Le Pub de l'écologie
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Anonyme
en dégrossissant vulgairement la chose je me suis rendu compte que comme sur pas mal de sujets, on à pas tous les mêmes idées. et c'est ca qui est super :petitnicolas:
pour eviter de pourrir tous les sujets avec nos bio-conneries, je vous propose juste de nous dire si vous pensez:
1/ que la planète court un réel danger.
2/ que c'est pas si catastrophique que ca et qu'on à le temps de voir venir les choses sans paniquer.
Point-virgule
Point-virgule
Ce genre de récit « phasiste » du monde matériel ne mène nulle part. L’industrialisation des XIXe et XXe siècles ne peut se prévaloir d’aucune transition. On ne passe pas du bois au charbon et encore moins, bien évidemment, du charbon au pétrole. Non seulement les énergies s’accumulent, ce qui est une évidence statistique, mais cette accumulation est symbiotique.
[...]
De même, au XXe siècle, le pétrole stimule la consommation de charbon. Il est extrait avec des tubes en acier, brûlé dans des moteurs en acier, qui font avancer des machines en acier, et tout cet acier dépend au premier chef du charbon. Un dernier exemple : même si l’électricité souffle les mèches des lampes à pétrole au XXe siècle, les seuls phares des voitures consomment actuellement plus de pétrole que le monde entier en 1900.
[...]
Mon livre n’est ni contre les renouvelables ni contre l’innovation. Bien au contraire. Mais il faut reconnaître qu’avant 2050, le délai imparti par le défi climatique, il est très peu probable qu’on puisse décarboner des secteurs majeurs comme les transports aérien et maritime ou ceux de l’acier, du ciment, des engrais ou du plastique. Ce n’est pas forcément une question d’impossibilité technologique – on peut faire voler des avions avec de l’huile végétale –, mais de mise à l’échelle, de temps de diffusion et de « bouclage matière ».
Je remarque aussi que, depuis trente ans, « l’intensité carbone » de l’acier stagne, que celle du ciment augmente, qu’à l’échelle mondiale l’agriculture dépend davantage des fossiles, de même que l’urbanisation ou encore les chaînes de valeur qui se sont globalisées. Je consulte enfin avec inquiétude les prospectives réalisées par l’Agence internationale de l’énergie, qui n’entrevoit aucune sortie des fossiles pour 2050, mais leur stagnation. Le décalage entre les dynamiques techniques et économiques et le discours de la transition est gigantesque, et j’ai peur que ce dernier n’ait contribué à endormir, et à dépolitiser, la question climatique.
[ Dernière édition du message le 22/01/2024 à 11:05:57 ]
Point-virgule
Dans Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie (Seuil, 406 pages, 24 euros), Jean-Baptiste Fressoz se livre en effet à une critique implacable de l’histoire « phasiste » des énergies. Celles-ci se sont accumulées et ne se sont pas substituées les unes aux autres à travers une succession de « phases » et de périodes historiques. Nous ne sommes pas passés de l’âge du bois à celui du charbon, de l’ère du pétrole à celle du nucléaire et du renouvelable. D’une part, parce que « l’humanité n’a jamais brûlé autant de pétrole et de gaz, autant de charbon et même autant de bois » qu’aujourd’hui, les arbres fournissant encore deux fois plus d’énergie que la fission nucléaire. D’autre part, parce que les énergies s’accumulent de manière « symbiotique », soutient-il : elles sont étroitement liées entre elles, le bois permet d’extraire le charbon, et l’extraction du pétrole est indissociable du béton et même de l’acier – pour les tubes et pipelines – et donc du charbon qui permet de les produire.
[ Dernière édition du message le 22/01/2024 à 11:07:56 ]
miles1981
Du même : Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences : « Le récit d’une nouvelle transition énergétique fondée sur les renouvelables et le nucléaire ne mène nulle part ». Dans un entretien au « Monde », l’auteur de « Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie » souligne que décarboner nos sociétés en ayant recours à l’idéologie du nouveau capitalisme vert est une mystification.
Citation :Ce genre de récit « phasiste » du monde matériel ne mène nulle part. L’industrialisation des XIXe et XXe siècles ne peut se prévaloir d’aucune transition. On ne passe pas du bois au charbon et encore moins, bien évidemment, du charbon au pétrole. Non seulement les énergies s’accumulent, ce qui est une évidence statistique, mais cette accumulation est symbiotique.
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De même, au XXe siècle, le pétrole stimule la consommation de charbon. Il est extrait avec des tubes en acier, brûlé dans des moteurs en acier, qui font avancer des machines en acier, et tout cet acier dépend au premier chef du charbon. Un dernier exemple : même si l’électricité souffle les mèches des lampes à pétrole au XXe siècle, les seuls phares des voitures consomment actuellement plus de pétrole que le monde entier en 1900.
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Mon livre n’est ni contre les renouvelables ni contre l’innovation. Bien au contraire. Mais il faut reconnaître qu’avant 2050, le délai imparti par le défi climatique, il est très peu probable qu’on puisse décarboner des secteurs majeurs comme les transports aérien et maritime ou ceux de l’acier, du ciment, des engrais ou du plastique. Ce n’est pas forcément une question d’impossibilité technologique – on peut faire voler des avions avec de l’huile végétale –, mais de mise à l’échelle, de temps de diffusion et de « bouclage matière ».
Je remarque aussi que, depuis trente ans, « l’intensité carbone » de l’acier stagne, que celle du ciment augmente, qu’à l’échelle mondiale l’agriculture dépend davantage des fossiles, de même que l’urbanisation ou encore les chaînes de valeur qui se sont globalisées. Je consulte enfin avec inquiétude les prospectives réalisées par l’Agence internationale de l’énergie, qui n’entrevoit aucune sortie des fossiles pour 2050, mais leur stagnation. Le décalage entre les dynamiques techniques et économiques et le discours de la transition est gigantesque, et j’ai peur que ce dernier n’ait contribué à endormir, et à dépolitiser, la question climatique.
Tellement vrai... On va devoir aller en decroiussance, pas le choix.
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Los Teignos
Ce qu'il y a de génial avec les énergie carbonées, c'est qu'une fois qu'on a trouvé un gisement, il suffit de gratter une allumette pour en faire de l'énergie exploitable très facilement. Or, ce n'est pas le cas des énergies non carbonnées : on ne peut pas faire d'électricité avec de l'eau, du vent, du soleil ou de l'uranium autrement qu'avec des dispositifs techniques complexes. Or, pour construire ces dispositifs, il nous faut du charbon, du pétrole et du gaz... Ce que Mignerot résume de la sorte dans mes souvenirs : une centrale nucléaire ne peut pas construire une autre centrale nucléaire... Il n'y aura donc aucune transition au bout des énergies fossiles.
Et force est de le constater, les tractopelles, grues et foreuses se branchent rarement sur une multiprise.
Ceci étant dit, il suffit de voir où en est du problème de l'eau, de l'épuisement des ressources en cuivre et de la baisse des cultures mondiales (Le blé russe avait déclénché les printemps arabes, on va bien voir ce que va provoquer le riz indien) pour comprendre que la grande bascule est très proche.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 01/02/2024 à 13:40:56 ]
venuxdeluxe
"The music business is a cruel and shallow money trench, a long plastic hallway where thieves and pimps run free, and good men die like dogs..............
There's also a negative side."
Anonyme
Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 01/02/2024 à 14:09:04 ]
Point-virgule
[ Dernière édition du message le 01/02/2024 à 18:07:21 ]
miles1981
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