Dans cette deuxième partie, nous allons voir comment utiliser des panneaux de traitement acoustique, toujours dans l'optique de minimiser l'impact sonore de votre local dans le cadre de la prise de chant.
The wall
Avant de commencer, sachez que nous ne parlerons ici que du positionnement de panneaux de traitement acoustique mobiles tels que les Screen Panels de GIK Acoustics que j’utilise chez moi et dont je suis très satisfait. J’ai bien conscience que ce genre d’outil de travail n’est pas à la portée de toutes les bourses mais je vous assure que le jeu en vaut largement la chandelle ! En effet, vous obtiendrez à coup sûr de meilleurs enregistrements en investissant dans un « vulgaire » sm57 associé à une paire de panneaux du genre qu’avec un seul « beau » micro électrostatique d’une valeur équivalente, quel qu’il soit. Notez que si, contrairement à votre serviteur, vous avez l’âme d’un bricoleur, il semble relativement facile de construire soi-même ce type de panneau à moindre coût. Pour cela, je vous invite à jeter un oeil dans la section « Les mains dans le cambouis » de votre site préféré qui regorge de conseils en la matière.
Bon, rentrons à présent dans le vif du sujet. Si vous avez la chance de posséder des panneaux de traitement acoustique mobiles, je vous conseille de les utiliser comme illustré ci-après lors de l’enregistrement du chant à l’aide d’un micro cardioïde de façon à non seulement minimiser l’impact des premières réflexions, mais également afin de contrôler l’incidence de la queue de réverbération :
En procédant de la sorte, vous mettrez à profit « l’angle mort sonore » de votre cardioïde. De plus, en jouant sur la distance séparant le micro du chanteur, vous pourrez doser finement la sensation « d’air » de la prise.
Si vous optez pour un micro bidirectionnel, je vous invite à disposer vos panneaux ainsi :
Une fois de plus, les angles morts dus à la polarité du micro sont mis à profit. Quant à la sensation d’air, vous pouvez la travailler en jouant non seulement sur la distance séparant l’interprète du micro, mais également en étudiant l’éloignement du ou des panneaux situés à l’arrière de ce dernier, voire en les supprimant carrément si l’acoustique globale de votre local est agréable.
Dans le cas d’un micro omnidirectionnel, il n’y a évidemment pas d’angle mort. Il serait donc tentant de vouloir utiliser tous les panneaux dont vous disposez afin d’isoler complètement le couple chanteur / micro de la pièce. Cependant, je n’ai personnellement jamais apprécié cette façon de faire car les rendus me semblent alors beaucoup trop étouffés, un comble pour des prises réalisées avec un omnidirectionnel ! Ainsi, je préfère de loin un placement semblable au cas d’un micro cardioïde qui permet d’obtenir des résultats beaucoup plus naturels, ce qui est, me semble-t-il, le but de la manoeuvre lorsque l’on utilise un omnidirectionnel.
Evidemment, si l’acoustique de votre local n’est vraiment pas folichonne, un placement tel que celui-ci ne donnera pas grand chose d’exploitable. Heureusement, il vous reste une deuxième option qui devrait vous aider à limiter la casse :
En jouant sur l’écartement des panneaux et / ou l’ouverture laissés à l’arrière du micro, vous devriez parvenir à un rendu suffisamment aéré tout en vous prémunissant autant que faire se peut des effets néfastes de l’acoustique de votre lieu de travail.
Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour la troisième et dernière partie de ce chapitre.
P.-S. – Notez que, comme je vous le disais la semaine dernière, les positionnements dans tel ou tel angle sur les schémas présents dans cet article sont totalement arbitraires. À vrai dire, j’ai choisi ces placements-ci afin d’optimiser la compréhension en fonction de mes capacités en matière de dessin, ces dernières étant pour le moins limitées…