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Pédago
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L'enregistrement du piano droit par devant - Le guide de l’enregistrement - 151e partie

Aujourd'hui, nous allons voir une nouvelle façon d'enregistrer votre piano droit en stéréo légèrement plus compliquée à mettre en oeuvre par rapport aux épisodes précédents, mais qui en vaut largement la peine…

L'enregistrement du piano droit par devant : Le guide de l’enregistrement - 151e partie
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Face à face

Cette fois-ci, il va falloir mettre la main à la pâte. En effet, pour réali­ser une capta­tion de votre instru­ment par devant, il convient au préa­lable de démon­ter les deux panneaux avant situés en dessus et au-dessous du clavier. Il m’est malheu­reu­se­ment impos­sible de vous décrire clai­re­ment la marche à suivre étant donné que cela dépend du modèle de piano que vous utili­sez. Ceci étant, ne vous en faites pas car la manoeuvre est géné­ra­le­ment simple et, bien entendu, abso­lu­ment sans risque pour votre précieux joujou. Notez que vous pouvez évidem­ment tenter d’ap­pliquer les tech­niques qui vont suivre sans ôter les panneaux, mais ce serait vrai­ment dommage tant ce geste permet d’ob­te­nir un son litté­ra­le­ment plus ouvert, clair et équi­li­bré.

Une fois l’ins­tru­ment mis à nu, il est temps de placer les micros. L’uti­li­sa­tion d’un couple XY est direc­te­ment hors-jeu puisqu’elle néces­si­te­rait un place­ment centré pile à l’en­droit où le pianiste est censé s’ins­tal­ler… Bref, à moins que vous ne possé­diez un vieux piano méca­nique, mieux vaut opter pour un couple A/B. Évidem­ment, cette méthode conserve les avan­tages et incon­vé­nients vus précé­dem­ment, à savoir un champ stéréo immer­sif au prix d’une compa­ti­bi­lité mono vacillante.

Pour le place­ment des micros omni­di­rec­tion­nels, deux options s’offrent à vous.

La première consiste à répar­tir les micros de part et d’autre du musi­cien à une hauteur approxi­ma­ti­ve­ment égale à celle de ses oreilles en prenant soin de poin­ter les capsules vers les cordes à l’en­droit où ces dernières commencent à dépas­ser la ligne formée par les marteaux. Voici un maladroit schéma qui devrait vous aider à mieux comprendre de quoi il retourne :

01

Voici à présent quelques exemples sonores réali­sés avec le modèle de piano U4 et un couple de C414 virtuels en mode omni­di­rec­tion­nel grâce à Piano­teq en guise d’illus­tra­tion. Comme d’ha­bi­tude, la lettre « E » désigne l’écar­te­ment entre les deux micros en centi­mètre et « D » indique la distance les sépa­rant de l’ins­tru­ment :

01_Chrom_Face­High_414_E50_D15
00:0000:50
  • 01_Chrom_Face­High_414_E50_D1500:50
  • 02_Chrom_Face­High_414_E50_D3000:50
  • 03_Music_Face­High_414_E50_D1501:23
  • 04_Music_Face­High_414_E50_D3001:23

Le rendu est clinquant mais équi­li­bré avec une belle attaque, ce qui fonc­tion­nera parti­cu­liè­re­ment bien pour les parties ryth­miques et / ou au sein de mixage dense. L’in­con­vé­nient, c’est que vous ne dispo­sez pas d’une marge de manoeuvre extra­or­di­naire, qu’il s’agisse de l’écar­te­ment des micros ou de la distance à l’ins­tru­ment, puisque le musi­cien fait « barrage » malgré lui et qu’il faut bien sûr veiller à ce que le dispo­si­tif d’en­re­gis­tre­ment ne vienne pas pertur­ber son geste musi­cal.

La deuxième option consiste à placer le couple de part et d’autre de la banquette en visant en dessous du clavier, comme indiqué sur le dessin ci-après :

02

Voici ce que cela donne :

05_Chrom_Face­Low_414_E70_D15
00:0000:50
  • 05_Chrom_Face­Low_414_E70_D1500:50
  • 06_Chrom_Face­Low_414_E70_D3000:50
  • 07_Music_Face­Low_414_E70_D1501:23
  • 08_Music_Face­Low_414_E70_D3001:23

Ici, le son est doux et charnu avec un bas du spectre un tanti­net plus géné­reux. Malheu­reu­se­ment une fois encore, votre marge de manoeuvre est limi­tée par la présence de la banquette.

Pour finir, je tiens à évoquer un dernier point qui n’est pas retrans­crit dans les extraits ci-dessus. Bien qu’at­trayant d’un point de vue sonore, ces deux place­ments ont malen­con­treu­se­ment une fâcheuse tendance à capter bon nombre de bruits inop­por­tuns… En effet, les micros utili­sés sont omni­di­rec­tion­nels et au plus proche de sources para­sites. Dans le premier cas, le couple enre­gis­trera les bruits prove­nant du musi­cien (respi­ra­tion, frot­te­ments des vête­ments, etc.) alors que dans le second, il aura tendance à captu­rer les bruits de pédale, grin­ce­ments de chaus­sures ou de tabou­ret, etc. Notez que cela peut être un parti pris artis­tique inté­res­sant – d’ailleurs certains instru­ments virtuels poussent le réalisme jusqu’à inté­grer ce genre d’ar­te­facts – ceci dit, de tels bruits seront la plupart du temps problé­ma­tiques. Prêtez-leur donc une atten­tion toute parti­cu­lière lorsque vous employez l’une de ces tech­niques.

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de nos aven­tures !

 

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