Le Pub de l'écologie

DEP : Une question qu’on se pose toutes et tous en écologie, c’est celle des réponses à apporter. Vous parlez beaucoup de « low tech » : c’est quoi finalement les « low tech » ?

PB : Oh non, pas cette question ! C’est un peu difficile à définir, même si le terme a un peu pris le moins qu’on puisse dire est que sa définition n’est pas vraiment stabilisée. Ce n’est pas moi qui l’ai inventé, il y avait par exemple déjà le « Low Tech Magazine » ; maintenant il y a aussi le Low Tech Lab qui contribue grandement à populariser le terme.
Le titre de ce livre, L’Âge des low tech, c’est plutôt un pied de nez : ce n’est pas un manuel d’auto-construction, même si ça a pu en décevoir certains. Au départ de ma démarche, il y a d’abord un questionnement sur la sobriété, une volonté de « techno-discernement » qui vise à se défaire de tout le discours qui dit « le high tech, les blockchains, les renouvelables, l’intelligence artificielle, le numérique, c’est bien, c’est ça qui va nous permettre de tout résoudre ». Mais, compte tenu du nombre que nous sommes, de la concentration humaine atteinte sur certains territoires, et de l’aventure dans laquelle nous sommes embarqués, on ne va pas s’en sortir avec des cuiseurs solaires et des toilettes sèches… A certaines échelles, les low tech sont sans doute plus difficiles à mettre en œuvre. On ne peut pas faire la même chose, appliquer les mêmes recettes, en périurbain, en milieu rural, ou en centre-ville dans les grandes métropoles.

L’idée de « low tech » c’est d’abord un questionnement sur la sobriété : on peut être plus sobres dans tous les domaines. C’est gigantesque le gâchis qu’il y a partout en termes d’énergie, de ressources. A la volée, dans l’agriculture : on peut manger moins de viande, il n’est pas nécessaire de devenir forcément vegan tout de suite. Dans les transports, il est hors de question de faire prendre un vélo à tout le monde car ça fait 70 ans qu’on a construit tout notre système autour de la voiture, mais on peut déjà faire des voitures beaucoup plus petites au lieu de faire des chars d’assaut électriques. Dans toute l’industrie, on est un peu dans le monde du jetable (sans même parler d’obsolescence programmée), on pourrait grandement réduire la quantité de plastique, d’acier, d’aluminium, tous très énergivores, sans se faire si mal que ça, même si ça suppose une autre organisation de société. Dans le bâtiment, il faudrait commencer par moins construire, intensifier les usages des lieux (certains sont notoirement sous-utilisés), privilégier la réhabilitation, arrêter d’artificialiser les sols car on ne peut plus continuer à un tel rythme, chauffer et climatiser moins. Dans le numérique, si on câblait au lieu d’être en 3G, 4G, wifi permanent, si on utilisait moins la vidéo, si on changeait nos appareils moins souvent, s’il y avait moins d’obsolescence entre software et hardware (car souvent c’est pas que l’ordinateur tombe en panne, mais c’est qu’il ne tient plus la suite Windows et les antivirus), si on éco-concevait les pages Web et les logiciels, avec tout ça on abattrait de 99 % le coût écologique d’Internet. En prenant l’ensemble des leviers disponibles, avant même de se faire mal en passant à la douche froide et au pédalage, on pourrait, je crois, réduire d’un facteur 2 ou 3 la consommation d’énergie d’un pays comme la France. Le problème, évidemment, c’est que ça ne va pas arriver.

Donc l’idée des « low tech », ce n’est pas dire « j’ai décidé de me passer de machine à laver », mais plutôt se demander « comment je fais pour concevoir ma vie le mieux possible, avec le moins de ressources rares possibles, en prenant en compte aussi le travail humain (de qualité plutôt que des bullshit jobs) ».

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Bref: il y a toujours une très bonne explication à l'absurdité

Tu ne peux pas non plus reprocher à l'homme sa position d'espèce dominante et l'influence de cette position sur l'environnement

Véhicules électriques : 700 000 tonnes de batteries à recycler en 2035

L’Europe doit créer sa filière de recyclage de batteries pour limiter l’impact de la voiture électrique sur l’environnement. En France, la SNAM, une entreprise spécialisée dans le recyclage, s’y prépare.

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Je sais pas comment c'est chez vous, mais chez moi à Poitiers les arbres ont toujours leurs feuilles alors qu'on est le 26 novembre. Celles des chênes sont encore jaunes, les platanes jaune/marron mais encore bien accrochées. Pour les frênes j'en ai pas vu récemment mais il y a une semaine encore les feuilles étaient encore un peu vertes. On est d'accord que c'est pas du tout normal non ?

L'ONU a publié son rapport annuel sur "l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions". Année après année, ces rapports se suivent... Et s'empirent : « [le rapport] mesure l’écart entre ce que nous devons faire et ce que nous faisons réellement pour lutter contre le changement climatique. [...] [cet écart] est plus important qu’il n’a jamais été. »

« Il y a dix ans, si les pays avaient agi conformément avec ces connaissances, les gouvernements auraient dû réduire leurs émissions de 3,3 % par an. Aujourd’hui, il faut réduire nos émissions de 7,6 % par an. À l’horizon 2025, la réduction nécessaire atteindra 15,5 % par an. Plus nous tardons, plus les réductions deviennent extrêmes, difficiles et coûteuses. »

Extraits de "10 choses à savoir sur le rapport 2019" sur le site du PNUE : https://www.unenvironment.org/fr/actualites-et-recits/recit/10-choses-savoir-sur-le-rapport-2019-sur-lecart-entre-les-besoins-et-les

Le résumé analytique en français : https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/30798/EGR19ESFR.pdf

Le graphique ci-dessous vient de l'article très complet de Carbon Brief (en anglais), "UNEP: 1.5C climate target ‘slipping out of reach’" : https://www.carbonbrief.org/unep-1-5c-climate-target-slipping-out-of-reach

La courbe rouge représente les perspectives d'émissions pour 2030 prévues en 2005 (on remarque une amélioration non négligeable), la courbe orange représente les perspectives d'évolution actuelles, les deux courbes en jaune et bleu représentent les engagements actuels des pays dans le cadre de l'Accord de Paris, enfin, les trois courbes du bas (en bleu foncé, violet et gris) représentent les courbes que devraient suivre les émissions pour des réchauffements climatiques de respectivement +2 °C, +1,8 °C et +1,5 °C.

Pour résumer, les engagements pris ne sont aujourd'hui globalement pas tenus (cela dépend des pays), et même s'ils l'étaient, ils ne seraient pas suffisants pour respecter l'Accord de Paris, menant vers un réchauffement de plus de +3 °C.

Ce résultat est évidemment cohérent avec l'autre rapport publié il y a une semaine sur les prévisions de production des énergies fossiles : https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/photos/a.153593767280/10158737208587281/?type=3&theater

C'est parce qu'il n'y avait pas de Haut Comité au Chlordecone, si on avait eu ne serait-ce qu'une Moyennement-Haute Commission, déjà cela aurait été un plus. Comme quoi la politique c'est sérieux.

Fin 2015, la communauté internationale réunie à Paris pour la COP 21 signait l’Accord de Paris pour le climat. Les grandes entreprises françaises se sont empressées de le saluer et de s’en revendiquer, dans un bel élan d’unanimité. Tout le CAC 40 le cite dans ses documents de communication, reprenant à son compte ses objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre et de maintien du réchauffement des températures globales en deçà de 2°C, et si possible de 1,5°C. Quelques jours avant la COP 21, 39 grandes entreprises françaises avaient rendu public un « Manifeste pour le climat ». Il y a quelques semaines à nouveau, 99 d’entre elles ont publiquement endossé l’« Engagement des entreprises françaises pour le climat » lors de l’université d’été du Medef, qui évoque le besoin d’une « baisse drastique » des émissions de gaz à effet de serre « de la planète » (sic).

Presque quatre ans plus tard, il est plus que temps de confronter les discours aux actes. Depuis l’Accord de Paris, le CAC40 a-t-il effectivement commencé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre ? C’est ce que nous avons tenté de savoir, dans le cadre de la préparation du « Véritable bilan des grandes entreprises françaises », dont nous publions la deuxième édition ce 26 septembre. (Retrouvez la première édition, parue l’année dernière, ici.) Les chiffres ci-dessous en sont tirés, en avant-première.

Je sais pas comment c'est chez vous, mais chez moi à Poitiers les arbres ont toujours leurs feuilles alors qu'on est le 26 novembre. Celles des chênes sont encore jaunes, les platanes jaune/marron mais encore bien accrochées. Pour les frênes j'en ai pas vu récemment mais il y a une semaine encore les feuilles étaient encore un peu vertes. On est d'accord que c'est pas du tout normal non