Que ce soit pour décortiquer une impro, vérifier un placement rythmique, ou immortaliser de grands moments de rock’n’roll remplis de pains, il est toujours utile d’enregistrer les répètes de son groupe. Encore faut-il que le résultat soit un minimum exploitable.
La monnaie de la pièce
Certains endroits possèdent une acoustique si détestable que le meilleur des ingés son équipé du meilleur matériel ne saurait échapper au désastre sans avoir à déployer moult stratagèmes. En effet, si les studios de répétition récents ont le plus souvent été pensés pour limiter les réverbérations indésirables, ce n’est pas tout à fait le cas de nombreux studios « historiques », notamment dans la capitale (sans compter que vous répétez peut-être dans le garage du batteur, avec une porte en métal qui vibre à chaque fois que vous osez enclencher la disto…).
Bref, si la pièce dans laquelle vous jouez « sonne » vraiment mal pour une raison ou pour une autre, votre enregistrement sera mécaniquement tout aussi mauvais. Dans tous les autres cas, voici tout de suite la suite.
Pour les fauchés
Il est extrêmement probable qu’au moins un membre de votre groupe soit équipé d’un smartphone muni d’une application dictaphone. Alors certes, c’est mono, c’est ultra-compressé et le micro intégré sature rapidement, mais en attendant mieux, vous pouvez tenter de le poser dans un coin, loin de la batterie (et des cymbales en particulier), le micro ne pointant vers aucune source directe. Pour atténuer les aigus criards, un bête tee-shirt plié en 4 négligemment posé sur votre concentré de technologie peut parfois suffire.
I for an i
Les heureux possesseurs d’un iDevice pourront augmenter considérablement la définition du son tout en augmentant la pression sonore admissible avant saturation à l’aide d’un micro stéréo dédié, avec deux types de capteurs :
- Les micros XY : excellents pour capter un instrument acoustique de manière réaliste, ils n’en restent pas moins efficaces pour effectuer une prise stéréo de groupe tout à fait satisfaisante. Le Rode iXY peut faire figure de référence dans le domaine.
- Les micros MS qui permettent de séparer le centre (Mid) des côtés droite et gauche (Side) de l’image stéréo. L’alternative est intéressante si votre studio est suffisamment grand pour que vous puissiez placer les amplis intelligemment autour du micro. Pour l’instant, seul Zoom propose un tel type de micro pour iDevice, nommé iQ5 (dont le test est visible ici).
Au passage, ceux qui souhaitent comprendre précisément les différences entre les prises de son XY, MS, AB… trouveront les explications nécessaires ici.
Les « tout-en-un »
La pauvreté de l’offre pour Android oblige les musiciens non pommés à se tourner vers des enregistreurs autonomes, qui auront l’avantage d’être légèrement moins chers que les micros seuls [!].
Ainsi, plusieurs enregistreurs de qualité tout à fait correcte sont disponibles pour des tarifs inférieurs à la centaine d’euros. Il faudra néanmoins se contenter d’interfaces de pilotage un chouia archaïques et absolument pas tactiles. On citera alors Tascam avec le DR-05 muni de micros stéréos AB « standard » ainsi que le H1 de Zoom équipé, quant à lui, de capteurs XY.
Les curieux pourront dépenser quelques dizaines d’euros supplémentaires et se tourner vers le H2n (toujours chez Zoom et testé ici) qui permet d’enregistrer en AB, en XY et même en MS, le tout à l’aide d’une seule capsule multifonctions.
Video killed the radio star
Pour finir, ceux qui souhaitent profiter de leur enregistrement pour travailler leur jeu de scène pourront se tourner vers les Q2 & Q4 de chez Zoom. En effet, ces deux produits combinent un enregistrement vidéo en HD simultanément à une captation du son en Mid/Side (pour le Q2) ou en XY (pour le Q4).