Chez Messier, Brahé et Galilée : la taverne du gentleman astronome
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Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
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Sujet de la discussion Posté le 15/07/2007 à 13:02:09Chez Messier, Brahé et Galilée : la taverne du gentleman astronome
Un endroit dédié aux discussions astronomiques : que regardez-vous, quand, comment ? Explications scientifiques, liens utiles, conseils aux débutants...
Tous les amateurs d'astronomie sont les bienvenus !
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docteur benway
4797
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 13 ans
2861 Posté le 14/01/2024 à 11:58:54
Avec les récentes découvertes du JWST, je me dis qu'on va avoir un paquet de trucs a remettre en question.
Ouatisit
2831
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 1 an
2862 Posté le 14/01/2024 à 12:07:59
Fiction:
« Applaudissons tous Robert, qui part à la retraite ce soir. Robert, grassement payé grâce à l’argent du contribuable, qui a consacré toute sa carrière à la recherche d’une vie extra-terrestre.. mais qui n’a rien trouvé. Sache Robert que ton travail n’a pas été vain et que ton successeur saura continuer là où tu t’es arrêté. Tiens Robert, t’es cadeaux : des jumelles et un Polaroïd, pour le cas où tu aperçevrai quelque chose de ton voilier ou de ta résidence secondaire. »
« Applaudissons tous Robert, qui part à la retraite ce soir. Robert, grassement payé grâce à l’argent du contribuable, qui a consacré toute sa carrière à la recherche d’une vie extra-terrestre.. mais qui n’a rien trouvé. Sache Robert que ton travail n’a pas été vain et que ton successeur saura continuer là où tu t’es arrêté. Tiens Robert, t’es cadeaux : des jumelles et un Polaroïd, pour le cas où tu aperçevrai quelque chose de ton voilier ou de ta résidence secondaire. »
will_bru
24369
Vie après AF ?
Membre depuis 16 ans
2863 Posté le 14/01/2024 à 12:23:49
Citation :
mais que ce sont des espèces de champignons informes, et qui se croient super intelligents en plus!!
C'est pas bien de parler du gouvernement comme ça !
One Breath III : Find out the end of the story, piece by piece : WBBTMR - One Breath III
Je vous en prie, allongez vous dans les plantes vertes.
docteur benway
4797
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 13 ans
2864 Posté le 14/01/2024 à 12:37:06
je sais pas pourquoi ça me fait penser à un épisode de " love death & robot", la revanche du yahourt
props
5783
Je poste, donc je suis
Membre depuis 17 ans
2865 Posté le 14/01/2024 à 14:20:22
Citation de Neveud :
bah non ce n'est pas une preuve.
edit: je dis ça, considérant comme vous qu'il y a des bonne probabilité que la vie ai pu se développer ailleurs. Avec un caillou à la bonne distance d'un étoile, avec qq élements de base (hydrogène, carbone, oxygène) qu'on trouve à profusion dans l'Univers... y a pas de raison!
On peut calculer la statistique de planètes "habitables" (abriter la vie au sens où on la connaît), il devrait y en avoir des milliers dans notre galaxie.
Je crois vraiment que la vie, même très simple, est quelque chose d'assez "spontané" dans l'univers, et que s'il y a d'autres formes de vie que la nôtre (au sens biologique), elle ne devraient pas être si éloignées que cela de nous. Pour qui a fait un peu de biochimie, les molécules fondamentales du vivant (acides aminés, adénosine triphosphate, lipo protéines etc...) sont utilisées par pratiquement toutes les espèces terrestres parce qu'elles sont les plus efficaces pour leur fonction, et leur synthèse est assez facile. Pour autant on peut se questionner sur l'énorme complexité biologique du vivant terrestre. Rien que le fonctionnement des enzymes est incroyable. En tout cas, seul le carbone est suffisamment abondant dans l'univers pour servir de brique de base. La vie basée sur le silicium est un grand fantasme de laborantin.
Bref, comme mentionné ci-dessus, c'est déjà pas évident d'avoir une planète habitable, et en plus la probabilité d'avoir une civilisation avancée technologiquement sur une planète biologiquement évoluée (ce qui suppose un environnement stable) est très certainement archi-faible, et demande dans tous les cas un temps suffisamment long : nous sommes très clairement un accident évolutif.
L'autre gros problème, c'est l'échelle d'espace temps. La probabilité que deux civilisations avancées de deux planètes différentes entrent en contact est extrêmement faible. Nous vivons dans une bulle à l'abri des regards. Ne parions pas trop sur l'existence d'éventuels modes de communication supra luminiques ! A moins que l'on trouve quelque chose de planqué dans l'énergie noire ou la théorie quantique, il ne faut pas non plus se faire trop d'illusion sur le voyage interstellaire, qui demande un savoir faire technologique hors normes et des ressources énergétiques sans aucune commune mesure (c'est déjà compliqué d'envoyer une fusée sur la Lune...)
Bon, admettons que deux planètes abritant une vie évoluée soient éloignées de quelques années lumière : il faut aussi que les deux civilisations aient acquis un niveau technologique similaire en même temps pour communiquer : 1 million d'années trop tôt ou trop tard et c'est foutu, on passe à côté ! (rappel : 1 million d'années à l'échelle géologique, ce n'est pas grand chose, c'était la semaine dernière pour nous).
Ce qui entraînerait une conséquence terrifiante : les civilisations avancées extra-terrestres, si elles existent, ne survivent probablement pas assez longtemps pour pouvoir essaimer ou entrer en contact avec d'autres. C'est l'hypothèse du grand filtre. En tout cas nous on en prend le chemin : dans 200 ou 300 ans au pire, il n'y aura plus assez de ressources disponibles pour pouvoir construire et financer des méga projets spatiaux. La seule solution serait d'allouer toutes les ressources actuelles disponibles (matériaux, production énergétique...) à la construction spatiale, mais allez donc expliquer ça à la plèbe
Ce qui ne m'empêche pas de regarder Andromède dans un téléscope et d'imaginer tout ce qui doit s'y passer....
Sylvain alias leo
1574
AFicionado·a
Membre depuis 8 ans
2866 Posté le 14/01/2024 à 14:20:49
Je viens de tomber sur un article intéressant sur la Lune et son éloignement.
Si ça vous intéresse
Si ça vous intéresse
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L’inexorable éloignement de la Lune
Si les conditions sont aujourd’hui réunies pour que nous ayons la chance de pouvoir assister à des éclipses totales de Soleil, ce ne sera bientôt plus le cas ! En effet, depuis sa création, la Lune s’éloigne tandis que la rotation de notre planète ralentit… À quel rythme ?
Jean-Michel Courty et Édouard Kierlik
24 décembre 2023| POUR LA SCIENCE N° 555| Temps de lecture : 7 mn
En Europe, l’année 1999 a été marquée par un événement astronomique spectaculaire, une éclipse totale du Soleil, le 11 août, considérée comme celle qui compte le plus d’observateurs de l’histoire humaine. Peut-être étiez-vous parmi eux. Et vous auriez bien fait, car ce genre de phénomène ne se reproduira pas indéfiniment ! Pour quelles raisons ?
Parce que la Lune s’éloigne actuellement de la Terre à la vitesse de 3,83 centimètres par an, comme l’attestent les mesures de précision réalisées avec des tirs laser que réfléchissent des catadioptres disposés sur la Lune par différentes missions spatiales. À cela s’ajoute une augmentation de la durée du jour de 1/74 000 de seconde chaque année. Deux phénomènes, un seul coupable : la Lune ! Les forces de marée qu’elle exerce sur notre planète, en déformant la croûte terrestre et les océans, dissipent de l’énergie et freinent la rotation de la Terre tout en transférant de l’énergie à notre satellite. Des modélisations récentes décrivent l’évolution de ce couple depuis sa création il y a plus de 4 milliards d’années. Surprise : le rythme de la séparation varie beaucoup au cours du temps. Détaillons le phénomène.
L’effet de marée
Considérons d’abord une planète et son satellite, dépourvus d’océans, orbitant l’un autour de l’autre sur des trajectoires circulaires. Au niveau de leurs centres de gravité respectifs, la force centrifuge due à leur rotation mutuelle est exactement compensée par la force gravitationnelle qui les attire. À leur surface, cependant, ce n’est plus le cas, ces deux forces ne s’équilibrent plus. C’est leur résultante qu’on appelle « force de marée ». Sur la planète, cette force de marée tend à soulever sa surface le long de l’axe planète-satellite, l’effet étant contraire dans les directions perpendiculaires. En conséquence, la planète s’allonge dans la direction de son satellite. L’ampleur de la déformation est très faible : le soulèvement de la croûte terrestre est de l’ordre de 20 centimètres.
Si jamais la planète et son satellite tournaient ensemble de façon synchrone, c’est-à-dire qu’ils présentaient l’un à l’autre toujours la même face, on en resterait là : des corps célestes très légèrement déformés. Mais quand la rotation de la planète sur elle-même est plus rapide que la rotation du satellite autour de la planète, les bourrelets sont amenés à se déplacer à la surface de cette dernière. Pour déterminer ce qui se produit, il faut comparer la vitesse de déplacement des forces de marée à la surface de la Terre (0,45 kilomètre par seconde) à celle de la propagation des ondes sismiques (4 kilomètres par seconde). La première étant très inférieure à la seconde, les bourrelets peuvent suivre le mouvement du satellite.
Un bourrelet qui a du retard
En réalité, ces déformations ne se font pas sans frottements, sans dissipation d’énergie, ce qui engendre du retard et fait que la position des bourrelets est décalée par rapport à l’axe planète-satellite. Si la planète tourne plus vite, ils sont en avant de cet axe, dans le sens de rotation de la planète. Ce petit écart n’a l’air de rien, mais c’est lui qui est responsable de l’éloignement de deux corps célestes et du ralentissement de la rotation propre de la planète.
En effet, par rapport à une situation où la planète serait non déformée par la marée, puisque la force gravitationnelle entre deux masses varie comme l’inverse du carré de leur distance de séparation, le bourrelet de marée le plus proche du satellite subit une attraction gravitationnelle de sa part plus forte que le bourrelet le plus éloigné. Ces deux forces n’étant pas tout à fait alignées avec l’axe, il se produit un effet de couple sur la planète qui s’oppose à sa rotation propre et donc la ralentit. Du point de vue du satellite, les deux forces gravitationnelles qu’il subit de la part de ces bourrelets, opposées en vertu de la loi de l’action et de la réaction des forces mentionnées ci-dessus, se combinent pour l’accélérer le long de sa trajectoire circulaire : l’augmentation lente de sa vitesse fait aussi croître la force centrifuge et le satellite s’éloigne de la planète.
Ce ralentissement et cette accélération se poursuivront jusqu’à ce que toutes les rotations soient synchrones comme évoqué au début de ce paragraphe, mais, petite subtilité, si l’effet de marée existe bien dans les deux sens (du satellite sur la planète et réciproquement), il n’est pas de même amplitude. Les forces de marée de A sur B sont en effet proportionnelles au produit de la masse de A fois le rayon de B sur leur distance au cube. Comme la Terre a une masse quatre-vingt fois plus grande que celle de la Lune et que cette dernière a un rayon presque quatre fois plus petit, les marées lunaires ont été beaucoup plus intenses que les marées terrestres, la dissipation aussi et, comme la Lune est plus petite, le ralentissement beaucoup plus fort. C’est pourquoi aujourd’hui la rotation propre de la Lune est déjà synchronisée avec la Terre : elle nous présente toujours la même face.
La mer, le soleil et les orbites
Pour comprendre correctement des marées sur Terre, bien d’autres effets sont à prendre en compte. Ainsi, le Soleil participerait à hauteur de 30 % aux forces de marée sur Terre et est l’origine des marées de vive-eau et de morte-eau. Par ailleurs, l’obliquité de l’axe de rotation de la Terre par rapport au plan des orbites de la Terre et de la Lune, et le caractère elliptique et variable de la trajectoire lunaire influent également sur le phénomène. Enfin, avec la présence d’eau à la surface de la Terre, vont s’ajouter aux bourrelets solides des bourrelets liquides qui modifient considérablement la donne.
En premier lieu, le déplacement des masses d’eau dissipe beaucoup d’énergie à cause des frottements sur le fond des océans ou des turbulences provoquées par les courants de marée. Ensuite, pour savoir si ces bourrelets d’eau peuvent suivre le mouvement de la Lune, il convient de regarder la vitesse des ondes de gravité, qu’on appelle plus communément la « houle » ! Or celle-ci est égale au produit de la racine carrée de l’accélération de la pesanteur par la profondeur de l’océan. Avec une profondeur moyenne d’environ 4 kilomètres, elle est de 0,2 kilomètre par seconde, soit plus de deux fois inférieure aux forces de marées. Nos bourrelets n’arrivent plus à suivre la Lune et si la Terre était entièrement recouverte d’eau, on les trouverait pratiquement à la perpendiculaire de l’axe Terre-Lune !
Enfin, il y a des continents. Ce qui est vrai à l’échelle locale – l’amplitude des marées peut être considérablement augmentée par des phénomènes de résonance, dans la baie du Mont-Saint-Michel par exemple – l’est aussi à l’échelle de la planète. Selon la disposition des continents, et en tenant compte de la force de Coriolis qui dévie les courants marins, on peut avoir ou pas des résonances sous l’effet des forces de marée lunaire. Quand c’est le cas, la dissipation augmente et avec elle le ralentissement de la rotation propre de la Terre.
Une équipe de l’institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides a réussi récemment à intégrer tous ces éléments et d’autres encore (comme le fait que le fond des océans s’affaisse un peu quand le bourrelet liquide passe dessus) pour prédire la distance Terre-Lune et la durée du jour (liée à la rotation propre) sur Terre. Elle a notamment pris en compte la dérive des continents en les modélisant par une couche hémisphérique mobile à la surface de la Terre, en tout cas jusqu’à 1 milliard d’années dans le passé, date à laquelle on n’a plus de données les concernant. Elle a aussi inclus que dans un très lointain passé, au-delà de 3 milliards d’années, la Terre était recouverte d’eau.
Leurs résultats rendent très bien compte des estimations faites à partir de données stratigraphiques. Ils montrent que l’évolution du jour et de la distance Terre-Lune n’a pas du tout été régulière et que des périodes de ralentissement fortes comme aujourd’hui, dues à des résonances océaniques, encadrent un long moment (entre 1 et 3 milliards d’années) plus tranquille. Et dans le futur ?
Même avec le ralentissement élevé actuel, la synchronisation des rotations n’adviendra pas avant quelques dizaines de milliards d’années. En revanche, dans seulement 1 million d’années, la Lune sera suffisamment éloignée de la Terre pour que les éclipses totales de Soleil ne soient plus qu’un lointain souvenir !
L’inexorable éloignement de la Lune
Si les conditions sont aujourd’hui réunies pour que nous ayons la chance de pouvoir assister à des éclipses totales de Soleil, ce ne sera bientôt plus le cas ! En effet, depuis sa création, la Lune s’éloigne tandis que la rotation de notre planète ralentit… À quel rythme ?
Jean-Michel Courty et Édouard Kierlik
24 décembre 2023| POUR LA SCIENCE N° 555| Temps de lecture : 7 mn
En Europe, l’année 1999 a été marquée par un événement astronomique spectaculaire, une éclipse totale du Soleil, le 11 août, considérée comme celle qui compte le plus d’observateurs de l’histoire humaine. Peut-être étiez-vous parmi eux. Et vous auriez bien fait, car ce genre de phénomène ne se reproduira pas indéfiniment ! Pour quelles raisons ?
Parce que la Lune s’éloigne actuellement de la Terre à la vitesse de 3,83 centimètres par an, comme l’attestent les mesures de précision réalisées avec des tirs laser que réfléchissent des catadioptres disposés sur la Lune par différentes missions spatiales. À cela s’ajoute une augmentation de la durée du jour de 1/74 000 de seconde chaque année. Deux phénomènes, un seul coupable : la Lune ! Les forces de marée qu’elle exerce sur notre planète, en déformant la croûte terrestre et les océans, dissipent de l’énergie et freinent la rotation de la Terre tout en transférant de l’énergie à notre satellite. Des modélisations récentes décrivent l’évolution de ce couple depuis sa création il y a plus de 4 milliards d’années. Surprise : le rythme de la séparation varie beaucoup au cours du temps. Détaillons le phénomène.
L’effet de marée
Considérons d’abord une planète et son satellite, dépourvus d’océans, orbitant l’un autour de l’autre sur des trajectoires circulaires. Au niveau de leurs centres de gravité respectifs, la force centrifuge due à leur rotation mutuelle est exactement compensée par la force gravitationnelle qui les attire. À leur surface, cependant, ce n’est plus le cas, ces deux forces ne s’équilibrent plus. C’est leur résultante qu’on appelle « force de marée ». Sur la planète, cette force de marée tend à soulever sa surface le long de l’axe planète-satellite, l’effet étant contraire dans les directions perpendiculaires. En conséquence, la planète s’allonge dans la direction de son satellite. L’ampleur de la déformation est très faible : le soulèvement de la croûte terrestre est de l’ordre de 20 centimètres.
Si jamais la planète et son satellite tournaient ensemble de façon synchrone, c’est-à-dire qu’ils présentaient l’un à l’autre toujours la même face, on en resterait là : des corps célestes très légèrement déformés. Mais quand la rotation de la planète sur elle-même est plus rapide que la rotation du satellite autour de la planète, les bourrelets sont amenés à se déplacer à la surface de cette dernière. Pour déterminer ce qui se produit, il faut comparer la vitesse de déplacement des forces de marée à la surface de la Terre (0,45 kilomètre par seconde) à celle de la propagation des ondes sismiques (4 kilomètres par seconde). La première étant très inférieure à la seconde, les bourrelets peuvent suivre le mouvement du satellite.
Un bourrelet qui a du retard
En réalité, ces déformations ne se font pas sans frottements, sans dissipation d’énergie, ce qui engendre du retard et fait que la position des bourrelets est décalée par rapport à l’axe planète-satellite. Si la planète tourne plus vite, ils sont en avant de cet axe, dans le sens de rotation de la planète. Ce petit écart n’a l’air de rien, mais c’est lui qui est responsable de l’éloignement de deux corps célestes et du ralentissement de la rotation propre de la planète.
En effet, par rapport à une situation où la planète serait non déformée par la marée, puisque la force gravitationnelle entre deux masses varie comme l’inverse du carré de leur distance de séparation, le bourrelet de marée le plus proche du satellite subit une attraction gravitationnelle de sa part plus forte que le bourrelet le plus éloigné. Ces deux forces n’étant pas tout à fait alignées avec l’axe, il se produit un effet de couple sur la planète qui s’oppose à sa rotation propre et donc la ralentit. Du point de vue du satellite, les deux forces gravitationnelles qu’il subit de la part de ces bourrelets, opposées en vertu de la loi de l’action et de la réaction des forces mentionnées ci-dessus, se combinent pour l’accélérer le long de sa trajectoire circulaire : l’augmentation lente de sa vitesse fait aussi croître la force centrifuge et le satellite s’éloigne de la planète.
Ce ralentissement et cette accélération se poursuivront jusqu’à ce que toutes les rotations soient synchrones comme évoqué au début de ce paragraphe, mais, petite subtilité, si l’effet de marée existe bien dans les deux sens (du satellite sur la planète et réciproquement), il n’est pas de même amplitude. Les forces de marée de A sur B sont en effet proportionnelles au produit de la masse de A fois le rayon de B sur leur distance au cube. Comme la Terre a une masse quatre-vingt fois plus grande que celle de la Lune et que cette dernière a un rayon presque quatre fois plus petit, les marées lunaires ont été beaucoup plus intenses que les marées terrestres, la dissipation aussi et, comme la Lune est plus petite, le ralentissement beaucoup plus fort. C’est pourquoi aujourd’hui la rotation propre de la Lune est déjà synchronisée avec la Terre : elle nous présente toujours la même face.
La mer, le soleil et les orbites
Pour comprendre correctement des marées sur Terre, bien d’autres effets sont à prendre en compte. Ainsi, le Soleil participerait à hauteur de 30 % aux forces de marée sur Terre et est l’origine des marées de vive-eau et de morte-eau. Par ailleurs, l’obliquité de l’axe de rotation de la Terre par rapport au plan des orbites de la Terre et de la Lune, et le caractère elliptique et variable de la trajectoire lunaire influent également sur le phénomène. Enfin, avec la présence d’eau à la surface de la Terre, vont s’ajouter aux bourrelets solides des bourrelets liquides qui modifient considérablement la donne.
En premier lieu, le déplacement des masses d’eau dissipe beaucoup d’énergie à cause des frottements sur le fond des océans ou des turbulences provoquées par les courants de marée. Ensuite, pour savoir si ces bourrelets d’eau peuvent suivre le mouvement de la Lune, il convient de regarder la vitesse des ondes de gravité, qu’on appelle plus communément la « houle » ! Or celle-ci est égale au produit de la racine carrée de l’accélération de la pesanteur par la profondeur de l’océan. Avec une profondeur moyenne d’environ 4 kilomètres, elle est de 0,2 kilomètre par seconde, soit plus de deux fois inférieure aux forces de marées. Nos bourrelets n’arrivent plus à suivre la Lune et si la Terre était entièrement recouverte d’eau, on les trouverait pratiquement à la perpendiculaire de l’axe Terre-Lune !
Enfin, il y a des continents. Ce qui est vrai à l’échelle locale – l’amplitude des marées peut être considérablement augmentée par des phénomènes de résonance, dans la baie du Mont-Saint-Michel par exemple – l’est aussi à l’échelle de la planète. Selon la disposition des continents, et en tenant compte de la force de Coriolis qui dévie les courants marins, on peut avoir ou pas des résonances sous l’effet des forces de marée lunaire. Quand c’est le cas, la dissipation augmente et avec elle le ralentissement de la rotation propre de la Terre.
Une équipe de l’institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides a réussi récemment à intégrer tous ces éléments et d’autres encore (comme le fait que le fond des océans s’affaisse un peu quand le bourrelet liquide passe dessus) pour prédire la distance Terre-Lune et la durée du jour (liée à la rotation propre) sur Terre. Elle a notamment pris en compte la dérive des continents en les modélisant par une couche hémisphérique mobile à la surface de la Terre, en tout cas jusqu’à 1 milliard d’années dans le passé, date à laquelle on n’a plus de données les concernant. Elle a aussi inclus que dans un très lointain passé, au-delà de 3 milliards d’années, la Terre était recouverte d’eau.
Leurs résultats rendent très bien compte des estimations faites à partir de données stratigraphiques. Ils montrent que l’évolution du jour et de la distance Terre-Lune n’a pas du tout été régulière et que des périodes de ralentissement fortes comme aujourd’hui, dues à des résonances océaniques, encadrent un long moment (entre 1 et 3 milliards d’années) plus tranquille. Et dans le futur ?
Même avec le ralentissement élevé actuel, la synchronisation des rotations n’adviendra pas avant quelques dizaines de milliards d’années. En revanche, dans seulement 1 million d’années, la Lune sera suffisamment éloignée de la Terre pour que les éclipses totales de Soleil ne soient plus qu’un lointain souvenir !
sonicsnap
85208
AF, je suis ton père
Membre depuis 18 ans
2867 Posté le 14/01/2024 à 15:17:49
Passionnant article!
Sinon je rejoins assez le point de vue de props sur la vie extra-terrestre et sur le peu de chances que nous avons d'avoir affaire à des civilisations issues d'autres planètes..
Sinon je rejoins assez le point de vue de props sur la vie extra-terrestre et sur le peu de chances que nous avons d'avoir affaire à des civilisations issues d'autres planètes..
docteur benway
4797
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 13 ans
2868 Posté le 14/01/2024 à 16:07:18
J'ai déjà vu pas mal de truc sur la lune et ses implications au sujet du vivant.
Encore un gros coup de bol pour nous.
Encore un gros coup de bol pour nous.
[ Dernière édition du message le 14/01/2024 à 17:06:10 ]
sonicsnap
85208
AF, je suis ton père
Membre depuis 18 ans
2869 Posté le 14/01/2024 à 16:59:35
C'est vrai que notre existence semble perchée en équilibre sur une sacrée somme de facteurs favorables.
kosmix
46325
Ma vie est un thread...
Membre depuis 19 ans
2870 Posté le 14/01/2024 à 18:01:26
Entièrement d'accord avec ce que Props a dit.
Et pour les études sur les UFO par les armées de l'air c'est surtout parce qu'il existe des phénomènes atmosphériques qui nous sont encore inconnus à ce jour, même si récemment ces études ont justement permis la découvertes de trucs assez incroyables.
Et pour les études sur les UFO par les armées de l'air c'est surtout parce qu'il existe des phénomènes atmosphériques qui nous sont encore inconnus à ce jour, même si récemment ces études ont justement permis la découvertes de trucs assez incroyables.
Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?
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