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Pédago
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L’enregistrement de la batterie — Introduction - Le grand guide de l’enregistrement — 20e partie

Aujourd’hui, je vous propose de nous attaquer à un sacrément gros morceau qui nous occupera pendant plusieurs semaines : l’enregistrement de la batterie.

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Disclai­mer

Afin de réali­ser les exemples sonores de ce chapitre un peu spécial, j’ai dû prendre quelques liber­tés avec les contraintes que nous nous étions fixées au début de cette série.

Tout d’abord, les enre­gis­tre­ments n’ont pu être réali­sés chez moi avec mon propre maté­riel, et ce, pour plusieurs raisons. D’une part, le manque d’es­pace et l’acous­tique parti­cu­liè­re­ment inadap­tée de mon salon pour ce genre d’exer­cice n’au­raient pas permis d’ob­te­nir des résul­tats probants. D’autre part, les condi­tions maté­rielles, par exemple les quatre entrées dispo­nibles sur mon inter­face audio, auraient été beau­coup trop contrai­gnantes et auraient large­ment limité notre champ d’ac­tion. Ainsi, j’ai dû me résoudre à solli­ci­ter l’aide d’un ami qui a bien voulu me prêter son studio pendant quelques heures.

Paul

Ensuite, sachez que toutes les prises ont été réali­sées par un autre ingé­nieur du son, votre servi­teur s’étant contenté d’oc­cu­per la place douillette de direc­teur artis­tique pour cette session. Pourquoi donc ? Eh bien tout simple­ment parce que la personne en ques­tion est le meilleur preneur de son de batte­rie que je connaisse ! Lorsque j’en ai la possi­bi­lité, je préfère toujours faire appel à lui pour ce type d’en­re­gis­tre­ment tant j’aime travailler avec ses prises plutôt que celles d’un autre, voire les miennes, c’est vous dire.

Enfin, le sujet abordé est telle­ment vaste qu’il m’est bien évidem­ment impos­sible d’évoquer tous les cas de figure. En effet, il existe presque autant de manières d’en­re­gis­trer une batte­rie qu’il y a de styles musi­caux diffé­rents. Diffi­cile donc de vous présen­ter cela de façon exhaus­tive. J’ose tout de même espé­rer que ces articles vous permet­tront d’ap­pré­hen­der la chose plus serei­ne­ment et qu’ils vous aide­ront à conce­voir une méthode de base qui vous convien­dra.

Prérequis

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à vous rappe­ler certains détails de taille, quitte à enfon­cer quelques portes ouvertes.

Pour obte­nir le son de batte­rie idéal pour votre compo­si­tion, la règle d’or N°1 est plus que jamais de mise. Afin d’avoir un son « roots », pourquoi diable pren­driez-vous une batte­rie moderne ? Ou pour un son sauce « Metal », pourquoi taper sur une batte­rie « Jazzy » ? Bref, vous avez saisi l’idée : choi­sir soigneu­se­ment l’ins­tru­ment en fonc­tion de l’es­thé­tique recher­chée est primor­dial.

Autres points à ne pas négli­ger, le choix de vos peaux, l’ac­cor­dage de votre batte­rie, et même le choix de vos baguettes. Tous ces éléments ont une influence consi­dé­rable sur le rendu sonore, ne lais­sez donc rien au hasard et penchez-vous sérieu­se­ment sur la ques­tion avant tout enre­gis­tre­ment afin de plier le son à vos exigences dès le début.

Drum at home

Enfin, je vous invite à prendre le temps de choi­sir avec minu­tie non seule­ment le lieu d’en­re­gis­tre­ment, mais égale­ment le place­ment de votre batte­rie dans ce lieu. En effet, si l’in­fluence sonore du lieu joue un rôle consé­quent dans toute capta­tion instru­men­tale, elle est ici plus que jamais fonda­men­tale. Prenez donc le temps néces­saire afin de trou­ver l’en­droit précis où votre batte­rie sonnera le mieux au regard du rendu recher­ché. Pour ce faire, inutile de monter et démon­ter l’ins­tru­ment à tire-lari­got. Commen­cez par vous bala­der dans l’es­pace avec votre caisse claire en la frap­pant et écou­tez atten­ti­ve­ment. Une fois trouvé un endroit conve­nable pour cette dernière, instal­lez alors la grosse caisse à ses côtés et jouez une ryth­mique basique. Si l’em­pla­ce­ment convient à ces deux éléments, vous pouvez alors monter tout le kit pour un test final car il y a de fortes chances pour que tout fonc­tionne parfai­te­ment ici. Atten­tion cepen­dant, si tel n’est pas le cas, n’hé­si­tez surtout pas à repar­tir à la chasse de la posi­tion idéale avec seule­ment votre caisse claire.

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui. Dans le prochain épisode, nous entre­rons enfin dans le vif du sujet avec le premier enre­gis­tre­ment.

Remer­cie­ments

Rom

L’in­té­gra­lité de ce chapitre consa­cré à l’en­re­gis­tre­ment de la batte­rie n’au­rait pu voir le jour sans l’aide précieuse de plusieurs personnes que je tiens à remer­cier chaleu­reu­se­ment.

Il y a tout d’abord mon grand ami Romain Castéra qui s’est occupé des prises de son. J’ai eu la chance de rencon­trer Rom en 2004 à l’oc­ca­sion de l’en­re­gis­tre­ment d’un 3 titres pour le groupe de jazz Yün. À cette époque, il n’était encore « que batteur ». J’ai ainsi eu le plai­sir de lui faire décou­vrir les joies du métier d’in­gé­nieur du son, et la chose nous a telle­ment amusés que nous avons direc­te­ment enchaîné en co-produi­sant ensemble le premier album de Brazùk en 2005. Depuis, monsieur Castéra a parcouru un sacré chemin… Des bancs de l’IAD aux studios La Buis­sonne, il est devenu un ingé-son émérite et je n’ai pas honte de dire que l’élève a large­ment dépassé le maître ! Comme si cela ne suffi­sait pas, l’éner­gu­mène réalise égale­ment des clips et des courts-métrages en duo avec sa sœur sous le nom de Noamir, sans pour autant délais­ser ses premières amours musi­cales avec des forma­tions comme Cargo Culte, Les Frères Ginz­burg et ROM dans lesquelles il bascule de la guitare au clavier, en passant par le chant et la batte­rie, car oui, Monsieur est bien entendu multi-instru­men­tiste. Autant de talent réuni en un seul homme aurait de quoi rendre jaloux, mais l’ani­mal étant diable­ment amical, impos­sible de lui résis­ter ! Mon Romano, je n’ai qu’une seule hâte, c’est de produire ton prochain EP, rendez-vous donc cet auto­nome pour de nouvelles aven­tures !

Loic

Le deuxième larron de l’his­toire n’est autre que le batteur de mon propre groupe, monsieur Loïc Massini, qui a bien voulu agiter ses baguettes pour les besoins de ce chapitre. Outre ses inter­ven­tions percu­tantes au sein de mon projet en deve­nir, cet ancien batteur des Choz­pa­reï met sa batte au service de Tana & the Pocket Phil­har­mo­nic à l’oc­ca­sion des superbes perfor­mances ciné-concert Flip The Frog que vous pour­rez bien­tôt appré­cier un peu partout en France. Loïc, si tu lis ces quelques lignes, mes pré-prods avancent, promis !

Enfin, le dernier prota­go­niste sans qui rien n’au­rait pu avoir lieu n’est autre que Paul Viguier, un AFien comme vous et moi dont je vous ai déjà parlé à l’oc­ca­sion d’un banc d’es­sai. Paul a eu la gentillesse de nous prêter la cabine prin­ci­pale ainsi que le maté­riel de son nouveau studio qui est actuel­le­ment en cours de construc­tion. Étant donné l’état actuel de la struc­ture, j’ose à peine imagi­ner le panard que j’au­rai à travailler là-bas lorsque tout sera fini !

À vous trois, mille mercis pour votre patience et votre gentillesse. J’es­père que l’ave­nir nous permet­tra de remettre ça le plus rapi­de­ment possible.

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