café du coin : analyse et commentaire de l'actualité poliltique

Oui, sauf que la pratique du vélo était en principe incompatible avec les 1 km par rapport a son domicile

en plus pour la plupart non munis de l' autorisation de sortie qui va bien, ce que les articles de presse ne mentionnent pas.

En cause, au départ encore et toujours la mauvaise com' des autorités, des textes flous et mal expliqués.

Pour ce gouvernement anti-populaire, engagé dans une politique de destruction de la protection sociale et de répression policière des colères, des mobilisations et des insurrections qui en découlent, le COVID-19 permet de réaliser plusieurs tests en grandeur nature :

– Test de contrôle de la population (répression, prison, hélicoptères, drones, communications).
– Test d’obéissance de la police dans ce contrôle des populations.
– Test de privatisation-dislocation de l’éducation nationale transférée en e-learning.
– Test d’avancement de la vidéo-médecine à distance.
– Test de soumission des médias, de la population et des gauches (union nationale oblige).
– Test de démolition avancée du droit du travail.

[...]
Les ultra-libéraux de l’Union européenne et de l’OCDE l’ont rêvé, le COVID-19 l’a fait : la dématérialisation complète et totale de l’éducation nationale. Les requins de l’ordre capitaliste lorgnent sur ce ce marché éducatif mondial à conquérir (estimé à 20 000 milliards de dollars, dont 7 000 milliards d’euros pour l’Europe). Le fruit est mûr pour privatiser le système éducatif… Il ne restera plus qu’à Hachette édition (propriété du groupe Lagardère) à nous vendre par millions les logiciels que cet enseignement à distance, assuré par des « uber-profs », nécessitera. Et que feront les parents ? Dans le marasme de l’offre proposée, dans ce climat de compétition acharnée, les familles paieront bien sûr, enfin celles qui le pourront ! Pour le plus grand bonheur de la Bourse. L’OCDE l’a dit : les perspectives de profit pour les investisseurs institutionnels sur le marché éducatif mondial sont de 1 à 7 quand elles ne sont que de 1 à 2 sur le marché de la construction automobile.

Et lorsqu’il faudra, une fois la mission éducative de l’éducation nationale piétinée, se charger de transmettre quelques « savoir-être » et « compétences relationnelles » aux enfants et adolescents, le marché du développement personnel viendra nous vendre sa came à grands coups de conférences, de cours de coaching et de slogans plus creux les uns que les autres : « Sois le monde que tu veux voir », « La confiance en soi est le premier secret du succès », etc. Comme l’a si bien montré Eva Illouz dans son livre Happycratie, le développement personnel est non seulement un marché juteux, mais surtout l’ami protecteur des dominants puisqu’il contribue à invisibiliser les rapports sociaux de domination (classe, race, genre) au profit d’un seul discours : « Tu as les ressources en toi pour t’en sortir », et autres outils de culpabilisation individuelle. Théorisée aux Etats-Unis, la « psychologie positive » est la condition de la domination capitaliste dans les entreprises et sur nos vies.

Je ne dis pas le contraire, _d j a n g o, je dis que là, maintenant, il apparaît plus que l'école par écrans interposés ne peut pas remplacer les relations qui se nouent à l'école.

Après, je pense que l'école devrait être un lieu où les enfants devraient d'abord être heureux, et que tout un tas de choses, qui devraient être changées (et qui vont sans doute aussi au-delà de l'école), font que ce n'est malheureusement pas le cas...

Les enseignant·e·s deviennent des « intervenants à distance », pratiquant le « e-learning », surfant sur des plate-formes privées dont les contenus deviennent contrôlables et évaluables. Le contrôle : outil indispensable à la légitimité de la domination. Pour preuve ce mail envoyé ce jour, par une enseignante de maternelle, qui demande aux parents d’envoyer une photo de leur enfant en train de travailler : « Nous devons assurer la continuité pédagogique et l’inspection nous demande de vérifier qu’elle est bien mise en œuvre par les parents, sinon cela peut être considéré comme de l’absentéisme ». Pressions, contrôles et menaces… on y retrouve alors tous les ingrédients de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », adoptée en 2018, qui permet d’imposer une « démarche qualité » à tous les organismes de formation. Calquée sur des procédures de rentabilité industrielle, la démarche qualité a réussi le tour de force de mettre tous les organismes de formation en concurrence, d’imposer un vocabulaire unique (celui de la langue de bois bien sûr), de récupérer tous les contenus pédagogiques, de dématérialiser au maximum en réduisant les liens humains au minimum.

J'ai un peu de mal a imaginer l' enseignement par écran tactile.
Ces derniers sont censées rentrer en concurrence, ou venir en complément du tableau noir et des explications parlées de la maitresse, mais en réalité, il font bien pire que cela : ringardiser l' enseignement classique,
et mettre le doute a l' élève : pourquoi s’embêter a apprendre un texte qu'on trouve en 4 secondes chrono sur le net ?

Ça impose de ne pas jeter tout ce qui participe au vrai progrès : une science plus efficace, mieux encadrée et moins coûteuse à l'arrivée.

Jaeko : désolé, mais t'as une réaction typique de prof :
- on critique l'éducation nationale, tu crois qu'on te critique en tant que prof (pourtant, les profs sont les gens que je connais ayant la dent la plus dure envers l'EN... quand ça vient d'eux. Que quelqu'un d'extérieur critique et on sort les boucliers "touchez pas au veau d'or")
- on critique l'EN, c'est qu'on veut faire la place au privé.
- plus le refus de voir la réalité du système dans lequel en tant que prof, vous fonctionnez et que de fait vous soutenez, notamment par les réaction sus-citées alors que vos opinions, le fond de votre pensée et, pour la plupart d'entre vous, votre raison d'être même en tant que prof devrait faire de vous les premiers chantres d'une profonde réforme de l'enseignement.
Mais c'est toujours pareil avec les profs : à croire que l'Education Nationale est une religion et qu'y toucher est sacrilège.
J'avoue que je n'arrive même pas à comprendre comment vous arrivez à vivre dans cette contradiction entre un système auquel vous appartenez et donc vous dépendez et que vous protégez envers et contre tous et les raisons pour lesquelles vous faites ce métier et ce que vous croyez faire et faite en réalité (former des citoyens autonome VS former des bons petits soldats bien dans la norme et bien sages).

Je sais que ce que je viens d'écrire est violent pour un prof qui aime son métier et le fait avec tout son coeur. Je sais aussi que les choses sont (forcément) toujours à nuancer. N'empêche que c'est le constat qui est fait par toutes les études, c'est le constat d'heures et d'heures de discussions avec des potes ou amis instits ou profs, des gens que j'aime, que je respecte, souvent que j'admire, notamment pour l'étendue de leur dévouement au service des gamins. Mais je ne comprends décidément pas cet espèce d'aveuglement volontaire, ce gouffre croissant qu'il y a entre ce que le profs croient faire et pourquoi il ont choisi de le faire et la réalité de ce qu'il font (ou que le système leur fait faire).

Mais c'est toujours pareil avec les profs : à croire que l'Education Nationale est une religion et qu'y toucher est sacrilège.