Je ne pense pas avoir modéré grand-chose, sonic par exemple ne ciblait pas spécialement la mère, et de fait, ça peut très bien être une tierce personne qui a agit ainsi.
J'ai surtout sauté sur l'occasion pour aborder un sujet qui m'a beaucoup intéressé il y a quelques années, qui avance pas mal dans les milieux médicaux et d'enquête, mais au sujet duquel il réside une très forte imperméabilité dans la sphère publique vis à vis de la bonne vieille tradition culturelle judéo-chrétienne et un brin psychanalytique, qui veut que quoi qu'il arrive, c'est la mère la fautive... (et c'est, il faut le reconnaitre, d'autant plus difficile d'entendre autre chose quand la mère tue effectivement son propre bébé)
Ha ça oui, le facteur de détestation est en fait rarissime dans un cas de néonaticide. (et s'il existe, c'est souvent un déport... haine d'un joug familial ou marital, enfant d'un viol, bref...)
La maternité, quand elle se passe bien, est déjà le lieu de biais cognitifs, de calques de domination sociales, et de croyances diverses... alors quand ça se passe mal...
[ Dernière édition du message le 20/10/2023 à 18:24:39 ]
sonicsnap
86613
AF, je suis ton père
Membre depuis 18 ans
49915Posté le 20/10/2023 à 18:25:07
Absolument. on pense tout de suite à la mère, mais il n'est pas établi que ce soit le cas. Sinon, le principe de le mettre à la poubelle, ça m'interpelle. Si on souhaite qu'il soit retrouvé, pourquoi ne pas le mettre n'importe où ailleurs dans l'immeuble ou dans la rue. Quand je jette mon sac à déchets, je regarde rarement ce que contient la poubelle. Il pourrait aussi bien y avoir un bébé au fond..
C'est même plus violent que ça : non seulement il existe (mais sans 9 mois pour l'adopter), mais, pour les cas où la mère apprend son existence au moment où il sort, c'est un intru, qui sort de ton propre corps alors que tu ignorais qu'il était là.
C'est environ aussi violent que le chestbuster d'Alien. Et ce n'est même pas vraiment caricatural.
Et là les mécanismes de dissociations, de déréalisation, de réification de l'intru pour le gérer... tout ça (involontaire) pour préserver une psyché déjà bien ébranlée par ce fait.