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Sujet de la discussion Sociologie de la Loudness War: tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la guerre du volume!
Bonjour à tous !

J'ai fait mon mémoire de sociologie sur la guerre du volume dans le monde de la production musicale, et j'aimerais le partager avec les membres de ce forum, que cela devrait intéresser. C'est un travail qui m'a pris énormément de temps, et dont je suis assez content ; je pense que c'est de la qualité.

C'est un mix entre des analyses statistiques sur l'augmentation du volume à partir d'un échantillon d'albums de musique, et une enquête "de terrain" (comme on dit) dans des studios, par l'interview d'artistes, de producteurs, de directeurs artistiques, de programmateurs radio, d'attachés de presse, etc.

La première partie est technique à certains endroits, mais j'espère que ça ne vous arrêtera pas si vous êtes intéressés, parce que la partie la plus intéressante pour les membres du monde musical est la deuxième partie, qui se donne la tâche de comprendre quel sens a le phénomène de loudness war pour ses acteurs ainsi que de montrer le réseau de contraintes qui la rend presque inévitable.

Je pense avoir découvert certains éléments intéressants dont on ne se doutait pas forcément a priori. Mais je ne dévoile pas tout maintenant...

Donc, si vous avez envie de lire sur le sujet, voici le résultat :

fichier pdf: Joël Girès - Des transformations convergentes sans chef d'orchestre..pdf

En espérant avoir des retours !

[ Dernière édition du message le 29/12/2011 à 03:18:02 ]

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71
Une chose très intéressante, que je ne sais pas, serait de savoir si le volume augmente dans le classique.

Si pas, il serait intéressant de comprendre comment ça se fait. Peut-être est ce du au fait que la musique classique vit beaucoup plus de subventions publiques, et que la pression de séduire est moindre que pour les musiques "populaires". C'est mon hypothèse, mais je n'en sais rien. C'est un sujet que j'aimerais beaucoup creuser :)
72
Perso je ne vois pas l’intérêt à cette course au volume. Je ne suis vraiment pas convaincu que cela serve la musique.

[ Dernière édition du message le 06/01/2012 à 00:41:38 ]

73
Le course est terminée on est à 0 dBFS sur les crêtes et le niveau moyen franchit souvent les limites du supportable.
74

Citation :

Une chose très intéressante, que je ne sais pas, serait de savoir si le volume augmente dans le classique.

Dans le classique je sais pas trop, j'en écoute pas assez, mais dans le jazz, y a de plus en plus de compression.

J'ai l'exemple en tête d'un album assez ancien (2005 ou 2006) d'Avishai Cohen, massacré au mastering, et sur ses albums suivants il a fait machine arrière.

Sur son dernier opus, le mastering n'est pas crédité, et à l'écoute il ne semble pas y avoir eu de compression d'ailleurs.

75
Citation de JolX :
Une chose très intéressante, que je ne sais pas, serait de savoir si le volume augmente dans le classique.


Un indice:
https://www.fluxhome.com/news/testimonials/jackvad
76

Perso je trouve pas que la compression augmente sur les masters de musique classique, c'est toujours autant impossible d'écouter les radios classiques en voiture par ex. Même en écoute "de salon"  c'est a mon gout pas assez compressé, le bruit de fond important lié a la radio passe souvent au dessus de la musique...

 

#ALAPLAJ L'été n'est pas fini partout!

77
Citation de laurend :
Que ce soit pour les radios, les artistes ou les ingés son, les motivations sont commerciales. Dans tous les cas, être fort, plus fort que le voisin, laisse espérer la conquête de parts de marché et les gains qui vont avec.


Petite remarque ironique : la constitution de cet idéal de "qualité", que l'on invoque sans cesse ici, et bien savez-vous qu'il a été constitué dans la concurrence qui opposait les firmes de phonographes, donc sur le marché, par et dans la volonté de profit de grosses entreprises capitalistes.

Il est aussi très intéressant de remarquer la toute relative consistance du contenu de cette "qualité" dont on parle. Par exemple, lorsqu'on a introduit les nouvelles techniques électriques (microphones - avant on enregistrait directement devant le pavillon du phonographe ; tourne disque électrique - avant on tournait le cylindre à la main ; etc.), les audiophiles n'ont pas vu ça comme un progrès, mais comme des éléments qui venaient "dénaturer" le son ! CA nous fait voir que la "qualité", c'est une construction sociale, il n'y a rien qui soit en soi plus beau qu'une autre chose, c'est juste une question de jugement, jugement qui varie, selon la conjoncture, les périodes, etc. Et quand l'esthétique change, on observe des résistances, parce qu'on s'était habitué à une configuration esthétique donnée.

Pour en savoir plus, je vous conseille cet excellent, mais vraiment excellent bouquin : https://www.decitre.fr/livres/L-invention-du-disque-1877-1949.aspx/9782914610537
78
Citation de JolX :
CA nous fait voir que la "qualité", c'est une construction sociale, il n'y a rien qui soit en soi plus beau qu'une autre chose, c'est juste une question de jugement, jugement qui varie, selon la conjoncture, les périodes, etc. Et quand l'esthétique change, on observe des résistances, parce qu'on s'était habitué à une configuration esthétique donnée.

http://img.over-blog.com/325x600/3/99/87/14/dossier-4/venus-de-willendorf-prehistoire.jpg
79
hé hé :)
Pourtant, ça marche souvent comme ça...
CD vs Vinyle, c'est la même chose : le vinyle serait plus chaleureux, plus fidèle à certains points de vue, puisque c'est de l'analogique, etc etc...
80
Et dans le domaine de la MAO, c'est la même chose !

- L'éloge de l'analogique VS le numérique, par exemple. Oh !, que c'est tellement mieux l'analogique, ces vieux enregistreurs à bande, ces lampes qui "réchauffent" le son et le rendent "vivant", "organique" comparé au son "froid" et "impersonnel" des transistors et des convertisseurs A/N.

- L'éloge du hardware VS le software. Quand même, y'a rien à dire, mais un compresseur hard, c'est tellement mieux qu'un plugin ! Même si le compresseur est numérique et que c'est, comme le plugin, de l’algorithmique pure, juste, c'est mieux, ça se discute même pas, c'est l'évidence !

Voilà un autre exemple de changement qui induit des résistance. Un peu comme nos ancêtres audiophiles qui s'offusquaient du passage à l'électricité :)