me rappelle pas m'être dit que "ça aurait pu être... etc...". C'est un très drôle de truc en fait: J'aurais pu avoir du lait sur le feu ou les cuves du bateau en train de remplir, je me serais arrêté tout de même pour le ramasser.
Un genre de comportement essentiel, propre à l'espèce si l'on veut, ou propre au vivant: Quand c'est en train de s'éteindre sous tes yeux, et que c'est pas ta nourriture, c'est plus fort que tout: Faut s'en occuper.
Je ne me sens pas capable de raisonner à ce sujet en terme de "je le referais" ou "cette fois je le laisserais mariner dans sa pisse".
L'instant commande, la situation est souveraine.
C'est quelque chose d'essentiel qui s'exprime à travers nous.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
W-Addict
C'est triste mais au final ça t'a sûrement éviter de grosses déconvenues humaines et musicales.
Anonyme
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