Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Sujet Exemples d'albums bien ou mal masterisés

  • 1 547 réponses
  • 211 participants
  • 228 797 vues
  • 214 followers
1 Exemples d'albums bien ou mal masterisés
Bonjour,

Avec cette course aux dB en plus, et au son de plus en plus compressé pour sonner plus fort que son voisin, j'aimerai bien que des spécialistes du mastering nous donnent des exemples d'albums d'artistes ou de groupes qu'ils jugent bien ou mal masterisés.

Cela permettrait d'éduquer un peu plus nos oreilles vers un son de meilleure qualité.
Afficher le premier post
181
Citation de : Gianni andon
Ah bon alors selon toi puisque mon information n'est pas vérifiable l'ingé son dans sa cabine et l'artiste va se dire c'est mieux que ça soit fort ça fera chier le voisin zikos d'a coté?... Pour leur ego?Et tu crois vraiment qu'il soit indépendant dans leur jugement?

Ce n'est pas un jugement de valeur c'est une loi de marché. Bien sur qu'un ingé son anticipe cela. Le principe éternel qu'on entend concernant le mastering c'est "il faut que ce soit écoutable sur n'importe quel support".
Quels sont les supports consacrés à la musique aujourd'hui? Le MP3, le téléphone portable, le PC portable, la télévision, la radio, l'autoradio, les chaines hifi dites "micro", les salons divers pour je ne sais quel expo et j'en passe. Les supports consacrés à la diffusion ont augmentés de façon exponentiel donc cette loi va de pair avec la technologie musicale et c'est tout à fait vérifiable à mon sens.
Ce n'est pas l'une des seules raisons mais ça en fait partie c'est une certitude.

Je me méfie des soit disant parti pris artistique dans le mastering.

Non non, c'est pas ce que je voulais dire. Désolé je me suis mal exprimé.

J'ai lu un interview d'un ingé son qui disait qu'il ne fallait pas croire que c'était eux qui choisissaient de compresser, mais les artistes eux même. Ce n'est donc pas lié à une évolution technique ! C'est les artistes qui veulent être aussi fort que tel ou tel autre artiste connu, et qui demandent aux ingés sons de monter le volume. La preuve est que la plupart des amateurs d'AF compressent, pas pour que leur musique passe dans un MP3, mais parce que c'est le standard actuel. Parce qu'ils se disent que dans une playlist, leur musique va paraître rikiki par rapport à d'autres. Il me semble que c'est la concurrence qui produit cette surenchère dans le volume.

Ca existait à l'époque du vinyl et du jukebox ! Voir cet extrait trouvé dans wikipedia :

Citation :
The practice of focusing on loudness in mastering can be traced back to the introduction of the compact disc itself but also existed to some extent when vinyl was the primary released recording medium and when 7" singles were played on jukebox machines in clubs and bars. Jukeboxes were often set to a pre-determined level by the bar owner, yet any record that was mastered "hotter" than the others before or after it would gain the attention of the crowd. The song would stand out. Also many record companies would print compilation records, and when artists and producers found their song was quieter than others on the compilation, they would insist that their song be remastered to be competitive. Also, many Motown records pushed the limits of how loud records could be made, and record labels there were "notorious for cutting some of the hottest 45s in the industry."

https://en.wikipedia.org/wiki/Loudness_war#History


En gros, ça dit que certains artistes remarquaient que leur vinyl étaient moins forts que d'autres sur le jukebox, le volume de celui-ci étant fixé. Et bien ils ont demandé un remastering pour être "compétitifs" !

[ Dernière édition du message le 11/04/2010 à 22:39:13 ]

182
Je comprends pas trop pourquoi tu ne veux pas accepter ce que je dis. C'est quelque chose que tout le monde a un peu constaté et je ne suis pas le premier à le dire.
Forcément un type qui a toujours entendu l'idée d'un mastering moderne et grossi et qui crée de la musique à l'heure du MP3 et du postage sur youtube et myspace n'a plus d'autre choix que d'aligner sur cette logique là pour viser le marché et espérer attirer la clientèle et ne pas passer pour un "semi pro" qui n'a pas tous ses outils.
Parce qu'à ce compte là, si les artistes choisissent effectivement d'écraser leur musique ce sont des abrutis sourds, il y'en a et tu les a cités, et leurs auditeurs se défoncent les oreilles par pur sadisme auditif. Or il me semble qu'en audiophiles avertis que nous sommes c'est quelque chose que nous dénonçons. Ça ne peut satisfaire qu'une certaine demande de marché qui répond à un alignement technologique (qui va donc de pair avec l'économie de marché) et qui n'a pas d'oreilles pour juger.
Donc un ingé son selon toute vraisemblance répond à une demande, qui est issue d'une loi de marché et qui a découlé sur le choix des artistes.



Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

[ Dernière édition du message le 11/04/2010 à 23:13:46 ]

183

Je suis tout à fait d'accord que la cause de ce phénomène est une configuration de marché, mais je ne crois pas que ça se passe exactement de la manière dont tu le dis. Après je peux me tromper.

Tu parles de demande de marché. La demande de qui ? Qui demande un son super compressé ? Les gens qui écoutent de la musique ? La plupart des gens ne savent pas ce qu'est la compression dynamique. Les maisons de disque ? A mon avis n'importe quel artiste connu peut décider de ne pas compresser le son abusément au mastering. C'est d'ailleurs ce que font certains artistes. Pourquoi pas les autres ? Peut-être que c'est eux qui le choisissent... Parce que le marché implique une concurrence, un concours de zizi quoi, c'est à celui qui sonnera le plus fort. Dans le Hip Hop et le Rock je suis persuadé que ça se passe comme ça, que c'est les artistes eux même et pas un "pouvoir au dessus" qui décide.

Tu dis qu'il me semble qu'en audiophiles avertis que nous sommes c'est quelque chose que nous dénonçons. Malgré celà, tout ce que j'écoute sur AF est très compressé, en tout cas au dessus du standard des années 70-80.

Bob Katz dit par exemple que c'est les artistes eux mêmes qui veulent un son Loud. Même dans le jazz et le classique ! Voir :

https://www.residentadvisor.net/feature.aspx?1007 :
Katz, who has worked with a full range of rock, pop, classical and jazz artists — including 150 records for the audiophile Chesky label, where he once served as technical director — paints a grim picture. “About three weeks ago, a very well-known jazz pianist, with a trio of some of the finest jazz musicians on the planet, said that he loved his master, but, ‘It's not as loud as some of the more recent things, so I'm willing to sacrifice its sound to make it a little more competitive, loudness-wise.’ I'm thinking, ‘It has come to this? Why would you have to be the least bit concerned about a jazz recording being “competitively loud”?’ I've heard that even some classical musicians are beginning ‘loudness envy.’”

Et c'est pas récent. Les beatles ont par exemple demandé à créer des vinyles plus épais pour pouvoir graver des basse plus profondes et donc avoir un gros son :

 

http://www.stylusmagazine.com/articles/weekly_article/imperfect-sound-forever.htm
This isn’t a recent thing. The "Loudness War" has been going on almost as long as pop music has existed, and probably longer—nobody has ever wanted their record to be the quietest on the jukebox or the radio. The Beatles lobbied Parlophone to get their records pressed on thicker vinyl so they could achieve a bigger bass sound more than 40 years ago. The MC5 apparently mixed their second album, Back in the USA, at such extreme volume in the studio that they failed to notice how tinny and thin it sounded—there's practically no bottom-end to it at all. Then there's Phil Spector's legendary "wall of sound" production style, mixed and mastered to sound good on tiny, tinny transistor radios, squeezing as big a sound as possible into as small a space. Three or four decades ago record companies would send out compilations of singles to radio stations on a single vinyl record—if a band or producer heard their song on one of these and it was quieter than the competitions’ song, they would call the mastering engineer and get him to up the levels until it was the loudest, even if that meant corrupting the sound quality.

[ Dernière édition du message le 12/04/2010 à 00:46:56 ]

184
Je parle de la demande du marché de la musique qui produit tout ce que l'on consomme musicalement parlant avec nos enceintes nos pc nos téléphones etc... qui en se modernisant à crée une demande spécifique de mastering. Un mastering qui tamponne sec a toute les chances de se faire entendre partout ou il est diffusé sur n'importe quel support et de s'assurer une publicité maximale.
Il faut donner une utilité à tous les produits que l'on consomme car la musique n'est rien aujourd'hui sans système sonore. Il est là le coté mercantile de la musique. L'écoute pure a disparu au profit d'une écoute subjective.
Je vais aller loin mais si je prends l'exemple de Chopin celui ci avait un toucher si fluide et léger que l'on disait que son jeu n'était pas adapté aux salles de concerts car on ne l'entendait pas assez. Pourtant si celui-ci l'avait changé il aurait perdu toute la subtilité qui a fait la légende de son jeu.
Si les artistes se sentent satisfait de cette étape marketing aujourd'hui c'est leur problème. Les Beatles ont été précurseurs de ce coté là à une époque ou le marché de la musique se démocratisait et pouvait technologiquement proposer cette évolution autrement il n'en serait rien.
Et je ne crois pas que les artistes décident de leur sort et de toute la chaine qui va de leur inspiration jusqu'à celle de l'auditeur. Dès lors que l'on est soumis à un label, un producteur ou une machinerie de ce genre les choses ne sont plus pareilles. Ca me parait logique, sans ces institutions ces artistes nous seraient inconnus.

Donc c'est pour ça que je dis que aujourd'hui avec tous ces gadgets la musique s'apprécie de moins en moins. Les gens veulent plus du bruit qu'autre chose. C'est une violence pour les gens aujourd'hui que d'entendre un piano seul. Ça les endort...

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

[ Dernière édition du message le 12/04/2010 à 02:18:32 ]

185
Citation de : Gianni andon
Je parle de la demande du marché de la musique qui produit tout ce que l'on consomme musicalement parlant avec nos enceintes nos pc nos téléphones etc... qui en se modernisant à crée une demande spécifique de mastering. Un mastering qui tamponne sec a toute les chances de se faire entendre partout ou il est diffusé sur n'importe quel support et de s'assurer une publicité maximale.
Il faut donner une utilité à tous les produits que l'on consomme car la musique n'est rien aujourd'hui sans système sonore. Il est là le coté mercantile de la musique. L'écoute pure a disparu au profit d'une écoute subjective.

Oui mais si on veut comprendre le phénomène, dire cela c'est n'avoir encore pas dit grand chose. Si il y a une "demande spécifique de mastering", il faut spécifier qui est à l'origine de cette demande. Ca me parait peu probable que ce soient les consommateurs de musique. Les producteurs sans doute. Mais qui parmis ceux-ci ? Les ingés de mastering, les artistes, les cadres des maisons de disque/production ? Ou bien les producteur de matériel audio, de compresseurs, de lecteurs MP3 ? Comment s'y prennent-ils ? Par des pressions directes (compresse ton son pour que je puisse vendre des lecteurs MP3 !) ? Ou bien ce serait des accords entre maisons de disques et boites qui fabriquent des lecteurs MP3 ? Ca me parait pas très plausible.

Selon ce que je lis, ça ne marche pas comme ça. Ca se fait "tout seul" par des mécanismes de mimétismes (les artistes "challengers" imitent les "établis", qui ont un gros sons, et essaient même de "faire mieux" qu'eux (= avoir un plus gros son)) inséparables des mécanismes de marché. C'est à dire que les artistes "challengers" veulent paraître pro, et s'adaptent aux standards imposés par les pro, qui eux même son en concurrence avec les autres pro et veulent chacun montrer qu'ils ont le plus gros zizi en montrant qu'ils ont un volume plus élevé que les autres. Voilà par quelles médiations, à mon avis, les mécanismes de marché font que la compression est de plus en plus forte.

186
Bon je pense avoir tout dit je vais m'arrêter là. Si je suis ton schéma les artistes sont décideurs dans la société, il possède tous les droits pour faire la musique qu'ils veulent et la vendre à n'importe quel sauce et à n'importe qui, et s'ils font ça c'est par mimétisme crétin (il y'en a sans doute). C'est ta vision mais elle est à mon avis naïve, fantasmée et peu globale. Et je te redis que l'origine de cette demande vient de la consommation que nous faisons de la musique et de notre façon de l'envisager.
Je n'ai pas écrit un bouquin non plus là dessus pour expliquer ça de A à Z. La musique répond aujourd'hui à une demande tout comme le cinéma qui est de plus en plus exigeante et on ne peut plus faire sans ses contraintes. C'est un mécanisme pervers qui a fini par être accepté par tout le monde voilà tout.

Je te donne un exemple pour contrer les tiens, même si pour moi ce ne sont pas des sources valables car les interviews ont leur part de mensonge aussi. Voilà un extrait d'une interview de Neil Young pour son tout premier album:

"L'album en lui-même était très bon. Mais ils m'ont fichu un nouveau procédé, le CSG, sur les mixes originaux, et ça l'a tué. Le CSG, c'était ce truc de merde qui écrasait littéralement le son pour faire sonner la musique de manière identique, qu'elle soit enregistrée en mono ou stéréo. En d'autres termes, cela a tout foutu en l'air. Il a fallu que la maison de disques choisisse de tester cette idée à la con sur mon disque, mon tout premier disque. En plus, il n'y avait que moi et Jack sur ce disque. Nous avions tout enregistré à deux, piste après piste. A l'époque, je trouvais encore cette technique valable, je voulais voir si elle pouvait vraiment fonctionner. Certaines chansons datent de l'époque Buffalo Springfield. "

Et nous ne sommes qu'en 1968. Donc un mec qui postule sur un label qui va lui permettre de diffuser et de vendre sa musique à son profit ne me fera pas croire qu'il garde un contrôle total de sa musique d'un point de vue sonore. La musique répond à une logique de diffusion qui s'est métamorphosé au fil des décennies et que pour une simple question de commerce se doit de répondre à un alignement.
Les artistes l'ont bien compris aujourd'hui donc ce mastering dont ils se vantent parfois ne peut aller que dans le bon sens des choses financièrement parlant et égocentriquement parlant si tu le veut, mais c'est pour une simple question de rentabilité.


Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

[ Dernière édition du message le 12/04/2010 à 13:30:26 ]

187
Bah, on est pas obligé d'être d'accord, un forum c'est aussi fait pour échanger des points de vue contradictoire

Je pense que le phénomène que je décris est en partie vrai. Sans nul doute qu'il y a des pressions directes, mais ce n'est pas, à mon avis, ce qui explique l'augmentation constante du "loudness".

On peut faire une analogie avec ce qui se passe dans le journalisme : pourquoi tous les grands médias parlent-ils 1) des mêmes sujets, et 2) uniquement de sujets assez conservateurs ? Est ce que ce serait les actionnaires, souvent privés aujourd'hui, qui feraient des pressions sur la direction des journaux pour que l'information serve leurs intérêts ? Sans nul doute que ce phénomène existe, mais lorsqu'on va voir dans la rédaction d'un journal, ce n'est pas ce qu'on observe essentiellement. Les journalistes sont tout de même assez libres de proposer des sujets qui leurs semblent intéressants. Par quel hazard se fait-il alors que tous les journaux parlent de la même chose ? Il suffit de regarder 2 journaux télévisés, de lire deux journaux de la presse quotidienne nationale pour s'en apercevoir.

En fait, ce qui produit l'unification de l'information, c'est la configuration dans laquelle se trouvent les journaux, c'est la concurrence entre eux, c'est le marché. Chaque journal regarde ce qui se dit dans les autres journaux, surtout les prestigieux (genre Le Monde) pour ne pas "rater" une information. Si un truc est dit au journal télé et que le journal n'a pas l'info, il va la mettre dans l'édition du lendemain. Les journalistes écrivent en écoutant la radio, ils lisent tous les quotidiens nationaux, et même internationnaux. J'ai vu le New York Times par exemple dans un rédaction d'un quotidien belge (je suis étudiant en sociologie). Voir "l'emprise du journalisme" de Bourdieu pour une analyse de ce phénomène.

Je crois qu'on a le même type de phénomène dans la musique. Je ne dis pas que les artistes sont "libres", bien au contraire, je dis qu'ils sont pris dans des rapports sociaux qui les dépassent, ceux qu'implique une configuration qui organise la concurrence, liée à l'existence d'un marché, et qu'ils contribuent sans en avoir trop conscience à l'augmentation généralisée du volume... C'est ce que je lis dans la plupart des interview des ingés de mastering, qui disent que c'est souvent les artistes eux même qui demandent de pousser le volume...

L'augmentation du loudness dans la production de CD est d'ailleurs mon sujet de mémoire de sociologie, là je suis dans la phase préparatoire du travail, mais je vais bientôt aller enquêter, dans des studios de mastering, maisons de disques, du côté des artistes, ce qui est la seule manière de comprendre vraiment

 

188
Ben oui mais là si j'ai bien compris ta dernière partie nous sommes à peu près d'accord même si on dirait que tu ne m'a pas compris car je me tue à te dire que les artistes sont pris comme tu le dis dans des rapports commerciaux qui les dépassent et qu'ils créent de ce fait presque eux même, ce marché de la concurrence qui découle de l'industrie de la musique et de sa technologie. Chose que tu as omis parce que si dans ton argumentaire tu dis en gros "la course au loundness c'est un concours de bites" je suis pas sur que ce soit très convainquant.
Il faut identifier qui sont les vrais acteurs, qui dirige l'industrie, qui la nourrit et la fait vivre. Etablir une hiérarchie des différents acteurs de l'industrie phonographique, établir également les rapports qui peuvent exister avec le marché de la consommation musicale en dehors de la production de disques.

Fais moi part de ton travail je serais curieux de le lire ou même d'y contribuer même si je suis pas sûr qu'on s'entende sur tout.

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

189

Ah mais pour l'instant je n'ai que des hypothèses, normalement si elles sont fausses je ne devrais pas les retenir. C'est l'enquête qui me le dira, normalement ce travail devrait être objectif.

Après, quand je parle de concours de bite, c'est pas forcément incompatible avec l'idée de marché. Le concours de bite peut être lié à la concurrence créée par le marché. Bon, bref, dans le détail c'est beaucoup plus sofistiqué comme idée, développer ça sur un forum c'est chaud, je posterai le travail une fois finis ici, dans 1 an et demi 

 

190
Et y contribuer ben je ne sais pas comment, mais si c'est possible ce serait le bienvenue

Quoi que, je dois analyser 300CD pour faire des statistiques sur l'évolution du volume RMS, des crêtes, etc. Pour ça je pourrais avoir besoin d'aide.